Mémoires du Donjon

    "Bon. La prochaine fois, on parlera de la Saison 5,"

 

Je ne veux pas réagir, d'ailleurs je ne peux pas, je ne pensais pas que ça viendrait si vite. Il vient de récupérer 50 % des points perdus à cause de l'affaire Emilie remise sur le tapis bien mal à propos.

La prochaine fois, deux jours plus tard :

Allons, c'est à moi d'en parler, un petit effort. Je me lance sur un coq à l'âne :

"Et la saison 5, tu la vois comment?"

La réponse, sans doute préparée pour ça, fait descendre son score en dessous de zéro :

"La saison 5 ? nous aurons largement le temps d'en reparler .. pourquoi pas de l'anal, ou du rosebud, par exemple?" (foutage de gueule  pur et simple, dans le contexte!)

 

D'ailleurs, il n'y a que 4 saisons, numéro 5 n'existe pas. sauf si peut etre, j'avais rebondi tout de suite sur sa première allusion .. erreur de stratégie, à coup sur, ce n'est pas toujours le recul qui marche le mieux, avec les chevaux hésitants, il ne faut pas hésiter à cravacher!

 

Les autres saisons, celles avec les chiffres romains, et en nombre illimité, appartiennent à un autre monde, où tout est possible, tout est permis, le monde du donjon, du désir et de l'amour.

 

HIVER

La toute première saison avec toi, celle que j'appelle souvent "l'été en hiver" car il fait toujours beau dans le Var en hiver, le ciel et la mer sont d'un bleu innocent; le matin de ma renaissance, j'ai pu le découvrir, émerveillée, sur la promenade de Six Fours, puis dans le stupéfiant jardin de la Méditerranée : tout était une fête ce matin là, un miracle, un enchantement encore maintenant je ne trouve pas les mots pour décrire ce bonheur inouï, peut être sans lendemain et il aurait mieux valu ..

 

Depuis, ces bleus là, je les ai retrouvés souvent, quand il refusait le café du lendemain (finalement ça valait mieux!) alors j'embarquais dans le batobus pour la plage et le village des Sablettes, ou dans le 3 pour le Mourillon. La mer et la douceur de l'air me consolaient, mon corps était repu, heureux, c'était déjà bien, la prochaine fois surement on s'installerait ensemble sur l'une de ces terrasses en bord de plage, carpe diem ..

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L'hiver c'est aussi les mimosas, ces deux années où j'ai eu droit à mon bouquet, si parfumé, si joyeux que j'en pleurais, et toutes ces années suivantes où je l'ai attendu en vain, ce simple bouquet, mais rien à faire - que je demande, ou pas .. Depuis j'ai peur des mimosas, je les fuis, détourne mon regard sur les marchés, tout comme j'ai peur des lys blancs, pour une autre raison, heureusement leur saison passe vite ..

 

PRINTEMPS

Curieusement la bas, il fait souvent plus froid qu'en hiver, il y a du vent, souvent.

Sur l'autoroute du soleil je rattrape le printemps, à mesure que je descends, les arbres sont en fleurs, l'herbe plus verte, l'air plus pur .

Je roule vers le printemps et vers l'amour, je suis heureuse.

Ce premier printemps fut le plus beau, c'est à lui que je pense d'abord, cette semaine lumineuse à la Coudoulière, et les trois après midis, pas une de moins qu'il m'y a consacrée,  (autres temps, autres moeurs) plus tous les textos, beaucoup, beaucoup qui me suivaient dans mes promenades.

J'ai découvert qu'il avait les yeux bleus, nos corps s'apprivoisaient, il me montrait ses jouets, apportés dans un sac terriblement lourd, on n 'avait pas le donjon encore, pour les entreposer, il a voulu tous les essayer. j'adorais sa façon de m'approcher, dans les premières secondes. Ensuite on buvait du vin blanc en bavardant, on apprenait à se connaitre.

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Je me revois flanant sur le charmant port du Brusc, sur l'ile des Embiez, si sauvage et si belle, avec ses fleurs déjà  ses tapis de succulentes, et ses chevrettes près de la tour de garde, je portais l'écharpe en polaire noire que tu m'avais prêtée, car j'avais eu froid à Notre Dame du Mai. Un trophée que j'ai perdu d'ailleurs en revenant te voir plusieurs mois après, en gare de Marseille.

D'autres printemps, le suivant déjà, plus chaud car en juin, et aussi les folles retrouvailles où l'amour était si évident, si violent, mais déjà réprimé. La presqu'ile du Gaou où je me suis baladée le lendemain, si fière de moi, pauvre de moi, mais si heureuse, si .. jolie, toute mince des chagrins du printemps où il s'occupait d'Emilie en secret .. sa priorité d'alors, toujours elle, putain de m .. !

 

D'autres encore, plus sombres, celui des derniers libertinages qui m'ont perdue sans doute à ses yeux, celui de 2011 que j'ai partagé sans le savoir avec l'inévitable Émilie, son autre amour et alors l'Olympia et tout le tralala de mon retour en grace c'était du flan et je veux maintenant l'oublier, celui où il était déprimé, triste, où les nuages s'amoncelaient, mais où je n'avais pas encore à trop m'inquiéter, celui où nous avions si mal commencé le fameux préambule, froid et pluvieux en plus, comment ai je pu tenir encore plus d'un an, et pourtant à la fin, c'était presque gagné. sauf que baiser n'est pas faire l'amour.

 

ETE

Comment ne pas citer en premier ce surprenant 11 juillet, où tant de choses se sont passées en une longue mais unique après midi! Tant d'héroisme, tant de fièvre, tant d'imagination, de tendresse à peine voilée mêlée à la sensualité la plus folle, la plus crue, tout cela m'étonne encore aujourd'hui!

 

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Soudain je supporte la chaleur, je découvre vraiment Toulon et le port, le marché du matin, un mariage musulman sur le quai, mais que m'est il arrivé ? et ce donjon totalement dingue, hors la loi, le rouge, le noir, la lumière crue venue du plafond que je dois affronter dans ma nudité, et tout le reste, Seigneur ..

L'année suivante, l'ingénieur, la syncope, les bas rouges, le Mourillon, le festival de jazz le soir, sa tendre attention à moi "j'aime bien ta robe d'été, elle te va bien .. tu vas diner sur les plages ?" ses textos, sa déclaration une semaine plus tard, et le récit, son récit, la fin du récit, c'est à moi que ces choses arrivent ? vraiment à moi ? il n'y a pas d'erreur ? ( si, et l'erreur je vais la lui faire payer, bien plus tard, tant pis pour lui, tant pis pour moi .. la punition a t elle assez duré ?)

l'été c'est aussi ce mois de septembre passé là bas, il était gentil, on se voyait régulièrement, mais je sentais sa très légère lassitude, il est vrai qu'Emilie était présente cette année la et trois femmes à honorer, ça devait être dur .à gérer ... Mais c'est aussi un bon souvenir car je me promenais beaucoup et je voulais croire encore au bonheur, ne faisais pas de vagues, donc.

Il a rompu 15 jours après mon retour, sans donner de raison. Emilie sans doute, plus jeune, plus attirante car peu démonstrative, placide, facile à vivre. cette fois c'est elle qu'il a choisie. Les hommes sont des girouettes.

Mais aussi l'été du dernier donjon, et comme la fascinante séance dite "du tabouret" le laissait peu prévoir! Notre dernier été d'amants impénitents ..

Je me revois ensuite (on avait fait l'amour comme des fous tout le matin!) si heureuse et épanouie, encore incrédule de toutes ses promesses folles qu'il ne tiendrait pas, j'étais bien la seule qu'il aimait, sa femme fatale, et lui mon homme fatal! Mon rimmel avait coulé sur les photos de moi que j'ai prises ensuite, sur le port, dans les rues de la vieille ville, mais je n'en avais cure!

J'ai nagé le soir, dans la piscine de mon hotel, à deux pas de chez lui, l'été était superbe, je ne souffrais pas de la chaleur, même en Auvergne où j'ai poursuivi mon voyage, j'avais des provisions de bonheur et j'en aurai besoin - au retour de NY, encore une découverte flamboyante, que j'ai faite portée par tant de gloire et de certitude .. Son regard un peu étonné, étrange, en disait long, mais il n'en a ensuite jamais convenu .Pauvre, pauvre naive .. tombée de si haut ..

 

AUTOMNE

L'automne a souvent un coté vénéneux la bas, peut etre lié à la seule séance "trash"d'un soir de Halloween, la seule que j'aie jamais regrettée.

Ce premier automne était tourmenté, une fois il a plu toute la journée, le soir des nuages sulfureux roulaient sur la mer déchainée, le vent faisait ployer les palmiers de la Garonne, je me sentais bizarre, isolée dans cette résidence aux trois quarts vide, il m'avait apporté un bracelet de cheville et une fleur de datura, cette grande fleur blanche si belle mais empoisonnée ..

 

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Mais aussi, en décembre de l'année suivante, cette sublime semaine de grâce, la bizarrerie de ces décorations de Noel en ville, alors qu'il fait 20 degrés et que le soleil brille, les cafés au Mont Faron, nos tendres dialogues, à peine troublés par le texto importun d 'une Emilie délaissée qui réclamait son du (ne l'aurait elle obtenu que l"'année suivante ? étais je alors si toute puissante ?) - mais je me suis dit, un instant, qu'un jour sans doute, c'est moi qui serait importune pour lui, et j'ai vite chassé cette vilaine pensée parce que moi j'ai le gout du bonheur! Un soleil rouge se couchait sur la rade, déjà le soir tombait, comment oublier, comment me dire que tout cela ne reviendrait jamais sauf dans mes rêves ? Cette séance de photos d'amoureux, puis de baise dans la pinède, Dieu que c'est bon, je me demande toujours s'il y pense parfois, je pense que non, les hommes n'ont pas de mémoire, tout le monde n'est pas Marcel Proust.

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Autre automne tourmenté et pluvieux, celui de retrouvailles insensées l'année suivante, la chambre 232, l'armurerie de la rue d'Alger, sa reddition totale mais provisoire hélas, après ce joyeux Noël qu'il m'a offert ensuite, on a parlé des rhums arrangés de la Réunion, et qu'il reviendrait entre mes cuisses etc ..

Et le dernier enfin au début des saisons en chiffres arabes, que du nouveau, le bandeau, le joli studio de la rue Lendrin, la rencontre dans la rue, aussi touchante et inattendue que celle des mimosas, il faudrait encore une autre saison pour que revienne une parfaite forme sexuelle, je ne l'ai jamais abandonné, dédaigné, alors que j'aurais pu, mais je faisais des choses intéressantes l'année dernière, ça lui plaisait et réveillait son désir (septembre, octobre 2013) et nous a permis de continuer un peu, de boucler la boucle et le cycle des quatre saisons.

 

 

 

 

Dim 14 sep 2014 2 commentaires
Non tu n'es pas morte, simple problème de cervicales... lis mes messages sur @yahoo.fr 20141004 08-12
ML
luc Bono - le 23/09/2014 à 16h05
Pour toi qui aime le bonheur, ne fuis pas l'occasion ....l'histoire ne repasse pas les plats deux fois. AVANCE les problèmes d'équilibre de l'oreille interne sont liès aux cervicales et non au "cervix" d'une mature. Le message suivant n'accepte pas les commentaires... je le fais ici.
luc Bono - le 24/09/2014 à 23h01