Dimanche 1 septembre 7 01 /09 /Sep 12:51

Douglas Kennedy est l'un de mes auteurs préférés, il est très populaire, romancier à succès  et alors ?

J'adore son style et ses histoires de fugues.

C'est un bel Américain, francophone et amoureux de Paris, il vient d'ailleurs souvent en France pour y présenter ses ouvrages, qui se situent entre le polar, le malaise du quotidien et  la fuite rédemptrice.

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Tous ses héros, hommes ou femmes, sont saisis à un moment de rupture, ils partent loin de chez eux, parfois de leur plein gré, parfois obligés par un évènement tragique.

Ils ont en commun l'amour des parquets cirés préalablement décapés, c'est la première chose qu'ils font au début de leur exil, à part peindre les murs de leur modeste studio en blanc! Et ils trouvent toujours du travail pour survivre, dans le domaine de leurs compétences et de leurs gouts qui plus est.

 

C'est grace à un film tiré d'un de ses bouquins ("l'homme qui voulait vivre sa vie", incarné par 100_2995.JPGRomain Duris) que j'ai découvert le Montenegro! Transposée en France, l'action a conduit le héros sur les Bouches de Kotor, dans un pays européen non identifié, et dans la salle obscure, je me suis dit qu'il fallait absolument que j'aille la bas! Trop majestueux, mystérieux, trop inconnu ..

 

Renseignement pris, j'ai découvert que le tournage avait eu lieu au Montenegro et voila le pourquoi du comment je me suis retrouvée l'été suivant dans cet étrange pays. le temps aussi de partager avec mon amant une ville de plus, Dubrovnik, 120 km plus au nord.

 

Mais voici son dernier opus, "Cet instant là", qui est sorti l'année où je suis allée à Berlin, où se passe l'action, en 1984.

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Le titre, on le sait dès les premières pages, se rapporte à une citation de Luther :

"Wie bald "nicht jeztz", nie "wird" ?

Je n'aurais jamais trouvé la traduction toute seule :

A quel instant "pas maintenant" se transforme en "jamais" ?

 

Inutile de vous dire combien, dans mon contexte, cette citation m'a parlée .. mais j'ai du attendre la page 200 pour que l'auteur nous permette d'entrer dans le vif du sujet, son histoire d'amour avec une transfuge de la RDA, Petra.

Tant pis, tout le long de ce préambule, lent comme la vie parfois, on découvre l'immersion du héros dans le Berlin ouest à l'époque du Mur. En tant qu'étranger il a le droit de passer Check Point Charlie pour quelques heures seulement.

On vit avec lui son installation chez un junkie d'origine irlandaise (avec l'inévitable ponçage du parquet défraichi!) sa recherche d'un boulot dans une radio occidentale, on traverse des quartiers que j'ai connu en mai dernier, Kreutzer, Prenzlauenberg, on se heurte au Mur, qui alors barre les rues, on plonge dans ce Berlin ouest en pleine reconstruction, et sa façon de vivre décadente qui n'est pas sans rappeler la République de Weimar.

On va boire des cafés, des bières, dans les bistrots tenus par des turcs, tout le monde a la clope au bec, les filles sont gothiques ou fortes en gueule, souvent glauques, sauf bien sur la lumineuse et discrète Petra, mais je n'en suis pas encore à l'histoire d'amour, seulement au coup de foudre initial, et si j'en crois la phrase de Luther, cet instant là, ce n'est pas celui là, on verra.

 

Plonger dans cet univers me ramène à ce que je connais, moi, de Berlin, trente ans plus tard

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Des lustres après la guerre qui l'a laissée en ruines, après la chute du mur qui l'a déchirée, Berlin est une ville encore en renaissance.

tous les moyens sont bons, depuis la reconstruction à l'identique des anciens monuments ou quartiers, jusqu'aux innovations architecturales les plus folles.

Et puis au milieu, il y a des zones curieusement vides, des esplanades, des pelouses, comme des trous de mémoire .. qu'y avait il là, avant ? qu'y aura t il, bientôt ?

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Des sortes de colonnes Morris en rouge et noir, affichent des noms, des portraits de résistants aux deux "ismes" qui ont ravagé le pays/

Partout le mur est encore présent, le moindre de ses vestiges se transforme en mémorial, il est clair que Berlin ne veut pas oublier et moi ça me va, ça me ressemble.

 

 

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Berlin me laisse un gout doux amer, le souvenir d'un printemps 2013 particulièrement froid et pluvieux, au contraire du précédent, si ... chaud, si beau, si rassurant!  - de mon dernier combat aussi, de la dernière "ville partagée" que nous avons connue, Lui et moi.

Je ne regrette pas cette dernière et vaine folie, mais j' ai le coeur serré chaque fois que je vois ces photos, dont je dépose quelques unes ici. 

 

siegensaule.JPGCette fois j'avais fait fort, me débrouiller pour passer quelques heures à Berlin en meme temps que lui,un tour de force jamais réalisé encore! meme si Berlin est immense, meme si lui était à Mitte et moi à Tiergarten, au moment où je marchais dans le parc en direction de la SiegenSaule, je savais qu'on était sur le meme sol, sous le meme timide soleil de mai.

Il m'a meme écrit, quelques jours plus tard que "ça lui avait fait tout drole", employant exactement les memes mots qu'au sujet de Lisbonne, trois ans auparavant - mais en ce temps là il m'aimait.

Peu importe, c'était ce jour là, cet "instant là" et j'étais portée par les Ailes du Désir (un de nos films préférés), qui se déroule dans un Berlin semblable à celui de Douglas Kennedy, car tourné pendant la meme année 1983/84. Il arrive que les anges nichent sur la Siegensaule, et se mélent timidement aux humains, infiniment curieux des mouvements de leurs coeurs, de leur misère, de leur folie.

 

Je savais que notre histoire se terminait mais j'étais encore dans l'amour, puisque j'étais là, et ne croyez pas que j'étais triste, je ne le suis jamais en voyage, me régalant sans remord de "currywurst" et de la "berliner weissbier", sous la pluie incroyable et obstinée du second jour, et sous le soleil de tous les autres, dans les cimetières, les arrières cours, la folle toujours contente et curieuse,  et en pleine forme!

 

100_2112.JPGOn a pris la meme photo enfantine des nounours de Nicola viertel, (l'ours est la mascotte de Berlin)  ça m'a touchée, lui est monté dans une Trabant, moi je l'ai regardée, on a parcouru le meme chemin initiatique sous la coupole en verre du Reichstag revenu de ses cendres, j'ai trouvé les belles galeries commerciales de Ming Pei et de Jean Nouvel, pas lui, (mais la pluie m'a forcée à m'y réfugier!) et on n'a pas vu les memes musées, moi je n'avais qu'une idée, voir les deux Veermer de la Gemalde Galerie! Je pourrais rester des heures devant les trente six Vermeer (seulement) qui existent au monde!! 

 

 v-berlin-2013-berlin-075-img.jpg                      100_1887.JPG   

 

 v-berlin-2013-berlin-056-img.jpg  IMGP7239.JPG

 

 v-berlin-2013-berlin-014-img   la mienne == > 100_1906.JPG ??

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui
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