Mémoires du Donjon
Me voici de retour après un long silence. C'est qu'il ne se passait rien de spécial, nous avions décidé T et moi, de ne plus communiquer avant la mi janvier, pour « organiser la rencontre de février ».
Juste deux petits mots avant les fêtes, où il m'avait assuré qu'il ne voulait plus que je soit triste et déçue, et qu'il « comptait sur le préambule pour y remédier ». Cela m'avait beaucoup surprise, mais je n'ai pas relevé, enfin si, mais il n'a lu ma réponse que trois semaines plus tard, mercredi 15 janvier.
Il n'a pas attendu un jour de plus avant la mi janvier, dans un premier message intitulé « Reprise de contact ».
C'était un bon point, ce que j'ai pris pour de l'empressement (on verra plus tard que je me trompais), mais en lisant attentivement le texte, je n'ai pas eu envie de répondre aussitôt, de peur de me mettre en colère dès le début, jugez plutôt la prose précautionneuse !
« Je te souhaite une bonne année 2014.
je pense que 2013 n'a pas été une année à enterrer si vite. de mon point de vue en tout cas, elle a été une année utile. Elle m'a permis de comprendre un certain nombre de choses et répondre
à des questions que je me posais. bon, j'aurais préféré éviter mon problème de cou (toujours pas résolu à l'heure actuelle).
si 2013 a été pour moi utile, ce serait bien que 2014 soit pour toi une année fertile. une reprise du lien sexuel avec moi peut etre(ce n'est pas gagné même si je mettrai toute ma bonne
volonté) et aussi que tu rencontres d'autres personnes qui te permettront, elles , d'assouvir tes fantasmes. «
« une reprise du lien sexuel avec moi », ok, mais « ce n'est pas gagné même si je mettrai toute ma bonne volonté » ben voyons, comme c'est érotique et excitant ! S'il voulait vraiment reprendre le lien sexuel qu'il a lui même brisé en plein essor, il s'y prendrait autrement ! Comme par exemple en octobre et les autres fois. Un peu de folie douce ..
Mais bon, je ne veux pas tout casser avant de commencer. Je lui réponds avec prudence, tard le soir quand il est parti :
Tiens, je suis tombée l'autre jour sur ce message de toi
"Pris mon café à 15 heures sur le port. Le quai est baigné de lumière douce, pâles rayons d'un soleil bas sur l'horizon..Il fait tiède alors que ce matin, le froid était vif (+4°c).
Je suis assis dehors, en pull et il fait bon. La mer est d'huile. Pas de brise. Le silence à part le cliquetis des haubans et des drisses des bateaux de plaisance...Je ferme les yeux, pense à la
vie et à ses plaisirs minuscules..."
J'ai trouvé ça joli et j'espère que tu retrouveras ce genre de moments privilégiés, en 2014 .. Tu étais dans le vrai. Tu étais capable d’être cool, de te laisser
vivre ..
Si tu as compris quelque chose en 2013 alors ce devait être tout à la fin ou alors tu ne m'en a rien dit. Cela a t il trait à St Augustin ?
je suis contente que tu m'aies contactée pile au milieu du mois, c'est à dire le plus tot possible selon tes prévisions (mi janvier, fin janvier ...) Il n'y a pas de petites victoires
Je ne commenterai pas ce soir les précautions oratoires que tu prends concernant le lien sexuel (le "'peut etre" et "la bonne volonté" Évidemment que ce n'est pas gagné si tu pars comme ça! Mais
c'est toi qui décides.
Quelques jours avant, (il m'avait promis de discuter sur Skype en décembre) j'ai essayé de me reconnecter, et voilà qu'on me demande mes identifiants ! Persuadée que skype allait de pair
avec outlook, je suis restée sans voix, et je n'avais pas noté mes identifiants, car je ne quittais jamais Skype en fait, sauf pendant la longue pause, ça m'énervait de voir ce « S »
inutile sur ma barre d'outils.
Essais, erreurs, je tente tout ce qui est possible en matière de pseudo et de mot de passe, j'en appelle au support technique qui m'envoie un « jeton de récupération » mais cela ne fonctionne pas. Je finis par me créer un nouveau compte, qui a du écraser le premier sans doute, aucun forum, aucun robot ne me donnera la solution alors que je leur donne tous les éléments possibles, date de création du skype, nom du contact, adresse mail, pseudo qui s'affiche dans les conversations, rien d'humain !
Je me dis que si T me réinvite cela fonctionnera forcément puisque mon compte live est le même (j'ai du changer le mot de passe pour cause de piratage possible, messages confidentiels de LB disparus mystérieusement en janvier .. )
A tout hasard j'envoie une invitation à T sur le nouveau compte, mais il n'en fera pas cas de toute la soirée, à laquelle il faut que je revienne après cette longue digression technique.
Il attendra le lendemain soir vers 19 h pour me lire et répondre ; vexé par le fait que je souligne la date pile du 15, il m'écrit entre autres banalités :
« j'ai repris contact au moment où je l'avais dit...et de toute façon, je te crains et tu le sais bien... «
Cet affreux "je te crains" a mis le feu aux poudres, chez moi.
C'est là que je commence à déraper, j'enrage de voir qu'il s'abrite toujours derrière cette « crainte » alors que je ne l'ai pas menacé depuis décembre 2011 ! (avec les beaux résultats qu'on sait!) cette "crainte" qui pollue nos rencontres, putain je me souviens de quand il me suppliait de venir, et vite! là il n'avait pas peur, meme de rentrer après minuit!
J'essaie de lui démontrer que je suis maintenant dans l'incapacité d'agir en ce sens car tout ce que je pourrais envoyer à sa chère épouse, c'est maintenant du «Cold Case », pensez donc, depuis 17 mois qu'il n'a rien à se reprocher vraiment, hormis de se la jouer en victime d'un odieux chantage !
Je regrette soudain d'avoir été si lâche, si gentille, et si sotte en changeant une stratégie qui marche, le temps a fait son œuvre, je ne peux plus me prévaloir d'exploits amoureux récents, j'aurais l'air de ce que je suis : une maitresse aigrie et délaissée, dépitée, et il m'est donc impossible et de le menacer, et meme de me venger sans préavis.
Je m'évertue à le lui démontrer, je voudrais même qu'il l'admette clairement, mais il ne le fera pas, il n'arrive pas à me croire, mais il doit faire semblant. Il n'est quand même pas idiot.
Du coup, le ton monte, même s'il me dit tout de suite « ne nous fachons pas », mais moi, une fois emballée, et avec ces semaines de silence obligé, c'est difficile de me retenir ! Je sais que je suis en train de saborder la rencontre de février, mais je continue à le pousser dans ses retranchements.
J'obtiendrai quand même cette émouvante confession :
le problème, tu sais, est qu'au fil des crises et des chantages (une en 2010, une en 2011 une en 2012), ma confiance en moi s'est érodée. au début, j'ai réussi à maintenir un semblant
d'équilibre: je continuais à être dominateur avec d'autres femmes, que je dressais dans ton dos pour me venger de toi. ce genre de stratagème t'a permis de prolonger et de profiter de moi deux
années de plus. mais depuis septembre 2012, je n'arrive plus à me prouver que je suis dominateur et maitre de mon destin. Que je sois dominateur ne trompe plus personne et même pas moi-même. je
crois qu'il faut voir l'épisode de la "cage" comme le point de bascule, le moment où j'ai cessé d'être dominateur: pour toi, pour les autres filles et pour moi...tout se passe comme si tu avais
hérité de mon assurance et que j'avais complètement perdu la mienne. comme deux vases communicants. Au bout de ce processus qui a pris 5 ans, tu es devenue moi et je suis devenu toi!
j'ai maintenant si peu de confiance en moi que je me sens incapable de séduire une femme, et encore moins de la baiser.
Ce qu'il oublie de préciser, c'est que tout est venu de lui : la première fois voulant en finir avec moi deux mois après m'avoir offert la bague en or et brillants, la seconde un an après, même début d'automne, après une éblouissante reprise (l'olympia, la cagoule, les je t'aime et les « bébés » de nouveau, les converses estivales, et ce mois adorable passé avec lui en septembre!) : mes menaces étaient normales, mais je ne les aurais jamais mises à exécution. Il n’empêche que – par stratégie victimaire ? - il ne les a jamais oubliées et toujours ressorties à tout propos.
En résumé, ces menaces supposées il les a bien cherché, pas une raison quand même pour se « castrer » !!
sa réponse :
Je n'ai pas "choisi de me castrer" hélas...c'est un phénomène inconscient, indépendant de ma volonté et qui impacte énormément ma vie, pas seulement avec toi...
mais c'est clair que tu m'as fait changer dans le mauvais sens.
Ma réponse :
Je ne sais pas, tu es sans doute trop sensible et trop "moral" en dépit des apparences.
Je voudrais que tu admettes deux choses et que tu me le confirmes :
1/ que je ne suis plus en mesure de me venger (envoi des livres etc ..) pour cause de prescription : cela semblerait la vengeance d'une femme aigrie et dépitée tout ce que je n'étais plus grâce à
toi/
2/ que tu as fait une énorme saloperie en me quittant en septembre 2012 cette fois sérieusement, avec adieux au donjon etc .. imagine ma déception
après le tabouret et NY! j'étais anéantie et je le suis quelque part, toujours.
Ma sexualité, et tout le narcissisme quelle suppose, s'est effondrée également sauf que moi ça ne se voit pas et je ne le clame pas sur les toits. mais c'est vrai, j'ai perdu toute la confiance
en moi que tu m'avais donnée.
Pour une reprise de contact, c'est chaud, non ? j'imaginais tellement autre chose. Je me promettais de rester cool, eh bien c'est perdu
A part ça, la Suisse c'était bien ?
Je ne saurai rien de la Suisse, mais j'en saurai plus sur l'épisode « post tabouret ».
Si j'ai pu bander longtemps, c'est que j'ai réussi à faire illusion pendant deux ans (y compris à moi-même). je me vengeais en te trompant et en jouant au dominateur à ton insu. cette période
a duré deux ans. et puis, à un moment, (scène du tabouret), j'ai compris que j'avais définitivement perdu la partie avec toi, que je n'étais
plus maitre de mon destin. le roi était nu...et ce fut la débandade.
même si tu ne le reconnais pas, (je sais bien que ce n'est pas ce que tu voulais au fond de toi,) mais ton comportement, même si tu ne t'en es pas rendu compte, a eu chez moi un effet castrateur.
cette stratégie de contrainte, qui avait si bien réussie jusqu'ici, a mené, à ton corps défendant, à une impasse. la menace est la seule façon de ne pas me perdre, mais elle agit aussi comme un
effet castrateur. d'où impasse.
Eh bien pour une reprise, c'est une reprise ! Et pas une surprise .. c'est ça que je voulais pour prix de mon silence de ces dernières semaines, une surprise, comme en octobre, et je ne l'ai pas eu.
Le match reprend donc, ce soir on se sera tout dit, même privés de Skype.
Plusieurs fois il tente de botter en touche, me parle de ses déboires conjugaux concomitants, me demande des nouvelles de ma supposée relation avec LB qu'il avait eu le cynisme d'encourager en décembre, soucieux de se débarrasser de moi sur lui sans doute.
Mais je ne suis pas de ce genre la, je vais droit au but, pendant sa pause de 20 h où il est occupé au sous sol.
Cartes sur table je mets - au lieu de temporiser en parlant d'autre chose! rien ne pressait pourtant on n'était que le 16 janvier -
Bon maintenant qu'on a tout sorti (ça fait du bien) que faire ?
Malgré tous les problèmes, j'ai eu l'impression en novembre que tu tenais à moi, tout comme en octobre aussi. enfin peut etre que je me trompe.
On pourrait peut etre essayer d'oublier l’épisode "contrainte, menaces, rancoeurs" et revenir aux fondamentaux, afin que ce qui a été détruit (notre confiance en nous et en l'autre) aie une
chance de renaitre, retrouver une innocence (dans le vice bien sur lol) - c'est pourquoi il est important que tu me confirmes que tu ne crains plus de vengeances de ma part - au début tu me
disais que j'étais une fille bien et que tu me faisais confiance. Ce n'était pas faux.
Je t'ai dit en décembre que je te laisserai l'initiative, c'était déjà dans cette idée et cela reste valable.
Tu n'es obligé à rien, si tu veux on se quitte ou on reste amis, mais si tu acceptes ce défi - dans le but de retrouver ce que tu as perdu, rien de plus - alors sois un peu fou, surprend nous,
(j'ai quelques idées la dessus mais je ne te les soufflerais pas!) et oublie tes idées fixes et déprimantes.
Mais tu peux aussi bien ne rien faire de ce préambule dont on a parlé l'autre fois, c'est à toi de voir.
Tu peux aussi prendre le temps de la réflexion, tu n'es pas obligé de me répondre ce soir, je sais que tu es "lent" et a toujours besoin de temps, et ce soir cet épisode un peu orageux est du
sans doute à la longue séparation ..
En résumé : préambule, rupture, rester amis ou attendre un peu pour se décider
Je pensais qu'il sauterait sur l'occasion pour temporiser, mais non, il a l'air tout conquis par la version « rupture » c'est clair ! oh damned! le seul choix qui me faisait peur sur quatre! j'ai pas de chance! on était pourtant bien d'accord ..
retrouver ce que j'ai perdu? tu ne vois pas qu'on est dans une impasse? tu me perdras si tu ne me menaces pas. et plus tu me menaceras, moins je retrouverai ma virilité. tu penses qu'avec
toi, je gagnerai de la liberté et je m'épanouirai...alors que tu es une partie du problème ! (pas la seule partie, je le reconnais). tu ne peux pas etre une solution, puisque tu es une partie du
problème.
"je ne suis obligé à rien?" "si tu veux , on se quitte" alors là je demande à voir, lol
Évidemment si on me provoque ! Je lui dit que je ne suis plus heureuse etc .. et que :
Je me sens aussi prête à prendre un nouveau départ avec toi que te quitter si tel est ton choix, ce qui semble se préciser ce soir.
Je bluffe évidemment .. peut etre ça le mettra à l'aise.
Alors tout se précipite surtout qu'il est déjà plus de 22 heures et que sa geôlière numéro un l'attend avec impatience, armée de son robot Hitachi (il faut bien rire un peu!)
Et puis tout ira très vite. ce n'est pas un jeudi soir comme un autre, quand il me disait "je file, je dois y aller, à bientot"
« bon courage à toi aussi.
c'est bien , ce qu'on a vécu.
je t'embrasse.
Et voilà comment se termine la « reprise de contact » qui tourne à la rupture - mais ses doutes sur ma loyauté m'avait gravement énervée ! Et toute la pression, l'effort que j'ai fait pendant toutes ces semaines de silence a explosé, comment ai je pu ne pas le prévoir ?
La bande verte sur son avatar a disparu, me voilà seule ce soir, avec l'échec de ce moment tant attendu, même si je sais au fond de moi que c'est mieux ainsi, je suis seule avec ça et je ne peux pas aller dormir la dessus. Un gouffre s'ouvre sous mes pieds, c'est impossible, on n'était pas là pour ça, on se parle depuis trois heures mais c'est fini, alors qu'on devait mettre au point la future rencontre ??
Incorrigible, j'ajoute à la fin de cet échange, ce cri du cœur, ultime provocation :
Je t'ai dit des conneries, on se rencontre comme prévu en février (4 18 25)
tu me diras quand et où -
M
Il ne lira pas aujourd'hui, mais sûrement pendant sa supposée garde de ce week end, la où l'on aurait du décider normalement de la date et du lieu.
Sa réaction sera terrible, il va etre atrocement déçu que je revienne sur la nouvelle décision, mais j'aime mieux finalement jouer les victimes – c'est bien mon tour – et me faire jeter sans ménagement, maintenant qu'il a compris, j'espère, qu'il n'a plus aucune dénonciation à craindre. C'est reposant d'etre victime.
J'estime cette réaction de violent rejet à 5%.
A 5% également, une réaction positive – après tout la remise en selle du préambule est venue de lui, et a tenu au moins un mois. et il n'a pas voulu qu'on se fâche, au début de l'échange - On fait reset.
Tout le reste, 90% c'est une acceptation neutre , mais « sous la contrainte » rien de nouveau sous le soleil.
Je préfère bien sur, les 10 % extremistes et courageux ..
Et j'ai passé quand meme une très mauvaise nuit.