Mémoires du Donjon
Avant propos
WIKIPEDIA : La cyclothymie se caractérise par un état mental où se succèdent des périodes euphoriques et des périodes dépressives et d'irritabilité (états mixtes). Les individus qui possèdent cette constitution ont leur humeur qui évolue par phases dont les changements se font brusquement. La tonalité de l'humeur imprègne toute la vie psychique, toute la conscience.
La cyclothymie est un type de trouble bipolaire (lequel était autrefois appelé maniaco-dépression) selon les classifications officielles (DSM-IV et CIM 10) et celles du spectre bipolaire (Klerman, Akiskal) bien que certains experts la considèrent plus comme un trouble de la personnalité ou différent de la bipolarité. Pour la CIM 10, la cyclothymie (code F34.0) est définie comme une « instabilité persistante de l’humeur, comportant de nombreuses périodes de dépression ou d’exaltation légère (hypomanie), mais dont aucune n’est suffisamment sévère ou prolongée pour justifier un diagnostic de trouble affectif bipolaire (F31.-) ou de trouble dépressif récurrent (F33.-) ».
À la différence du trouble bipolaire 1, le cyclothymique ne connaît qu'une exaltation modérée (appelée hypomanie) et à la différence du trouble bipolaire 2 les épisodes dépressifs sont modérés. Le trouble est établi si pendant de nombreux mois, des périodes à symptômes hypomaniaques, des périodes à symptômes dépressifs et d'irritabilité (états mixtes) alternent. Le trouble peut parfois déboucher sur un trouble bipolaire 1 (alternance de manies, de dépressions sévères et d'intervalles libres) ou un trouble bipolaire 2 (alternance d'hypomanies et de dépressions sévères).
Vendredi soir. devant mon ordi, je n’en reviens toujours pas : après nos rencontres de mardi (15e saison au donjon) et mercredi (café de 8 à 9 dans une brasserie du port), le silence absolu, maléfique, inquiétant, si destructeur pour moi et il le sait. Après les efforts qu’il a du sûrement faire pour honorer notre rencontre, certainement il lâche prise et s’enferme dans ce silence désespéré ?
Non je ne le crois plus, ça – mais au silence pervers oui .. pour me décourager, me ramener à la situation de septembre dont je me crois sortie. Dont il m’a laissée croire sortie. Un silence à couper au couteau. Un silence de salaud.
Ou de .. cyclothymique ? (voir l’article Wiki en introduction) pieuse croyance ouais ..
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Vendredi soir d’il y a une semaine. J’étais rentrée du Monténégro l’avant veille et jamais cru devoir refaire ma valise aussi vite !
C ‘est lui, qui pour une fois m’aborde sur msn, plusieurs fois, je suis absente.
(phase hypomaniaque)
10/06/2011
16:00:22
thierry
Michèle
hello bébé!
10/06/2011
16:01:02
thierry
Michèle
mmmm j'aile cet avatar!
10/06/2011
16:01:10
thierry
Michèle
j"aime
10/06/2011
16:04:36
thierry
Michèle
je pense que tu as dû t'absenter, je retourne au "turbin" je me reconnecterai plus tard
10/06/2011
16:04:42
thierry
Michèle
;)
10/06/2011
17:07:03
thierry
Michèle
bonjour bébé!
10/06/2011
17:19:07
thierry
Michèle
bonjour bébé
10/06/2011
17:19:16
thierry
Michèle
mmm cet avatar!
10/06/2011
17:21:48
thierry
Michèle
envie de toi
Ce copié collé pour te prouver que non, je ne suis pas une érotomane qui se fait des idées ..
Et tout le reste à l’avenant, il m’a attendue, moi ravie, lui, empressé, adorable, et on en vient tout naturellement à se poser la question « quand ? » puisque les grandes vacances vont nous éloigner un certain temps.
Je ne sais pas comment ça s’est fait, mais c’est arrivé : on se voit mardi et mercredi, dans moins de quatre jours !
J’aime quand la vie s’accélère ainsi, surtout à son initiative, il est en général si lent à la détente, et moi, si pressée !
A peine est il parti que je réserve en quelques clics, train et hôtel pour mardi, le même trajet que la dernière fois, tiens .. pas besoin de changer à Marseille, tout ira bien, vite et bien ..
Pour le programme, il m’a dit « séance de soumission dans la baignoire » (enfin !) mais je doute qu’elle soit bien terrifiante .. tant mieux.
Pourvu que le le vent ne tourne pas pendant le week end .. peut il le prévoir ou pas ? le maîtriser ? sûrement, sinon il ne se serait jamais avancé à accepter cette rencontre, juste trois semaines après la dernière (voir » la chambre 233 ») ! Un record ..
C’est donc confiante et enthousiaste que je prépare ma valise « a minima », il faut que j’apprenne à voyager léger, si je voyage aussi souvent ! et il fait si beau, si chaud, que je n’ai pas besoin de grand chose.
Le TGV approche d’Aix, et je n’ai toujours pas de texto. Soudain je me réveille, ça ne sent pas bon ce silence. Quand il est « bien », il me contacte bien plus tôt.
Je risque un prudent : « Aurais tu déjà ouvert ton portable ? » - « oui, je serai disponible vers 14h30 »
Aie, c’est foutu ! Le prince charmant se sera mué en crapaud .. déjà le ton glacial, en regard de vendredi ; et puis à nouveau ce recul horaire (comme s’il voulait d’emblée m’en faire rabattre : dans le précédent récit, celui qu’il m’avait réclamé, je soulignais qu’il revenait aux 13h30 d’avant .. le message est bien passé, mais à l’envers ..).
Pas très diplomate, je le lui fais remarquer : « oui je ne vais pas bien,, pas dormi cette nuit, beaucoup de travail, je viens te chercher comme prévu » Comme il doit regretter ma venue !
Je crois que c’est la première fois que ça arrive en fait. Ou la première fois qu’il me le dit, puisqu’il s’en fout maintenant que je sois heureuse ou pas.
Sa cyclothymie il me semble s’aggrave et s’accélère mais sans doute me la cachait il davantage les premiers temps .. ou bien je ne le voyais pas ..
Sur un banc à l’ombre, une fois débarquée sur le boulevard, je lui envoie un message vocal un peu désespéré, je lui dis qu’il vaut mieux ne pas se voir, que je pleure, bref je craque.
Impavide il répond « Tout n’est peut être pas perdu, je serai la ».
A l’hôtel, ma chambre n’est pas prête et ne le sera pas avant longtemps, il est juste midi. Je pose ma valise et je vais me promener dans cette ville aimée, mais sans conviction, le joli rêve est envolé, cet élan irrésistible qui m’a amenée là ce matin, pourtant fatiguée de mon périple monténégrin, il l’a brisé par ses caprices.
Pour lui, j’avais même passé la frontière croate et une journée à Dubrovnik, qu’il doit visiter en octobre avec ses vieux amis. Une ville de plus à partager, et c’est lui qui m’avait demandé de le faire, « ça me plait ces doubles voyages » .. (un soir de mai). Sur les photos de moi que j’avais prises sur les remparts, il m’a trouvée belle, avec cet air conquérant et sure de moi qu’il aime.
Mais la, c’est plutôt la Bérézina qui s’annonce ! Je me sens bizarre, déconnectée ..
Il est temps de remonter à l’hôtel, enfin ma chambre est prête, juste le temps de prendre une douche, me remaquiller, emporter quand même dans un petit sac plastique les bas et la jupette qu’il avait réclamés – on ne sait jamais – et ponctuellement il m’indique où est sa voiture pour qu’on s’y rejoigne. C’est à deux pas, notre organisation est devenue très pointue ! Si donjon il y a, je loge dans cet hôtel modeste à deux pas de la gare et de son lieu de travail et de stationnement, si c’est « vanille », on se retrouve au bel hôtel All Seasons, proche du centre de congrès et du port et il me rejoint à pied ..
Il arrive une minute avant l’heure, une fois de plus je me demande pourquoi il transporte toujours avec lui cette serviette en cuir, qui ne contient que des documents professionnels. Ah si le plaisir des retrouvailles pouvait être entier .. comme c’est dommage que la crise n’aie pas attendu encore trois jours ..
On fait comme si de rien n’était, comme les couples désunis, parfois le font. Je me concentre sur le paysage, cette route des lauriers rose que j’avais empruntée pour la première fois avec lui il y a bientôt trois ans. Le feu rouge où j’avais du cacher mes menottes impatiemment mises par lui, sous une carte routière. Les affreux immeubles staliniens qui précèdent de peu l’arrivée en ces lieux improbables où, moins que jamais, une fois garé, il ne me prendra la main sur le chemin caillouteux.
Cette fois, la séance commencera dès le rez de chaussée, occupée par une grande cuisine, des chambres fermées à clé, des toilettes et une salle de bains.
Une immobilisation dans la baignoire était prévue, mais comme je dois y entrer chaussée et habillée en pute, elle ne sera pas vraiment longue ! Il est gêné par les marques laissées par mes chaussures sur la porcelaine blanche et nous les nettoyons frénétiquement !
Je suis attachée par une longue chaine qui prend sur un fer au pied gauche, c’est tout. Je devais rester là, buvant au robinet et même faisant pipi si besoin dans cette fameuse baignoire, alors que lui aurait travaillé ses dossiers dans la cuisine ..
Sauf que finalement, on n’a pas eu la patience et que la contrainte s’est terminée par une bonne et longue levrette au dessus de et non pas dans la baignoire !
Le salaud me souffle même parmi d’autres insanités un douloureux rappel de la situation de septembre « je t’ai plaquée, chienne, hein ? Après avoir tiré de toi tout ce que j’ai voulu » .. C’est sûrement sincère cette ironie appuyée, dans le contexte actuel, je pensais que tout ça était oublié moi ! Ne m’as tu pas dit « je t’aime » la dernière fois pourtant ? et même écrit ?
Comme toujours, je n’ai pas l’énergie ni l’envie de réagir ..
Pareille activité sexuelle sur la table de la cuisine, que l’on baptise façon soudard, elle est plus large que celle du donjon, mais dépourvue de coussins .. Il se débrouille quand même pour me faire jouir ..Me remet mes chaussures chaque fois qu’elles tombent .. un vrai fétichiste, pour la première fois ça m’inquiète .. On n’a fait l’amour « nature » qu’une seule fois, en revenant de la saison I, à mon hôtel ..mais c’était imprévu.
Je ne vais pas raconter en détail cette séance ancillaire. Les évènements qui ont suivi (ce silence et certaines remarques) risqueraient de me faire voir et dire les choses autrement et de leur donner une connotation trop amère.
Il s’est aperçu à un moment qu’il avait gardé ses chaussettes, s’est moqué de lui même, le parfait salaud décidément ! mais un salaud intelligent et plein d’humour, c’est bien ça le pire ..
Et il a voulu prendre ces photos qu’il n’a pas daigné encore me demander .. et ce dédain est très, très désagréable ! Cela ferait il partie d’ un plan « humiliation tous azimut » ? même pas, j’en suis presque sure .. Juste qu’il s’en fout. Ça fait mal.
Pourtant, je les ai balancées ces photos, sur ta messagerie muette, dès le soir de mon retour, même et surtout après avoir vu que je n’avais aucun message « d’after » avec l'air de dire : tant pis, assume, prend ça dans la figure ! c’est bien ça que tu voulais ?!
A un moment, je suis debout devant toi, assis sur une chaise de la cuisine. Tu me caresses et moi je ne me méfie pas, je me pame sous tes doigts, et soudain .. ah oui, la fontaine commence à sourdre, et à ma grande honte, des gouttes incolores tombent sur le carrelage, a mes pieds, tu continues, tu me dis "accepte .. accepte de couler comme ça, j'aime .." et je réponds dans un souffle, vaincue "oui, j'accepte" ...
puis humblement je cherche une serpillière sous l'évier pour éponger mon plaisir ..
Enfin il me permet de boire autre chose que de l’eau, il est allé chercher le muscat dans le frigo du salon, à l’étage, je me demande si je pourrai monter aussi, si on ira dans le donjon .. peut être pas ?
Mais si, quelques baisers et conversations plus tard, il me détache enfin le pied et je monte l’échelle.
Retrouvant avec le même plaisir les lieux qui embaument la moquette végétale et la chaleur concentrée. L’antre fraîche et sombre du donjon nous ouvre sa porte basse ..
La musique, pas la sienne, trop forte.
Je me retrouve attachée sur le lit à plat ventre, écartelée par les fers médiévaux et les chaînes aux quatre membres.
Je me laisse faire, c’est étrange que je me laisse toujours faire, ce n’est pas que du fatalisme ..
J’avais demandé le martinet, le voici, ou plutôt les voici, il commence par le « faux » et ses lamelles douces, je suis un peu déçue, me gausse intérieurement, il n’assume toujours pas ! Mais il cachait « le vrai » et je n’avais pas vu venir, ainsi allongée sur le ventre, la jupe retroussée - et sans ménagement ni avertissement il cingle mes fesses avec « le vrai » et ça fait vraiment mal ! je ne peux pas me retourner, juste m’agenouiller et m’exposer de manière encore plus indécente .. Ce que je fais à sa demande
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Tout cela finit par le plaisir qu’il prend, assez brutal, mais ensuite, ses tendres baisers et enlacements seront les seuls moments d’abandon de cette journée ? mais si courts ..
Il est 19 heures quand tu me déposes près du port, on a trouvé un deal pour demain : on se verra à 8h, une heure peu catholique mais selon toi la seule possible, à midi tu baises ta femme le mercredi, c’est bien connu. Et tu n’hésites pas à me le dire (salaud encore) et aussi que tu penses à moi pendant (je n’en crois pas un mot mais .. )
Et juste avant mon train à 16h demain tu ne peux pas (pas comme aujourd'hui !) trop de boulot.
Reste un café matinal sur le port .. et pourquoi pas ? je ne suis pas du matin et alors ? moi j’aime tout essayer, innover, te montrer qu’on a encore des choses à vivre.
Tu m’aurais dit 6 heures je serais venue .. je me rends compte avec effroi que je suis tombée bien bas.
Voulais tu cela vraiment quand tu me disais, si souvent « je te veux heureuse, et sereine » ?
Pour te revoir, j'ai donc traversé ta ville de très bon matin, presque surprise de voir que j'étais loin d'etre la seule à circuler, je n'ai pris qu'un café à l'hôtel en attendant de revenir pour le petit déjeuner, avec une sorte d'enthousiasme en passant devant ma fontaine préférée, où l'eau était revenue déjà depuis la dernière fois!
Jamais je ne t'ai vu si tôt, c'était une nouvelle première fois et c'est encourageant!
On a passé une heure délicieuse à discuter, je ne dirais pas faire des projets, je ne m'en souviens pas et si on en avait fait je m'en souviendrais, mais j'étais bien, et heureuse, de partager ce moment rare avec toi!
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A l’heure où j’écris ce récit, je rétrograde, je ne t’en veux même pas, ce n’est pas ta faute ni la mienne si tu es « malade » et si je titre « un parfait salaud » je reprend juste ta présentation sur notre msn, tu vois ce que je veux dire ?
Après les mimosas 2010, c’était encore pire, j’étais rentrée si triste et désenchantée par son abattement soudain, inexplicable . .. et inversement, s’il était trop tendre, trop empressé, c’est moi qui était mal ..
Seule l’ambiguïté me donne cet éclat, ce sentiment de bonheur insouciant et fatal !
Je me promet, dans le train, de dresser l’inventaire de tous mes retours, avec tout ce qu’il s’était passé autour : ce qu’on s’est dit en se quittant, notre état d’esprit , si sms et mail ou pas il y a eu, et si oui a quelle heure et quand la première conversation msn, combien de jours après ? c’est devenu obsessionnel. Je dois me poser des repères dans cet océan d’incompréhension .. Faire des statistiques, voir si cela n’a pas été pire une autre fois ..
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Demain, après demain sont des autres jours ..
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mardi 21 juin 2011 - 4h30 – Première aube d’été, la nuit la plus courte, mais il fait encore nuit, pour peu de temps, déjà quelqu’un marche dans la rue, des voitures circulent et les premiers oiseaux commencent à chanter ; je viens de me réveiller alors que je pourrais dormir, je ne sais pas si je pourrai me rendormir, et toi sans doute tu es réveillé, c’est aussi ton heure, que vas tu faire de moi en ce premier jour de l’été ? me laisser seule, me fuir, ou bien me revenir ? L'attente va etre horrible, en dépit de tous mes efforts pour tromper le temps, essayer d'oublier qu'on est mardi et que tu reviens .. et que tu peux m'ignorer si cruellement ..
Penses tu à moi en ce moment ? Te demandes tu ce que tu vas faire pour ou contre moi ? Je me concentre pour parvenir jusqu’à ta conscience, dans la vérité du réveil.
Il aurait fallu que l’on continue à se rendre heureux, comme l’année dernière, ce n’était pas très difficile pourtant .. Les deux derniers étés tu m'as rendue tellement heureuse, tellement "belle" .. j'ai du mal à imaginer que tout cela est fini.
Se rassurer, gouter à tous les plaisirs, (un an et un mois qu'on n'a plus libertiné .. ) s’entraider, se réjouir de se voir aussi vite (oui, ça justement l’autre semaine tu n’en as pas été capable et je t’en veux malgré moi). Se revoir au bout de trois semaines, et ça semblait bien parti je te jure que je n'ai pas rêvé ..