Samedi 19 décembre 6 19 /12 /Déc 12:09

 

Eté, automne, hiver maintenant  .. j’ai passé une semaine glaciale dans les trains, les bus, le métro, erré dans Paris pour faire avancer le temps, changé de valises et perdu deux écharpes, et me voici au terme du voyage, à l’autre bout de la France, pour me trouver enfin au pied du donjon, - et à tes pieds ?- prête à de nouvelles aventures, ce qui n’était pas gagné d’avance, au vu des orages de ces dernières semaines, orages, doutes et mystères à demi levés.

Trois mois et demi depuis notre dernière rencontre, une éternité, et il va venir me cueillir à la gare, comme toujours ponctuel, c’est une première certitude ;  il a fallu accepter cette date sans savoir que la soirée ne pourrait se prolonger, et qu’il faudrait donc commencer très vite, sans me laisser le temps de me faire une beauté à l’hôtel réservé par ses soins.

Je lui avais dit : « ton jour sera le mien », c’était donc à prendre ou à laisser, j’ai pris.

Et j’avais été  mille fois récompensée de ma ténacité, en recevant dans le train qui m’emmenait à Paris la semaine précédente, sa réponse à ma question « Oui, mille fois oui !!! »

 

Toulon …    18 février 2009

 

A peine ai je écrit le texto signalant mon arrivée, que je reconnais sa voiture qui s’avance sur la rampe de la dépose minute et il  me ramasse au  passage, moi et ma petite valise caddie rouge. Cette fois pas possible de me prendre par la main, ni par la taille, et son regard reste indéchiffrable derrière ses lunettes noires, est il content de ma présence ? Tous ces affrontements n’ont ils pas laissé de traces réfrigérantes aux effets désastreux ?

J’essaie de ne pas penser ni comparer avec « avant », et de son côté, il entame une conversation  botanique passionnée, sûrement pour dissiper son trac, voire  son anxiété, et je joue le jeu, bon public : les mimosas ont remplacé les lauriers rose de cet été dans la banlieue de T., et je m’étonne sincèrement de les voir pousser sur de vrais arbres et non pas en buissons ! Et ces fleurs roses, là, qu’est ce donc ? Des amandiers bien sur, il est encore trop tôt pour les cerisiers et l’hiver fut rigoureux.

Le soleil est du voyage, toutes les rues portent des noms de poètes,  enfin il pose une  main possessive haut sur ma cuisse et me glisse un regard en coin et un sourire complice.

 l-arbre_qui_portait_ton_bouquet-.JPG

Sans avoir besoin de trop de repères, je sens que le donjon est en vue, dissimulé derrière l’honnête façade d’un garage de zone industrielle.

Pour la première fois, il y a du monde, et il doit se garer un peu plus loin dans la rue.

Plus morte que vive, je sors de la voiture dont il va ouvrir le coffre. Et il en sort … un gros bouquet de mimosas pour moi ! Aussitôt, j’extirpe de ma valise le petit cadeau prévu pour notre rencontre annulée de décembre : une nouvelle inédite de Stefan Zweig en édition bilingue, notre auteur préféré, « Voyage dans le passé ».

« Un souvenir de notre période sentimentale, et rassure toi, je n’y ai mis aucune marque !  », lui dis je ironiquement .. « tu pourras le laisser dans ta bibliothèque en souvenir de moi ». A son  tour, encore, il me tend un petit paquet rose, car « tu n’as sûrement jamais eu de cadeau pour la St Valentin » ? (recherche frénétique dans ma mémoire, c’est vrai, je ne trouve pas .. ) Et c’est également ..  un livre, un roman de Romain Gary qu’il m’a dédicacé et dont nous avions parlé .. Touchée par cet échange de cadeaux, je le suis tant bien que mal sur le chemin caillouteux, il s’est emparé de ma valise mais j’aurais préféré qu’il s’empare de ma main et marche à mes côtés .., il salue des gens au passage, peut être parmi eux  le co locataire auquel il m’a prêtée cet automne ? Je m’efforce de chasser toutes ces  pensées négatives ..et nous prenons le tournant de l’impasse secrète avec soulagement.

 

Je savais combien les lieux avaient changé, les pièces du rez de chaussée et celle du haut transformées en garçonnière par le co locataire, qui s’y était finalement installé à mi temps avec sa nouvelle recrue pour parties de plaisir, Anna . (dont j'ai déja parlé au chapitre précédent)

Au lieu des poétiques gravats, pots de peinture et câbles errants, on s’est trouvés dans une coquette cuisine parfaitement aménagée et d’une propreté impeccable, la salle de bains s’ornait maintenant de miroirs, d’un tapis de sisal  et de serviettes éponge à notre intention.

L’échelle de bois brut qui montait à l’étage était poncée et peinte en gris foncé. .. Après la visite, il me demande de me changer en bas et lui même monte se livrer sans doute à certains préparatifs.

Tandis que je revêt une courte robe noire, mes Dim Up et des chaussures à talons et brides vernies rouge sur lesquelles il a flashé, j’entends ses pas au dessus de ma tête, aller et venir sur le plancher du donjon. Je n’ai plus d’appréhension, le plus difficile est fait, être venue et  l’avoir retrouvé tel que je le pensais, moins amoureux il me semble,  mais j’avais promis d’en faire mon deuil ! ..  Je  suis là pour jouer, point barre,  et ça commence maintenant, quand je gravis l’escalier et qu’il m’attend dans la pièce du  haut, elle aussi transformée en confortable salon. 

  

Profitant de ma curiosité à découvrir l’aménagement très réussi de ces lieux jadis poussiéreux et abandonnés, il me passe d’emblée autour du cou  la lourde torque métallique que je commence à bien connaître. Une longue chaîne retenue par un mousqueton  se déploie bruyamment  à mes pieds et non content, il me passe des menottes attachées par devant très étroitement, avant de m’ouvrir la porte basse qui donne sur la pièce secrète.

Il est beau,  vêtu d’un jean noir et d’une chemise blanche, comme toujours, et  seule, la couleur des chaussures a changé et je sais pourquoi ! Il me regarde avec satisfaction  et je me demande comment il s’y est pris pour me parer aussi vite .. avant même d’entrer me voici prise au piège.

« Tu vois me dit il, il ne s’agit pas d’une porte en fer, elle est en bois ! » En effet. Il se souvient donc de mon texte. A la lumière de midi, je constate que seule la serrure de sécurité est métallique et  baissant la tête, je m’engouffre courageusement dans les lieux ..

 

 C’est un peu comme dans les souvenirs d’enfant : alors que dans mon souvenir le Donjon est très haut, très grand, cette fois il me semble avoir encore rétréci.

C’est un peu comme Alice au pays des Merveilles, quand elle doit entrer dans une pièce toute petite mais là c’est elle qui a grandi ..

 

La première fois, il était presque vide, ce donjon, juste une table et deux chaînes accrochées à une poutre,  encore plus ensoleillé pourtant, et cela fait déjà longtemps, souvenir grandiose, qui agrandit donc les murs dans mon imagination.

La seconde fois, il faisait nuit et les contours se perdaient dans l’obscurité. Seules deux lampes rouges éclairaient faiblement certains angles de la pièce.

Et la, c’est comme pour le reste de l’appartement, il y a des choses en plus, une grande croix de St André peinte en noir, et « ma » cage dans un coin de la pièce, à coté de deux commodes démodées où sont cachés tous les accessoires qui avant traînaient sous la table, inquiétants.

 

Je me sens dépaysée et commence à protester contre la lumière du jour, généreusement dispensées par deux (ou trois.) vasistas au plafond. 100 8641

Sa réponse est immédiate : sans mot dire  il me bande les yeux avec le masque en cuir souple et a un mal fou à l’attacher sous mes cheveux. Pas de négociation possible, tu seras vue mais ne verras pas que tu es vue.

J’ai eu à peine le temps d’apercevoir des cadenas et des clés qui traînent un peu partout sur la moquette rouge, qu’il me fait agenouiller près de l’anneau au sol, cet anneau qui me fait tellement fantasmer depuis que je l’ai essayé la saison dernière.

Pendant qu’il accroche court ma laisse métallique à cet anneau, ainsi que la chaîne reliant mes menottes,  ne me laissant que quelques centimètres de latitude, et que je me laisse faire telle une chienne obéissante, je pense que j’attendais ce moment avec une telle impatience, une telle envie inavouable, je pense que je suis venue pour ça, être attachée au sol et  prosternée à ses pieds - pour une fois silencieuse, et maintenant offerte car il a retroussé haut ma robe sans ménagement, et que ses doigts me fouillent à l’aise, et qu’il est évident que ce traitement me plait au plus haut point !
100 8645 

Par quel mystère cet asservissement qui me fait presque horreur devient un tel plaisir, un tel besoin ?

J'aurais bien sur moins apprécié la chose, si j'avais eu connaissance des chapitres précédents ...

Je le sens qui s’agenouille tout près de moi, et présente sa queue devant ma bouche, que j’engloutis  aussitôt comme si je mourrais de faim « Quelle vorace tu fais !  » se moque t-il gentiment, et malgré le collier de deux kilos qui gêne mes mouvements je continue mon œuvre avec ardeur et délectation ..

Je tente pourtant de pitoyables soubresauts pour donner un peu de jeu à mes entraves,  et trouver un meilleur équilibre, cela ne réussit qu’à meurtrir mes poignets où se bloquent les bracelets métalliques, toute  résistance est inutile, à terre je suis, à terre je reste .. Et j’y suis  bien.

dédicace1Maintenant il prend plusieurs photos « autour d’une chaussure noire », pour compléter la collection d’une amie du forum, ainsi qu’il était convenu,  et comme je ne vois rien, c’est lui qui me place, guide le peu de mouvements que je peux faire, entracte bienfaisant qui dénoue un peu la tension de cette entrée en matière un peu brutale.

 

« Tu ne me fouettes pas ? » demandé je sans trop d’espoir, inspirée par ma position . Je connaissais sa réponse, intuitivement, »Non, pas cette fois ». Je suis un peu dépitée, ce n’est pourtant pas faute de l’avoir tanné pendant toutes ces pénibles semaines,  normalement il aurait du avoir envie de me punir .. mais d’un autre coté, il ne fait pas mal, et ses coups de martinets auraient plutôt tendance à m’amuser .. Mais quand même ..

Il doit sentir ma déception et pour toute réponse, sans préavis il se place derrière moi et me prend sauvagement, chose tout à fait inhabituelle à ce stade de l’action, « c’était important pour moi «  me dira t il plus tard – mais maintenant il me souffle des mots crus, du genre « chienne, pute,  salope, regarde,  je fais de toi ce que je veux..   tu es venue pour te faire baiser, hein  tu les as refaits tes 450 km ?.etc ..  « Rien que l’implacable vérité, en somme, mais ça me fait jubiler…

Au bout de plusieurs minutes de ce traitement, j’ai l’impression que mes genoux vont s’enfoncer dans le sol, ainsi que mes coudes et pour ne pas qu’ils cèdent sous les coups de boutoir, j’essaie de me tortiller tout aussi inutilement, pour finir par m’effondrer, vaincue, sur la moquette. Photo.

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Puis il me détache et je me relève, alors qu’il ouvre une bouteille de Beaumes de Venise, et remplit les deux verres préparés sur la commode.

Munie de cette récompense, c’est encore avec docilité que j’entre dans la fameuse cage construite pour moi, barreau après barreau, pendant ces semaines de noire déprime, - égayées tout de même d’une petite séance collective  au donjon, sans moi, que je ne suis pas prête à pardonner et qu’il aurait bien du taire! -

Toutefois, l’imaginer acheter les éléments en plusieurs fois, les payer en liquide peu à peu retiré, les assembler lui même tard le soir, pour moi me disait il même aux pires moments» me touche en même temps, et il me jure que cette cage est « vierge » et n’attendait que moi.

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Attendrie par ces pieux mensonges,  je m’amuse à passer la tête entre les barreaux supérieurs, lui prouvant ainsi qu’ils ne sont pas assez serrés. Il me dira plus tard que je me suis cognée la tête et que ça l’avait amusé, comment ça ? Je sens que ça l’énerve un peu, que je passe la tête, qu’il ne faut pas trop insister ni critiquer son « jouet » .. Pourtant il me photographie debout et souriante dans cette cage, l’air de dire « profite, bientôt tu riras moins « ..


En effet, il me fait asseoir sur le socle en bois recouvert de tissu noir, et entreprend patiemment de m’attacher les quatre membres aux quatre coins de la cage, sans oublier la laisse qu’il enroule sur le bord supérieur, et comme cela prend du temps, je lui raconte l’histoire la reine Frédégonde à qui la même mésaventure arriva, sauf que c’est quatre chevaux furieux qui étaient au bout de ses quatre membres ! Mais tout en jouant mes Shéhérazade avec cette horrible histoire, je le regarde travailler tel un artisan appliqué, têtu à l’ouvrage, soucieux de perfection et de bien m’attacher sans pour autant me blesser ..

Enfin satisfait, il contemple son œuvre, et m’offrira ainsi  les plus jolies photos de moi depuis le début de notre histoire.100 8683

Honneur à la captive, un long moment immobilisée dans sa cage, « essayée » de temps en temps, mais surtout regardée, arrangée  .De la musique passe en boucle, on dirait légèrement modifiée depuis la dernière fois, de temps en temps il me tend mon verre, je ne sais plus ce qu’on se dit.

Une fois encore, intense émotion à comprendre que maintenant j’aime être ainsi attachée, que j’aime mes chaînes et mon tourmenteur, telle une victime du syndrome de Stockholm, que je ferais n’importe quoi pour recommencer aussi souvent que possible, et encore plus fort, plus serrée, plus contrainte, plus longtemps et qu’il me demande  ou me fasse des choses encore plus difficiles, que je devrais refuser dans un premier temps ! J’ai peur qu’il se lasse de ma docilité nouvelle, mais sera t il  assez motivé  pour continuer l’escalade ? j’en doute un peu.


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.. Et comme je parle de cagoule, qui complèterait bien le tableau, il va aussitôt en chercher une dans la commode, et donne du jeu à mes mains pour que je puisse l’enfiler et exaucer mon vœu.

Incorrigible, je pouffe : « c’est encore pire que mon  bonnet de bain ! » car la chose est en latex, trop étroite, avec plusieurs perforations que je n’arrive pas à faire correspondre aux orifices voulus ! Si c’était lui qui me l’avait passée, j’aurais peut être paniqué, car totalement à la merci de l’étouffement .. Encore que, la confiance est totale, je crois que s’il m’amenait au bord d’une falaise et faisait mine de me pousser, je n’aurais même  pas peur ..

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Je ne garde l’objet que le temps de quelques photos, moins réussies car la cagoule n’est pas impeccablement plaquée sur mon visage, loin s’en faut. A refaire.

Oui, c’est bon de trouver des choses à refaire, ou qu’on n’a pas eu le temps de faire, ça veut dire qu’ »il y aura une prochaine fois », expression consacrée ..

Démasquée, je m’aperçois que mes bas sont filés, qu’ils n’ont pas résisté à l’agenouillement prolongé de tout à l’heure. Je sais qu’il déteste ça et je me sens honteuse.

Magnanime, il me rassure « ce n’est pas ta faute, c’est la mienne, tu iras en mettre d’autres ».

 

D’ailleurs il va me libérer bientôt (déjà ?) après m’avoir .. essayée dans diverses positions, à travers les barreaux ..  Il a du mal à retrouver les clés de chaque cadenas, mais j’aime  qu’il prenne son temps sans s’énerver, alors que j’ai plutôt tendance à la précipitation.

 

Je descends un moment me rafraîchir  et changer mes bas pour ceux que j’avais en arrivant, également à jarretières mais noirs opaques, capable de résister aux pires assauts !


  sur le lit

 

 

Dès que je remonte, il m’entraîne vers le lit à barreaux, je crois que c’est à ce moment que tu me dis avec un fatalisme un peu emphatique « Ah, si cela doit s’arrêter, il faudra que ça vienne de toi » .. et tu dois à ce moment là me menotter au lit,  un fait dont je ne me souviens absolument pas, encore un de tes tours de prestidigitateur, car je le découvrirai sur une photo. Et là nous faisons l’amour, no comment, vanille quoi, moi vaillante juste sous le puits de lumière et la musique est trop forte,  le grand frisson ce ne sera pas pour cette fois là, encore une chose à garder pour « une prochaine fois » !

Faut il encore y croire ? Quel mystérieux abîme me sépare de la victoire suprême, celle qui ne se montre plus qu’à moi seule, et qui finit par être une amère victoire .. J’imagine de plus en plus souvent que j’ai retrouvé mes pouvoirs, je lis jalousement les textes des autres, celles qui l’ont gardé ou conquis ..

Je parviens à me retourner en dépit des menottes, c’est à partir de là que je me souviens avoir été attachée, car il a du m’aider à exécuter la manœuvre !

Tu me baises avec constance et acharnement, comme c’est bon, fort, et comme je voudrais que ça dure et recommence encore et encore et pas dans trois mois ! Je me sens insatiable, déchaînée autant qu’enchaînée, oh oui, encore, encore, tout au fond !. .. ça explose en silence, au plus profond, qu’est ce donc ? Il me semble que je touche au but, mais c’est comme un rêve où la fin  vous échappe.

Et puis, tout à la fin, une chose imprévue au programme, enfin je crois, je ne sais plus comment il me le demande, (lui le saura sûrement) mais il décide brusquement de finir dans ma bouche, et totalement .. Je n’ai pas le temps de réaliser que déjà je sens se contracter son membre autour de mes lèvres accueillantes, sensation connue, si puissante, merveilleusement involontaire et que je retrouve avec émerveillement, et aussitôt  plusieurs jets de sperme qui s’écoulent successivement et que j’avale sans aucune difficulté, bien au contraire,  prenant le temps de goûter, de remarquer leur saveur plus sucrée, moins amère que ce que je connaissais .. surprise de constater que d’un homme à l’autre, le goût est différent.

Et surtout, bien au dessus de moi, tu exprimes  ton plaisir d’une impressionnante façon, longuement, avec d’étranges modulations inconnues de moi jusqu’alors, et je me sens à la fois si fière et sure de moi, et aussi  .. jalouse de ce plaisir si facilement (on dirait) obtenu ..

A ce moment la, je décide que moi aussi, il faudra, moi aussi, je peux et j’y ai droit. Mais je ne lui dis pas tout de suite, je ne veux pas casser l’ambiance !

 

Ensuite, un long moment, bien que l’heure tourne, de confidences et mises au point, surtout de sa part. Ombres au tableau ?

J’apprendrai des choses prévisibles  sur sa vie conjugale et sa continuation (démenties par la suite mais bon), je saurai que me voir toute une semaine (même si en fait il ne s’agit que de trois fois !) est trop stressant pour lui, trop .. fatigant ? Je ne sais pas comment tu te débrouilles pour me faire passer l’info sans que je me sente blessée .. Mais je suis sûrement  dans le même cas, je ne veux pas me l’avouer, sans doute.

C’est vrai que ces séquences successives et intensives, aux dates gravées dans ma mémoire, après des échanges virtuels et souvent chaotiques qui durent trois mois et plus, représentent une sorte d’épreuve où tout doit être parfait .. et un perfectionniste tel que lui, une exigeante telle que moi doivent avoir du mal à s’y faire avec simplicité. Accepter les « temps morts », c’est le début de l’intimité, que nous n’aurons jamais.

 Un dernier jeu : j'essaie la croix, sans savoir à qui et quand elle a déjà servi, à ce moment je n'y pense pas ..
croix1

Cette fois il est l’heure, je descends prendre une douche pendant qu’il range notre désordre, et quand il me rejoint, c’est la première fois qu’il me voit nue dans la salle de bain.

 Encore une petite ombre au tableau : le fait qu’il ait renoncé à apporter son propre appareil (celui qui ne m’aime pas trop !) et renoncé …à me déshabiller ..

 Je pense à la minceur parfaite de A.
 Il a du découvrir ça, en décembre,  que cette minceur gracieuse était tellement plus esthétique dans le jeu,  il doit avoir envie que je lui ressemble, pour lui faire honneur, que sais je ?

 

Ultérieurement d’ailleurs, il ne s’opposera pas à ce que je perde plusieurs kilos sous son contrôle, ce n’est pas innocent .. Et d’un autre coté il affichera mes rondeurs sur son album semi privé, et me dit que mon coté Rubens lui plait, voire l’excite, enfin comme souvent, tu ne sais pas trop ce que tu veux, tu veux des choses très fort, et leur contraire ..

 

En sortant, on aperçoit Roland. qui discute avec des clients, il échange avec lui un signe de la main, discrètement, je me demande s’il m’a reconnue.

Retour à la voiture. Selon toi, c’est à ce moment la et pas au début, qu’il me donne le livre de Romain Gary, car tu aurais eu peur que je m’inquiète du message inclus dans le titre .. Donc retour sur image, suppression de la séquence initiale « remise du cadeau de la St Valentin » que nous placerons donc au  moment de la séparation!

Je reprends mes fleurs et j’embarque pour un rapide retour sur la ville, même pas un quart d’heure en effet, et nous voilà déjà en vue de la gare, aller retour en une demi journée  .. l’hôtel est tout proche, en bas de la rue Suffren, on se quitte rapidement pour ne pas gêner la circulation, et puis il doit partir, et puis ..  tu es peut être déjà fatigué de moi  ..  Mais je semble flotter entre rêve et réalité, j’ai du mal à intégrer la succession des faits depuis ce matin où je me suis levée, mais ce qui domine, c’est une sensation d’accomplissement, presque d’allégresse, je chasse les « ombres au tableau », et je descends la rue en pente, tenant mes fleurs contre moi. Un de mes bas commence à descendre le long de ma cuisse, ce ne sont pas des Dim ! en souriant je le maintiens discrètement à flot à travers ma robe, et le remonte de temps de temps, geste oublié et charmant de la femme qui remonte son bas, à l’abri d’une porte cochère ..

La soirée est à moi.



Pas encore!! Il y eut, devant la porte de mon hôtel, une étrange rencontre ... 


On est au cinéma, vous ne le saviez pas ? 


Reprenons la fin du chapitre ..  et anticipons sur la suite, ce terrible printemps .. 

C’est presque la fin du jour mais la lumière hivernale est douce dans la ville animée et joyeuse.Un de mes bas commence à descendre le long de ma cuisse, zut, ce ne sont pas des Dim ! en souriant de la mésaventure je le maintiens discrètement à flot à travers ma robe, et le remonte de temps de temps, geste oublié et charmant de la femme qui raccroche son bas, à l’abri d’une porte cochère .. Mais la, pas de porte cochère ni de jarretelle secourable ! Tant pis, je suis heureuse ..  
 
Et soudain je le croise étrangement dans la rue Suffren, juste avant d’entrer à l’hôtel .. Mais que fait il là ? Où a t il pu laisser sa voiture pendant ces quelques minutes dans ces rues encombrées ? et qu’est t-il venu me dire déjà ? le saisissement fut tel que je ne m’en souviens plus .. Réalité ou apparition ? Après ces quelques 
La soirée est à moi.  

 ++++++++++++++++++++++++++++++++++

Deux mois plus tard, la rupture est consommée, pour un caprice, pour une fatigue, je ne sais quoi ou simplement le temps qui passe ? ..  -En réalité, il était en pleine "affaire" avec sa deuxième soumise,  E. comme on le verra ensuite -

- et tous les évènements de cette journée, je les vois avec un autre regard, nos gestes, ceux qu’on n’a pas faits aussi, sont maintenant empreints de nostalgie, avec ce goût amer des dernières fois qui recouvre les belles images.
C’est pour cela que j’ai voulu me souvenir de nos toutes dernières paroles, et je me suis demandée même si je n’avais pas rêvé son apparition.  

Ce fut le sujet d’un de nos derniers MP  avant la vraie rupture :
 
 
V. 18 avril 2009  - Bonjour mon Ange, je pense que tu es de garde (cf « les rendez vous de printemps » que tu m’avais donnés )Une question qui n’a rien à voir. Après m’avoir raccompagnée le 18 février (tiens, deux mois tout justes) j’ai eu la surprise de te croiser devant mon hôtel, rue Suffren, tu étais .. à pied, et tu m’as rapidement dit quelques mots ? Puis tu m’as embrassée et tu as disparu dans la foule. Ai je rêvé ou pas ? Maintenant j’ai un doute, surtout que je ne me souviens absolument pas de ce que tu avais à me dire. Je sais que c’était anodin, c’est tout.Te souviens tu de ça ? Et que m’as tu dit ?Je voudrais me souvenir des toutes dernières paroles de toi, j’ai été tellement surprise de te revoir si vite que je les ai oubliées !  
 
L83 - 18 avril Bonsoir, M.Oui, c’était des petits mots anodins .. En te quittant dans la voiture, je me suis aperçu que j’avais oublié de te dire le nom sous lequel j’avais réservé la chambre. Je ne voulais pas que cela crée un malentendu vis à vis de l’hôtel.Alors j’ai garé la voiture où j’ai pu, et j’ai couru à perdre haleine à ta rencontre. Je suis allée jusqu’au bout de la place centrale, mais tu n’y étais pas. (En fait tu avais du passer par la rue L...) J’ai rebroussé chemin en courant et je t’ai croisé tout près de l’hôtel et je t’ai dit « la chambre est réservée au nom de M et Mme C »Je t’ai embrassée sur la bouche, je m’en souviens. C’était risqué mais personne ne m’a vu .. Je suis reparti aussitôt, car là, je m’étais carrément mis en retard pour aller chercher mon fils ainé au lycée (il travaille le mercredi après midi dans ce bahut privé . Mais oui, je t’ai embrassée sur la bouche.  
 

Encore une fois, la simple magie de tes mots . Un cinéaste de talent aurait à partir d’eux, créé une scène émouvante pour la fin d’un film : le dernier baiser de ces deux là, au milieu de la foule, dans la lumière si douce de cette fin d ‘après midi d’hiver .. Elle, surprise avec sa valise rouge, ses mimosas serrés contre elle comme pour se rassurer, son bas qui glisse sur sa cuisse et qu’elle retient subrepticement .. Lui, pris d ‘un ultime élan envers cette femme qu’il n’aime plus, et il sait peut être que c’est la dernière fois qu’ils se voient .. « on aura fini sur un bon souvenir » .. ces mots idiots qui seront dits plus tard, comme si on n’avait pas envie de continuer quand les souvenirs sont heureux ! Retour sur image- lumière fuligineuse, nos vêtements noirs, le rouge de ma valise et l’or des mimosas. Eclairage nouveau de cette si jolie scène.  
 
La dernière du film même si la fin reste ouverte.
Non, ce n’était pas pour me rappeler ce détail, pas vraiment pour ces mots anodins que tu as couru à ma rencontre, je ne crois pas. C’était pour me demander pardon d’avance.




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Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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