Mémoires du Donjon
Je viens de visionner l'ensemble de mon blog via l'accès public, eh bien c'est une vraie galère! et je finis par comprendre le peu de lectures que j'enregistre : sans cesse des écrans intempestifs s'ouvrent sur les pages, toujours plus de vidéos et de sites de rencontres, agressifs, intrusifs, et si on les ferme ils s''ouvrent davantage! c'est pitoyable .. je préfère encore ma misère sexuelle à ces invites racoleuses . .
Donc ce n'est pas si grave si ce blog part en live -" en sucette" ou "en couilles" ne serait pas approprié justement! - car depuis très longtemps les belles saisons du donjon ou d'ailleurs sont finies, elles tiennent sur la première page et j'aurais du en rester là, d'ailleurs, j'ai souvent envie de refondre l'ensemble et supprimer tous les articles non sexuels, en les sauvegardant par devers moi.
Je ne voudrais laisser que ces symphonies exaltantes en noir et rouge, ces haletantes vidéos de sodo effrenées, ou celles, d'une lascive lenteur, des doux enchainements, avec les ombres mystérieuses, ta voix, la mienne, mon sourire, je ne voudrais laisser que ces textes brulants, alternatifs entre toi et moi, de ces tendres jours d'amour.
Mais bon.
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Nous sommes maintenant à S-1 de la rencontre négociée au 6 mai. "Seulement" deux mois et 10 jours après la précédente, un record!
En apparence tout se passe bien dans le contexte "sex friend" qu'il a fini par accepter, de guerre lasse, et il passe beaucoup de temps avec moi, souvent, et je n'ai pas à me plaindre.
Pour quelqu'un qui ne vous aime pas, ce n'est pas si mal, tout le temps qu'il m'accorde, ou alors il faut croire qu'il s'ennuie vraiment au bureau!
Tout se passe si bien que mon séjour à Paris a été ensoleillé et chaud, le premier voyage sans pluie ni froidure depuis plus d'un an!
Et pourtant la meme obsession depuis plusieurs mois m'y poursuivit : partir, le quitter tant qu'il était temps de le faire volontairement, avec panache, le laissant seul avec ses regrets voire ses remords.
Je commence à en avoir assez de sa neutralité bienveillante, assortie d'un double langage parfaitement pervers.
Depuis que j'ai eu la faiblesse, il y a quelques jours, de lui parler ouvertement de cette culpabilité que je traine, de ma prise de conscience de la réalité, il ne me lâche plus avec ça, et le ramène chaque fois que je semble dériver vers l'insouciance!
Quel bonnet de nuit!
J'avais juste besoin d'en parler, de lui montrer que je n'étais pas tout à fait inconsciente, mais maintenant, je ne peux plus lui faire confiance, c'est la guerre larvée, c'est à qui craquera le premier.
Nos échanges, alertes, faciles et fréquents, finissent par dégénérer parce que toujours à un moment, il évoque mon "courage de rompre", et notre disparité. Je suis alors brusquement désenchantée, il applique le principe de la goutte d'eau sur la tête, mon subtil bourreau ..
Un exemple entre autres, de sa perversité :
je ne comprends pas ton brusque accès de culpabilité alors que la situation est la même depuis 3 ans! c'est toi qui as voulu cette situation, c'est toi qui y mettra fin. et c'est à toi de te
dépatouiller avec ta conscience, je n'y peux rien. ce que je sais, c'est que ces accès de faiblesse sont passagers et que tu te raviseras vite, lol.
euh je te propose d'en parler un autre jour...ou de ne pas en parler d'ailleurs lol.
je t'embrasse, j'y vais . A demain!
La bibliothèque
Et chaque jour ou presque, le scénario se reproduit, par exemple hier, ça s'est joué très vite, autour de sa bibliothèque : la veille, je lui avais demandé discrètement ce qu'il pouvait accepter pour son anniversaire (la veille de notre rencontre) sans se trahir auprès de sa femme.
Il me répond "tous les livres que tu m'as offerts figurent sur les rayons de ma bibliothèque".
Ok, message reçu, j'avais déjà mes petites idées et donc passé commande sur Amazon.
Mais en fin de matinée le lendemain, j'ai soudain l'idée d'un défi amusant, sans la moindre préméditation : le mois dernier, je lui avais demandé de me faire un "selfie" dans son jardin, et il s'était exécuté sans problème .. là je vais plus loin, j'entre dans sa maison avec lui, autour d'un alibi sérieux, les livres, et des plans rapprochés sur ceux que je lui ai offerts à titre de preuve!
Cela ressemble à un jeu, et contre toute attente il semble y entrer, alors je pousse encore le bouchon "fais les photos pendant ta pause de midi, et rapporte la carte mémoire au bureau, je suis impatiente de les voir!"
Il est plutot lent en général, mais là, il a réagi tout de suite, sans doute excité par cet "ordre" (il aime se considérer comme soumis, maso etc .. )
Je t'ai obéi un peu aveuglément, presque sans réfléchir, mais je me demande ce que cache une telle requête..car je te fais presque aussi peu confiance que tu ne me fais confiance, lol.
c'était juste le "t'es cap? t'es pas cap?"
ou bien tester mon obéîssance?
ou bien vérifier que ce que je t'avais dit est vrai :" je n'ai rien jeté, j'ai tout gardé"?
ou bien quelque chose de plus pervers encore: te savoir présente dans la maison..
Donc dans l'après midi, il m'envoie une première photo. comme il avait pris un seul selfie, j'ai cru qu'il avait fait de meme et j'ai commencé à protester : on ne voit que la porte du salon et de
chaque coté, les livres en profil perdu!
Il me laisse un peu mariner et je comprends qu'il m'a bien eue, car il m'envoie plusieurs photos où les livres sont bien visibles! j'avais deviné quelques secondes avant mais trop tard! Tant pis, j'aime bien son coté farceur et nous en rions de bon coeur.
S'ensuivent 36000 MP, autour de ces livres sur un ton léger et qui augure un bon week end pour moi. Il a souscrit à mon caprice, et il s'en amuse aussi ..
Mais, au moment où je m'y attends le moins, le pervers narcissique se re- pointe et voila ce qu'il m'écrit :
Détail qui a son importance: je ne les ai pas encore lus! je les lirai quand tu auras pris la décision courageuse de me quitter. pas avant. Et actuellement la rupture ne peut etre
considérée comme totale tant qu'on frottera nos muqueuses.
mais, vois-tu, il en restera quelque chose, pour toujours, y compris dans ma bibliothèque.
C'est ce que j'appelle plomber l'ambiance!
Ces livres choisis avec amour selon ses goûts et auteurs préférés, dont un était un souvenir personnel, pas trop gros pour qu'il ait le temps de les lire justement, je ne pensais pas m'etre trompée à ce point, surtout que c'est un grand lecteur ; il y avait meme une édition bilingue d'une nouvelle de Stefan Zweig "Voyage dans le passé" et comme il lit l'allemand, j'étais très fière de ma trouvaille.
Et cette expression d'une trivialité inouie, "tant qu'on frottera nos muqueuses"! elle m'aurait naguère excitée et amusée, j'adorais ces mots crus qui contrastaient avec son coté raffiné, intello, parce qu'ils cadraient avec des actes bien réels.
Je ne sais pas ce qui l'emporte, la colère ou le chagrin. j'ai brusquement envie de disparaitre sous terre, je n'existe plus.
C'est peut etre le coup de grâce, je ne m'en suis pas encore remise ..
Trop tard, il comprend qu'il m'a peinée, et il se répand en excuses (ou fait semblant, cette maladresse je la crois préméditée ..) mais je coupe la messagerie, tout est gâché et mon petit jeu s'est retourné contre moi,
Tout était prêt pour la semaine prochaine : on avait choisi la date, le lieu, ma tenue, le vin qu'il apporterait, j'ai réservé l'hôtel et presque commencé ma valise, commandé ses cadeaux etc ..
CHEZ MOI
Voici les photos que je t'aurais montrées en retour, et en privé, si tu avais eu la délicatesse de ne pas me faire cet aveu et ce rappel à l'ordre pour la rupture. Alors au fait, c'est quand ? encore à moi de décider ?
Il y a ma petite collection de livres érotiques :
Il y a mes livres préférés, ceux que j'ai achetés ou que tu m'as offert, depuis qu'on se connait :
Il y a tous mes guides de voyage, classés par collection (Cartoville, Routard, Evasion ..)
Et puis il y a moi!
Et encore un peu de livres (elle mesure plus de 3 mètres de long sur 2 mètres de haut.
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Ici, pastiche d 'un des plus beaux mails qu'il m'ait écrit, alors que j'étais dans le train du retour, pour finir sur une note d'humour - noir! - :
J'aime quand tu es comme ça : que tu rentres chez toi en te sachant plus triste et plus déçue .. Il a fallu de longs mois pour qu'on arrive à cette forme d'incompréhension .. J'ai fini par redevenir maladroit, et la femme qui se sentait aimée et embellie est maintenant derrière nous ..
Bien sur que je ne t'ai pas tenue dans mes bras ensuite parce que je ne t'aime pas, tout simplement ..
T.