Mémoires du Donjon
Mercredi 14 mai
Poursuite du bonheur, et de la raison aussi, ce matin j'ai décidé de prendre les devants pour le break dont Thierry m'a parlé au Val, ainsi, je reprends un peu de pouvoir de décision, tout en me conformant à son souhait. Surtout ne pas provoquer de conflit et surfer sur « la vague haute » !
Je trouve surtout que c'est plus prudent pour maintenir le désir au plus haut, sans ressasser la saison 3 ni se perdre en considérations botaniques ou religieuses, je deviens cynique moi aussi, comme il a dit « la baise, rien que la baise, toute la baise .. le compromis, rien que le compromis, tout le compromis ! ».
Il reste plusieurs photos à mettre sur les albums, bien sur je gagne du temps, fait durer le plaisir, et il reste la converse de jeudi soir (si ma décision ne le vexe pas, ce qui est possible, il aime garder le contrôle, surtout maintenant qu'il se sent plus fort).
Cela ne fera que deux semaines avant la Suède, et nous enchaineront sur la préparation de la saison 4 !
samedi 17 mai
Cela aurait pu être une fin de semaine comme les autres : trois, maintenant seulement deux jours d'absence et reprise de nos contacts au début de la semaine.
On a même eu deux converses : le jeudi soir il a voulu la poursuivre, le lendemain. Du coup je me mords les doigts d'avoir reparlé du break!
On ne s'étaient pas disputé en fin de converse, ce qui arrivait régulièrement le vendredi soir, et pas par hasard.
Mais cette fois, je sais que ce ne sera pas le cas : on est constamment branchés depuis le 7 mars, plus de deux mois, presque tous les jours, mais maintenant alors que tout va bien, on doit s'en tenir aux accords passés, au compromis,la suite du préambule.
Il m'avait dit pourtant que « si les choses se passent bien, il y aura sûrement plus de complicité » tu parles!... A un moment il me sort, "Bon, donc on va faire le break" - ai je entendu une nuance de regret dans ces quelques mots ?
Hier fut donc le dernier jour de cette agréable période.
J'avais discrètement pris les devants, en évoquant la première le break qui se profilait après cette semaine de « debriefing », je n'osais pas espérer qu'il me dirait que c'était pour de rire, et que bien sur, on pourrait se parler comme on veut, comme tous les amoureux du monde, ou même comme tous les sex friends du monde !
Cela ressemble tellement à un jeu à peine cruel que je vais le prendre bien. On a passé tellement de temps ensemble depuis une semaine et des poussières, sans parler de notre rencontre victorieuse de l'autre jour, que je ne mesure pas l'absence qui va suivre.
Cela semblait tellement peu nous peser, cela semblait tellement spontané nos échanges de photos, commentaires, bons mots, conversation de tous les jours aussi, et jusqu'à cette histoire de couleuvre de Montpellier qui a fait une merveilleuse transition entre nos photos « adulte » et le silence du break,
Cette couleuvre amicale en somme a arrondi les angles, créé la surprise et la diversion merci la couleuvre ! Un monstre de 1,80 pourtant, qu'il a trouvé le courage de dégager de son grillage et de prendre par la tête, alors que de sa queue la bête s'enroulait autour de son autre main !
Providentiellement sa fille (ou sa femme ?) se trouvait là, et a pris des photos, oui habile et amusante transition, cela n'arrive pas tous les jours, une histoire pareille, mais il a fallu malgré tout ça se conformer au break annoncé dans le couloir de la chambre 128, et j'ai accepté de bonne grâce, car je sais que sa santé morale, mentale et sexuelle est à ce prix.
Rien ne sert de le contraindre, il reviendra peut être de lui même, avant la date prévue, qui sait, comme la dernière fois ? 10 jours au lieu de 30 avant qu'il ne reparaisse - (mais là on n'avait pas « débriefé »)
Je fais ma vie, je pense à lui. Lui, je ne sais pas.
Lundi il va « faire la tournée des vins » dans le Vaucluse avec le couple d'amis accompagnateurs de voyages, pas seul avec sa femme, c'est déjà ça.
Je sais que parmi ces bouteilles, il y en aura quelques unes que l'on boira ensemble. Il y pensera surement ..
Je vais voir beaucoup de films, j aimerais qu'il les voie aussi, je termine mon travail pour l'envoi aux deux éditeurs pressentis qui l'attendent. L'un d'eux n'accepte pas les envois de documents par mail, ils en sont encore aux « manuscrits envoyés par la poste » comme au bon vieux temps ! Il faut donc que je fasse imprimer chez « lulu, », mais cette fois c'est pour du sérieux !
Je fais aussi une petite séance photos, pour ne pas perdre la main ..
J'abuse du chocolat au lait , à partir de 17h 30 (l'heure où on commençait à se connecter il y a encore quelques jours) mais je ne bois presque plus. Même pas envie, juste envie de faire l'amour avec lui. (et de chocolat ..)
J'aimerais devenir toute mince comme en 2009, à l'époque des bas rouges, de Vilnius, Tallinn, de la Bretagne etc .. C'est peut être pour ça qu'il ne m'aime plus, ne me respecte plus, me torture, parce que j'ai grossi et qu'il n'ose pas me le dire!
Si au moins il me laissait moins de temps loin de lui, cela me donnerait la force et la motivation de résister !
Pourquoi cette torture ? Je sais il a besoin de plus de temps pour travailler, moi aussi, et on en a passé beaucoup « ensemble » ces derniers temps, sans que je l'oblige, loin de là !
Mais pourquoi un silence tellement total ? Bien sur, car si on commence, ça continue trop .. alors c'est tout ou rien ?
Parfois je me dis que si je n'avais pas reparlé du break la première, il n'aurait pas eu lieu.
Je ne dois m'en prendre qu'à moi même, il n'aurait peut être pas osé, pas eu envie de ce break . j'ai encore perdu une occasion de me taire.
Mercredi 21 mai
Quatre ans tout juste notre soirée libertine, la dernière, celle qui a bien fonctionné (!) putain quatre ans, et le donjon 18 mois, comme ça me manque .. ce lieu unique au monde, où il me fut parfois infidèle, mais dans ce cadre là je lui ai toujours tout pardonné et c'était le plus beau des cadeau, pouvoir etre là avec lui.
Assez folle pour croire que moi seule comptait! et lui assez malin pour me le faire croire!
J'étais arrivée dans l'après midi, on s'était donnés rendez vous à 20 heures, dans la ville il y avait la fete du vin, le temps était lourd et chaud, avec quelques averses éparses, j'avais le trac, et j'étais descendue dans un hotel inconnu, où je ne suis d'ailleurs jamais retournée.
Le soir je l'avais rejoins à sa voiture, il portait une chemise à carreaux trop chaude pour la saison, et un pansement sur la joue.
Dans le salon du donjon, on avait pris un délicieux acompte, sans musique – il n'avait pas été fichu de la mettre – si bien qu'ensuite il avait été en confiance et à la hauteur ..
Pour moi, je ne comprends pas encore ce qu'il m'a pris, pourquoi j'ai fait tout ça, est ce seulement pour lui ? Alors que maintenant il s'en fiche. Quand j'y pense c'est vraiment dingue.
J'ai envoyé la version pdf de mon manuscrit, je croise les doigts, cette date anniversaire d 'une grande transgression me portera chance, et cette fois l'éditrice a pu l'ouvrir !
Je vais aller manger des cerises, et en faire aussi des clafoutis, ça ne va pas arranger ma ligne !