Mémoires du Donjon

Je « fête » aujourd’hui même l’anniversaire des six mois de notre dernière « séance ». Presque deux fois le délai autorisé. Il joue la montre, c’est clair. Et moi je fais semblant de ne rien voir.

On a explosé tous les records d’absence et d’abstinence. Jusqu’alors, on avait toujours respecté la règle des trois mois et demi maximum, des trois semaines minimum. J'y veillais jalousement  C’était devenu un dogme, toujours respecté fut ce à un jour près ! Mais là je n'ai rien pu faire, rien.

"L'esprit est fort, la chair est faible" écrivait St Marc ..Tu as choisi l'esprit.

 

Souviens toi seulement d'une autre citation, non moins pertinente "Qui veut faire l'ange fait la bête" ;-)

 

Au cœur d’un hiver où l’on se verra pas (encore un pari perdu, se voir au moins une fois par saison ? ..) il m’est doux amer de songer à ce beaux  jours du plus fort de l’été, autour du 15 août.

 

Ce qu’il se passa au donjon ce matin là, je l’ai raconté dans « le Tabouret Magique », je ne reviendrai donc pas sur ces heures fascinantes et déjà trop lointaines.

 

Juste relire, pour un plaisir amer,  les passages de mon carnet de voyage d’alors – je faisais un circuit dans le sud, et après mon passage à T… je devais remonter par la Lozère et le Cantal. La canicule a écourté ce petit voyage, mais ce n’est pas important. La première phase, celle de notre rencontre si « magique », si rassurante,  éclipsa tout le reste.

 

Juste constater mon incroyable naiveté .. c’était mal te connaître de te croire sincère !!  ..

 

Voici ce que j’écrivais le soir venu, sur mon petit Netbook

 

 ….  Puis, tendres baisers, j’ai cru entendre un « chérie » furtif  à un moment, puis, «après »,  étreinte muette et fervente, et devant le verre des braves, promesse -  inattendue -  de se revoir très vite,  et la fin annoncée et sans regret  de Sophie. Aurions nous rêvé ces horribles mois ? Est ce qu’on en sort vraiment ? bien sur que oui, comment douter, après les trois dernières rencontres si réussies ? et le ton naturel et délicieusement grivois que tu as retrouvé la semaine dernière, pendant le week end de garde,  enfin !

 

C’est quand même difficile de voir approcher l’heure de la séparation Mais je  commence  déjà à imaginer septembre, oui le tout début de l’automne, après nos voyages (lui Prague, moi New York quel bonheur et quelle chance déjà !) puisque tu veux m’y revoir ;  cette fois promis, j’apporterai ma « tenue de salope » pour le donjon, puisqu’elle te plait tant aussi (tu  viens de me le dire). Et ensuite novembre et les fantasmes attenants ..

 

L’avenir me semble radieux.

 

En sortant, il m’embrasse encore,  il me prend la main dans le chemin privé, se laisse photographier devant la porte du donjon, me sourit, ne semble plus me détester, bien au contraire !

Pourtant cette fois il ne se retournera pas comme en juin, vers la porte d’Italie. Pourquoi ?

Il farfouille dans son coffre, il ne m’a pas demandé ce que je ferai ce soir, demain .. où j’allais exactement ensuite. Je chasse ce petit nuage ..

Moi je vais en ville, tant pis si le pavé est chauffé à blanc ! d’abord j’ai faim après tous ces exercices délicieux, un mac do régressif, sur la terrasse à l’ombre, s’impose.

Puis errance heureuse dans la vieille ville, les ruelles encore fraîches,  photos de tout et aussi de moi, épanouie, souriante.

 

Puisque tout repart comme avant, mon cœur, alors je serai très sage, je promet de ne pas t’étouffer, je t’ai juré tout à l’heure de ne plus jamais  te menacer (ce n’est plus la peine dis moi ?)

Tu me trouves « enfant » oui c’est vrai. Et tu me déchires le cœur en évoquant tes autres coups de foudre, surtout cette Chloé « trop belle pour toi » ( !) celle dont tu écoutais la voix sur ton  répondeur, -  et quand tu as vu que pour elle tu allais balancer femme et enfants, tu as pu tout arrêter ! tu es si fort ..

Je suis heureuse comme ça tu sais, mon amour, même si tu ne m’aimes plus, ne recommençons plus ces conflits, je te plais ? Alors reste mon sex friend, ça me va très bien, je t’assure !

Et la je viens de briser toutes tes résistances, et comme tu dis, je finis toujours par gagner, et tu ne le regretteras pas, promis !

Je donne en passant, un euro à la mendiante rom qui siège en bas de la place B…  je lui donne toujours quelque chose quand tu m’as rendue heureuse, je lui dois bien ça ! Sinon, je ne lui donne rien malgré sa  mélopée suppliante.

 

Je vais ensuite à la plage, m’étant changée dans une cabine de C& A, l’eau est divine, tant pis s’il  y a du monde. Ensuite le soir, bain d’eau douce encore plus délicieux dans la piscine privée de mon hôtel, comme la veille, et tout s’est bien, très bien passé,  Dieu merci !

 

Parce que je le vaux bien, tu me gardes, et je te garde. Je suis sauvée.

 

La vie est vraiment trop belle, parfois.

 

 

Tout le reste est du tourisme, mais à la lumière de cet exploit : t’avoir définitivement reconquis (croyais je dans mon immense sottise !!) : tu ne me haïssais  plus, loin de la, et plus jamais tu n’aurais l’occasion de le faire, et bientôt, on allait vivre ton fantasme : coucher du soleil romantique, érotique, dans la pinède au dessus de la ville.  Retour au donjon, au bercail, cela va sans dire ..

Le carnet se termine ainsi :

 

Samedi soir, rentrée depuis quelques heures, je tombe de fatigue, après ce périple de 1 300 km sous 40 degrés, avant hier encore j’étais dans tes bras, et cela me donne tant de force, merci à toi, et vive moi !  ..

Dim 24 fév 2013 Aucun commentaire