Mémoires du Donjon

21 janvier, anniversaire de la mort de Louis XVI.   (je me demande pourquoi j’y pense chaque année !).

 

Samedi, inutile d’espérer qu’il sera de garde, même s’il l’est « il ne me le dira pas » selon la nouvelle formule consacrée.

Donc voilà il ne me dira plus rien et me laissera avec mes interrogations,  la plus immédiate étant « est il  vraiment dégoûté de moi sexuellement ? Qu’est ce qui lui a moins plu qu’aux autres retrouvailles ? est ce à cause du donjon et cela aurait il été différent sur  un autre terrain (le mien, le All Seasons par exemple ?) sûrement que oui. Il n’aurait pas pu m’infliger la honte. Mais peut être pas non plus le Plaisir majuscule ..

 

Mais je crois que j’aurais préféré, car au bout de 8 à 15 jours, j’aurais eu une « post réaction »,  un Signe .. un mail, un message instantané brûlant, soudain .. qui aurait fait repartir l’affaire ..  j’ai  l’habitude de ça, il faut la perdre.

 

Un rêve cette nuit, un rêve très long et très impudique qui m’a réveillée à l’aube. .

 

On est sur un lit et il me prend, (par derrière, en levrette) je vois notre reflet glauque dans un miroir éloigné. Il me prend sans  plaisir apparent, sans amour, avec une certaine violence et moi je ne suis que passion et fondant .. En même temps, j’imagine, en dehors de l’action, chaque détail de son corps que je connais par cœur, je pose mes mains sur lui, en reconnais les pleins et déliés, la chaleur, la texture, la peau ferme sous les poils doux ( !) la dureté des cuisses, et pourtant je me laisse faire, je le laisse faire, il se retire, retire le préservatif .... vraiment cet incident m’obsède et me poursuit jusque dans mes rêves !

 

Un peu plus tard il m’amène « un invité, un barbu » et moi je suis toujours aussi consentante, que ne ferais je pas pour lui faire plaisir ? –pauvre conne! Vois où ça t'a menée!! 

 

Ce barbu est immonde : barbu en effet, grand, maigre, moche, vêtu d ‘un pantalon orange et d’une chemise sans grâce, - à l’instant je me souviens des soupçons infondés de G. : son présumé rival était toujours un « petit prof barbu » !! –

Donc le barbu venu  des  années 70  s’installe sur moi et sort un membre tout aussi immonde : d’abord flasque mais qui dans ma bouche devient dur, mais bizarrement, juste une arête centrale très fine et le reste de la peau reste mou, mince,  pas du tout comme j ‘ai l’habitude, et toi tu regardes un peu plus loin sur le lit, sans rien dire, sans intervenir, sans me prendre la main tout proche de moi, comme tu faisais quand tu me « prêtais »… j’ai terriblement envie de toi et je dois subir ce barbu ..

 

Je me réveille, abasourdie par ce rêve érotique qui mêle l’horrible au sublime. J’essaie d’en profiter pour parvenir à me caresser (depuis l’autre jour, ça m’est devenu difficile voire impossible tant tu as dégradé mon image). J’y arrive finalement, mais la jouissance n’est toujours pas celle que je voudrais,  celle de l’autre jour .. elle est incomplète, infantile, frustrante ..

 

C’est la première fois qu’il m’avait fait l’amour sans le moindre  amour, je confirme. Ce sont des choses qu’une femme ressent .. Et c’est horrible, quand on se souvient .. qu’on se souvient de toutes, toutes les autres fois, même la toute première ..  de l’abandon, des cuisses tremblantes, de la main qui prend la mienne, des mots murmurés, haletants, (j’ai été fou de vouloir te virer, ..  je t’aime .. tu es mon ex ou mon ex ex ? » ) des baisers sans calcul,  il y a si peu de temps encore, et je n’ai rien fait de mal pour que ça change en pire, au contraire ..

 

Rien a voir l’autre jour, purement utilitaire, pour sauver sa peau, m’asséner ces impensables vérités,  et aussi me dégoûter de lui, de moi, de nous. La haine à l’état pur. Le mal à l’état pur.

 

Sam 21 jan 2012 Aucun commentaire