Bien longtemps que je n'ai pas écrit sur ce blog, et aux dernières nouvelles je prenais le voile pour un mois, me consacrant à ma famille et à mes écritures, renonçant même au moindre projet de voyages pour cause d'éternel mauvais temps.

je m'étais résignée à son leitmotiv : » le préambule, rien que le préambule » Il n'y a que lui et moi pour comprendre ce que cela veut dire, et encore ..

 

Mais voici ce que m'a offert  peu de jours après notre séparation un peu glaciale, le petit théâtre de l'amour -  pour paraphraser Shakespeare (!)"le monde entier est un théatre, hommes et femmes n' en sont que les acteurs etc "

 

Acte I la Surprise

Au bout d'une semaine, soit 24 jours avant la date prévue pour une reprise de contact, un vendredi soir peu avant la fermeture, T. a brisé lui même le silence, avec un long message sur Docti, en grosses lettres, ce qu'il ne fait jamais, où il évoque sans euh .. préambule, notre (trop) brève étreinte, et tout l'érotisme, toutes les émotions qui l'entourèrent.

Il me demande même de lui faire un album sur son site, alors qu'il a les photos sur le mien et qu'il y a accès.

 

Ce n'est pas la première fois qu'il surgit ainsi brusquement de l'absence volontaire, mu par quelque mystérieuse pulsion  - en particulier les deux premières années, brisant les breaks imposés par lui meme ...

 

J'étais venue sur mon site Docti  par acquis de conscience, son message datait déjà de 40 minutes.

Surprise, surprise ! Facilement le dialogue se renoue, très diplomatiquement je ne lui fais pas remarquer ce qu'il doit voir comme une défaite, - oui, je ne suis plus sa victoire, son ame sœur, je suis sa défaite, sa honte, je le sais et je ne sais pas pourquoi -

Je fais comme si c'était normal, comme s'il n'avait pas fixé la reprise de contact au ... 1er avril.Je suis charitable.

C'est pourquoi les échanges vont pouvoir se poursuivre, et cerise sur le gâteau, relayés pendant le week end, en son absence, par l'entrée en scène de Roland, le locataire principal du donjon, qui demande de mes nouvelles! ..

 

Acte II – L'espoir du donjon

C'est fou comme la vie s'accélère soudain, et que tout peut arriver en même temps ! Roland ne m'a pas écrit depuis le mois d'aout, répondant à une lettre un peu désespérée que je lui avais envoyée au cœur de l'été solitaire que je vivais alors, je le remerciais pour les si belles heures passées au donjon, le complimentait sur l'aménagement des lieux, et lui souhaitait la résolution de ses problèmes, en même temps je l'informais de la situation avec T. Il m'avait répondu très humainement, et demandé de prendre soin de moi.

 

Et maintenant cette brève missive ? Pourquoi ?

 

Je pense qu'il a quelque chose à me proposer, à cause de son besoin d'argent  : sans doute accepter mon deal de l'année dernière, où j'étais prête à lui louer le donjon environ une semaine tous les deux mois ? (avec ou sans T une résidence secondaire quoi ) - il avait refusé, pour des « raisons pratiques » habitant encore la bas de temps en temps avec sa compagne (eux sont toujours ensemble, alors que je ne leur donnais pas deux ans! Ah ; l'amour qui dure, et traverse les épreuves, comme c'est beau ! )

 

Je le laisse venir et ne résiste pas à lui dire que je suis de nouveau avec T (forte des derniers événements comment aurais je pu le cacher ?..j'avais tellement envie de pouvoir le dire à quelqu'un !)

Il tournera autour du pot pendant quelques mails, et enfin je me décide à lui demander s'il veut me parler au sujet du donjon, mais il me dit que non, qu'il voulait juste prendre de mes nouvelles.

 

Déception quand meme, j'étais sure qu'il avait une idée derrière la tête.Et cela tomberait bien pour la saison 3 qui sait ?

 

Le mardi je fait part de l'arrivée du « revenant » à T.

 Il pense que Roland m'aurait sûrement proposé quelquechose si je n'avais pas dit par vanité que j'étais encore avec lui !

Je ne suis pas de son avis : et d'une je n'ai jamais plu à Roland, et de deux, il sait bien que T est partageur !

 

Un nouveau message de Roland me met sur la bonne voie : il me laisse entendre que la fin du bail n'a » pas été aussi simple « – je voulais absolument savoir ce qu'il s'était passé, le bail expirait le mois dernier, comment le propriétaire avait il accepté les métamorphoses de ses ateliers ?? -

Mais j'en ai été pour mes frais, Roland doit être d'origine  sicilienne  et on ne parle pas aux femmes des "affaires" ! Il me dit sobrement qu'il va mal et à propos de T : »'il peut m'écrire » …

 

La cible, c''était donc T !

Aussitôt informé, arrive ce que je crains, T a peur que son ancien complice ne lui demande de l 'argent peut être ? Après tout ils ont signés le bail  ensemble .. Et pourtant Roland avait fini en avril dernier, peut être mai, par refuser les demi mensualités que T lui versait, sans plus mettre les pieds au donjon, même avec moi en mars, même si je l'en avais supplié !

Il n'est donc pas si intéressé que ça, et plus honnête qu'on pourrait le croire. alors que penser de ce contact ?

 

Très vite, et très inquiet T m'a interdit d'écrire à Roland en son nom comme j'étais prête à le faire, et d'insister pour qu'il le contacte. Pour une fois j'ai respecté son vœu, tant sa panique était manifeste, il fallait donc oublier le donjon, et pourtant, j'étais prête, si j'avais été le genre de Roland, à aller y faire la pute, rien que pour revoir l'endroit tant aimé!

 

Le donjon restera mon royaume secret, mon paradis perdu, mais aussi, là où mon amant a été victime de quelque mauvais sort qui l'a privé de sa puissance virile.. qui lui a noué l'aiguillette ? Quelle sorcière– la même, ou une autre ? moi ? Enfin la dénouera ?

En tout cas, pour rien au monde il ne remettra les pieds en ce lieu qu'il doit considérer comme maudit et qui le fascinait naguère, autre indice de l'hypothèse "mauvais sort".

 

Fin de la première semaine, La saison 3 comme il m'a dit, serait elle" plus proche que je le crois "??

 

Ah lala meme s'il me disait le 29 avril, du moment que ce n'est pas en mai, ce serait de bonne guerre et on pourrait en rire, aura t il l'idée de cette solution qui ménagerait nos amour propre ?

 

A SUIVRE ...

 

1/ Préambule

 

 

 

 

Il y a eu d'étranges similitudes entre la toute première fois où l'on a fait l'amour (la première fois qu'on s'est vus, aussi) et la toute dernière.

 

Dans les deux cas, même intense communication avant la rencontre, négociations, petites brouilles, envoi de photos, la tension montait à mesure qu'approchait le jour J, car ce furent aussi les memes doutes, de sa part et de la mienne : serions nous à la hauteur ? Cela se passerait il bien ? Et quoi par le suite, en cas de victoire ? Quelle relation installer ? Et que faire en cas d'échec ?

 

Oui, l'autre jour, c'était une peu comme la première fois, l'enjeu était grand, il fallait transformer l'essai des deux dernières saisons, il disait y être prêt, à qui le devait il ?

Rien que cette énorme question me posait problème et augmentait ma tension.

 

La veille au soir, j'étais déjà arrivée à l'hôtel et il m'a fait la surprise de se connecter ! Un lundi ? Mais oui, il m'a laissée savoir que désormais il travaillerait tous les lundis, et je fus contente de voir raccourcir le silence obligé du week end, très contente, et il serait moins chez lui.

 

On s'est dit « à demain » ce qui est le mot le plus doux quand on s'aime;-) sa petite attention – enfin ! - m'a fait plaisir et donné confiance, cela s’annonçait bien !

 

Et le lendemain quand il a frappé doucement à la porte, alors que je finissais à peine d'agrafer mon porte jaretelle, choisi d'un commun accord , la spontanéité que j'escomptais a failli être brisée par la présence de la femme de ménage à deux chambres de la mienne ! Elle était en retard et allait venir, et point de pancarte «ne pas déranger » dans cet hôtel fraîchement rénové !

A cause de cet imprévu, on s'éloignait de la première fois, et de tant d'autres fois où directement on s'embrassait il me caressait et je pouvais sentir son désir rassurant .. pas si loin que les deux dernières fois d'ailleurs !

 

Après quelques conciliabules, j'ai fini par griffonner un mot sur un papier que j'ai collé sur la porte avec du sparadrap.

Pas d'adorable « entrée en matière » directe possible donc, alors il a sorti le vin de citron qu'il avait apporté et nous a servis.

Jamais je n'avais été si mal à l'aise, gauche, et décontenancée, avec mes bas et ma petite robe de l'Olympia ! Les femmes de ménage ne sont pas fatales seulement à DSK !!

 

2/ Miracle de la nature …

 

Mais ce moment de flottement n'a été que de courte durée, il a servi à boire, son vin de citron, on a fini par s'embrasser, et j'ai commencé à déboutonner sa chemise blanche, puis me suis attaquée à sa ceinture en cuir noir tressé, toujours aussi serrée autour de son jean noir également, oui, depuis toujours c'est moi qui le déshabille et pas l'inverse, et je trouve ça très bien !

Un renflement prometteur sous son boxer noir m'a rassurée et voilà c'était parti ! Première phase réussie.

Pour la seconde - la durée - je devais être très prudente et attentive. Mais avant la pénétration, malgré notre hâte de vérifier que tout irait bien cette fois, comme avant les vingt mois d'enfer qu'il nous a fait vivre, on a pris de nombreuses photos, cela aussi était prévu, promis, car à la fois preuve de confiance (!) et manœuvre de diversion, tout en maintenant l'excitation au maximum.

 

Si bien que j'ai en stock beaucoup plus de photos que les autres fois, et souvent très réussies, éloquentes et incroyablement flatteuses pour sa virilité ..

Des photos tout aussi explicites que celles du tabouret ou des lauriers rose, armes à double tranchant ..

 

Des photos qui pourraient aussi s'avérer dangereuses à plus d'un titre .. il prend des risques, car maintenant ce n'est pas de l'histoire ancienne ..

 

Mais on brûlait d'impatience de se mettre à l'épreuve. J'ai parfaitement joué le jeu de la poupée, ne bougeant pas, parlant peu, juste profitant de lui en moi, comme j'aime tant, d'ailleurs j'ai évoqué dans une intuition lumineuse, le tantrisme, qui préconise la même méthode pour le plaisir mutuel : rester l'un dans l'autre un temps infini, sans bouger, sans jouir, juste se rencontrer, se pénétrer l'un de l'autre, constater qu'on est bien ..

Je suis certaine que cette idée lui a plu et l'a aidé à surmonter le cap ..

Les minutes passaient, chacune représentant une victoire, peu à peu l'animal mâle se mettait en mouvement, prenait confiance en lui, et c'était génial.

Il m'a prouvé que je ne m'appelais pas Elisabeth (une ex dont il ne supporta plus soudain, » l'odeur du minou » parce que comme moi il l'a brusquement désaimée un beau jour !) car il est sorti de moi un moment et m'a longuement léchée en maintenant mes cuisses ouvertes ..o délice de sa langue habile et fraîche sur ma chair brûlante !

 

Et puis il a fallu que je sorte le fameux magic wand qu'il m'avait fait acheter, car il était sur que ce serait un précieux auxiliaire, et pour cause, il l'utilise avec madame, et rien que pour cette raison, j'ai bien tenté de refuser ..

 

Je savais d'avance que je ne serais pas assez détendue pour en profiter, d'ailleurs, je l'ai essayé seule, et si l'orgasme est arrivé en même pas trois minutes, il fut bien plus médiocre que celui procuré par mes doigts et mes fantasmes !

En déballant le colis, j'ai été effarée par sa taille, son poids, sa blancheur de robot mixeur, fort peu érotique, du noir déjà, aurait mieux convenu .. le plaisir clinique, très peu pour moi ! J'ai une sorte de phobie du blanc, d'ailleurs (à part celui de sa chemise!)

Alors on a essayé, autre diversion, bilan : quelques sensations mais pas de décollage. Comment aurais je pu l'espérer alors que seule la table du donjon et son trapèze volant qui soutient mes jambes attachées furent capables de me faire monter au septième ciel, avec sa queue tapant bien au fond et aussi quelques mots bien choisis .. Les autres orgasmes, oui, pas mal, et je ne les connaissais pas avant lui, mais ce n'est pas dans la même catégorie, je trouve ..

Enfin on écarte l'encombrant engin et on revient aux fondamentaux.

 

N'est ce  point beau, cela ?

 

 

Je me regarde continuer à faire l'amour avec lui, encore méfiante et je suis curieuse de savoir si le miracle physiologique va continuer, oui, il continue, on reprend nos jeux, je tiens à le tester dans toutes les positions, amazone, levrette, et je dois avouer que c’est super bon après ces mois de fades et rapides étreintes, je ne pense plus qu'à ça, jouir, couler sur lui, il m'oblige ensuite à écarter les cuisses, et photographie ma chatte brillante, sur la photo je la trouverai bizarrement gonflée, magnifique, comme si elle était passée dans un puissant aspirateur ! Je me vautre dans l'horreur de la dépravation, au point où j'en suis . .!

 

Je ne sais plus à quel moment on a fait une pause, avant ou après ce festival, une pause où il me fait un pitoyable aveu dont il a le secret  :

Comme je m'étais étonnée de son éternel manque de crédit sur ton téléphone à cartes, dont il ne se sert officiellement que pour le rendez vous immédiat et très éventuellement le sms du lendemain, il finit par reconnaître ma perspicacité et m'explique le pourquoi de la chose : il lui arrive d'acheter avec, un crédit temps pour aller sur NetEchangisme y voir des photos, des vidéos, lire des messages, faire semblant de participer etc …

 

Alors que depuis des mois il prétend que le sexe ne l'intéresse plus ?!!!

Je n'en reviens pas et je suis presque touchée de cette attitude d'homme frustré, je lui fais promettre qu'il me dira son pseudo et que j'irai éventuellement le brancher ! ..

 

Il a toujours ce besoin compulsif de l'aveu, qui risque de le perdre. Mais celui là, et rien que celui là, n'est, en l'occurrence, qu'un péché bien véniel.

 

L'important c'est qu'enfin, il va jouir de moi et s'y prépare comme à un sprint, comme il l'a toujours fait, et j'aime ce moment ultime, je sais qu'il ne fait pas semblant car ses yeux chavirent et qu'il aurait pu faire semblant les trois dernières fois, tant qu'à faire !

J'ai du mal à réaliser que je n'ai pas connu cet instant là depuis le 16 août 2012 !!

Il me donne des petits baisers dans le cou, comme autrefois, et reste un peu dans mes bras, allongé près de moi, comme sonné, proche du sommeil, (il n'a pas bien dormi cette nuit) et je lui caresse doucement les cheveux, je ne pense à rien d'autre.

 

Un long moment après il va prendre un bain, je range un peu la chambre, vient le voir et lui parler de temps en temps, la complicité pourrait elle se remettre en place comme il me l'a promis "si les choses se passaient bien" ?

 

Je le prends en photo sortant du bain, puis dans la glace avec moi, pas moins de trois photos qui seront belles comme tout, l'avant dernière fois il avait le bandeau et n'avait pas vu que je nous prenais !

 

 

 

3/ La fin en queue de poisson

 

Il est de nouveau habillé, mais reste pied nus. Le voilà parti sans préambule dans une passionnante discussion qui tournera autour des origines des religions, des mythes fondateur, de l'authenticité des évangiles, puis du patrimoine génétique pré humain, du big bang et de ce qu'il y avait avant, enfin toutes sortes de sujets qui me passionnent aussi, si bien que je lui donne la réplique au lieu de me lancer dans un débriefing immédiat (je suppose déjà qu'il me dira non pour se revoir demain, impossible, trop de boulot)

Maintenant je pense qu'il a prémédité ce scénario !

comme il le faisait pour ses séances BDSM, où il écrivait tout sur une feuille de papier discrètement consultée ! Je m'étais assez moquée de lui .

 Il n'a trouvé que ça pour m’empêcher d'aborder les vrais sujets : son retour à la santé sexuelle, et qu'est ce qu'on va faire  de nouveau ?. Retour à la complicité promise dans un message récent ? Libertinage ? Que je reste « plus longtemps à T » comme il me l'a suggéré dans le feu de l'action ?

 

Je le vois avec toujours la même angoisse remettre ses chaussettes, ses chaussures, consulter sa montre, et il n'y a rien de changé : « on débriefe et tu m'envoies les photos pendant huit jours, puis un mois de silence, et la saison 4 dans trois mois. » Et vlan !

 

Mai je ne m'en fais pas trop : la dernière fois, il n'a pas attendu .. 10 jours pour me recontacter, et depuis on se parle souvent et on s'est revus exactement 2 mois et 8 jours après la saison 2 ! pas trois mois, et là ce sera, normalement encore plus court.

 

Pas de raison que cela soit autrement. Le remake de 2012 me semble bien parti, presque mieux qu'en mai de cette année là, techniquement parlant, du moins. (cf 15,22,29)

 

Plus difficile à avaler est le refus du café du lendemain, je n'y ai pas droit toutes les fois, loin s'en faut, même avant les problèmes. Mais quand même, après une telle victoire sur lui même et ses blocages, on aurait du fêter ça dignement !

 

Surtout que demain est son anniversaire .. alors j'insiste un tout petit peu. Mais de guerre lasse je dois lui donner son cadeau maintenant, à la sauvette, un carton d'Amazon avec deux livres :

 

le «Journal d'un hédoniste » de Michel Onfray, et « Cet instant là », un roman de Douglas Kennedy, dont l'action se déroule à Berlin en 1984 et en 2004, il aimera sûrement cette évocation de notre dernière ville partagée et cette sulfureuse histoire d'amour.

 

Mais ce soir, il n'ouvre même pas son paquet, trop pressé de partir, quel mufle !!.. je me sens si sotte d'avoir acheté ces livres, ce jouet surtout, d'avoir réservé trois nuits au lieu de deux, voire d'une seule, je me sens flouée. Il ne me reste que le fond de la bouteille du vin de citron.

 

Mais , il m'a dit qu'il serait t de garde, après demain,  alors on va pouvoir se parler, au moins, avant que je reparte et quand j'arriverai chez moi, il va sûrement me demander si je suis bien rentrée. Un débriefing s'impose plus que jamais.Je pensais que sa victoire avec ce retour à la normale, c'est à dire la perfection, lui ferait plus d'effet!

 

4/ Le silence radio.

 

Alors j'attendrai 48 heures encore pour laisser libre cours à la prise de conscience de mon échec : je n'ai pas regagné son cœur et le compromis est toujours d'actualité, il n 'en démords pas.

Encore un peu de temps, monsieur le bourreau, je suis dans le midi, il fait beau, foutez moi la paix, tous autant que vous êtes, tous ces mensonges, ces fantômes, ces faux semblants, que j'en profite après tous ces mois de semi abstinence et de découragement!

Je  trouvais presque plus émouvant les jours de novembre, le bandeau, le cadre nouveau qui nous avait bienplu, les escaliers, son désir mais incontrôlable, cet étrange symptôme qu'il qualifiait, sûrement à juste titre, « d'hystérique ».

 

Le soir, je ressortirai avec le même sentiment de plénitude que toutes les fois, avant les 20 mois : j'ai fait l'amour longuement, je me sens encore remplie de lui, plus fière et plus vivante, rien d'autre que cette réaction chimique miraculeuse ne compte . Meme s'il y manquera  l'émotion partagée désormais.

Je suis bien placée pour faire la différence après les 20 mois de mijotage à feu doux! 

 

La durée, les gestes sont les mêmes, mais c'est différent du matin d'aout 2012 et de toutes les fois d'avant.

Cette trop longue période a manifestement, détruit la fameuse alchimie entre nous ..

 

Le soir je laisse enfin parler mon cœur et lui écris une tendre lettre où je lui demande de m'accorder ce café - ou du champagne! - dans un bar du port, un bar où il veut, à l'heure de son choix, cela ne peut pas le laisser de marbre !

 

My love,

Avant tout bon anniversaire, tu es plus jeune que l'année dernière je trouve!
Je t'écris ce soir encore sous le coup des émotions de l'après midi.
Ta conclusion abrupte cependant a été la meme que les deux autres fois :
petit debriefing a distance et non pas "autour d'un café" lol, puis silence de un mois etc ..
Donc si j'ai eu longuement cette fois ô combien ton corps, puis ton esprit, je n'ai toujours pas regagné ton coeur et il me manque.

Peut etre vas tu réfléchir et m'accorder ce qui serait naturel, ce que je voudrais tant, un café sur le port demain, le 7 mai en plus, c'est important! _ ou ailleurs, où tu veux : je serai demain à Toulon jusqu'à environ 14 ou 15 heures, alors j'embarquerai pour les Sablettes, sachant que je n'irai pas avec toi - pas cette fois (tu m'as promis pour la saison 4?)

Je pense pouvoir insister, rassure toi sans menace, juste tendrement et parce que j'ai besoin de te revoir, meme une demi heure .. meme si tu ne réponds pas à mes questions, je ne te ferai pas de reproche du moins cette fois là lol (pour tes tromperies)

Ce n'est pas humiliant pour moi, de réclamer, t'aimer n'est pas humiliant. tu pourras donc éventuellement me joindre sur mon portable je serai en ville. Je porterai une jolie jupe léopard (pas la meme que celle du labo une autre encore mieux) et un petit pull noir.
j'ai bien compris que tu m'as parlé si bien du monde et de la religion, pour ne pas aborder les autres sujets, mais je n'ai pas eu le courage de t'arreter et d'ailleurs cette discussion me plaisait beaucoup!
Je ne pouvais pas décemment te brancher sur Netéchangisme et tout le reste, tu es très malin, tu le savais que je n'oserais pas, encore davantage passionnée par les planètes! et ensuite tu as pris la fuite!!

J'ai mis les photos les plus soft pour commencer, tu vois comme on va bien ensemble ? tu ne veux pas l'admettre. Tu auras les autres dès que tu voudras les admirer ...

see you soon Mais le mot "a demain" est le plus doux qui soit ...
Je suis encore remplie de toi ..

 

 

Il me répondra mais bien plus froidement, avec un commentaire sur la seule photo érotique que j'ai envoyée, aucun sur nos photos ensemble ..

 

coucou,

hier, je n'ai pas vu le temps passer et quand j'ai vu l'heure qu'il était, je devais absolument partir.
Aujourd'hui, j'étais bloqué au bureau 7h à 13h et ensuite, je devais filer sur …. : j'avais rendez vous avec un fournisseur ...De toute manière, nous avions convenu d'un compromis et je crois que j'ai respecté le contrat au delà de toute espérance ! ce déroulement devrait je crois amplement te suffire...de toute façon, c'est notre contrat, à chacun de le respecter, je trouve que ça fonctionne bien comme ça.
merci pour tes cadeaux, ils m'ont vraiment plus.
il n'y a évidemment aucune femme dans ma vie, et "ma" victoire (plutôt la tienne d'ailleurs) est celle de la médecine.

je te souhaite bonne route pour le retour et à bientôt pour la saison 4!
je t'embrasse.

 

Et voilà, comme si de rien n'était !

Je déteste cette façon de m'ignorer avec cette fausse jovialité, et de répondre à coté. Mais bon, je garde le portable ouvert tout au long de cette belle journée de printemps.

 

 

 

Je fais tout ce que j'aime : des photos, des balades en ville, sur le marché, sur le port je déjeune d'une bonne salade

niçoise et d'un café avant de prendre le bateau. Je marche le long de la plage, des gens se baignent déjà, comme j'aimais ce pays  et tout ce que j'ai vécu avec toi, grâce à toi ! C'est drôle je commence à y penser au passé, mais je l'ai fait tant de fois. Mais si c'était la bonne ?

 

          

              

Il  reste encore demain, 8 mai, sa garde, tout va s'expliquer.

 

Je n'ai pas répondu à sa lettre, enfin, j'ai supprimé ma réponse ainsi que deux commentaires de photos, c'est physique, je ne peux plus intervenir, je suis bloquée.J'ai peur de tomber à plat!

 

Le lendemain, je dois partir de l’hôtel, On va sûrement alors se parler le soir, où la garde est plus facile, surtout avec le pont.

Mais je dois me rendre à l'évidence, il n'y aura rien sur ma messagerie le 8 mai, même le soir quand je suis rentrée à Lyon en un temps record! En vain je cherche à comprendre ce que j'ai fait ou dit de mal. Ou bien sa garde a été annulée ? Mais il n'y aura rien le vendredi non plus. Accident ? Suicide ? je n'ai plus aucun signe de vie.

 

Pourquoi m'avoir dit être de garde s'il ne voulait plus me parler ? Me faire souffrir volontairement ?

 

N'avait il pas parlé d'une semaine de débriefing ? j'ai montré qu'un dixième des photos, et les plus convenables, pour distiller peu à peu les autres, alors lui serait il arrivé quelque chose ?

 

Je me souviens que les lendemains sont toujours capricieux chez lui, et imprévisibles mais tout de meme depuis deux mois ça n'allait pas si mal et il me parlait spontanément tous les jours ou presque.

 

Cette fois, dans la chambre 128  je n'ai pas été convaincante au point de mériter un petit commentaire? il les a réservés à l'avant saison, mais j'aurais quand meme préféré après aussi!!

 

 

Alors voilà, tout va finir peut être comme ça, sans un mot, car moi je ne peux pas physiquement lui écrire sur son mur de silence, j'ai trop peur d'être importune.

 

Les photos, les dernières, t celles de la salle de bain, celles où il est en moi, celles où il est au bord du sommeil aussi, je les garde, je les regarde, pour moi toute seule .. Il ne les mérite pas s'il préfère celles de Netéchangisme, cet aveu si mineur, qui aurait pu nourrir nos envies.Après tout il n'a pas changé tant que ça, il n'a juste plus tant envie de moi et ayant retrouvé la santé sexuelle, il va partir vers de nouvelles aventures, mais sans menottes ni carcan ni donjon!

 

Il devait me donner son pseudo, j'aurais appris des choses sur lui, ses fantasmes résilients .. on aurait peut être fait ensemble d'autres rencontres .. à partir du miracle de mardi, on peut tout imaginer ! Je savais que ce jour viendrait, sauf que je l'imaginais plus heureux, il m'avait dit la semaine dernière, qu'il y aurait » plus de complicité si les choses  rentraient dans l'ordre ». Alors ?syndrome "Elisabeth ?" - si tu pouvais me rassurer .. ou me dire en quoi j'ai péché,  mais il est déjà trop tard, il a laissé passer trop de temps, n'a pas tenu sa promesse.

 

Retour à la première fois, avant qu'il ne parte, il m'avait dit qu'on se reverrait, et je ne l'avais pas cru, alors. Ce devait être juste par politesse, pour vous donner une idée du peu de confiance en moi que j'avais !

Mais il était de garde et le lendemain dimanche, j'ai trouvé un mail en rentrant, lors que je ne l'attendais meme pas,  plein d'humour et d'avenir qui m'a aussitôt fait comprendre que je n'étais pas qu'un coup d'un soir, pour notre plus grand malheur !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Qu'est ce que je fais encore là, si ce n'est tenter de débloquer une situation impossible par une double écriture secrète : celle ci, la vraie que je n'arrive pas à révéler, et l'autre, c'est  la fausse, où je fais encore semblant que tout va bien, que je m'amuse,  que je suis gentille, patiente et fais cent autres choses en attendant ton bon vouloir.

parfois l'espoir ne fait pas vivre.

 

Ou tu lis l'écriture fantome, ici, et on en parle sérieusement, on crève' l'abcès (mais ça ne te ressemble pas) ou tu fais semblant de ne pas avoir lu et ne changes rien , ou tu ne lis pas, parce que tu n'as plus le temps ou que tu t'en fiches vraiment.

Ou tu ne veux pas me perdre alors tu te bouges.

 

J'écrirai ici jusqu'au dénouement qui finira bien par arriver. Dévastateur. Libérateur.

 

Ce qui m'a fait le plus mal c'est une fois de plus, le pire   vient après le meilleur (2012, le tabouret) et dans une moindre mesure,  le mieux de la fin (2014, où tu m'as refusé un café le lendemain, pourtant le jour de ton anniversaire. tu m'as laissée seule en ville, alors j'ai pris le bateau sans toi, une fois de plus).

 

Brusquement rompre le lien sans raison apparente, juste quand je commence à respirer. Le supplice de la baignoire.

J'ai toujours trouvé ça inadmissible, les trois fois. Inadmissible, impardonnable!

 

Ici j'ai le droit de m'en plaindre, de vider  mon chagrin,  et j'espère que tu ne liras pas, parce que tu ne serais meme pas touché, tu ne te sentirais meme pas coupable, je ne suis plus "ta femme". Seule l'autre mérite d'etre préservée, par toi ...

 

Je relis nos récits dans les deux recueils à mon seul usage, l'autre exemplaire, tu l'avais encore il y a deux mois.

 

C'est à couper le souffle, je ne sais plus comment je dois le prendre, par exemple ce passage là qui me semble surréaliste aujourd'hui, un cadeau empoisonné que tu m'as fait par ce lyrisme sans limites, une marque au fer rouge qui ne s'effacera jamais :

 

 

Couverte de tes chaînes, je te fis allonger sur le lit.

« Ecarte tes cuisses, salope ! ». Les jambes s’ouvrirent grand, je touchai un ventre tiède, mes doigts bougeant aisément sur le piège d’amour beurré…Je me penchais un peu plus…les lèvres étaient séparées, découvrant la tendre dentelle rose, et plus loin encore, l’orifice sombre et secret du vagin, la moule s’ovalisant, devenant comme un anneau de corail…Je devins fou à la vue de cette rosée humide, intime, qui reluisait autour de l’anneau…Je relevai haut ses jambes et la pénétrai aussitôt… Je partis pour une étreinte folle.

Cette fille, je l’ai dans la peau, c’est complètement dingue…une sorte de pulsions irrésistible à vouloir la baiser, et l’envie est chaque fois plus forte à chaque nouvelle rencontre…

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Cette portion de toi entre ton œillet brun et ta fente insatiable, et cette bande de peau plus sombre qui relie l’une à l’autre, et ce cul généreux, c’est devenu maintenant le centre de mon monde. Alors quand je mis ma pine au ras du trou, la gaine anale se trouvait tellement lubrifiée que les muqueuses parurent aspirer ma verge…Pendant qu’elle poussait de longs gémissements modulés, son cul s’ouvrait, je m’enfonçais en elle jusqu’à la racine, c’était comme glisser comme sur un plan incliné… 

Jamais je n’avais eu l’impression d’une chose aussi parfaitement à ma taille, d’un fourreau aussi doux et soyeux. Je me mis à aller et venir dans les entrailles féminines…Ce fut presque trop court tant j’étais excité…Elle me fit voir, tu me fis voir. .un ciel plein d’ étoiles.

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Quelques jours ont passé. Ma vie sexuelle était déjà très compliquée. Ma vie affective le devient.

Tu es repartie et j’ai déjà envie que tu reviennes.

Après trois nuits sans sommeil, où je n’ai pensé qu’à toi, après nos mails pluriquotidiens, je me suis rendu à l’évidence. Toutes mes digues ont cédé, et je me laisse emporter par le flot de ta sensualité. Alors ce soir, quand tu conclueras notre conversation sur msn, je saurai quoi répondre.

 

Elle : bonne nuit.. Je t’aime.

Lui : moi aussi…moi aussi je t’aime.

 

Ton amour, en fait, ne tenait qu'à cette " portion de toi entre ton oeillet  brun et ta fente insatiable, cette bande de peau plus sombre qui les relie l'un à l'autre" - voila ce que j'étais pour toi. Voila pourquoi ça ne s'est pas "inscrit dans la durée" comme tu le prétendais.

 

je n'avais vu que le coté poétique de ce chant érotique, sublimé par la touchante chute "moi aussi je t'aime", mais pas vu  le danger de se laisser endormir par ces mots sulfureux!