Mémoires du Donjon

 

Je commence forcément la série par un anniversaire, j'ai dit que ces carnets de bord ne seront pas publiés dans l'ordre, mais au fil de mes envies du moment.

 

Sur une des photos que j'ai  prises à l'hôtel, je vois trainer sur le bureau un petit carnet vert, celui là était donc vert espérance, et c'est sa   copie sans presque aucun changement que je livre ici.

 

Ils sont tous du meme format, reliés piqures avec une couverture plastifiée de couleurs vives, et numérotés, j'en ai une quarantaine mais désormais  j'écris directement sur le netbook, quand je l'emporte (presque toujours)

 

Cet épisode se rapporte aux récits croisés des "Lauriers Rose"  - et j'ai omis les passages érotiques, pour ne pas faire de redite. Il faut aller très, très loin dans ce blog pour le retrouver!!

 

Revivre ces voyages me fait du bien, je m'assure ainsi qu'ils ont bien eu lieu, et que le bonheur l'emportait peu à peu sur l'anxiété. Ces carnets sont plus spontanés, moins "littéraires" que les récits faits par la suite

Voici donc, dans la gloire de juillet, le récit de mes pérégrinations.

 

 

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Carnet de séjour

 

11 juillet 2008

 

Une journée hâtivement et fiévreusement prévue contre vents et marées, il le fallait, pour accomplir encore des pas, en dépit du stress « départ pour Riga», sans parler de la canicule.

 

Qu’importe, trains, Wolkswagen, donjon, et l’hôtel par lui réservé - et payé - sont tous climatisés !

Depuis avant hier, nœuds de partout, mal partout, anxiété, contrariété et pourtant, l’envie et le défi sont les plus forts. Et je suis partie sans savoir comment je rentrerai, par mon TER de 8h à la petite gare de B. avec la valise rouge dite « mon baise en ville ».

Un long rail movie a commencé, semé de questions et retards qui finalement s’arrangentquand je découvre sur mon billet que le TGV sera direct.

Enfin parvenue à la gare de Toulon, jusqu'alors inconnue, commence la recherche de mon itinéraire, est ce à gauche ? à droite ? Sous le soleil de midi, une bonne demie heure de marche et d’une recherche digne d’une Carte au Trésor commence !

Enfin je trouve cet hôtel de congrès perché sur une sinistre esplanade au dessus du port de Toulon.

Vastitude et luxe des espaces, facilité de se diriger vers la banque d’accueil et demander la chambre « réservée pour Mme Chevallaz » ! (son pseudo)

Ensuite course effrénée à la remise en beauté, préparatifs secrets, douche et shampooing, remaquillage, enfilage de la petite robe à fleurs sexy, le tout en moins d’une demi heure je pense, et à l’heure dite, je reçois son texto. Il est en bas, sur l'esplanade ensoleillée, pour moi.

 

Que de premières fois en ce 11 juillet ! Et pendant ces quelques heures de folie, j’ai fait d’énormes progrès.

En ce qui concerne la fausse pudeur, les tabous, en ce qui concerne le rencontrer dehors, au grand jour – se balader avec lui en voiture, et plus tard, manger seule au restaurant-

 

Il m’accueille au milieu de l’esplanade surchauffée, alors qu’il parle au téléphone avec sa femme, qui lui donne les bonnes notes de son fils au bac de français. Je ne m’en formalise pas et j’attends qu’il raccroche pour m’approcher. Il porte son uniforme gainsbarrien : jean et chemise – blanche au lieu de bleue -

Il a l’air content de me voir, me sourit, m’embrasse et m’entraine dans le parking souterrain tout proche, et là, à ma grande surprise, il me prend la main jusqu’à sa voiture. Cela me met en confiance, cela ne m’était pas arrivé depuis si longtemps ! Et il le sait.

 

Enfin, « la surprise » : je dois quitter ma culotte et me laisser passer des menottes aux poignets, et aux pieds, et faire la route ainsi affublée, les mains cachées derrière une carte routière pour les arrêts au feu rouge. Je n’avais pas deviné avant !

 

On zigzague parmi les lauriers rose géants, les petites maisons colorées de rues toutes pareilles et qui portent des noms de poètes, se dirigeant vers le donjon qui en fait, se trouve caché derrière le garage de Roland. On accède, par un petit chemin herbeux, à la façade arrière, aux fenêtres toutes grillagées.

J’ai été tout de suite « reprise » par cette autorité tranquille qu’il dégage à mon égard.

Cette confiance aveugle qui me conduit à le suivre dans cet endroit inquiétant à tout prendre (oui « à tout prendre » est bien le mot !)

Il me fait visiter le rez de chaussée, à peine terminé, il y a des portes fermées à clés, et un début de salle de bains, ça sent le ciment frais et j’aime cette odeur, je ne me rends pas compte de mon excitation, révélée un peu plus tard par cette abondance liquide que ses doigts déclenchent sitôt qu’ils me touchent.

Je monte à sa suite l’escalier périlleux. Je devrais dire l’échelle.

On traverse une première pièce inondée de soleil, encore encombrée de gravats et divers matériaux, non climatisée et il m’ouvre la porte du donjon, étant venu la veille mettre la clim en route.

Et referme à clé la porte derrière nous, puis retire les clés, geste inquiétant !

Cette fois je me sens prise au piège, pour la première fois, victime de mon désir et de ma curiosité, étant venue quand même, malgré le « deuxième service », malgré ses provocations, mais grâce à ses supplications à sa colère, et ses 12 textos en folie de fin juin !

 

********************Pour la suite de la visite, se reporter à nos récits croisés des « Lauriers Rose » au début de ce blog ********************************

 

Ensuite il me détache car faire l’amour sur la table ce n’est pas évident, car on risque de tomber dans le feu de l’ action !

Alors on continue par terre, à même la moquette avec une intense passion ! C’est fou !

 

Il est temps de rentrer .. à l’hôtel décide t on, après avoir sommairement nettoyé les lieux des traces de notre débauche ! A nouveau voiture, lauriers rose, discussions banales (intimidés soudain ?) et parking souterrain.

Dans la chambre il sort de son cartable deux belles bouteilles de son muscat « Beaumes de Venise » pris dans le frigo du donjon.

Il m’en offre une, et ouvre l’autre, pendant que je prend une douche.

On fait encore l’amour, comme il dit « conventionnel », et moi je dis « vanille », on est nus cette fois complètement, comme un couple normal, dans toutes les positions, en levrette je crois bien que je jouis, je m’accroche à sa main, puis étalée en étoile de mer, il me caresse et me lèche, puis en missionnaire, les jambes relevées, il jouit bruyamment, le visage pâmé au dessus de moi, c’est presque effrayant, pas de préservatif, comme tout à l’heure.

 

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Puis on boit le muscat entamé tout à l’heure, on parle, comme deux vrais amants.

Ce que je ressens est inexprimable, une divine surprise ?

Tendre séparation, je réalise à peine que l’ »épreuve » tant redoutée, s’achève si glorieusement, si bien .. on a fait tant de choses pendant ces à peine cinq heures de temps.

 

Il est plus de 19 heures, mais le soleil brille encore, je sors dans le vieux Toulon, je prends d’innocentes photos (enfants jouant au foot de rue, vieilles maisons, bateaux ..)

 

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Le long du port, brasseries et cafés me tentent, et basta ! je meurs de faim, et je m’attable pour déguster une interminable « moules frites » avec une bière, parée que je suis de mes récentes folies, femme heureuse et amoureuse, femme aimée ..

 

12 juillet

Nuit plutôt bonne et excellent petit déjeuner dans cet hôtel de luxe qu’il m’a payée, que je ne quitte qu’à 11 heures passées, car il me reste encore toute l’après midi à rester à Toulon seule et dans la canicule. On est samedi et il ne travaille pas, donc en famille.

Mais c'est avec enthousiasme que je découvre la ville pour la première fois.

 

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Commençons par le marché du cours Lafayette, judicieusement placé à l’ombre de gros platanes. Ambiance typique des marchés de Provence, bon enfant, plein d’odeurs et de couleurs, puis balade dans les rues de la ville, et passage obligé à son adresse de travail, où je vérifie avec .. amour ? son nom et ses titres !

L’endroit est installé dans un immeuble bourgeois de style haussmanien, tout proche de la belle place de la Liberté couronnée d’une superbe fontaine toute blanche dans un style pompier, aux eaux jaillissantes.

Je commence à avoir chaud, et des ampoules ! Halte superflue au Mac Do, avant de reprendre mon reportage toulonnais.

Coup de bol, je tombe sur un mariage musulman qui sort de la mairie, sur le port ! Tambourins, beaux atours, danses, chants et youyou, le jeune marié semble avoir 18 ans, la mariée un peu plus, l’air sévère et pas très jolie .. belles toilettes de ces dames messieurs et enfants, voitures enrubannées, être là au bon moment, c’est toujours un plaisir, (je filme et prend des photos moi aussi).

Allers et retours dans des endroits frais, les églises, le centre commercial Mayol, et finalement le temps passe assez vite, et me voici refaisant en sens inverse le chemin de la gare.

 

Cette fois tout ira bien, jusqu’au terme du voyage, alors que le ciel se couvre, juste maintenant ! Dans le train, je jubile, en éprouvant une drole de sensation de plénitude dans un certain endroit hardiment visité … Je suis encore toute émue de cet étrange après midi de la veille, je commence à y croire ..

Il n’y a plus à cette heure tardive de car pour rentrer chez moi à B., je le savais.

Heureusement j’ai deux maisons ! le bus arrive tout de suite, et je passe une charmante soirée à R. …. sirotant dans l’appartement presque vide le Muscat transvasé pour le voyage dans une petite bouteille d’eau, l’accompagnant d’une boite de raviolis et de l’abricot volé à Carrefour tout à l’heure.

Dodo sur la chauffeuse en mousse, ivresse des hauteurs, j’aime bien ce camping improvisé. C’est la première nuit que je passe ici.

 

Le matin du 13 juillet, nescafé à l’eau chaude, et biscuits trouvés dans un placard , et bus puis car (c’est dimanche il y en a peu mais ils sont ponctuels).

La pluie d’été se met à tomber et la chauffeuse du dimanche, sympa, arrête chacun au plus près de son domicile .. Devant l’impasse qui mène au collège, je descends avec ma valise, contente .. Je remercie la chauffeuse en lui disant pour rien comme ça : « c’est mon anniversaire » ! juste parce que je suis heureuse et que le cadeau a été à la hauteur ..

 

J’attendrai « sa » réaction avant de trop en dire .. suis je aussi sure de moi ? et lui, l’est il ?

 

Dans trois jours, je m’envole pour Riga, ma vie commence à être passionnante !

 

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Jeu 11 jui 2013 Aucun commentaire