On dirait que ce petit cœur « en or pas en or » (c’est du simple vermeil mais des années 30) enfin réparé me porte chance.
Après la piteuse soirée « délit de fuite » en effet, j’ai senti tourner le vent, sans pour autant que le bon cap soit assuré, car les vents du sud sont souvent capricieux et changeants !..
Trois semaines à la montagne pour moi (un travail bénévole) m’avaient fait du bien ; pour les mails, c’était une semaine avec,
une semaine sans, et cela allait de « merci de respecter mon silence » à « écoute, mon cœur, tu as toutes les cartes en main, tu me tiens par les C....
la semaine 21 serait bien, même si c'est une semaine impaire puisque on fera l'amour à l'hôtel.
on décide ça la semaine prochaine, ok? »
Et de m’envoyer les vidéos de « l’exquise séquence des fers médiévaux » suivie d’autres plus « flesh », puis à nouveau le silence etc ….
Je sais qu’il a honte de ces revirements non maitrisés, car il a du mal à les cacher.
Mais pendant ces deux petits mois, une sorte de modus vivendi s’est mis en place : il fait semblant d’avoir peur de moi, de possibles représailles, ce qui lui permet de « se rendre » sans pour autant s’abandonner, et puis l’essentiel est là, on va se revoir, et cette fois sans donjon, juste une après midi vanille à l’hôtel et qui sait le lendemain ? il avait promis, il tiendra sa promesse j’en suis certaine. A moi de jouer fin, ne pas demander, mais être irrésistible !
C’est de bon matin que je prends le bus pour la gare mais le soleil est déjà chaud ; j’ai pris garde de ne réserver qu’une nuit, en prenant le risque du gros retard de train .. mais j’ai prévu le retour à 17h le lendemain pour nous laisser qui sait, le temps de prendre un coca au Lampa ? Au pire j’irai en bord de mer prendre le soleil ..
Miracle, le TGV direct part et arrive à l’heure, avant midi. On doit se voir à 13h 30 et là encore, petite victoire pour moi (j’ai honte de le constater !) depuis septembre nos rendez vous avaient lieu une heure plus tard, alors que là, c’est redevenu « comme avant ». on va dire que je mégote ..
Puisqu’une seule nuit il y a, j’ai choisi le plus bel hôtel, loin de la gare mais proche de la mer et autre miracle, j’ai été entendue et on me donne une des jolies chambres de l’aile rénovée, et mieux encore, la 233, celle de décembre qui scella nos retrouvailles de si belle façon (je n’avais pas capté qu’il « me haissait » en ces instants .. on n’aurait pas dit .. passons !)
J’aime la déco « kitsch contemporain » : la moquette noire a gros pois blancs, le king size parfaitement ferme, les murs taupes, égayés de panneaux à grand motifs rose, blanc et noir, et l’espace surtout, et la salle de bain « design » avec le lavabo vasque et la douche à l’italienne !
Cette fois je ne suis pas en retard car il m’annonce son arrivée dix minutes avant : j’ai choisi une petite robe noire très décolletée, des Dim Up noirs tous simples, et mes folles sandales italiennes à haut talon, dorées, achetées à .. Riga, l’été 2008 et jamais mises encore, je suis sure qu’elles vont lui plaire ..
Enfin se retrouver « en vrai », oublier nos relations erratiques et virtuelles pour enfin s’enlacer et s’embrasser sans fin, tout de suite, après qu’il aie frappé à ma porte avec trois minutes d’avance !
Il remarque immédiatement mes chaussures, mais pas mes cheveux un peu raccourcis, on s’aime avec délices, au début un peu de maladresse, de timidité, surtout de sa part d’ailleurs.
Quand il me demande « tu veux que je te lèches ? » je suis un peu choquée, j’interprète cette nouvelle politesse comme une attitude (volontaire et malicieuse ?) d’escort boy, mais j’ai sans doute l’esprit mal tourné ! Il n’empêche .. on dirait que les rôles soient inversés : moi la prédatrice, lui la proie ! Ce jeu est amusant, c’est jouissif d’avoir cet homme à ma disposition pour mon plaisir, mais à la longue un peu inquiétant, moi aussi j’aimais bien être la proie, la soumise, j’aimais bien qu’il prenne l’initiative des positions, sans me demander la permission. Un peu à la hussarde et avec des mots crus. Qu’il se fasse plaisir aussi à lui..que ça vienne du ventre!
Heureusement le naturel revient au galop, la science et la frénésie,.. et ces paroles de mises au point et toujours ses « viens quand tu veux » .. il me regarde, me prend les mains, de lui même, me demande à un moment de quitter ma robe mais je n’ose pas, à part ça je me donne complètement, joui plusieurs fois de plusieurs façons, comme toujours avec lui .. Sa façon de me caresser me rend folle .. J’ai même cru entendre, soufflé à mon oreille, un furtif « je t’aime » mais sans doute ai je rêvé ?
Carj’ai peur que ce ne soit la peur qui lui commande ces gestes, ces regards et ce je t’aime .. je me suis plue à lui faire encore peur, et j’en ai rajouté une louche (le coup de téléphone au bureau un jeudi soir, par exemple et mieux encore .. )je n’aurai pas du, sans doute as tu forcé la dose, sans doute es tu capable de me dire je t’aime juste pour éviter mes foudres possibles ?
Il me rappelle souvent qu’il a « trop peur » .. que je ruine sa carrière ..tout en disant qu’il a compris ma réaction de novembre. Ou bien cette supposée peur masque autre chose d’autre, va savoir ..
Et pourtant l’après midi a passé comme un rêve, l’amour dans tous ses états, les pauses instructives, le retour aux enlacements .. Un moment on était assis sur le lit l’un en face de l’autre, et longuement j’ai procédé à l’observation, l’adoration et la dégustation de sa queue, comme si c’était la première fois que j’en avais une à ma disposition !
Parfois, tes cuisses se mettent à trembler, de façon incontrolable, comme celles d'un cheval poussé au maximum de ses forces, alors j'arrete, tu me dis que c'est "le désir", mais je n'ai jamais vu ça ..
Puisque j’avais carte blanche, j’ai décidé de le provoquer et de le surprendre en exigeant qu’il jouisse dans ma bouche, chose qu’on n’avait fait qu’une seule fois !
J’adore le moment où je sens que le membre s’immobilise quelques secondes, enfle encore, pour enfin décharger en plusieurs livraisons le nectar que j’avale à mesure avec gourmandise .. Puis tout de suite après la peur que « son désir s’en aille « ..
Car de ce phénomène bien naturel, cet être compliqué fait un échec, ça je ne le comprendrai jamais !
En ce bel après midi de mai, on était bien ensemble, il m’a donné son corps et son temps, ses mots, son écoute, il ne semblait pas pressé de partir, même « après », on a bu du Muscat, bien sur, il est resté nu, dehors il faisait chaud, très chaud et nous on était au frais dans la chambre, même en sueur ! C’est lui qui a voulu faire des photos. Plusieurs et de tous genres. Il m’a proposé aussi de se voir le lendemain à la Lampa, comme promis, autour de midi !
Avoir fait l’amour comme toujours m’éclaire et me transforme, et c’est toute heureuse que je suis allée au restaurant sur le port, chassant l’idée qu’on n’irait jamais ensemble, mais ce n’est pas si grave, j’aime être seule pour me repasser tous ces moments, me laisser vivre ..
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Ma nuit a été courte, mais réparatrice, et après douche et shampooing, j’ai mis ma robe zèbre fétiche et chérie -hélas un peu usée - pour aller déguster le petit déjeuner, toujours aussi délicieux même s’il est toujours le même, je me dis que dans un mois, à peine je serai là à nouveau, puisque j’ai le feu vert ! et entre temps il y aura le Montenegro, ça passerait vite, on irait au donjon cette fois ..
Oui je méditais nos paroles, tout en flânant dans la vieille ville, mes résolutions et promesses de moins l’embêter sur internet, me faire à l’idée qu’il ne m’oublierait pas pour autant, qu’il valait mieux « créer le manque » .. et « faire le gros dos » en cas de fluctuation, ne pas faire un drame, oui, c’était facile de penser ça et d’en être convaincue quand il était là, pour moi, tout à moi .. jusqu’à ce soir !
Retour à l’hôtel sous un soleil radieux et parmi les gravats du cours Lafayette toujours en travaux ! Je commence à me dire que surement je verrai la fin de ces travaux ! Cette fois je boucle ma valise et rend ma carte .. il est bientôt midi.
Je me décide à lui envoyer un texto.
Il me répond peu après, affolé, qu’il a un audit surprise et qu’il ne peut se libérer, qu’on se verra à 16h ? Je suis un peu contrariée, mais surtout a cause de la chaleur qui va peu à peu défaire la fraicheur de mon maquillage et aplatir ma frange !
Je finis par lui répondre devant son désarroi qu’on se recontacte d’ici une heure ou deux quand il sera libéré et que je vais au Mourillon, - il n’ y a pas assez de bateaux pour les Sablettes, au retour cela risque de poser problème, car je ne sais pas quand on se verra.
Je prends un peu le soleil, sur le bord de mer la brise adoucit la canicule de mai, si étrange ! mais la plupart du temps je recherche l’ombre et le temps passe vite, même si je n’ai pas emporté mon livre.
Plus tard, j’ai l’idée de rallumer mon portable, et là je tombe avec effarement sur d’autres textos écrits aux wc, puis deux messages « parlés » ce qui est exceptionnel !! dont l’un « fait chier tu as coupé » (à lui de souffrir devant le silence !!) et l’autre très long, où il m’explique toute la situation, les inspecteurs, tout ça, et peu à peu sa colère monte bizarrement, il me dit que je ne le comprend pas que je boude en fermant le portable, que je ne pense « qu’à mon petit confort, mes petites vacances » !! oh la mauvaise foi, mais je ne lui en veux pas, on ressent dans sa voix une vraie détresse, il affabule, délire, par excès de culpabilité et de tension .. – plus tard je découvrirai que le second message que je croyais très court, continue ensuite sur un ton encore plus agressif voire délirant, j’ai bien fait de ne pas l’entendre ce jour là !! -
Et à mon tour je lui parle, je me lance dans un aussi long monologue, apaisant, je le rassure, lui dit que je ne lui en veux pas du tout, mon cœur, je t’embrasse très fort, à tout à l’heure ..
Je crois qu’il est déçu, car il tenait absolument à ce que je parte contente de mon séjour, tout comme moi, et qu’il a eu peur que je me fâche, que je ne le crois pas .. et que ça l’a rendu paradoxalement agressif ..
Et cela a produit son petit effet, ce calme inespéré venant de moi ; je lui ai proposé le bar de l’hôtel Terminus, en face la gare, à partir de 16h, « ok, à tout à l’heure », je sens qu’il se sent stupide ..
Cet incident va bizarrement nous rapprocher, quand enfin on se retrouve dans cette brasserie à boire du coca light, je vais le faire parler, et en même temps ça me rassure moi, de ses nouvelles contraintes de travail (la certification pour 2013, son unité de responsabilité, le fait qu’ils ne soit que 5 au lieu de 7 avant, oui tout cela est vrai, vérifiable, et explique bien des choses ..)
Coté désir par contre, je crains qu’il soit « parti » dans la chambre 233 .. (et dans ma bouche ..) même s’il me regarde avec la même expression « charmé charmeuse » qu’au mont Faron en octobre, même s’il s ‘empare deux fois de ma main gauche tout en me parlant .. il est fragilisé par son « état », ce n’est plus tout a fait comme certaines fois d’avant où il avait déjà envie que je revienne , déjà envie de moi ..
De plus, il s’éloigne sans se retourner, et ne m’a pas dit en m’embrassant sur la bouche, le rituel « on se reverra », même si je sais que c’est inutile, qu’il s’est « résigné » au fait que je vienne quand je veux (il insiste beaucoup la dessus depuis quelques temps), ce mot de la fin me manque !
Mais oui, je pars heureuse, et même l’incident de tout à l’heure m’a émue, parce que j’ai compris sa fragilité, parce que j’ai réussi à le calmer, le rassurer, ce qui ne me ressemble pas (j’aurais plutôt tendance à énerver les gens !)
Cerise sur le gâteau, dans le bus à Lyon je me hasarde à ouvrir mon portable (on ne sait jamais) et j’y trouve un texto enthousiaste et spontané, avec des mille mercis, et des points d’exclamation, et un mignon .. jtm .. qui a éclairé mon visage dans le 59 que j’avais attrapé de justesse ! un sourire incrédule mais béat, tout cela était incroyable, vraiment, avais je enfin achevé ma reconquête ?
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Plus tard et un voyage au Montenegro plus loin … Avec l’excursion a Dubrovnik qu’il m’avait demandé de faire, car lui aussi y va, mais en octobre « ça me plait ces doubles voyages » m’avais tu dit un soir.
Et ce n’est pas si tard, car on se revoit trois semaines plus tard, après demain au donjon, cette fois pour une « séance de soumission » Ahhh on va voir ce qu’on va voir !
Qui l’a décidé ? on ne sait pas, c’est venu comme ça .. et c’est bien !!
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