Encore un carnet! la colère m 'épuise et ne me va pas au teint. Je préfère le bain réconfortant des beaux souvenirs.
Encore un carnet griffoné sur place, et ensuite retranscrit sans rien en changer.
Références sur ce blog : L'ingénieur et les Bas Rouges
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23 juillet 9 heures
Je ne sais pas comment raconter ce qui est arrivé hier soir, au donjon.
Au terme de notre dispute et presque rupture de dimanche soir (il était de garde et stressé au bord des larmes) lundi, juste avant le départ, et comme j’avais pris sur moi et rattrapé le coup, au terme d’un long voyage un peu inquiet, heures interminables à me préparer, attendre, toujours attendre, culpabiliser par rapport à mes filles, m’épuiser à penser aux moindres détails ..
Enfin j’arrive à 18h30 à Toulon, je m’installe dans cet hôtel un peu louche (les visites ne sont pas acceptées m’a t on prévenue), mais j’ai le temps, on n’a rendez vous qu’à 21 heures.
Une peu plus détendue je flane dans Toulon, le ciel s’est un peu dégagé et il ne fait plus trop chaud. Regards bienveillants mais envieux vers les couples et les amis aux terrasses des cafés, et je commence à mesurer les limites de notre relation cachée.
Concert de jazz sur les marches de l’opéra, jolies photos.
Il est temps de rentrer à 20 h pour les derniers importants « préparatifs ». Mais je n’ai pas de Sms. J’en ai envoyé un, sur le mode badin « la marchandise est livrée, toujours 21 h pour la réception ? » Il me dira plus tard ne pas l’avoir reçu..
A 21h15 je suis prête, toute belle, je lui envoie désespérée un texto « bonne nuit alors » ironique. Aussitôt, le sien en réponse » Descends, remonte la rue Picot sur la droite, je suis là ».
Ce que je fais, à sa rencontre dans la nuit tombante, jupe en voile noir à pois rouge, tee shirt noir, et talons, cheveux longs .. Si je savais où j’allais .. Enfin oui, je sais, mais « pas tout ».
Cette fameuse surprise dont il m’avait parlé le soir de la dispute, je n’y croyais plus, car jamais il ne m’avait menti en déniant ensuite. Jamais il ne m’avait tendu un tel piège !
Mais pour l’heure, rien de menaçant, et j’aurais du me méfier, cette jovialité est suspecte !
Un petit feu orange s’est allumé en moi, à défaut de désir ..
Arrivée dans le donjon obscur, il fait nuit maintenant, quelques cigales, trompées par les lumières industrielles, chantent encore.
« Tu veux aller aux toilettes ? (question rituelle) – mets tes bas ».
Je le sens un peu gêné, tendu, même quand il sacrifie à la cérémonie de l’anneau, dans mon idée c’est trop tôt, il aurait du s’en servir à la fin .. Et là pas de doute, il me bande les yeux, tire sur la chaîne vers le bas, me dit »attends moi 5 minutes, je vais chercher la surprise »
Et me voilà prise au piège, il a osé !Sera ce un homme ? une fille ? Il descend et disparaît me laissant dans le doute et le noir. Je suis anesthésiée, résignée, je ne ressens rien et c’est ça le problème.
Enfin des bruits de voix, de pas, qui s’approchent, montent l’escalier.
Il me présente à l’inconnu « Violette, ma soumise » et me livre aussitôt à ses assauts.
Je dois le connaître, vaguement, de Docti. C’est « l’ingénieur ». C’était donc vrai qu’il « mijotait et cogitait » quelque chose de louche.
Je me sens agressée, malgré sa douceur à lui, mais trop lointaine, car c’est l’autre qui me ++++++++++++++++++++++++++
Lire la suite dans l' Ingénieur
++++++++++++ Au bout d’une durée indéterminée de ce traitement, je commence à ressentir des crampes dans les bras, puis soudain un sentiment d’urgence me pousse à demander qu’on me détache.
Bienveillant, Thierry s’approche et commence à défaire les nœuds, quand je lui murmure « ça va pas » car je me sens subitement toute faible .. le temps de sentir sa main prendre mon pouls, et c’est le trou noir !
Je me réveille allongée sur la moquette, j’entrevois le visage de Thierry, sa chemise blanche, je met deux secondes à le reconnaître, car cette vision me rappelle une vague réminiscence que je n’identifie pas, donc voilà, j’ai fait une syncope, pas un simple malaise .. l’autre est infirmier, donc je suis entre de bonnes mains ! Un peu groggy je me relève, j’ai cassé l’ambiance mais très gentlemen ils font bonne figure et T. m’assure que « de toutes façons, la séance se terminait » (il est 23h25). Je n’en crois rien et suis un peu confuse, mais secrètement ravie que mon corps aie parlé à ma place ..
On passe un bon moment tous les trois à discuter et boire du muscat, cette fois je l’ai eu mon debriefing !
Tendre et attentionné, ensuite, T. me raccompagne à mon hôtel.
Nuit épuisée, je me sens encore flottante, inquiète tout de même, et si ça recommençait ? cette fois je suis seule ..
Mais peu à peu la matinée me fait revenir à la vie : le sourire de la dame qui m’apporte le petit déjeuner (la salle est encore en travaux) puis le marché de Provence où je m’offre une jolie robe à 5€, rose et noire, et quelques abricots.
J’ai peur de l’avoir refroidi, qu’il se force à revenir me chercher, on doit se retrouver au donjon encore, je pense aux flots de lumière qui vont s’y déverser, encore, à cette heure du jour.
Je m’apprête : robe zèbre, talons, cheveux frais relavés avec Dove qui en double le volume (j’oublierai le flacon tout neuf dans la douche de l’hôtel !).
J’oublierai aussi dans mon sac le cd de American Beauty que je voulais lui passer.
Son texto : il m’attend deux rues plus haut, à droite, il est fier de moi pour hier, pas de quoi !
Il m’attend sur le trottoir, tel un souteneur, toujours en jean noir et chemise blanche, lunettes noires, il est beau, souriant, il m’ouvre la portière, on y va.
Adorable en chemin, rue Verlaine, encore les lauriers rose de l’année dernière, je les reconnais.
Cigales en folie, herbes folles, beaucoup de voiture le capot ouvert devant le garage de F. et jusque dans l’allée.
On entre dans la cuisine fraîche et la question rituelle : « tu veux aller aux toilettes ? – non ».
Je monte dans la souricière, mais on reste un grand moment dans le salon jaune, il sert deux verres du Muscat d’hier soir, et spontanément, il me propose une séance photo à deux, il sait bien que j’en rêve .. Le résultat est joli, un peu crispé peut être, je ne m’y attendais pas, et je suis contente.
Entrée dans la pièce inondée de lumière qui fait flamber les rouges et rend gris les noirs, la moquette me semble déjà défraichie et tachée de cire fondue et autres fluides, mais j’aime cet endroit, ensuite j’ai du mal à le quitter.
Pourtant j’ai fait des manières comme chaque fois en plein jour, et lui « mais je connais chaque centimètres carrés de ton corps ! » et lui se déshabille sans complexes, avant de commencer .. la séance, car il s’agit bien d’une séance , mais avec un très fougueux épisode vanille en plein milieu, et à la fin, une délicieuse humiliation, qui me faisait fantasmer depuis longtemps, et qui s’est passé comme toujours quand on est tous les deux, merveilleusement bien, peut être un cran au dessus encore, un pur bonheur .. intense et indicible ..
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Lire notre récit croisé autant que torride, dans "Les bas rouges" ++++++++++++
Il n’est que 16h15 mais il doit partir ? il me laisse déjà ? trois heures se sont quand même écoulées.
Même si on prend notre temps pour ranger, boire du panaché, se doucher. Il m’offre la bouteille entamée, solidement bouchée par ses soins.
Dans la voiture où je trouve le trajet trop court, il évoque à la fois la suite « je pense que nous nous reverrons » et .. la fin !!« il y aura un jour, où toi, ou moi, décideront que ce sera fini »charmant !
On s’embrasse longuement en haut de la rue Colbert. Il est 17h, j’ai voulu crâner et j’ai décidé dans la voiture d’aller sur les plages du Mourillon, et je lui demande quel bus je dois prendre : le 3, devant les galeries Lafayette place de la Liberté. Chose confirmée par le réceptionniste de l’hôtel.
Voilà c’est fini pour cette fois, la voiture noire s’éloigne ... lui et sa chemise blanche me font encore signe.
Je me récupère, discute avec le réceptionniste, monte poser mon attirail (bas rouges et bouteille, talons hauts) et me voilà en vacances, seulement en vacances, innocente et contente !
Bus, plages immenses aménagées, la mer si bleue, les gentils gens, je suis heureuse oui, malgré la sinistre allusion à l’inéluctable avenir .. Il m'envoie plusieurs textos adorables, et me demande si je vais diner sur les plages.
Plus tard, le soleil tombe, j’ai faim et je garde ma faim pour le rituel moules frites sur le port, cette fois ce sera au Grand Café de la Rade, je vais finir par les connaître tous !
Il y a un piano bar, des fauteuils en rotin foncé, des tables noires, un homme en face de moi me drague ouvertement, je change de place non mais ho !
Premier repas avalé de bon cœur depuis longtemps ! fraicheur de l’eau, de la bière, moules charnues et délicieuses .. le soir tombe sur le port, comme j’aime cette ville ! Ce soir il y a un concert de jazz place Raimu. Je trouve une place sur le coté, une des dernières libres, et il faut encore attendre ici presque une heure avant que le concert commence, mais j’ai toutes les patiences maintenant.
Il s’agit du « Sangona Everett Quartet », formation black and white, avec le célèbre dit on, Steve Grossman au saxo.
Eh oui c’est divin ces discours musicaux alertes et intelligents dans la douce nuit toulonnaise, je suis ravie, encore un truc que tu m’aurais fait découvrir, j’aimerais que tu sois la, à coté de moi, et je resterais bien toute la nuit.
Mais le concert se termine et je me balade encore sur le port à minuit, observant les petits poissons qui dansent autour des lumières dans l’eau du port, et je déguste une glace double !
Thierry m’a donné 100 €, il m’a payée comme une pute, j’adore ça !
Dernière nuit, c’est court ce séjour mais tellement riche et fait d’attentes, de plaisirs et d’angoisses, qu’il m’a semblé plus long qu’en réalité.
Voilà, le matin encore une balade au marché, impossible de trouver un bracelet souvenir, toujours, un tour au Mayol pour me mettre au frais car il fait déjà très chaud.
Puis la valise, les gares, les TER, patience encore .. Des textos de toi, adorables, tu me complimente même sur ma robe d’été, qui me va bien – oui je l’ai choisie en pensant à t .. Toulon.
Je t’adore !!
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