Mardi 26 mars 2 26 /03 /Mars 22:58

Les choses se sont passées comme on le craignait, et la divine surprise du 1er mars n’aura été, comme les autres promesses récentes, que du vent.

Trop de temps avait passé depuis l’été, trop de faux semblants, de comédies, de mensonges, trop de stratégies à deux balles, et trop de temps aussi entre sa « reddition » et sa concrétisation. Il aurait fallu accourir, dès le lendemain, ça serait bien tombé, il était de garde. Des actes, pas de mots!

 

Comment peut on vouloir quitter celle avec qui tout va toujours bien, juste parce que l’histoire dure encore, au delà du raisonnable, la blesser en se prétendant choqué par quelques photos qui, en réalité, il me l’a avoué récemment, lui ont pourtant plues tout de suite ! quelle duplicité !

Il fallait bien un prétexte à cette absurde décision où je n’ai pris aucune part, pauvre naïve qui croyait en un bel automne, enfin, et l’avait bien mérité !

 

Il fallait bien me déstabiliser en m’humiliant avec le dédain de ces photos jugées grotesques, gênantes .. ce qui m’a poussé à la faute : l’aider à la pire des sottises, par dépit, c’est à dire lâcher le donjon !

 

Je ne voulais pas savoir, alors, à quel point il était important pour nous, car l’autre soir tu m’as dit « on s’en sortira bien sans le donjon » mais tout de même ! le décor, l’espace, les rituels, la liberté, et comme il m’a manqué, lors de cette dernière chance que j’ai voulu, malgré ses craintes revenues, essayer !

Hors des lieux familiers autant qu’excitants, j’étais comme lui gauche, mal à l’aise, désorientée et désormais plus du tout confiante : et s’il avait raison ? si, l’homme qu’il était, il ne l’était plus, comme ça, même avec moi, même s’il l’a bien cherché avec tout ce cinéma de septembre et suivants !

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Et c’est arrivé, tu dois être content : la fois de trop, celle qui ne ressemble en rien à toutes les autres retrouvailles, toujours géniales que ce soit dans l’émotion du désir amoureux, ou la haine, où tout redevenait possible et à recommencer, encore et encore, même sur des bases différentes.  la mort du désir. Enfin.

 

Mais le  pire  a été le temps compté, le temps avare, il aurait pu se rattraper par un peu plus de temps pour moi : venue pour la semaine, on ne s’est vus que.. deux heures et demi, Monsieur ayant posé des barrières, des obligations imaginaires, et le dernier quart d’heure, la veille de mon départ, j’ai du aller le chercher sur place .. et il n’a même pas été méchant, effrayé, surpris, comme s’il m’attendait, en rejoignant sa voiture, pressé d’aller déjeuner avec Madame !

Il m’a dit le contraire d’avant ; qu’il n’aimait pas que je m’impose comme ça, alors que c’était toujours « impose toi même si je fais le con » ..

 

Rien n’a été violent, rien n’a été tendre. Du rien. Du souci, de la contrainte, deux étrangers soudain. Meme s'il m'a embrassée sur la bouche avant de me laisser sur le port.

Un homme qui ne donne plus de temps, c’est clair qu’il n’aime plus.

 

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Je me souviens des autres séjours et je mesure la différence, tout en traînant gelée dans la région, pour d’inlassables pèlerinages, mais cette fois sans ses tendres sms qui  me guidaient, sans avoir à vite rentrer pour me préparer à l’amour, comme tout a été triste pendant cette semaine du printemps, et même ici, il faisait froid et le vent soufflait, comment peut il me laisser seule ainsi ? alors qu’il était d’accord pour nous revoir ? je pleure tout en risquant ma vie sur les falaises. Je retrouve l’endroit où l’on discuta longtemps, un matin, plage de la Garonne. Une crise déjà, mais alors, tu m’aimais et tu croyais en moi.

C’est vrai, j’avais réservé cette semaine là depuis novembre, au cas où on serait déjà revenus ensemble, ou bien, juste pour ces pèlerinages, et puis non, pour rien, juste le tropisme animal qui me pousse vers le sud, périodiquement !

Et lui, comme cela tombait en même temps que sa « reddition », il a cru que tout était programmé encore plus finement, qu’une fois de plus je voulais tout contrôler. Il a du se  sentir « castré » ?

 

Si je n’avais pas réservé cet absurde studio trop petit, (les précédents comportaient au moins deux pièces, une cuisine séparée etc .. ) ou si j’avais eu le courage d’annuler devant son revirement si redouté, il aurait eu alors le choix des armes, des lieux, du moment et tout se serait peut être bien passé, parce qu’il l’aurait voulu, lui, depuis le début du projet.

Mais avec des si ..

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Ce matin, j’ai imprimé ta dernière lettre "d’amour", en date du  2 mars, le lendemain de ta reddition, un samedi qui plus est ! et tu étais la pourtant.

Elle est tellement émouvante avec ses aveux (« tu avais déjà gagné mais tu ne le savais pas, à peu près à l’époque du Portugal ») avec ses conditions aussi, un cadre qu’il rédigerait bientôt, et cette idée m’excitait tout autant qu’au début la fameuse « liste de soumise » ;-)

Elle est émouvante parce qu'elle sous entend un avenir possible. j'aurais tout accepté. Meme prendre un amant si ça t'aurait fait plaisir.

Elle est émouvante aussi par les craintes qu’elle sous entend, et qui hélas, s’avèreront, et par sa longueur (deux pages !), du jamais lu depuis longtemps, quel bon présage ..

 

Cela me rend triste qu’il ne l’aie plus, cette lettre car un jour, le 8 mars - où il a cru que je ne compatissais pas assez à "son Problème", il a tout détruit sans m’avertir : notre boite mail et son contenu depuis 2009, et le site sur lequel je lui mettais nos photos en tous genre, nos vidéos, soigneusement classées, pour que plus tard, il se souvienne .. et sans le moindre regret, il a tout bousillé irrémédiablement. Il n’a plus rien. Il s’en fout.

Cette lettre ultime datait de quelques jours avant le clash.

Ainsi que les commentaires tardifs mais flatteurs, sur les fameuses photos litigieuses .. des années qu’il n’avait pas commenté ces photos sur le site ! des mois qu’il n’avait pas été le voir !

Donc cette lettre rejoindra les quelques autres, manuscrites elles, que je garde dans une mallette, dernier sursaut, dernier écho d’un amour malade .. mais pour l’instant elle est sur mon bureau et je la relis souvent.

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Curieusement, ce n’est pas les premières années que je regrette, elles ne sont que doux et fous souvenirs, -  toutes ces choses, tant de villes et de débauches délicieuses, -  mais la dernière année, le premier semestre 2012. Les cendres sont encore brûlantes et je ne cesse d’y penser, à cette patiente mais sure, mais ascendante reconquête !

La haine de janvier,  effrayante, aphrodisiaque et démoniaque.

Les hésitations de février, l’aveu pour cette conne de S. mais finalement l’après midi torride et la promesse d’une troisième fois (alors qu’il avait été décidé deux seulement)

Mais ensuite brouille et refroidissement, que seul mon exil à Lisbonne a pu atténuer.

Puis le fameux  15 22 29, à vrai dire une séance aussi ratée que la toute dernière sinon pire, mais là, du moins, c’était au donjon, et là, il m’avait curieusement demandé de revenir et écrit ce récit à l’emporte pièce ! rien n’était perdu, au contraire ! Il restait étrangement positif et j’avais même réservé la prochaine fois le soir de mon retour, à sa demande !

 

A partir de là, rien que du merveilleux, on était « sex friends » et c’était tout simple : juin et août, solaires, brillants, indiscutables !! la confiance et le désir sont au rendez vous, et cette forme de gaieté aussi, qu’il a complètement perdu désormais. Ne plus être avec moi ne l’a pas rendu plus heureux, bien au contraire !

Il m’avait rendu son mot de passe, il me désirait le 12 août, et le 16 le désir était encore là, tout de suite en arrivant  ! Il se laissait photographier de nouveau, on se voyait longtemps, je n’avais pas encore regagné le café du lendemain ni le fabuleux « bébé », mais ça ne saurait tarder n’est ce pas mon cœur ? Il me laissait à la plage, ou bien sous la voute de la porte d’Italie, bientôt, je reviendrai, oui, je pars contente, je suis contente. Tu aimais tant faire l’amour avec moi et c’était une certitude, un dogme jusque là intouchable.

 

Oui cette période qui n’a pas un an, me torture par sa beauté, son intensité, sur les photos, je regarde mon visage, mon sourire, et je ne me reconnais pas, ainsi que le ciel bleu qu’on ne voit plus depuis si longtemps.

Et ces projets qu’on peut faire à nouveau, réserver des trains, un hôtel, refaire sa valise, oh je n’étais pas trop exigeante, déjà si heureuse, un jour je t’ai dit façon de rire  « deux heures de baise pour deux mois de sérénité » ! comment a t il pu me refuser même ça alors que lui aussi prenait tant de plaisir ? où est ce cadre qui m’aurait rassurée ? pourquoi m’en avoir parlé et ne pas le finaliser ? et surtout pourquoi avoir voulu me quitter pendant cette si belle période ?

 

Je redoute le retour du printemps, puis de l’été, ce ne sera pas pareil .. et puis on n’a plus le donjon, chassés nous même du  paradis, tels Adam et Eve punis du péché de chair. Je meurs de ne plus te voir chercher la clé dans ton imposant trousseau, et me faire entrer, je sens encore l’odeur de la cuisine, en bas, et celle, chaude et forte, du sol en sisal du grand salon. Tout était toujours bien rangé, et l’on dérangeait tout, utilisant les canapés, le  lit, les tables et jusqu’au tabouret, et le sol aussi .. pour nos folles étreintes, si longues, si parfaites, si totales, je ne guérirai pas de cette privation, mais il fallait qu’elle arrive, c’est peut être toi qui a raison, je ne sais pas. 

Comme je m’en veux de t’avoir donné cette idée : sans moi tu n’aurais jamais eu la volonté de le faire. Et je ne pensais pas que tu irais jusqu’au bout. Tu savais bien que j’adorais cet endroit, et qu’il était ton seul espace de liberté. Normalement le 2 ème bail finissait en février 14. Il aurait fallu tenir jusque là. Mais je n’ai jamais cru à la réalité de ce bail. A tort.

 

Ce qui me manque, c’est la sécurité : ne pas  se dire « c’est la dernière fois que je viens » comme je l’ai fait trop souvent à cause de toi, c’est se sentir attendue, acceptée, et entièrement, c’est repartir le cœur léger après de tendres au revoir  car je sais que je reviendrai dans quelques semaines avec plein de choses à se raconter (et à faire !) . oui en ces temps de luttes éternelles où rien n’est jamais acquis, ces rares moments de pur bonheur, j’y repense comme à des moments précieux et les derniers, c’étaient justement, … en 2012 ! .. Pauvre sotte .. ceux là justement  je les croyais solides cette fois, car on revenait de si loin .. j’étais la seule à y croire.

 

Ce qui me manque aussi tellement : notre « familiarité », ce naturel dans les conversations, virtuelles ou réelles, les messages matinaux, cet humour partagé, tes calembours,  oui, c’est terrible d’avoir du se contrôler, préméditer, faire attention à tout .. comme c’était bon ce mélange d’entente intellectuelle et de complicité, de crudité et de tendresse, si ce n’était pas de l’amour, ça y ressemblait, tu sais .. quand tu me parlais météo, ou botanique, je savais que tu allais mal, mais j’avais la patience d’attendre plusieurs pages pour orienter la conversation vers des sujets plus passionnants !

 

Maintenant, c'est comme si m'avait arraché la peau, parce que tu m'arraches à toi, et comme si je devais coucher dehors, parce que j'ai perdu ma maison, "notre" donjon, et je réalise enfin qu'il était ton cadeau permanent, le lieu de tous les possibles .. 

 

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Petites choses que tu ne connaitras jamais, achetées entre le 1er et le 8 mars.

 

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Par Violette-et-Lui - Communauté : les blogs persos
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