Mémoires du Donjon

 

Cette maxime s’appliquera au nouvel objectif que j’ai atteint cette après midi là, et sans même me donner trop de mal : capturer de nouvelles photos de lui alors qu’il ne le voulait plus.

J’en suis à trois sur cinq d’atteints, depuis mai, et il n’y a aucune raison que cela ne continue pas en si bonne voie !

 .ici  coupure perso............................................................................................................................

Matin un peu « blanc », et non pas « bleu » pour changer de météo, mais  je retrouve la ville, le port et le marché avec le même plaisir

. Cette fois je ne jouerai pas au plus fin, et c’est moi qui envoie le premier texto pour  éviter toute angoisse : « bonjour, tu n’as pas commandé le soleil ? » il me répond presque aussitôt, un peu trivialement et à ce détail je pressens qu’il a « une petite envie », contrairement à la dernière fois. « si tu veux toujours une relation sexuelle, rdv à 14 à l’endroit convenu » .. il y eut plus élégant et plus joli  ..

Qu’importe, et il me reste deux heures à tuer, je déteste ces attentes matinales, mais venir directement du matin  me stresse aussi, un retard de train ou une non disponibilité de ma chambre étant toujours possibles.

Je me débrouillerai pourtant pour être en retard, il a fait déjà deux fois le tour de la porte d’Italie et mes talons hauts m’ont ralentie .. ma jupe neuve est si étroite que je n’ai pas mis de culotte, pour ne pas avoir de marque !

Il a les cheveux un peu longs que la chaleur fait boucler et a l’air bien disposé, quoique un peu tendu, toujours aussi virtuose dans la reconnaissance du quartier, déjà fleuri de lauriers rose.

Il se gare et nous entrons ici pour la vingt deuxième fois, c’est quand même incroyable ! Les cigales sont en avance et chantent dans la friche industrielle voisine. Comme le soir de l’ingénieur.

Une fois franchi le seuil infesté de fourmis, le rituel commence mais je ne m’en lasse pas : me demande si je veux passer aux toilettes, et monte préparer les lieux, il est devenu rare qu’il se presse tout de suite contre moi (la dernière fois c’était le 31aout, avant le deuxième « séisme »), mais je ne me décourage pas pour si peu, et avec raison, car une fois en haut, tout se passe bien : il a déjà  enlevé sa chemise et débouché une nouvelle bouteille de muscat, et ouvert la porte du donjon, et se rapproche de moi, en me tendant la petite jupe en vinyle qu’il a été chercher dans la commode, c’est le signal que je dois me préparer, et je le fais, je sors mes bas, m’extirpe de ma jupe étroite pour enfiler celle la, bien plus courte, et l’invite à faire le chevalier servant, m’aider à mettre mes bas, comme il le fait souvent car il adore ça !

 

J’ai bien sur une idée derrière la tête, ayant pris soin de garder sous la main mon appareil photo et je tente le tout pour le tout, renversée sur le canapé, une jambe tendue, le bas engagé sur la cheville, c’est lui qui doit continuer ..et j’en profite pour dégainer l’appareil, il n’a pas le temps de réagir, je prends quatre photos en catastrophe, mal cadrées, si bien qu’une seule sera évidente .. mais il a à peine protesté, ni caché son visage, l’objectif est atteint !

A ce moment là je crois il reçoit deux appels sur messagerie, sa fille qui doit  lui annoncer son classement,  et sa femme,  probablement pour la même chose.

Je le laisse bien sur aller rappeler, l’invitant même à descendre pour plus de discrétion.  

 

ici coupure perso .................................................................................................................................................................................................

 

Ensuite, à ton retour, tout est un peu confus, car nous avons beaucoup parlé, avant, pendant et entre temps, tout en se livrant  sans retenue à toutes sortes de privautés, déjà dans ce salon et l’absence de musique ne me gêne même pas, puisque je ne la remarque pas,  tu t’agenouilles entre mes cuisses et me lèche délicieusement, la dernière fois tu ne l’avais pas fait et j’avais peur que tu ne le fasses plus !

Je ne sais plus si c’est avant ou après, tu me caresses aussi, avec tellement de science que je jouis rapidement entre tes doigts, les cuisses impudiquement relevées, d’ailleurs je trouve que je passe beaucoup de temps littéralement les jambes en l’air, alors qu’avant j’hésitais à le faire, (un jour écarter les cuisses te semblera un geste naturel »)et je veux que tu appuies ton autre main sur mon ventre, je veux que tu me possèdes,  je veux aussi te posséder, prendre ta queue bien dressée entre mes mains, et tu pousses une exclamation de surprise quand je la happe dans ma bouche sans la moindre retenue ! Oui, c’est comme ça ! ..

 

 Ici choses perso! ...........................................................................................................

 

Du coup j’ai un peu la rage, et quand tu m’entraînes de l’autre coté pour la séance Sm prévue le mois dernier, je décide en un clin d’œil de passer à l’action, sans aucune préméditation : non, ce ne sera pas moi la soumise, d’ailleurs  as tu seulement envie de ça ? alors que tu en as une toute nouvelle à ta portée ? (avec moi tu n’as plus envie que de sexe).

Alors, bien que je pense que tu refuserais, je t’ai demandé d’entrer dans la cage, ça tombait bien, tu étais à coté, venant de régler la musique ..

 

A ma grande surprise, que dis  je ? mon ébahissement !! tu as soulevé la grille coulissante et tu es entré en silence, t’asseyant à l’intérieur, nu, sans la moindre résistance !

Panique à bord, je n’ai rien préparé bien sur, aucun scénario ne me vient à l’esprit, je crois encore à une plaisanterie, tu vas rire et te relever, et sortir ? mais non, tu arbores même l’expression caractéristique des soumis(ses) qui m’avait frappée dans toutes tes photos « d’avant » : une expression, justement sans expression, voire bovine, les yeux baissés, une expression que je n’ai jamais su prendre, moi, toujours prête à parler et à rire pour dissimuler mon trouble.

Oui, tu as vraiment ce symptôme « hystérique » de savoir parfaitement jouer la comédie, t’adapter si vite à la  situation qui se présente, et ça me fait un peu peur ..

Incapable par nature de jouer les dominas, j’opte pour le même ton léger que si je dois être « soumise », et je fouille frénétiquement dans les tiroirs, à la recherche d’un collier, d’une laisse (oui j’ai envie de ça pour moi et donc pour toi aussi !) je sors des trucs en cuir mais tu me dis que ce n’est pas ça, je cherche encore et enfin trouve un collier avec la laisse métallique déjà clipsée dessus – si ça se trouve tu l’as utilisé récemment pour ta greluche – eh bien tu vas voir l’effet que ça fait, en plus j’ai du mal à le fermer à cause de ton cou de « taureau » je pourrais facilement t’étrangler avec, mais tu ne mouftes pas, toujours passif, les jambes en tailleur et la queue bien dressée .. elle m’est inaccessible, mes cuisses (massives) ne passent pas entre les barreaux, j’essaie pourtant, mais il faut que je t’attache aussi au moins une main, tu me dis « débrouille toi », non, je ne prendrai pas les menottes, trop maladroite, et je ne sais pas où sont les clés, ça risque d’être dangereux,  je trouve un bracelet de force, et j’y accroche une chaîne pourvue d’un mousqueton, chaîne que j’enroule plusieurs fois autour des barreaux ! te voilà  prisonnier ! Maintenant tu oses me regarder avec tes yeux bleus, et un sourire énigmatique ..

 

A ce moment je comprends une chose : c’est en fait, la personne soumise qui a le beau rôle, car elle est l’objet du désir .. celui ou celle qu’on veut enferme et attacher  pour le garder .. et j’aimais être ton objet de désir, oh que oui !

 

Pour achever ton humiliation, et la tu n’oseras pas protester, je vais chercher l’appareil photo, et je prends plusieurs clichés de toi dans cette position fort compromettante ! Je pense au beau banquier suisse Edouard Stern, assassiné par sa maîtresse pendant une séance de ce type ..  mais je pense surtout aux photos, et je ne comprend pas, ma raison vacille et  abandonne .. il doit être devenu fou, dans le contexte du chantage  selon lui non oublié !

Alors, preuve par neuf donnée du  retour de la confiance ? masochisme profond ? envie de prise de risques ? ou  il  va encore me dire que c’est pour me faire plaisir ?

 

Je ne demande pas, ce n’est pas la peine, là non plus je n’aurai pas de réponse.

On est passés de l’autre coté du miroir, c’est tout. J’ai du mal à me remettre de ma surprise ..

 

Mais je le libère, cela doit être mon rôle, pas le sien. Plus tard, je regretterai de n’avoir pas mieux exploité ce moment, par exemple en allant regarder son téléphone pour me faire une idée des sms échangés avec l’autre, pire encore, le laisser et partir avec sa voiture faire un tour, en lui laissant un téléphone, il appellerait qui dans son affolement ?

Mais sur le moment, aucun de ces projets pervers n’effleure mon esprit troublé mais trop honnête !

 

Au contraire, on fait comme si cela n’avait été qu’un fantasme, et je me demande un peu, quand même qui a « fait plaisir » à l’autre ! ..

Mais j’ai rempli au delà de mes espérances l’objectif numéro trois, alors que je ne voulais au départ que des photos « soft », et il m’a mis un bazooka entre les mains ..Et .., j’aurais voulu aussi .. des photos comme au mont Faron, mais parfois, tu vois, le « moins » est plus difficile à avoir que le « plus » .. d’où le titre de ce récit.

 

Après les préliminaires, le plat de résistance ! voilà que j’adopte à mon tour le ton désinvolte que tu prends maintenant pendant l’amour : tu aimes adopter un ton trivial : « tu as pris ton pied ? » ou « bien salope, tu es une vicieuse, tu me manipules …bien sur si tu me ramènes ton cul » et j’en passe..

Cela fait partie d’un tout, et j’avoue que ce tout me plait, et qu’à chaque étreinte je deviens plus addict, il y a certes ces mots vulgaires, voire cyniques, mais aussi des moments au delà des mots, et puis d’autres découvertes encore, d’autres façons d’atteindre le septième ciel, des baisers tendres même, et puis des mises au point, des projets pour le break de six mois  qu’il me demande  tout en me faisant l’amour assidûment.

Drôle de break .. pour se ranger  ou pour baiser plus à l’aise sa cagole ?  quand je lui demande avec une petite voix inquiète si cela signifie aussi le silence radio internet, il se récrie, »oh mais non, on continuera à s ‘envoyer des photos de voyages, on aura une converse le jeudi soir «  bon, alors dans ces conditions ..

c’est le moment de lui avouer que cet été je fais un circuit dans le sud de la France (la Salette, la route Napoléon qui m’amènera, la semaine du 15 août, aux portes de Toulon, puis vite j’ajoute qu’ensuite je remonte en Auvergne par les Cévennes, et .. « on pourra se voir ? – bien sur mais juste boire un verre, je veux un vrai break, six mois pour savoir enfin ce qu’il se passera si on ne baise pas, dans ma vie sexuelle » .

Il ajoute que s’il voit que tout va mieux sans moi eh bien ce sera vraiment terminé, sinon, eh bien , ce sera novembre, on se reverra en novembre » (et moi la dedans ?)

Il va même oser me promettre le Mont F. et sa pinède ! promesse non tenue en 2011, rappelons le .. et pourtant je le crois, et c’est bizarre, mais j’ai l’impression que ce mois de novembre, après son nouveau trek aux Andes,  lui fait envie, vraiment envie et qu’il  en est curieux ; novembre reste le seul mois où l’on se s’est jamais vus, alors je n’ajoute rien, un break comme celui la, j’en veux bien, qu’est ce que ça change au fond ? Pendant l’été on reste toujours plus de deux mois sans se voir, même en 2009 : 11 semaines.

Surtout qu’une fois  il se coupe et me dit brusquement qu’en août, on fera l’amour ! pour se contredire ensuite. Il sait bien que si je « ramène mon cul »..

 Je crois que tout cet arrangement s’est fait avant l’épisode de la cage, oui, il fallait vite lever un peu d’ambiguïté au début de cette quatrième séance de 2012 qui n’aurait du n’en compter que trois. Normalement.

Mais tout est tellement confus, confusion des corps et confusion des sentiments et des mots ..

On a, pour mémoire, continué l’œuvre de chair sur le canapé du donjon, puis sur le lit, puis à nouveau le canapé, et encore des photos rapprochées, on n’a plus l’habitude, il faut en faire plusieurs pour accommoder l’objectif, heureusement mieux placé, il vient à ma rescousse, puis c’est à nouveau juste baiser encore et encore, et c’est encore ce qu’on a inventé de mieux au monde ..de plus fort et de plus beau.

Cette fois, pas de retenue : son abstinence de mai n’avait rien donné de bon coté conjugal, et il a eu l’impudeur et la franchise de me le dire, alors … j’ai envie que tu viennes dans ma bouche, et pas seulement pour être sure que tu ne triches pas ! et en quelques secondes .. tu jouis et j’avale à mesure les longues giclées de sperme que tu me donnes en criant ton plaisir, tout comme « avant », sans retenue.

 

Quand tu me déposeras, à plus de 19 heures sous la porte d’Italie, il y aura beaucoup de baisers, et bien plus de reconnaissance que de rancœur, puis pour la première fois depuis longtemps tu pourras me sourire et m’envoyer encore des baisers de la main en réponse aux miens. Même sans rendez vous certain. Sans « à la prochaine ».

 

Tout est simple et léger. Demain on ne se verra pas mais c’était prévu je suis maintenant bien dressée, l’année dernière c’était au prix fort déjà : alors  j’ai réservé mon train à 14h, pourquoi demander en étant sure d’avoir un refus ? pas de demande, pas de refus, pas de déception, et voilà. A peine si je repense à un certain 22 mai, lendemain de fête « j’aime mieux te voir que manger » ..

 

 

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 et le lendemain, de l'eau claire était revenue dans "ma" fontaine ...  Oh, je t'aime!!

 

 

Mar 26 jun 2012 Aucun commentaire