24 décembre midi
Comment raconter le coup de théâtre d’hier ? Je suis tellement émue encore de cet énorme cadeau de Noël anticipé .. Tellement différente, redevenue moi meme, celle qui n'existait plus depuis plus de deux mois.
D’abord, je ne veux pas minimiser la rencontre avec mon frère, sa femme et mes neveux, aux Terreaux, et à l’heure de l’apéro. J’y suis allée comme dit plus haut, sur le conseil - bref et sec - de T., et je ne l’ai pas regretté. Tout s’est très bien passé, je n’ai parlé que des autres avec un sincère intérêt, parce que j’étais bien, parmi ce bout de famille équilibrée et joyeuse. Tout était simple, naturel, gai, varié, on a bu bières et kir (un chacun !) au café Leffe, il faisait doux, les lumières étaient douces aussi, j’ai offert le Dvd familial et eux pour moi des graines de cotonnier et une boite de chocolat Valrhona.
Je n’avais pas la réponse de T., on avait échangé toute la soirée sur un mode aigre doux, prudent, mais quand même assez froid de sa part, je lui ai dit que je « devais y aller », contente de suivre son conseil tout en le laissant réfléchir.
Au bout de deux bonnes heures je suis rentrée, j’ai décliné un peu à regret l’invitation à diner, impatiente de rentrer pour le "verdict " : je savais qu’il ne faisait pas la fermeture et prenait encore presque toute la semaine. Je ne savais pas trop, en revanche, comment il réagirait, s’il réagissait, et ce qu’il déciderait.
Je n’ai pas été déçue ..
En rentrant, j’ai trouvé de lui un très long message, toujours aussi bien écrit mais très amer, plein de rancœur et presque de haine, de rage, contre moi. Mais je n’ai tout d’abord vu que la phrase clé qu'il avait soulignée : "bref, ok pour les deux rencontres avec relations sexuelles ". Intense soulagement.
Le reste, lu en diagonale, effarée par la violence de certaines images .. c’est bien de lui, ça, sauf que cette fois, je n’ai pas le beau rôle .. j'ai celui de la garce, de l'hystérique uniquement intéressée par le sexe et le pouvoir .. est ce vraiment ainsi qu'il me voit ?
Mais pour l’instant je zappe, encore incrédule, je savoure ma "victoire" .. Sauf que je n'ai pas sauté de joie comme l'année dernière, car il manquait sa gaieté, presque sa joie de se rendre, et son "bébé", à nouveau (bon film, bébé)... cette fois il est vraiment écoeuré, pourra t il meme me désirer ?
Mais mon visage redevient lui meme, l’appétit revient, et la fièvre joyeuse, une foule d’images désormais possibles à nouveau se bousculent dans ma tête, effaçant mes alarmes!
Les réservations à faire, (quand ? vite!) la valise rouge, que mettre pour le voyage, pour le lendemain, pour la rencontre, dînerai je sur le port ? simplement au Mac Do ? qu’achèterai je chez Saga, chez K&W, et même au C&A de Mayol, fera t il assez soleil pour que j’embarque pour les Sablettes ? choisirai je Val Hôtel et la voiture ou All Seasons et le train ? oh, et je pourrai finir enfin près de lui mes cigarettes panthère de Budva, et mon Aromatic Elixir, et m’en racheter un autre au Duty Free à l’aéroport pour Lisbonne ..
Apportera t il à boire ? lui ferai je un cadeau sans paraître « intéressée » et quoi ? … Soudain, j’entends à travers mes rêveries le délicieux jingle de msn ! il est là, il m’a attendue, pour s’assurer que j’avais bien lu et que je n’enverrai aucune des photos, car oui, enfin il est allé lire mes brouillons et mon blog et ça l’a mis en rage ! il a peur, enfin et me déteste, me maudit, mais on va me revoir.
On a une conversation fiévreuse et étrange dont je n’ai pas trop souvenir, je n’ai pas encore osé ni recopier nos messages et le dernier sien en particulier, ni relire et recopier aussi cette conversation surréaliste ..
Je ne sais pas, tout ça me trouble infiniment, il est clair pour moi maintenant qu’il ne m’aime plus, sinon il n’aurai pas permis que je souffre autant, si longtemps, sans la moindre éclaircie (comme dans les précédents breaks, où il me promettait toujours de se revoir .. quatre mois plus tard) sans la moindre allusion coquine, rien que de la distance et cette phrase réitérée sur les bas « ce n’est pas parce que je ne le dis pas que je ne les aime pas » et le comble du terrible : « tu étais – à l’imparfait donc- ma meilleure amante ».
Mais tout ça est oublié, les jours vont rallonger, ils ont déjà commencé à le faire, certes il traine les pieds, me dit qu’il a besoin d’un peu de temps, ne parle pas d’une rencontre imminente, ça me fait un peu peur, et s’il me préparait un coup ? et s’il n’avait pas si peur que ça, qu’il faisait semblant, qu’il cherchait à gagner du temps ? Et si vraiment il me haissait au point de ne plus me désirer ?
Mais je balaie ces arguments, il doit, il le faut, avoir envie de me revoir, il doit savoir que je tiendrai cette fois ma promesse, de tout arrêter après la seconde rencontre. Il sera content ..
Je note qu’il a accepté un peu vite de ramener à deux les trois rencontres qu’il avait prévues lui même, mais bon. Ça se paiera un jour, aussi ce petit affront ;-) ..
Mais oui mon coeur, je tiendrai ma promesse, crois tu que ça m'amuse de devoir te récupérer de plus en plus difficilement, alors qu'avant tu me suppliais de venir (juste la première année en fait!) crois tu que je ne ressente pas un profond malaise, de ces "reconquêtes" de plus en plus difficiles, depuis celle du 3 juin 2009?
ça finit quand meme par être humiliant, et par me poser problème à moi aussi tu sais ?
Il m’a avoué que oui, au retour de Picardie, il était sincère, son empressement était réel, d’ailleurs, n’avait il pas tant pensé à moi en regardant la colline ? ne m’avait il pas rappelé avec fougue notre dernière « séance » ?
Alors je continue à me perdre en conjectures .. pourquoi cette décision secrète, prise dit il avant septembre, sûrement pendant son idyllique voyage conjugal et familial ? maudite Amérique .. car avant ses vacances, il n’était pas question du tout qu’on se quitte !! ça j'en suis persuadée, avril à juillet ont été des périodes idylliques, avec tous ces presque "je t'aime" ..
Enfin, l’affaire est conclue, je vais pouvoir sortir de l’histoire la tête haute et je vais m’y préparer comme à une compétition sportive, être au top pendant, et bien récupérer ensuite avec de nouveaux objectifs.
L'année dernière, j'aurais pu faire pareil, mais je n'étais pas prete, et surtout, je croyais l'avoir reconquis, mais oui, j 'y croyais et tu ne m'as pas trop détrompée ..
Pas de souci pour la première rencontre de 2012, avec toutes ces choses délicieuses que je vais retrouver, dont lui en plat de résistance (c'est le cas de le dire), et l’attente de Lisbonne .. tout le plaisir que j’y aurai, longuement savouré, et pensant à toi, à nos retrouvailles et sûrement adieux, mais je n’en serai pas là encore, j’en serai à ce pur bonheur : etre à Lisbonne en hiver, un hiver si doux, fière de notre dernière rencontre et dans l'attente de la suivante, l'ultime ..
Certes la dernière fois sera difficile, surtout au moment de la séparation .. oui, un moment intense et qui risque de me poser problème. Il faudra, pendant ce quart d’heure, ou cette heure, je ne sais pas, oublier qu’on ne se reverra pas, ne pas y croire - tout miser sur le but ultime et désormais unique : me faire regretter amèrement par celui qui veut me jeter de sa vie, avec raison je le conçois mais bon ..
Je veux pendant les deux prochains mois, faire oublier la mégère aux abois, la garce, celle qui est devenue de trop mais qui menace et s’incruste .. redevenir celle que tu aimais, innocente et entière, celle qui ne te croyais pas, ne croyais pas en notre histoire.
C’est un très beau challenge, et je m’y prépare. Il va me reconstruire.
Car je suis bien sure qu’il pensera souvent à nous .. avec tout ce qu’on a fait, partagé, rêvé .. l’usine à rêves comme tu disais si joliment va se remettre en route devant mon absence. Je sais bien que tu seras trop fier pour me rappeler, mais tu y songeras et tu me regretteras.
Et moi il faut que je tienne bon, me trouve des projets, littéraires et autres, voire un homme pansement (Alain ?) et que je retrouve la raison. L’amour est la pire des folies .. ne plus jamais y céder! ça fait trop souffrir..
T’aimer à ce point est déraisonnable, scandaleux, et le pire c’est que tu n’y crois même pas, tu m’as fait l’affront de me dire que ce n’était pas de l’amour, mais le besoin de m’accrocher à un homme « marié, beau, riche, puissant » ( !!!) – j’ai ri, car je me suis souvenue des dires de mon astrologue devant son thème « c’est un homme qui a une haute idée de lui même ».
Et pourtant dans le mail, il se définit comme « couard et pleurnichard » .. Il est fou !
Je fais enfin un vrai repas, mais avec toute cette émotion, il passera mal et j’aurai des brûlures d’estomac une partie de la nuit !
Je me relève à 4 heures, partagée entre l’humiliation de passer pour la quémandeuse, le ver de terre amoureux d’une étoile, et le bonheur de le voir revenir sur sa décision, se plier à ses dernières exigences, son plan à lui bordel!
Mais grace à ce tout petit sursis cette fois, j’ai une chance de redorer mon image, redevenir pour lui, » l’ange dans la fange» qu’il a tant aimée .. sa chérie, son amour .. celle à qui il offrait des mimosas, des amants de passage, une bague précieuse, "elle", sa seconde femme .. Etre si importante pour toi m’a fait tellement de bien!! tu imagines à peine .. mais si tu le sais ..
Je ne compte plus qu’il ressente à nouveau ces élans, oh non, c’est devenu impossible, car cet automne étrange et destructeur a été le point de non retour - mais qu’il s’en souvienne, simplement.
Quand on était arrivé à cet équilibre parfait, d’avoir tellement confiance l’un en l’autre, échanger nos codes d'accès, nos souvenirs, nos photos d’enfants, avoir souvent « une petite pensée pour toi », partager nos voyages (cela seul est resté), quand il n’était pas question ni de chantage ni de rupture, mais tu y pensais plus que moi, à ce que tu appelais « la fin », et qui t’inquiétais tellement.
Quand tu me disais « j’ai hâte », « je ne veux pas te perdre », « tu comptes plus pour moi que tu le crois » ou plus crûment « tu occupes ma bite et mes pensées ». ça me faisait rire de bonheur ..
Moi j’étais simplement la meilleure version de moi même, grâce à ton regard sur moi, le soin que tu as pris de moi, tes tendres attentions et alarmes, « « je te veux heureuse » me disais tu encore cet été .. - mais qu'est il arrivé ? ta femme te fascine t elle encore à ce point ? - Je sens surtout qu'elle te surveille, et que tu en as peur, se croit des droits sur toi, mais n'a rien deviné!
Mais tout cela est fini, je le sais maintenant et ne reviendra jamais, j'ai mis du temps pour te croire .. tu as du mal à entamer ma foi. C'était si beau ..
Je vais être exemplaire pendant le temps qui reste : ne plus râler s’il n’écrit pas assez, ne pas lui parler de mes soucis, être gaie, sensuelle, attirante quoi. surtout qu'il aie vraiment envie de me revoir, je te fuis tu me suis, en gros (mais ne pas trop lacher quand meme, il serait capable de m'échapper!). Deux mois sans revendiquer et raler ce n'est pas la mer à boire ..
Objectif simple et unique : se faire regretter, une fois que tout aura été consommé .. faire comme l'héroine du "Chéri" de Colette .. elle a beaucoup lutté mais a fini par le faire, le libérer, son jeune amant marié. Je ne suis pas plus nulle qu'elle.
Et avoir du courage.
Ce soir, ce n'est pas un Noel semblable aux deux derniers, oh non, je suis seule, mais je m'en fous, parce que hier, c'était Noel, le vrai, celui qui me rendait la vie après ces semaines de galère ..
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