Jeudi 7 mars 4 07 /03 /Mars 11:44

Je ne sais pas pourquoi ni comment c’est arrivé, mais c’est arrivé, très exactement le  vendredi 1er mars à 20 heures et une minute.

 

Une étrange pression s’était faite ressentir depuis la conversation rituelle du jeudi, la veille. Un certain désordre, une sorte de fièvre, des nouvelles de certains « fantômes » qu’il évoquait soudain, sans raison, juste ce jour la, alors que ces fantômes étaient apparues des semaines auparavant (Emilie croisée avec son amoureux, Sophie le relançant pour soi disant acheter les bijoux du donjon .. )

En même temps il a des mots inhabituels, des sortes de compliments un peu graveleux, me dit que je suis « femme fatale », que « j’incarne à moi seule tous les fantasmes masculins » ( !) et je n’avais plus du tout l’habitude, même l’année dernière ! Même la remarque à Lisbonne  sur mes « tenues de salope » - il s’agissait simplement de bottes et d’une jupe même pas courte ! -

En même temps il se tourne en dérision, au fur et à mesure que le temps passe (il a un peu oublié l’heure) je commence à trouver qu’il n’est pas dans son état habituel depuis six mois : distancié, froid, sans faiblesse dans l’armure.

 

A la fin, un peu énervée,  je lui force la main, je lui  dis :

embrasse moi

je t'embrasse.

oui moi aussi, j'ai envie de toi

je sais. tu es toujours belle et appétissante. je file. je t'embrasse.

 

Pourquoi ai je dit « moi aussi, j’ai envie de toi » ? je n’ai pas réfléchi, il a fallu attendre le lendemain, pour comprendre ce qu’il arrivait.

 

Depuis six mois, j’étais habituée à ces échanges sans espoir, sans faille visible, c’était vraiment blindé, au point d’entamer mon optimisme légendaire : cette fois il gagnerait la guerre mais je ne savais pas comment rendre les armes, ni quand.

 

Et pourtant j’aurais du voir qu’il lisait mon blog, regardait mes photos en les commentant ensuite, et ce soir où, excédée par son inertie, j’étais décidée à quitter la conversation et à rompre à tout jamais, il m’a dit  soudain que cette idée lui « donnait la nausée » ! même s’il ne perdait qu 'une « présence familière » à ses dires.

Si ma volonté avait été plus forte, j’aurais persisté dans mon attitude, aurais je obtenu plus, et plus vite, que sais je ?

 

Puis il y eut Lisbonne, et à la fin du séjour, ce mail tranchant et inattendu, mais visiblement prémédité, où il a voulu achever le travail, un dernier assaut pour lui, un dernier essai ? . Ce mail qui a déclenché bien étrangement une sorte de frénésie sexuelle chez moi (voir chapitre précédent) et qu’il a découvert avec stupeur. Démentant tout le découragement d’avant. Il comprend que son mail a eu l’effet totalement inverse – même si, pour moi, c’était pur réflexe de survie ! – il fallait que je termine mon voyage, trouve l’énergie de revenir, de continuer ..

 

 

Bien sur, je l’ai déstabilisé. Dans mon blog selon lui,  je suis prete à abandonner, je suis « désespérée et heureuse », et toute en nostalgie et résignation,   mais dès que je l’ai sous la main  - sur msn, en messagerie – malgré moi je me montre sûrement aguichante, provocante, peut être que je joue un role, de moins en moins lui montrer mes larmes, sembler enjouée,  et puis je suis  sincèrement contente qu’il soit la, même froid et distant. Qu’y puis je ?

Bref, c’est  son tour de ne pas me comprendre. Et le pire est que je n’ai rien prémédité, rien calculé, au contraire de lui. Ces dernières semaines, je n’ai suivi que mon instinct, sans penser que je pouvais lui forcer la main, que je pouvais le séduire, je m’en sentais totalement incapable, après le fiasco du 13 novembre, mais c’est vrai qu’en y réfléchissant ..

Aller jusqu’à lui proposer de reprendre le donjon, puis de le payer comme un escort boy (là oui, je pensais que cette proposition indécente l’exciterait au plus haut point, d’ailleurs il en était resté sans voix ce soir la !), et si je mettais chaque jour un avatar différent, dont chacun lui rappelait un bon moment, c’est précisément à cause de ce mail terriblement définitif et glaçant, perdu pour perdu, regarde ce que tu as perdu, Tartuffe ! Une stratégie inconsciente, oui je le répète, un réflexe de survie, tout simplement, désespéré.

 

Plus il était froid, plus je me réchauffais, et cela a fini par payer !  Il m’a même confié que depuis plusieurs semaines il en était là : avoir envie de craquer, de se rendre, mais il voulait tenir bon, jusqu’aux six mois, il pensait que ce mail bien senti me ferait lâcher prise, et ce ne fut pas le cas, car je refusais ce langage, ça n’était pas pour moi, c’était injuste, tout simplement !

 

Alors à 20 heures, une minute et douze secondes il me dit :

« oui, je comprends que tu ne lâcheras pas le morceau »  et moi de rétorquer sans réfléchir :

« alors tu te rends ? » (c’était quitte ou double !)

« Oui, mais sous certaines conditions »  - il devait même  m’écrire un document sur lesdites conditions, mais il ne l’a pas fait.

 

Tout ce que tu veux, l’important c’est qu’on se voit, même après quatre mois d’absence et six mois de brouille. Cela me semble irréel, cette délivrance, cette possibilité de revivre, lui, certes, mais aussi tout le reste que je laissais tomber.

 

Il me dit que j’ai gagné depuis longtemps mais que je ne le savais pas (lui et son art de la dissimulation !)

 

Plus tard il ira jusqu’à m’avouer qu’il était « insincère » au moment des photos fatales (en septembre) – Qu’en fait il les avait trouvées géniales, excitantes, mais Dieu sait pourquoi, avait en même temps décidé d’en finir avec nous. Avec le donjon aussi – pour ça je l’ai aidé, et je m’en mords les doigts, le dépit est mauvais conseiller ! –

Je me doutais de cette chose là, mais n’arrivait pas à comprendre qu’il ait accepté de me faire souffrir pour rien, tout ce temps .. n’est ce pas trop cruel ? Tellement égoïste et sans cœur ?

 

Mais ce soir là, on reste sur cet incroyable revirement, un peu KO.

 

Sans le vouloir consciemment, je pense, il a  choisi le soir anniversaire de notre rencontre, il y a juste cinq ans, jour pour jour, et à un quart d’heure près ; c’est à  20h15 qu’il avait poussé la porte entrouverte de la chambre 313.

Et la même Laurence Parizot qui  était invitée au journal de 20 heures avec son tailleur rose il y a cinq ans, le fut à la radio, au journal de 8 heures ce matin là, je m’en étais fait l’amère réflexion, quelques heures auparavant, alors qu’elle venait en fait,  m’apporter une bonne nouvelle : elle revenait, et toi aussi !

 

Les jours suivants, seront les plus difficiles et je m'y attends : allait il regretter sa décision ? Comment gérer les deux semaines qui nous séparent encore des retrouvailles, prévues le 19 mars ?

Oui, j’avais dès le début décembre, loué un studio au bord de la mer, pour le lointain mois de mars, calculant que soit tout était fini, et ce serait un pèlerinage mélancolique, soit les affaires auraient repris, et en l’absence du donjon, il fallait bien prévoir un gîte  .. Et puis, envie de saluer le printemps à la lumière du sud, c’est tellement mieux que la grisaille lyonnaise !

C’est ce soir la seulement que je lui avoué ce détail. Sinon je ne l’aurais jamais fait.

 

Il ne me hait plus. Juste une sorte d’admiration pour « le redoutable adversaire » que je suis, c’est quand même mieux que d’être vue comme une victime ?

 

Pourtant, as tu pensé à moi quand, selon toi, ta réaction devant les fameuses photos fut « insincère » ? – tu me dis que pourtant, tu les avais trouvé « géniales, excitantes » mais que le processus de rupture, dans ta tête était Dieu sait pourquoi de nouveau enclenché. As tu pensé à mon désarroi devant cette attitude aberrante ? Non.

L’égoïsme masculin n’explique pas tout, il y a eu du sadisme la dedans, un désir de faire du mal. Et aussi de se faire du mal, car rapidement, mon absence n’a pas arrangé sa confiance en lui, en sa virilité ! Cela fait six mois que sa vie sexuelle est nulle, soit, depuis qu'il m'a injustement mise à l'index alors que ça marchait si bien! je dirais que c'est bien fait, si je ne le payais pas moi aussi.

 

Alors, si je me suis accrochée à la relation platonique qu’il me proposait, c’était  après tout de bonne guerre Si j’ ai (selon lui, dans son  esprit tartuffien) dérivé vers plus de sensualité, des sortes d’appels du pied, c’est que j’étais lasse de ne pas avancer, et qu’avancer pour moi, c’était le retour aux amours, aux joies charnelles, c’est aussi bête que ça ! S'il pouvait etre aussi simple, je n'aurais pas peur comme ce soir, peur de perdre mon fragile avantage, de perdre le bénéfice de cet incroyable revirement, quelques jours sans larmes, quelques jours où je peux envisager un avenir ensemble, même "cadré".

  

Certes j’ai mis double de temps qu’avec la manière forte, je ne suis pas encore sure du résultat, car il aura des résistances internes dans quelques jours, demain peut etre, il fera machine arrière,  mais du moins, il n’a rien contre moi, rien à me reprocher,  je n’ai pas commis une seule faute, proféré une seule menace, pendant cette longue traversée du désert.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Communauté : les blogs persos
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