Souvenez vous du mois d'octobre, comment aurais je pu interpréter son attitude autrement que par une certaine envie de me revoir ? Alors la peur au ventre (quand meme, il change si vite d'avis au gré de ses hormones) j'ai réservé en douce mon train et un charmant petit appartement déniché sur Homelidays, certaine qu'il plairait à tous les deux ; bien situé en ville, calme, atypique et fraichement rénové.
Et puis j'ai attendu. Enfin j'ai risqué une allusion fin octobre, le soir de Halloween, mais ce fut une fin de non recevoir.
"on se reverra certainement mais c'est trop tôt", m'a ti écrit sans hésiter! je me suis un peu fachée, avec l'envie de le traiter d'allumeur, mais il a voulu "faire reset" et nos petits échanges ont continué pendant deux semaines environ. Et moi j'avais mes réservations sur les bras, que faire ?
Enfin le vendredi soir avant mon départ supposé, je me suis lancée, tant pis, il trouverai l'invitation le mardi seulement, donc le jour meme, c'était un gros risque!
J'avoue avoir été un peu autoritaire sur le coup, plus c'est gros plus ça passe, et le rendez vous ressemblait plus à une convocation sans appel. Je lui donnais l'adresse, le lieu, et lui promettait un café.
Le lendemain samedi, normalement c'est le début silence du week end, mais pas cette fois!
Il était venu me lire (se doutait il de quelque chose ?) et voici la réponse fleurie que j'ai reçue comme une gifle :
QUOI ???
TU VIENS A TOULON ?
ET pire encore TU ME MENACES ?
Tu n’es vraiment qu’une grosse salope.
Je te méprise. Si ça te fait plaisir de te faire baiser par quelqu’un qui te méprise…
Tu as abusé de ma confiance. Tu as violé notre deal. Pire, tu utilises cet argent pour parvenir à tes fins. Je te rappelle que je te payais pour ton silence et ton
abstinence…
« Avec tout ça, tu n'as
pas répondu à ma question d'hier soir : j'en déduis que c'est non .. ça va faire bizarre et c'est dommage mais je respecte ton choix si tu le maintiens. » disais-tu hier
encore..
mais c’était pour mieux endormir ma méfiance. Tu préparais ton coup, connasse.
tu m’avais juré que tu ne viendrais que si je te le demandais. Je n’ai pas demandé à ce que tu viennes. Tu n’es pas correcte.
Une fois que j’ai dit ça, j’ai bien conscience que les vociférations et les insultes ne servent à rien. Cette fois-ci, ton piège à con a parfaitement fonctionné. Le guet-apens parfait.
Je sais bien aussi que si tu me convoques chez toi, ce n’est pas seulement pour une tasse de café…j’en ai marre de lutter pied à pied. De toute façon, je suis piègé. Et pour éviter de me faire
harceler près de ma voiture ou à la brasserie, je viendrai.
De toute façon , ton travail de sape entrepris fin octobre commençait à porter ses fruits. Si tu as échoué il y a 15 jours, c’est juste parce que tu as voulu aller trop vite. J’étais presque
cuit, comme tu dis élégamment, mais pas tout à fait. Quand ton offensive a repris quelques jours plus tard, comme si de rien n’était, en m’envoyant des photos osées et en évoquant
systématiquement des allusions au sexe et des propositions indécentes, j’ai su que tu me cueillerai bientôt comme un fruit mûr… mais je ne m’attendais pas à ça. Surprise totale. Piège parfait.
Bravo, vraiment.
11:05
Rassure-toi, je n’opposerai pas de résistance, je
t’obéîrai. J’espère juste que ça se passera mieux qu’en mars. Car c’est bien ça que tu veux, que je m’offre à toi, n’est-ce pas ?
Si ma résistance est anéantie, ton succès n’est pourtant pas garanti. Et le petit café de consolation n’est peut etre pas une bonne idée. C’est peut etre un verre de vin blanc en guise d’apéro
qu’il me faudra. Ça me calmera. Car je serai submergé par la tension et l’angoisse. Il faut que je me refasse à l’idée de pénétrer ta niche, je n’arrive pas à l’imaginer. Et je vais être submergé
par la honte. Je n’ai pas envie de te voir, en fait. Je n’ai pas envie de voir ton visage triomphant et ma mine défaite. Peut etre me bander les yeux dès que j’arrive avec un foulard ? ça
diminuera peut etre mieux ma honte et me mettra mieux en condition ? enfin, tu fais comme tu veux.
C’est pas possible d’être aussi vicelarde et libidineuse.
.
Pour le foulard j'espère que tu seras d'accord.
J"ai besoin d'un sas, surtout pour la première
saillie. apres, je pense que ce ne sera plus un problème.
je sais que plus je me débats, plus ça t'excite.
j'espère au moins que tu passeras un bon WE.
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Normalement, cette prose détestable aurait du me faire bondir et renoncer à mon projet, seulement voila, après tant de messages lénifiants et anodins (sauf octobre) je retrouvais enfin chez lui cette crudité, cette violence qui sait si bien me fouetter le sang!
Ce ton m'a rappelé celui de ses "colères feintes" du tout début, avant notre rencontre, quand il faisait semblant d'etre furieux contre moi sous des prétextes futiles.
Son idée du foulard m'a semblé géniale, c'était signe qu'il était motivé, alors j'ai fouillé mes placards à la recherche d'une écharpe de préférence noire, et je n'ai trouvé qu'un large ruban de satin noir qui ferait bien l'affaire!
C'est donc assez confiante que j'ai pris le train le lundi, meme la pluie battante ne m'a pas découragée, et j'ai pris possession de mon logis avec satisfaction, retrouvant cette ville que j'aime en version automnale et tempétueuse, ce qui a aussi son charme.
Mardi 19 - 13heures -
je termine de m'appreter. Incapable de choisir entre mes bas à jarretières rouge et ceux à jarretière de dentelle noire, j'ai enfilé un de chaque! je compte sur le choc visuel qu'il découvrira aussitot, car ma minijupe en vinyl noir laisse apparaitre le haut des bas .. Il y a aussi mes escarpins vernis noir tout neufs (en mars je les avais stupidement posé sur la table!) et un petit haut moulant mais sortable.
13h25 - tiens un texto de lui ? lui resterait il des unités sur sa carte ? en tout cas il ne répond jamais à mes rares tentatives ..
Juste pour me prévenir qu'il sort du labo et me demander si mes indications sont bonnes. Mais c'est enfin, un texto, une chose normale dont j'ai du apprendre aussi à me passer ...
Il en a pour 5 minutes à peine, le plus long sera pour lui de monter à pied les six étages 'le meilleur moment c'est quand on monte l'escalier" disait je ne sais plus qui!
Je suis aux taquets. Le Montbazillac est au frais, les deux verres et le tire bouchon posés sur le plan de travail, il frappe à la porte et normalement selon mes indications il devait entrer, comme le tout premier soir..
Mais je dois aller ouvrir et je comprends aussitôt pourquoi : sur le palier, il s'est déjà bandé les yeux, il n'a pas voulu me voir une seconde, ni découvrir le cadre nouveau! C'est une écharpe écossaise noire et grise.
Me retenant de pouffer, ou de faire quelque remarque déplacée, je le conduis doucement à l'intérieur et referme la porte oubliant le verrou.
Et puis, tout de suite, le miracle .. On retrouve tous les délicieux rituels des retrouvailles. Enlacés, on s'embrasse et ses mains se posent tout de suite sur mes hanches, il me dit curieusement "c'est bien toi" comme moi je le lui avais dit le premier soir. A ce moment je sais que c'est gagné, je n'ai meme pas à vérifier sa bandaison, je le sais, je la devine, on reste très longtemps ainsi, debout l'un contre l'autre dans le couloir, et dans le contexte de l'année écoulée, je devrais me poser des questions, joue t il la comédie ? mais je ne me la pose pas, je savoure ...
Je lui fais deviner ce que je porte, mais incorrigible, je ne le laisse pas chercher, je lui dis! Je lui enfonce mon talon aiguille dans le tibia, lui décris mes deux bas différents.
Aura til envie de vérifier tout de suite maintenant que tout va bien ? mais non, il tient à garder le bandeau, alors je le guide vers le lit où il s'asseoit après que je l'aie débarassé de son manteau, puis de sa veste en laine bleu marine à fermeture éclair. Il porte une chemise de lin blanc dont je ne me souviens pas. Je la préfère aux autres, plus classiques.
On parle doucement, avec précaution pour ne pas briser le charme, on remet au gout du jour le principe du "préambule" avec tous les détails logistiques, et je ne sais plus maintnant dans quel ordre on a flirté, quand j'ai commencé à le déshabiller, quand j'ai servi le Montbazillac (je crois un très long moment après) ; il avait mis selon mes instructions, un boxer noir, le seul sous vetement masculin acceptable, et avait ajouté une surprise, son parfum - Kouros - qu'il n'avait jamais porté encore je crois, avec moi, pour ne pas éveiller l'attention de sa femme en le mettant avant de sortir ..
Tu m’as caressée, je mouillais, on entendait ce doux bruit malgré la musique en sourdine, tu restais excité aussi, là encore je ne sais pas combien de temps on est restés comme ça tu étais maintenant complètement nu, et vraiment magnifique, j’adore ton corps, compact, sain, harmonieusement poilu, jamais je n’avais tant admiré ton corps alors que tu ne pouvais pas le voir ! il était à moi, tu me le prêtais seulement, mais pour l’instant il était là !
Il m'a laissée prendre des photos, lui avec son bandeau et un verre à la main, et meme nos visages rapprochés, moi en arrière plan, ça faisait longtemps. Je profite de son aveuglement volontaire ..
Et puis fragile, quand même, "j'ai perdu l'habitude" (?) tu me demandais souvent de m’arreter quand je te sucais un peu fort, ou te caressais trop longtemps, je ne pouvais pas me repaitre tranquillement de ta queue ! mais tant pis, je t’obéissais, puis tu m’as pénétrée enfin, et là, on a fait durer, je n’ai pas joui bien sur, pas vraiment mais Dieu comme c’était bon, et là n’était pas le propos, il me fallait toi en moi c’est tout, et te voi.
Des moments magiques encore, car visiblement tu prenais notre vitesse normale, sans méfiance, on parlait, je pensais que c’était nécessaire, tu le fais souvent, je suis incapable de dire combien de temps a duré cette pénétration, un quart d’heure ? dix minutes ? cinq ?
Peu importe, cela m'a semblé plus long et plus fort qu'en mars, mais aussi, disons le et il ne me contredira pas, bien plus court que les deux voire trois heures habituelles sans défaillance! ..
Il me demande meme de prendre des photos rapprochées, d'ailleurs le lendemain c'est celle là qu'il regardera et commentera, celle là seule!
Meme si d'un coup d'oeil on peut voir tout l'album en meme temps, il n'a pas daigné cliquer sur les autres, l'auraient elles mis mal à l'aise comme celles de la cage ou du tabouret ? c'est à se demander ..elles sont belles pourtant.
Au moment le plus agréable, quand on a pris de l'assurance, voila, pour lui c'était fini et je ne m'en suis meme pas aperçue car il n'a pas joui bruyamment comme chaque fois (meme en mars) et je crois que c'est ce qui m'a le plus déçue, je ressentais sa frustration encore plus que la mienne, toute relative puisque avant il y avait eu ces instants là ..
Alors on a fini la demi bouteille, je crois qu'il avait en tête de recommencer dans une heure, alors que jamais il ne l'a fait, meme aux heures les plus glorieuses, folie! Il a fini par retirer le bandeau mais très longtemps après.
On a surtout beaucoup discuté, voire plaisanté, mais il appelle "addiction" ce que je pense etre de l'amour, j'ai eu peur un moment qu'il remette en cause le projet préambule qui actuellement nous convient à tous les deux.
Mais non, il n'a qu'une parole et me rassure. l'essentiel est que c'est bien mieux qu'en mars et encore mieux qu'en juillet, où il ne m'avait meme pas touchée:
Bien sur il n'a pas pu remettre le couvert, ça aurait été étonnant, meme si parfois c'était presque ..
Il a vraiment un problème qui m'échappe, beaucoup d'angoisse et le sentiment d'etre prisonnier des femmes et de plein d'autres choses, et ça le mine.
La grosse ombre au tableau c'est qu'il me dit qu'il n'aura pas la possibilité de me revoir - je m'en doutais, ça fait partie du deal, et meme aux jours heureux souvent il me refusais meme un café ... et moi il me reste encore trois jours pleins à rester ici, mais je suis vraiment décidée à le laisser décider, à reprendre son role de mec au lieu de le manipuler comme je le fais (oui, oui, j'avoue!) et peut etre à ce prix je m'y retrouverai et lui aussi ? J'ai parfois l'impression de le détruire, puisqu'il se croit asservi .. qu'il a peur de moi.
Il m'a meme avoué qu'un jour il avait apporter un couteau népalais pour me faire mon affaire, il avait envie de me tuer! Sans doute à l'époque de sa fascination pour Xavier Dupont de Ligonès ?
ll me parle de sa nouvelle passion : la cosmogonie. Ainsi, mon adoré s’intéresse à l’infiniment petit (la biologie, son métier) et l’infiniment grand (l’univers) ! on se rejoint sur Pascal alors ..
Il a la cruauté de me dire qu’il a aussi repris les pénétrations avec sa femme ! voilà qui ne me plait guère, car j’espérais que ce n’était qu’avec moi, tu parles ! il me rappelle son fonctionnement, une de retrouvée, deux ou trois de retrouvées aussi !! enfin il va mieux, n’est ce pas l’essentiel ?il n'a jamais eu l'élégance de me mentir sur ses activités sexuelles, ce qui n'est pas le cas avec madame, évidemment ;;;
Il me parle d’un film que ma fille adore « l’important c’est d’aimer », je vais l’emprunter dare dare, meme si je me souviens d'un truc assez glauque.
Il va jusqu’à mettre au point ma future tenue de février : cette jupe, ces escarpins vernis tous neufs, (que j’ai volés et je me fais un plaisir de le lui dire), et les bas, euh, de même couleur, la disparité ne lui a pas trop plu !! il préfére les noirs, après hésitation .. ce sera donc fait.
Le voir partir est horrible, il me paraît plus grand, plus beau, je me pend à son cou, je quémande son amour mais il ne m’aime plus. J’aime trop la forme de sa bouche, et tout le reste !
Il a juste trouvé la solution à notre problème, on est dit il tellement pareils, hystériques, narcissiques ..
Je me dis que c’est fini pour trois mois, les plus noirs de l’année, les plus froids .. même si j’ai des choses à faire, j’aimerais lui manquer.
.. je le regarde descendre l'escalier en colimaçon, disparaitre dans la nuit. Jadore cet avenir pas si lointain avant j'ai tant de choses à vivre!
Le lendemain j'irai à Marseille visiter le Mucem, il fera beau mais un vent glacial sur les esplanades gachera un peu la visite,et c'est avec plaisir que j'arpenterai les magnifiques salles de collections!
Le surlendemain je m'amuserai le matin à prendre en photo le maximum de boutiques de la ville, c'est fou comme il y a tant de petits commerces qui subsistent malgré tout et font leurs affaires, et meme si certains ferment, d'autres ouvrent,
Le marché Lafayette est toujours aussi agréable, avec ses odeurs d'herbes aromatiques ou de viandes grillées aux épices exotiques, et le port, Seigneur, le port, comme je l'adore! avec ses énormes ferries en fond de rade et ces rafiots que je reconnais "la dame de Savoie", "Didine" ..
D'ailleurs j'embarque en début d'après midi pour les Sablettes, un quart d'heure de navigation et ensuite la plage des deux cotés, le charme du hors saison, un café dans une guinguette du quai promenade.
Le temps se couvre, déjà la nuit est proche, je rentre après un tour à Mayol, je n'ai pas encore pu diner du traditionnel moules frites sur le port comme j'avais l'habitude de le faire après nos folies, la dernière fois remonte à loin! 2012, mai et juin je crois.
Je ne m'offrirai ce plaisir que lorsque le plaisir - l'autre plaisir - sera de nouveau parfait et réciproque, sinon je n'ai meme pas envie de cette fantaisie délicieuse.
Voila, il ne restait plus qu'une journée, encore une sans lui ? en tout cas j'ai été sage, je ne lui ai écrit qu'une seule fois en lui envoyant l'album. Je sais quil est là à moins de 200 mètres, qu'il travaille, et que je lui fous la paix, c'est l'essentiel.
La suite au prochain numéro ...
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