Je fais ici référence au film de Laetitia Colombani (Audrey Tautou, Samuel le Bihan), dont le sujet traite de l' érotomanie, et tente de prouver qu'il ne s'agit pas de passion mais d'une réelle
maladie mentale. Bien d'autres films ont abordé la question, de Liaison Fatale à Anna M. et pourquoi pas Match Point.
Mais rassurons nous : entre le déni de réalité et l'érotomanie, il y a un grand pas, que je n'ai pas franchi j'espère. Celui qui mène à la dangerosité pour autrui et pour soi, et alors tout
peut très mal finir.
On m'a laissée donc le jeudi soir, où j'ai du assister de loin à ma propre exécution, l'ayant moi même quelque peu provoquée – mais il ne fallait pas beaucoup le pousser – Un adieu à la fois
désinvolte, lénifiant et expédié, qui m'avait laissée sur ma faim et sur les genoux.
D'où mon revirement immédiat, à peine sa voiture avait elle démarrée dans la nuit en direction de la chaleur du foyer conjugal.
Le vendredi rien – pas de lecture – mais pas de certitude maintenant qu'il maitrise le « non lu », j'en ai eu la preuve plusieurs fois, que je suis lue en cachette.
Je me suis dit, il va être de garde samedi et dimanche, les cinq semaines habituelles écoulées.
Mais le samedi toujours rien, je passe la journée dehors et rien en rentrant non plus.
Le dimanche je n'attends rien, donc, s'il était de garde il aurait réagi hier à mon très bref message « je t'ai dit des conneries, on se rencontre comme prévu en février, 4 – 18 – 25 – M.
Le 11 je suis à Lisbonne. Je plagie exprès le fameux 15 22 29 qui nous avait ma foi très bien réussi pendant quatre mois, trois rencontres éblouissantes avant la chute brutale.
Vers 15 h je m'installe pour me mettre enfin au travail : pas de radio, pas de télé, du silence pour mieux me concentrer, j'ai un chapitre à écrire absolument pour l'ouvrage dont il n'est
pas question ici.
Incorrigible, je fais un tour sur Docti par acquis de conscience, hier il a peut être eu une garde chargée et le dimanche c'est plus calme.
Et là, stupéfaction ! Notre long échange de jeudi « Reprise de contact » a complètement disparu ! Aurais je fait la veille une fausse manœuvre en modifiant le dernier message
pour le rendre plus percutant ?
Pas grave, il doit avoir les memes échanges sur son site, où je me rends aussitôt, c'est curieux ces promenades virtuelles .. Mais « chez lui » c'est pareil !
Et pas de corbeille sur docti, quand c'est jeté, c'est jeté.
Il a forcément fait ça aujourd'hui, vers midi.
Fidèle à ma nouvelle politique de l'autruche, je reviens « chez moi » et lui écris un nouveau message « disparition mystérieuse » où je lui signale l'incident, sans l'accuser
bien sur, au contraire, je souligne qu'il a si peur de toucher à nos sites que ça ne vient sûrement pas de lui ! Et c'est vrai qu'il n'avait jamais osé y toucher depuis que j'avais du tout
reconstituer, en mars 2013. Il avait alors carrément supprimé son compte et tout son contenu ! Menaces à l'appui, j'avais rouvert un compte pour lui, encore plus beau que le premier, et il
avait juré de ne plus recommencer, car « il avait trop peur ».
j'en avais profité pour l'inciter à y mettre ses photos de voyages, alors que moi, je lui glissais le maximum de photos à nous, vidéos, et mes propres films de voyages, histoire qu'il se
souvienne de moi plus tard.
Depuis tout roulait, il avait joué le jeu, et meme rajouté des photos de ses anciennes frasques. Et meme tout récemment deux albums nous concernant
Digression terminée.
En attendant une réaction, je reconstitue « Reprise de contact », de mémoire et aussi grace à ce blog où j'avais recopié les meilleurs passages, passant de chez moi à chez lui tout
comme on l'avait fait le jeudi.
Du coup, mon travail n'avance plus, c'set mort pour ce dimanche.
Je vais voir alors la messagerie qu'il n'utilise plus depuis le 5 novembre, et c'est là que je trouve un long mail infâme qui m'éclaire aussitôt sur sa réaction à mon revirement !
Non que les propos soient violents ou insultants, non, c'est justement leur hypocrite bienveillance qui les rend comme tels.
C'est un chef d'oeuvre de mots lénifiants et passe partout, de fausse admiration pour mon sacrifice magnifique, et pour la beauté de ce qu'on a vécu, et en effet il vaut mieux ne plus
communiquer, ça me fait trop de mal, il va jusqu'à me proposer d'utiliser en cas d'urgence son mail professionnel, où il me met en « indésirable » (!) pour éviter que sa femme ne tombe
dessus.
Bref, il fait comme s'il n'avait pas eu connaissance de mon revirement, ce qui me rend folle de rage et je lui retourne une réponse bien sentie (je ne peux plus les rapporter car j'ai tout
effacé, moi qui garde tout).
Je suis assise mais mes jambes se mettent à trembler, je me sens pâlir, je ne peux même pas pleurer, je vais me servir un verre de rhum, celui de la condamnée, le premier alcool depuis deux
semaines !
Mais quel salaud, quel style abject ! Je quitte cet endroit malodorant et je retourne sur Docti.
La réponse trouvée me plait mieux : en bas de ma proposition, il me dit « tu fais chier ».
Voila qui a le mérite d'etre court, clair et bien envoyé.
Je ne sais plus comment le dialogue reprend sur Docti, mais il reprendra une bonne partie de l'après midi, très vite le conflit s'aplatit, il me dit de surtout arreter le « petit
remontant », on arrive à parler d'autre chose, surtout pas de nos précédents accords et désaccords, surtout pas de février, et en ces instants funambulesques, je 'ai aucune envie, mais
vraiment aucune, d'en parler de peur de me voir opposer un refus catégorique.
Rester dans l'ambiguité, c'est une des premières leçons qu'en tant que « maitre », il m'aie donnée ..
peu à peu je m'apaise, il me dit qu'il n'a rien mangé depuis ce matin et qu'il va aller au Mac Do prendre quelque chose.
Je vois très bien le Mac Do du boulevard de Strasbourg, il y a toujours un SDF devant la porte, je vois très bien ce dimanche soir où déjà la nuit tombe sur le pavé mouillé, tout doit être
sinistre et désert, le Mac Do doit être le seul endroit dans ce quartier bourgeois, à être ouvert.
Je devine ce qu'il va manger : salade César et coca light, il confirme, un semblant de complicité se renoue, éloignant les nuages sombres.
Mais avec lui c'est facile de deviner, il prend toujours la même chose au Mac Do, et à son restaurant plus chic, en semaine et uniquement le mardi, c'est entrecote sauce au cèpes et
bière ! Les trois autres jours de la semaine, il rentre déjeuner avec madame, qui l'exige, malgré les 50 kilomètres supplémentaires et le temps perdu.
Magnanime, c'est moi qui coupe court aux échanges plus faciles en l'envoyant manger, il me dit merci à tout à l'heure.
REstée seule, je cogite tout en commençant mon chapitre qui n'a rien à voir.
Il m'a tout de même dit franchement qu'il m'a « quittée de coeur » il y a deux ans .. deux ans c'était quand ? Ah oui mon dernier vrai orgasme, la fameuse séance « de
haine » et ses allusions salaces au Donjon (oui au donjon) en janvier 2012. Cette haine visiblement nous avait excités comme des fous, et en me raccompagnant, le cours magistral sur les
palmiers, et il me laisse sur les plages déjà envahies par le crépuscule de janvier.
Oui mais bon, ça je le savais.
A vrai dire, je n'y croyais pas trop, ou cela ne me dérangeait pas, tant que le désir était là, ainsi que la preuve du désir … Et elles ne
manquèrent pas jusqu'à ce fameux 16 août 2012. Pour paraphraser la maxime bien connue » il n'y a pas de désir, il n'y a que des preuves de désir »
Je ne peux pas en dire autant de la suite.
Peut être le dernier mardi, en novembre, avec le bandeau comme auxiliaire ? Oui sûrement, mais l'acte lui même, beaucoup plus bref, aucunement « joueur », sans échange, presque
sans regards, son attention tellement concentré sur ses réactions physiologiques à lui, la différence est facile à détecter, même pour une innocente comme moi. Après ce qu'on a connu et que j'ai
décrit avec réalisme dans ce blog, bien des pages avant.
Oui en fait, le seul souci, c'est son incapacité sexuelle persistante, dont il me met la responsabilité sur le dos : à force de le « contraindre » de le « réduire à un objet
sexuel », je l'aurais castré, de maître il serait devenu esclave et de soumise je serais devenue dominatrice ! Je me demande s'il ose penser pareil de sa femme, qui l'assiège chaque
jour et chaque nuit que Dieu fait. Avec tous les problèmes sous jacents qu'il me laisse entendre et remontent à loin.
Oui, s'il guérissait de cette étrange maladie dont j'avais cru le sauver (premières pannes juste avant de me connaître) s'il ne s'était pas formalisé de « se rendre » définitivement
lors de la séance du tabouret, s'il s'en était réjoui comme il se devait, alors il n'en serait pas là, et moi non plus.
Ma qualité de » sex friend ex amante « m'allait tout à fait aussi, je trouvais même ça formidable, emballant, délicieux. Il faut croire que pas lui. Il a pris au sérieux l'épisode
de la cage. Pour moi ce n'était qu'un jeu .. Je ressens encore la puissance de son érection juste avant qu'il aie joui dans ma bouche ce jour la ..
Pendant qu'il déguste son frugal repas (moi au mac do c'set cheese burger, café et sundaie chocolat!)
je me mets curieusement à écrire un chapitre de mon ouvrage (rien à voir avec ici je reprécise) et je me félicite de n'avoir pas dérapé. Une nouvelle chance m'a été donnée, il faut la garder, ne pas songer à en tirer profit, juste la conserver en équilibre. Faire reset.
Je me fais un thé, je savoure la remise à zéro, j'imagine un instant qu'il a été peut être rejoindre quelque nouvelle maitresse, il est capable de ça. Jamais il ne me l'avouerait comme il m'avait
avouée Emilie, Sophie ..
Mais son argument mortel est « si j'avais une autre maitresse, je serais heureux et je te baiserais aussi, et aussi ma femme ». Imparable.
Je ne chercherai pas ce soir à obtenir le rendez vous envisagé. Pour le 4 février sauf coup de théatre c’est foutu, demain on est déjà le 20 janvier. Quel avait été le délai minimal entre la
réservation et le départ ? je ne m'en souviens pas, je suis du genre prévoyant et le "du jour au lendemain" ne me ressemble pas.
Alors il faut préserver Lisbonne avant toute chose. Cela ne dépend que de moi. Et là mon putain de billet je l'ai sur mon bureau, ça au moins c'est du sur et je m'en réjouis d'avance,
tellement toujours heureuse la bas. Mais autant ne pas prendre de risques et continuer sur le mode léger pour ne pas gacher le séjour.
D'ailleurs, tiens il se connecte sur Skype ! Je n'ai pas été le chercher et on poursuit l'échange de l'après midi ; il a du finir son travail
S'en est suivi une longue conversation jusqu'à plus de 22 h 15, atypique, parfois cruelle, parfois taquine ou amicale, on se dit tout et n'importe quoi, j'ai du mal à démêler le faux du vrai.
Mais tout de même, il reste toujours sur ses positions : sa femme est la gentille, moi la mauvaise ("ma chérie, mon amour, mon ange" ..) il l'aime, ce n'est plus sa geolière numéro un
mais il l'aime pour « les drames vécus ensemble, les trois enfants etc .. refrain bien connu).
Pire encore, ce serait ma faute si depuis novembre, ça va mal sexuellement alors qu'il y avait eu du mieux « entre avril et novembre'' – quelle précision – et quelle mauvaise foi.
Comme je me sens devenir jalouse et regrette de n'avoir pas tout balancé en temps et en heure, j'ai besoin de dissimuler mon angoisse par un enfantillage qui fera diversion. « dis moi
quelque chose de gentil » -oui c'était si spontané avant, et ça me manque tellement -
Il ne relève pas.continue « mais oui je l'aime .. mais oui j'ai eu envie de la tromper et je l'ai fait «
et puis :
Toi je t'ai aimée et ensuite tu as fait en sorte que je te désire encore »
Et puis « là, je t'ai dit quelque chose de gentil (il n'a pas oublié)
« quand je te dis je t'ai aimée c'est gentil, non ? »
Et moi je prends tout au premier degré. Explication de texte.
alors qu'il pense peut être que la chose gentille c'est « je te désire encore » ? comme quoi je ne laisse aucune chance au doute en notre faveur , alors que je
pourrais le comprendre ainsi, entre les lignes ?
Qu’il se souvient qu'il sait être taquin et comme on dit « gentil, adorable » et lui « trop gentil, trop adorable » (!)
Après tout, en octobre et en novembre il m'a plutôt désirée ? ..
Il y a peut être pour un homme, une différence entre le désir et l'accomplissement du désir ? Due à ce blocage inexpliqué ?
Ou alors il est volontairement "méchant" : mettant l'accent sur ce qui n'a jamais reparu.
Où est l'érotomanie la dedans ?
Dans le fait d'y croire toujours ou de ne pas y croire ? De penser que je dois lire un verbe au présent au passé « je te désire encore « au lieu de traduire comme je l'ai
fait par : « ensuite tu t'étais débrouillée pour que je te désire encore ».
Subtilité de la langue française ..
D'autres choses me touchent, quand il me dit de me remettre au boulot, pour le livre et si j'ai fini le chapitre dans l'après midi, - oui je l'ai bâclé, mais fini -
quand il est d'accord sur le fait qu'on ne décide rien ce soir, parce que demain je veux être bien chez Henriette, et qu'ensuite il me demande si je vais mieux et m'enjoint
de ne pas boire.
Quand il a compté les jours de silence (53 pour lui, mais moins pour moi, on a encore communiqué jusqu'au 21 décembre)
Quand il me fai savoir qu'il a lu tout mon courrier, étant au courant de mes échanges avec l'entourage de LB dans ses moindres détails !
En revanche quand je fonds au point de lui proposer de « prendre sa semaine » le salaud accepte tout de suite ! « oui je vais prendre ma semaine »
Mais ce retour à l'ambiguité a un prix, celui du silence, encore et toujours, je le gonfle, je le saoule, il ne me le dit pas mais je comprend.
Moi aussi je n'en peux plus, alors que tout devait être si simple normalement ! Javais même déjà acheté des flûtes en plastique pour le Muscat. (mieux que les gobelets plastique des hotels,
puisque finie la vaisselle du donjon, le petit bar en pin derrière les tabourets ..)
Normalement c'était ça :
1/ reprise de contact par lui mi janvier - il l'a fait -
2/ dans la foulée, choix de la date et du lieu de la saison 2 du Préambule. Je voulais lui laisser toute l'initiative, pensant lui rendre son rôle d'homme, de décideur. Mais apparemment il en a
décidé autrement, à la faveur du premier accroc.
Retour donc à la fin de la phase 1 – Aucun signe de guérison comme en octobre, donc régression. Je peux toujours me dire qu'il est malade et que c'est comme ça et que rien ni personne n'y pourra
rien.