Dimanche 27 mars 7 27 /03 /Mars 19:06

DELIT DE FUITE

 

 

 

Moi : Redonne moi une chance puisque je suis là pour toi ! Laisse moi venir ce soir ! (16h47 à Hyères)

 

Moi : Il y a deux heures j’étais avec toi, il y a deux jours on a fait l’amour, Alors ? Tu voulais que je vienne et je suis là, rassure moi pitié, hier j ‘étais bien, prête à faire un effort mais toi aussi ! (17h03)

 

Moi : A ce soir (17h24)

 

Thierry : Non ! (19h05)

 

Moi : réponse est Oui ! (19h06)

 

Moi : fallait pas déconner, (19h08)

 

Moi : Lis tes mails stp, départ dans 30 minutes (19h24)

 

Moi : surtout que j’ai fini ta bouteille, c’était si dur de rester adorable une heure ? (19h38)

 

Moi : départ dans 15 minutes (19h49)

 

Moi : Tu as tort de faire l’autruche, dix minutes (19h57)

 

Moi : deux minutes, g un peu peur et g froid mais il le faut (20h06)

 

Thierry : Tu m’as saturé. Rendez vous en mai ou juin, bisous (20h11)

 

(et de fermer son portable)

 

Moi : Le destin ! j’ai trouvé une belle place juste devant la porte ! Dis moi quand je peux monter ! (20 h31, arrivée sur site)

 

Moi : Regarde à la fenêtre, dsl (20h36)

 

Moi : Jamais j’aurais cru faire ça avec toi, lol (21h18)

 

Moi : je ne suis pas armée ! Juste 5 minutes. ( 21h26)

 

Moi : la technicienne est partie (21 h37)  - je la vois en effet sortir et prendre sa voiture –

 

Moi : je peux ? (21 h52)

 

A partir de là, je renonce, il a du fermer son portable, il ne me reste plus qu’à scruter la porte d’allée, au risque de prendre un torticolis, mais je ne peux pas le manquer !  Il ne devrait pas tarder à finir ..

 

Version sms à sens unique ou presque, de cette folle soirée que jamais je n’aurais cru vivre un jour, car on ne s’était jamais disputés quand je venais chez toi, et jamais tu ne m’avais laissée en plan, jamais !

 

Comment dire ? il a suffi d’un café de trop .. Un café que je ne demandais pas expressément si j’ose dire, juste proposé timidement au terme de notre après midi au donjon.

Au moment où je lui ai révélé (je n’aurais pas du !) qu’en fait je restais quelques jours et que demain, m’empressais je d’ajouter, je partais pour la journée à Saint Tropez.

 

Toujours aussi peu réactif, tu n’avais rien dit, et moi pas insisté, j’aurai surement un mail ou un sms demain, il fallait lui laisser le temps de réfléchir à son emploi du temps, et c’est le cœur léger que je passais une journée au soleil tropézien et environs.

A 18h 30 je fermais mon portable, de toutes façons je reprenais la route de T.  et il y avait des bouchons. Il m’aura fait un mail.

A 19h30 je rentre et .. rien sur le mail ! (j’emporte en voyage un mini Pc bien pratique)

Affolée je rouvre  le portable, ah, enfin !! message laissé à 19h « Merci pour la séance j’espère que tu as eu une bonne journée tropézienne, on peut se voir à la Lampa demain entre 14 et 15h gros bisous »

Aie, je n’aime pas ce « gros bisous », venant de lui c’est mauvais signe, très mauvais signe, le bon signe étant « bébé je t’embrasse » !!

 

Bébé veut dire désir, éventuellement amour, gros bisous, c’est sex friends, pas plus ou copain de régiment ..  Et cette façon de parler de « séance », comme au tout début ! pffff ..

Mais tant pis, j’ai décroché le rendez vous qui me coutera cher ..  mais pas dans le studio que j’ai loué, qu’il connaît pourtant de l’année dernière.

 

Je passerai rapidement  sur le café à la Lampa, ce joli bar lounge décoré en rose fuschia au bout du port .. la première fois, c’était le lendemain de la seconde soirée libertine, et là, quelle gratitude, quel bonheur ! que de promesses et de tendresse passionnée  sous le soleil de mai !

La seconde, c’était au moment de la rupture de septembre, mais cela ne s’était pas trop mal passé, on avait parlé uniquement de voyages, sans allusions à la nouvelle situation (je ne t’aime plus, je ne sais pas pourquoi)du  retour de l’été.

 

Mais la c’est pire que tout : regard fuyant, visage détourné, il semble très mal à l’aise, et après quelques banalités, remet sur le tapis les changements depuis septembre, que je ne veux pas entendre, sa fatigue, son boulot, ses soucis, tout son être n’exprime qu’une seule chose : se débarrasser de moi, il veut me faire payer de lui avoir forcé la main sans doute, par ma seule présence au delà de la durée souhaitée ..

 

Je crois faire un cauchemar, retournant à la case départ de septembre, toutes les avancées anéanties devant ces deux tasses de café, tous mes efforts mis à terre, et il « doit y aller » ben voyons,  et cette fois, ce n’est pas sous l’arche de l’avenue de la République qu’on s’embrassera tendrement, comme en décembre il y a 15 mois. Il me pousse par les épaules loin de lui et s'esquive, premier délit de fuite ..

 

Je me sens anéantie, perdue, soudain seule dans la foule joyeuse sous le soleil printanier .. comme une automate et je décide quand même d’accomplir mon programme, visiter la vieille ville de Hyères, tout sauf me retrouver seule dans le studio à sangloter.

 

Mais la visite ne me convainc pas, je reste sous le choc, ne comprenant pas pourquoi c’est si compliqué pour lui de prendre un café avec moi, on l’a déjà fait, dans trois bars différents, et c’étaient de bons moments ..

 

D’où ma décision de venir l’attendre à son travail, il est de garde, donc seul en fin de soirée, je ne peux tout simplement pas partir comme ça, sur cette séparation brutale et sans tendresse, après l’embellie des dernières semaines !

 

C’est pourquoi l’avalanche de textos, s’enferrer dans l’erreur grossière à ne pas faire mais qu’on ne peut s’empecher de faire car la pulsion est trop forte ..  et il y a urgence!

Je tremble d’impatience et de colère, je finis la bouteille de Muscat qu’il m’a laissée l’avant veille au donjon, son « Non » définitif ne me décourage pas, au contraire, il m’incite a encore plus d’audace et de pression !

 

Ce qui était bon avec mon ex (il m’accueillait toujours avec attendrissement quand je revenais ainsi après une dispute, se disputer était un art entre nous, alors qu’avec T. il n’y a pratiquement pas moyen : son calme, sa voix douce et inflexible, sans la moindre insulte, décourage ma violence, et je suis comme le lapin dans la lumières des phares : impuissante et clouée au sol !

Mais ce soir, il n’est pas en face de moi et je veux l’affronter.

Je roule rageusement sur le périphérique, sans me tromper cette fois. Et je tombe directement sur sa rue, comme guidée par un mystérieux radar.

Le comble est qu’une place de stationnement vient miraculeusement de se libérer pour moi, juste devant la porte de son bureau! Je peux même lire son nom sur la plaque.

 

Tout va aller très bien maintenant, il va répondre a mes sms, amusé, attendri peut être, et on pourra s’expliquer, il m’offrira un verre, il s’excusera , moi aussi et on prendra un nouveau départ ! Au pire, je lui fais la surprise d’être là quand il sortira, dans une heure à peu près .. et on  tombera dans les bras l'un de l'autre.

 

Pendant cette longue attente (oui,  il a fermé son portable) je m’avise que ça fait juste un an, ma visite clandestine ici même !!

 

Lire « la Visiteuse Clandestine » dans le même blog ..  Alors vous comprendrez le contraste saisissant entre 2010 et 2011 .. et ma révolte, et ma peine! Je dois etre maso pour ainsi affronter cette comparaison ..

 

C’était aussi juste avant l’heure d’été. Il avait voulu que je découvre son lieu de travail, sachant que cela me ferait  plaisir. Mon hotel était à deux pas de là, et j’étais venue la nuit tombée, dès qu’il m’avait donné le feu vert, j’avais le code et je m’en souviens, je pourrais aussi bien monter si je voulais être méchante ..

Mais ce soir là, je l’avais composé à sa demande, j’étais entrée dans l’allée sombre, ne trouvant pas de minuterie, j’étais montée dans le noir.

Au premier, la porte palière était entrebaillée, je l’avais poussée  .. et tu étais là à m’attendre, souriant, le regard noyé de désir avec cette petite flamme que je connaissais bien ..  et la suite on la connaît .. inoubliable soirée !

Et me voilà ce soir, en planque dans ma voiture, il fait froid, je mets de temps en temps le chauffage, tu ne me laisses pas entrer, me laisse à la rue .. ma présence n’est pas désirée ..

Au rez de chaussée, les lumières sont allumées, et j’aperçois l'employée en haut de l’escalier intérieur, immobile.. Elle doit te parler,  cette chanceuse, peut etre as tu une aventure avec elle ? toi tu es en haut, invisible à mes yeux .. Je dois donc attendre son départ. Mais partira t elle ?

Enfin, oui, la porte s’ouvre et je la vois s’éloigner vers sa voiture et démarrer, cette fois , j’ai envie de monter. Mais je me retiens, il est déjà tard, tu ne vas pas tarder ..

 

Je ne peux plus reculer, et pourtant il faudrait .. quelle force maléfique me pousse à enchainer les bêtises ?

 

Soudain, je vois la lourde porte de chene se balancer sur elle même, et se refermer lentement, qui l’a ouverte ? je ne crois pas  l’avoir quittée des yeux .. Prise d’un doute affreux, je bondis hors de ma  voiture, et scrute la rue voisine, en enfilade .. (j’ai oublié de dire que j’y avais repéré sa voiture à lui, à 30 mètres de la)

Effectivement, je vois avec horreur un phare rond s’allumer, braquer .. c’est lui ! je cours à sa hauteur, et le temps qu’il sorte de son bateau, j’ouvre sa portière et me glisse à l’intérieur !

Il soupire avec ennui, pale de colère et de peur .. c’est la première fois ça aussi .. il me dit qu’il m’a vue, puis se reprend un peu plus tard, et me dit le contraire. Mais comment ai je pu le laisser filer, tel un fantome qui s’est fait invisible à mes yeux .. second délit de fuite.

 

L’essentiel est qu’il me laisse monter. Je tremble et peux à peine parler. Il consent à faire le tour du paté de maisons et reprendre sa place. Tant qu’à faire. Petit sursis. Mais il a la même expression gênée et lointaine que tout à l’heure, ce n’est pas un comportement qu’il apprécie, lui, loin de la, pas comme mon ex qui s’en amusait, flatté,  et se réconciliait aussitôt avec moi !

On discute, mais rien n’avance. Au contraire, c’est le même discours, « on n’est plus sur la même longueur d’onde » .. « si tu veux continuer à me voir comme le Thierry amoureux, tu peux, si cela peut t’aider, mais je ne serai plus jamais celui là, tu vois bien, ça dure depuis sept mois ! »

Je suis stupéfiée par son intuition, il sait vraiment ce qui est le moins pire pour moi, il sait encore ce qui peut m'aider, j'avais eu cette réaction lors de notre première rupture, au printemps 2009 ..

 

Il a raison, sauf qu’il m’a donné de l’espoir tout de même, m’a  enjolée de ses mots équivoques, charmants, encourageants … samedi matin encore, quand il s’est connecté par surprise, pour me dire bonjour et qu’il avait hate qu’on se revoie au donjon ..

 

Je ne pleure pas, j’essaie de dédramatiser, de l’assurer que oui j’ai bien compris mais qu’il était d’accord pour qu’on se voie « autant que je veux » mais  à quoi bon ? Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, en l’espace de 24 heures, il a encore changé .. je suis perdue, rien ne le fera démordre, je veux arreter le massacre et c’est moi qui pose la main sur l’ouverture de la portière, tout cela est trop cruel !

 

Des flashes back me torturent le cerveau, je nous revois ensemble, les yeux brillants et directs, si proches, si heureux, il me sert à  boire, m’étend sur son bureau, me fait l’amour sur le canapé de la salle d’attente en me disant « je t’aime, putain, je t’aime », comme c’était beau et rassurant, comme je me sentais vivre, "femme, amante, aimée et aimante .". ce sont ses mots, tous récents, de la semaine dernière, alors ?

 

Il faut que je m’arrache à ce mauvais rêve. Je suis déjà sur le trottoir qu’il se penche, provocateur » tu ne m’embrasses pas ?  » Mécaniquement, docilement, je m’exécute, enlacés quelques secondes, on s’embrasse sur la bouche, une dernière fois ..

Quand je suis dehors, il me lance « en juin ? » et démarre aussitôt, je suis sure qu’il n’en pense pas un mot et ne compte  pas me revoir, cette fois c'est la bonne.

 

Septembre, la même scène ou presque, sauf que la du moins il avait pleuré. Une seule fois pouvait passer pour un accident de parcours, et depuis des mois, je m’employais à le lui faire oublier .. En vain, puisqu’en ce soir de printemps plein de senteurs nouvelles, je revis le même sombre scénario ..

 

Cela ne dépendait que de  moi de l’ éviter : il fallait m’en tenir à une seule brève rencontre,  uniquement sexuelle, en échange de l’absence de limites dans le temps, c’était le deal .. je n’ai pas suivi la consigne, me suis crue invitée à plus .. et c’est irréparable, je ne résisterai pas à cette humiliation, cette souffrance ravivée, remise à l’ordre du jour alors que je nous en croyais délivrée ..

 

Avec lui j’ai fait peu d’erreurs pourtant, lui même admet souvent que « ma stratégie est la bonne »,  il semblait content même que je « gagne » - et la je me suis lourdement plantée !

 

Jamais il ne me pardonnera, et moi de même, m’avoir infligée ce traitement après avoir été sa chérie, sa belle, sa pute adorée, sa seconde femme et j’en passe .. 

 

Il lui suffirait d'une vraie lettre pourtant, d ‘un bouquet de fleur s’il voulait,  comme le soir de Halloween où il était venu, une fleur blanche de datura à la  main en guise de drapeau blanc -   mais le drame, c’est justement qu’il ne le fera pas, car il n’a plus de raison de le faire.

 

Et pourtant pas plus tard qu’avant hier « j’ai été fou de vouloir te virer !» Je deviens folle.

 

Le désert est devant moi. Le désir et ses ailes,  derrière moi.

 Si tu savais comme tu vas me manquer, plus que me manquer : avec toi, je perds celui qui m’a rendu à la vie, qui prenait soin de moi, et je pensais aussi t’apporter ce brin de folie et de passion, toujours trop optimiste, généreuse et sans limites ..

 

++++++++++++++++++++++++++

 

 

Note pour Monsieur le Berger : merci de ne pas commenter ce texte, je n’ai pas besoin de votre pitié. Des femmes plus belles et talentueuses que moi se sont fait souvent plaquer ( Adjani, Romy  Schneider ...) et quant à moi c'est la première fois de ma vie, j'ai tout fait pour éviter ça, j'ai meme évité l'amour, pendant des années ..  mais le destin me rattrape et m'inflige cette épreuve, alors que j'étais en plein bonheur cet été ..

   

Ce texte Monsieur le  Berger, et l'autre avant, c'est pour lui que je l'écris, s'il a l'idée de passer par la un jour.

 

+++++++++++++++++++++++++

 

 

Quelques jours ont passé. Dans des torrents de larmes.

 

Puis à son retour au travail, son week end se terminant le  .. mardi matin, je reçois un mail d'excuses qui me parle d'avenir, de nouvelles aventures, de "la prochaine fois", tout ce que j'aime à lire! .. Il ne s'explique pas, me dit juste qu'il me préfère "conquérante à chien battu", et que je dois me "ressaisir" (facile ouais, dans ces conditions!)

 

Ce jour là, j'avais trouvé un artisan bijoutier, qui, lui, a accepté de réparer l'anneau de mon coeur en vermeil, mon coeur porte bonheur hérité de ma grand tante, et que je portais "depuis toi", tout le temps et qui est sur toutes les photos.

 

Cela m'avait semblé de bonne augure,   et le soir, je trouvais ton message qui m'a sauvé la vie, ouvert à nouveau l'avenir, quel qu'il soit, mais pas sans toi.

 

Maintenant, tout cela reste à continuer, et à .. prouver. Je sais que tu as du mal à tenir la distance depuis le séisme de   septembre, mais tu m'assures en titre que "ce n'est pas Fukushima" et que bien sur, on se reverra - mai, juin, ça fait loin pour moi, chercherais tu à gagner du temps ? mais à l'exception des quelques mois de "parenthèse enchantée" tu as toujours été aussi avare de ton temps.

 

On verra, on verra, je ne bouge plus une oreille, j'attends des preuves.  Et merci pour les photos, elles me plaisent aussi beaucoup ..  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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