Mardi 15 décembre
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19:01
On avait convenu, pour ce nouveau séjour d'une semaine, de se voir un jour sur deux, comme pour la semaine
d'avril. Crainte de l'overdose ? et lui ne pouvait pas s'absenter de son travail chaque jour, même s'il est sont propre patron.
J'avais prévu des sorties à la découverte de ce beau département du midi, mais je n'avais pas prévu la pluie et la tempête!!
C'est donc en grelottant dans ma veste en cuir trop mince (j'avais étourdiment décidé de ne pas prendre ma doudoune) que j'ai visité, le mardi les mines de la Garonne, dont les galeries
m'épargnèrent la pluie battante, et le jeudi, la ville de H., perchée sur sa colline et dominant la presqu'île de G.
Cette fois la pluie me fut épargnée mais le soleil était- loin d'être vainqueur! J'ai eu tout de même le loisir
d'admirer ces nouveaux paysages, tout en méditant sur ma récente dépravation, totalement inattendue, car seule la séance du dernier jour devait normalement me conduire à la "déchéance, la
soumission sexuelle" ; nous y reviendrons.
Le mercredi, il vint me voir et nous fimes l'amour le plus naturellement du monde, après toutefois une petite séance de bondage, la seconde, et je crois que le mardi , il me rendit une petite visite en fin de matinée
.. Nous étions bien ensemble, qu'avait il besoin de faire participer d'autres personnes ? des inconnus et bientôt son ami X,
dont j'ai déjà parlé.
Avec le recul du temps, je vois bien qu'une fois encore, j'allais "passer au deuxième service", après sa soumise E. Sauf qu'avec moi, les choses iraient plus loin,
sexuellement parlant ..
Je fantasmais depuis longtemps au sujet de cette séance risquée, importante, je sentais que X. n'était pas très attiré par moi, car préférant les femmes filiformes, et pourtant j'avais envie
d'accomplir ce défi, après tout ce n'était pas si important, ce qui comptait c'était cette rencontre à trois, non plus dans l'anonymat d'un club libertin, mais en présence de l'ami de mon
"maître" (décidément, ce mot m'écorche la bouche!)
Le scénario prévu était assez violent, ce qui me surprenait de L. : X devait me fouetter très durement après
m'avoir attachée aux anneaux vissés dans le mur depuis cet été, puis tous les deux devaient me sodomiser sur la table prévue à cet effet, surmontée d'un trapèze et que je connaissais déjà. C'est
tout ce que je savais.
Le jour prévu était un vendredi, le dernier jour d'octobre, le soir de Halloween, cela ne pouvait pas mieux tomber en matière de diableries!
Le matin, j'étais au marché du village, il pleuvait un peu encore, j'étais anxieuse et triste .. et plus tellement motivée pour la séance du soir.
J'envoie donc un texto sybillin à T. . Je lui fais comprendre qu'il vaudrait mieux que je rentre .. Et lui, à mon immense surprise et vague déception, le voila qui abonde
dans mon sens, me dit avec une feinte gentillesse que tout était très bien, et qu'il me souhaitait bonne route!!
Moi qui m'attendais à des supplications, des réassurances, je fus bien déçue, décontenancée aussi .. Maintenant je crois qu'il n'avait plus très envie de me lancer dans cette
aventure, ou tout simplement qu'il était repu, et découragé par mon refus, mais je sais aussi qu'il s'est servi de ce cette attitude apparamment conciliante pour provoquer une
réaction, pour me déstabiliser et me culpabiliser .. Et que c'est le comble de la manipulation perverse ..
Affolée brusquement par l'idée de partir sans l'avoir revu, et en l'ayant déçu, je comprenais que nos relations allaient sans doute s'arrêter là, et je cherchais vainement une porte de sortie, un
d é tail qui le ferait changer d'attitude, d'avis!
En attendant nous échangeâmes ces textos indécis, imprécis .. et puis soudain, je me rappelais qu'il avait laissé chez moi une paire de menottes,un masque, des cordes! "Ah putain c'est
vrai! " m'écrit il avec une sorte de soulagement palpable meme sur un écran de téléphone!! "OK je passe à 16h les prendre"..
Soulagée, je ferme mon portable et continue ma promenade dans ce joli petit parc, un peu détrempé. Je me suis acheté au marché un mignon haut noir transparent, pour quatre sous. Je vais le
revoir, c'est déjà ça ..
A 16h il se présente chez moi, je me suis quand meme fait belle, il me tend une fleur de datura, blanche et vénéneuse, qu'il a du cueillir dans quelque buissons, et aussi une chainette de
cheville dans un étui en satin pourpre .. Touchée, conquise, je reprends le dessus et nous buvons un verre tout en discutant, sans avoir rien décidé pour ce soir ..
Comme je me fais encore un peu prier, soudain il jette l'éponge, il se lève comme pour repartir, "c'est bon, dans ces conditions je n'ai plus envie" me dit il, et il commence à rassembler
ses affaires oubliées l'avant veille.
Dans un premier temps je me mets en colère devant si peu de volonté, on en avait tellement parlé de cette future séance! Je quitte mes bottines, les lance à travers la pièce et je commence à
mettre mes sandales plates à bout ronds, comme par défi, et je lui crie ma colère, ma frustration, toutes choses que je serais maintenant incapable de faire avec lui .. Et comme il reste
imperturbable, je me mets à pleurer (en me forçant un peu) et me jette dans ses bras ..
Il a gagné, ou j'ai gagné, que dire ? il cède tout de suite, ému par mes larmes et sans doute voyant une issue honorable au conflit.
Il ne se rassiera pas, il garde son manteau et me dit simplement avec cette redoutable douceur :"je passe te chercher à 20 h 30", avant de repartir dans la nuit déjà tombée.