Récit

Jeudi 11 novembre 4 11 /11 /Nov 09:09

Je veux parler du coup de l'amitié.

 

Il est évident que c'est ta trouvaille la plus diplomatique pour détourner ma colère.

 

Car, l'autre jour, au bout de 48 heures de silence après ton retour, eh bien j'ai envoyé un premier petit colis au labo, soigneusement scotché et libellé à ton nom, et alors tu as compris que je ne plaisanterais pas!

 

Je crois bien avoir joint une lettre un peu space, mais c'était la première lettre manuscrite que tu recevais de moi, et pour cause (le qu'en dira t on, les secrétaires soi disant qui ouvrent tout!)

 

Le résultat ne s'est pas fait attendre!! Dès le surlendemain où tu as reçu le colis, tu m'écris :

 

"Bonjour et merci pour les photos. Après le chantage affectif, (?) le chantage tout court ? Cela n'aura pour résultat que  m'éloigner plus vite de toi.

A inélégance, inélégance et demie, je sais très bien où trouver ta fille ainée (? pour lui raconter nos fredaines ?)

Mais je ne veux pas poursuivre sur ce terrain là."

 

 

Je digère, malgré moi toute émue de retrouver tes lignes, un signe, quelqu'il soit, pauvre accro que je suis! Je laisse passer plusieurs heures pour lâcher la riposte qui me démangeait :

 

"sur quel terrain alors ?"

 

(espérant que ce serait la réponse habituelle, "le terrain du sexe, du basique" ..)

 

Que nenni, la réponse ne se fait pas attendre :

 

"l'amitié. J'aimerais qu'on reste amis"

 

Douche froide. Drapeau blanc, et linceul pour notre amour torride ..

 

Je digère encore, ça passe difficilement, certes, mais n'est ce pas la meilleure solution, la plus crédible  pour lui ? surtout après sa  brève 'rechute" de fin septembre, vite passée hélas ..

 

Une manière de désamorcer la bombe certes, d'arreter la machine infernale de ma vengeance, mais aussi, qui sait ? une façon de renouer honorablement, de tâter le terrain, de gagner du temps ..

 

Je ménage un peu le suspense (c'set dur!) et puis je réponds favorablement ..  et le plus  brièvement possible.

 

En revanche, j'apprends qu'il va me raconter le Népal "en détail", que la photo du shortem (celle du chapitre précédent, je la lui avais envoyée) eh bien, il est passé justement devant!  et que le Montenegro, où je lui ai dit vouloir aller cet été, le dernier James Bond  (il aime les James Bond il aime ce" lien ") y a vait été tourné ..

 

 

Deux nouvelles correspondances  en deux lignes! .. n'est ce pas merveilleusement bon signe pour une amitié ?  En as tu seulement conscience ? en m'écrivant  sans commentaires, le récit mouvementé de ton (pardon de "votre") arrivée au Népal contrariée par les grèves et la mousson .. Rien d'autre.

 

J'en profite pour faire pareil, un récit de mes petites galères d'aéroport à moi, sur le vol Lyon/Edimbourg. Nettement moins hype ..

 

Encore un jour passe. Mardi 9 novembre, deux messages de lui, cette fois le sujet passionnant ce sont ses problèmes de batteries pour les photos (toujours pas envoyées).

 

Le second message m'apporte un souffle d'oxygène : il me pose enfin une question!! ne rêvons pas, elle ne porte pas sur mon état émotionnel ni  meme ma santé .. juste : 

 

"tu es restée sur Edimbourg ou tu as visité les environs" ?

 

Je danse de joie.  Juste pour vous dire la gravité de mon état  .. Ne vous moquez pas, celui ou celle qui n'a pas connu ces  stupides faiblesses  ne connait rien à la vie, rien à l'amour ..

 

Je réponds bien sur, encouragée par les deux messages successifs ..  je joins mes meilleures photos de la campagne environnante d'Edimbourg, continuons sur ce mode, puisque ça semble lui plaire ..

 

Mais, ni mardi après midi, ni mercredi, ce salaud n'a pas pris le temps de  seulement lire ma réponse, c'est dire s'il s'en fout!!

 

En plus, les mardis et mercredis après midi, j'en sais quelque chose, il pouvait se libérer pour des moments .. disons intimes et prioritaires ..

Donc,  il devient très probable qu'il a une nouvelle nana à "former", avec un "programme" bien établi, et qu'il a commencé ..

 

Hier soir, crise de larmes, désespoir d'autant plus violent que j'ai eu de l'espoir depuis une petite semaine, l'espoir que nous repartirions sur cette nouvelle base, jusqu'à ce que lui ou moi ne craquions .. il me semblait de plus en plus possible que ça se passerait ainsi, j'en avais fait d'ailleurs l'expérience avec mon ex du "jeu de l'amitié" et c'était diablement excitant!!   Ah, le moment de v érité où l'on craque de concert ..

 

mais la, c'est la goujaterie de trop ! poser une question, et ne pas lire la réponse ..

Oh, il le fera,  mais un de ces jours, pour lui, il n'y a pas le feu au lac!!  Je ne fais plus partie de ses urgences, comme autrefois ..

 

La preuve est qu'il n'a jamais eu la curiosité de venir lire la suite de ce blog .. sinon je l'aurais su car il aurait été affolé de s'y voir en photo et m'aurait forcément contactée en urgence (cette fois!)

 

Plus de curiosité, plus d'appétit .. c'est plié notre affaire.

 

Je relis par curiosité (moi je le reste curieuse) notre conversation d'il y a juste un an, le 10 novembre 2009.

 

Elle commence par lui "Amour, tu es là ?" (Dieu que c'est beau!)

 

Puis continue par la préparation de mon petit séjour à Venise que je devais faire quelques jours plus tard, il me donne les bonnes adresses, me supplie d'aller à sa suite, boire un chocolat chez Florian, et d'y penser à lui ..

 

A travers mes  larmes, je ris, en lisant le passage où il tente de m'expliquer le système de circulation du vaporetto sur le Grand Canal .. Il n'est pas clair du tout, et je rame .. Si tu  m'avais dit simplement "il traverse le canal à chaque arrêt"  j'aurais compris tout de suite que le vaporetto avançait en zigzag, et qu'il y en avait un qui montait et l'autre qui descendait, souvent se croisant ..

 

Puis il repartait  sur nos amours, m'assurant  que "depuis juin, (la Reconquete) ça a changé Michèle" ..  un an après, cela serait, hélas dans l'autre sens ..

 

Je t'aime - Je t'aime aussi.  ainsi finissait cette conversation de 20 pages.

 

 

11 novembre, il fait soleil dans le sud chez toi, et jusqu'ici, chez moi, à Lyon .. tu devrais etre de garde normalement apès tous ces jours de vacances mais je ne sais plus .. On a perdu cette proximité adorable, cette intimité que je croyais acquise (trop acquise ?), j'ai perdu le droit de savoir, le droit de te parler, le droit de te dire des choses qui me tiennent à coeur, de te dire je t'aime ..

 

tout a l'heure, comme je n'aurai je pense pas de nouvelles, je partirai faire le tour du lac au parc de la tete d'or, j'irai meme regarder les animaux, prendre des photos d'automne, ce premier automne sans amour depuis trois ans ..

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Ajouté le soir meme : en fait si, je trouverai une brève description de "son Edimbourg" à lui, sac à dos avec un copain, à 18ans .. et les pub de Rose Street après Holyrood (quand meme!) et avant les boites de nuit!

 

J'ai répondu gaiement alors que je pleurais. J'ai meme tenté le coup "à quand un petit msn" ?

 

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Une autre sottise encore : j'ai déjà réservé un petit séjour à Lisbonne, memes dates, meme hôtel que l'année dernière. Je devais attendre de savoir si je te reverrai, ou pas, mais je n'ai pas pu : les promos Easyjet s'arrêtaient le lendemain ..

 

Une folie, comment vais je le vivre si tout est  vraiment terminé ?  Non, c'est normal, j'étais bien retournée deux fois à  Budapest .. et puis, je n'ai été heureuse, la bas, que les trois premiers jours, car les deux derniers, tu as fait silence sans m'avoir prévenue .. alors bon. Mais j'ai adoré quand meme ces deux derniers jours.

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Lundi 15 novembre 1 15 /11 /Nov 16:55

   

Décidément, ce blog  commencé « sexe » est totalement, comme moi, à la dérive ! .. mais impénétrables sont les chemins du Seigneur, et c’est du fond de ma détresse que je me souvenue de ce lieu et de tout ce qu’il peut apporter.

Ce n'est pas le Népal, mais avec l'énorme avantage d'être à moins de 200 kilomètres de chez moi!

 

La Salette (60 km de Grenoble dans les Alpes du Sud en direction de Gap) fut le cadre d’ une série d’apparitions de la Vierge, en septembre 1856, tout comme Lourdes ou Fatima, à peu près à la même époque.

Deux petits bergers, Mélanie et Maximin gardaient leurs moutons dans les alpages, quand la « belle dame » leur est apparue, à plusieurs reprises, apportant toujours le même message de paix et de prière.

Après enquête épiscopale, les faits furent reconnus authentiques et la montagne de la Salette (1800 mètres) devint lieu de pèlerinage, avec une basilique, une hôtellerie, animés par deux communautés de missionnaires aujourd’hui présents un peu partout dans le monde.

C’est en 1994 que j’y ai fait mon premier séjour, sur le conseil de ma mère : j’étais mal, me sentais seule,  avec déjà quelques années de chasteté derrière moi. J’avais tendance à me réconforter dans la recherche spirituelle (et le chocolat!)  et ce lieu était donc approprié : il encourageait tout autant le dialogue que la solitude. Les lieux sont très vastes, voire surdimensionnés, les alentours se prêtent à de nombreuses balades en montagne, et de partout, la vue s’évade vers les sommets des Alpes du Sud (la Meije,  l’Obiou) ..

 

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J’ai tellement aimé cet endroit loin du monde mais néanmoins chaleureux, que j’ai réussi à me faire embaucher régulièrement comme bénévole : je suis tour à tour serveuse ou responsable des bars d’été et d’hiver, employée au restaurant, et  aide comptable ! Pendant les petites vacances, les fêtes de fin d’année (souvenirs merveilleux !) ou Pâques, l’Ascension ou Pentecôte. Je laisse les mois d’été aux étudiants,  étrangers pour la plupart et qui restent toute la saison.

 

 C’est la que j’ai vécu le passage du siècle, alors qu’un peu plus bas la tempête faisait rage, la haut nous avions fait un feu d’artifice qui cachait les étoiles, on avait peu dormi, dansé et  bu de la clairette, mais le matin à 8h, j’ai tenu a aller admirer le premier lever de soleil du siècle, qui rosissait les cimes enneigées de l’Obiou .. Moment de grace et d’émotion intense ..

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Pendant toutes ces années, donc, la Salette fut le meilleur remède contre la déprime et la pression du travail. J’y retrouvais des camarades, mais souvent ils n’étaient plus là la fois suivante, remplacés par d’autres.

 

Noël 2007

 

100 1653Puis ce fut le premier Noel  où je connaissais celui qui se faisait appeler Luc, comme l’évangéliste dont la représentation taurine était peinte sur la coupole de la basilique ..  On ne s’était pas encore rencontrés, on venait même de se disputer car j’avais préféré assister au fêtes du 8 décembre dans ma belle ville de Lyon, plutôt que venir le voir ..

Je lui avais proposé de descendre directement depuis la Salette, début janvier, juste avant de reprendre le travail. Il s’était plus ou moins dérobé.

Pour moi c’était affaire classée, surtout une fois arrivée la haut :il n’était pas mon genre, de toutes façons. Trop compliqué. Trop tard pour moi.

Relisant mon carnet de bord de cette fois là,  je n’y trouve aucun allusion à lui ..

 

Mai 2008. C’est en femme retrouvée que je viens passer Pentecote la haut. Déjà, mes photos sont différentes, je me tiens autrement, plus droite, plus souple et   j’ai un sourire un peu coquin .. Et je savoure le délicieux mélange de spiritualité et d ‘érotisme que je ressens en moi, c’est la première fois que je viens ici, vraiment heureuse .. victorieuse ? (pas de photos, je n'avais pas encore pris l'habitude narcissique de m'autoportraitiser à tout propos!)

 

Noel 2008.

100 6137Mes affaires n’allaient pas bien à l’époque. Je n’avais pas revu mon  .. (comment l’appeler ? mon maitre ? mon amant ? mon mec ?) depuis Halloween. Après une période « je t’aime, Michèle », trop brève, il s’était à nouveau éloigné de moi, détourné par un donjon en plein  lancement, pleinement opérationnel (grace à Anna, la soumise du tenancier en chef !) et surtout il n’avait pas rompu avec  Emily, il avait seulement fait semblant,  .. on aurait du se voir le 20 décembre, mais cette fois, il ne le sentait pas, se disant épuisé, soucieux .. il s’était conduit plus intelligemment que la dernière fois (voir Mortelle randonnée).

 

J’ai été vexée, humiliée, mais il m’envoyait des petits messages la haut, rien n’était perdu, en fait, et puis à la Salette, j’oublie tout, je me surpasse .. tout est différent et plus facile.

 

 

 

Pâques 2009

 

Encore une période difficile (finalement, j’ai eu si peu de bonheur serein, avec toi ! juste avant la fin en fait ..). Cette fois c’est moi qui avait rompu, agacée par tes silences, tes obsessions libertines bien oubliées aujourd'hui, qui revenaient toujours sur le tapis, ta goujaterie et tes obcènités ! et tu m’avais prise au mot, si bien que je me suis retrouvée la haut totalement larguée, amaigrie, affaiblie,  pour heureusement, juste trois jours de travail intensif au restaurant. Et rien de toi cette fois.

Depuis Halloween, on ne s’était  vus qu’une fois (voir Les Mimosas), ce qui faisait deux écarts de .. trois mois et demi !! Pourtant ces mimosas furent très prometteurs, pleins d’une grâce élégiaque, de confidences touchantes, et d’une séance sans faute au donjon, dans la cage, sur le lit, par terre ..  Je ne comprenais pas, alors pourquoi tu restais si brouillon, si peu concentré sur nous, plus tard bien sur, j’ai eu la réponse : trop occupé à dépuceler la pauvre Emilie !..

 

Pentecote 2009

 

La rupture s’était officialisée en mai : tu m’avais signifié, tout comme en septembre dernier, n’avoir plus aucune pulsion, aucun désir, que le donjon ne te causais « plus aucune joie », que tu voulais faire un break jusqu’en septembre .. En fait le même discours que maintenant, sauf que maintenant .. il dure! ..

 

Mais ce qui nous sauvait, te maintenait à flot, c’était les deux forums que nous fréquentions à l’ époque. On s’y croisait parfois, tu flirtais avec moi pour aussitôt disparaître, et revenir .. c’était encourageant, pour moi qui visiblement, était devenue bel et bien amoureuse et même dépendante ..

Juste avant le voyage à Barcelone, (ou tu devais, aller, toi, le mois suivant) je me suis décidée à frapper un grand coup.

M’inviter chez toi au retour de la  Salette, par cette route lumineuse que je rêvais de faire vers toi depuis longtemps. Ce projet fou m’aida à profiter de Barcelone dans un état « proche de l’Ohio », exalté et plein d’espoir ..

 

Trois jours  avant de monter à la Salette, j’envoie le mail, et à ma grande surprise, tu acceptes ! « heu, il n'est pas exclu  que je te fasse l’amour » ajoutes tu audacieusement  ..On verra. L’important est de se voir, se parler.

 

Je suis donc montée à la  Salette avec dans le coffre de ma voiture, la petite valise rouge de mes voyages vers toi, à coté du reste. Elle est restée trois jours enfermée, avec ma jolie robe d’été, mon huile parfumée, mes bas (que je n’ai finalement pas mis je crois) et mes talons et autres babioles .. J’étais bien la haut, on m’avait donné une grande chambre en mezzanine, toute en bois et donnant sur la  montagne, j’ai monté le col de l’Eterpat et celui des Heurtières, parmi les anémones des Alpes, d’un blanc duveteux, et les premières marmottes .. et les violettes!

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La suite, à lire au chapitre « La Reconquête ». J’ai bien cru à l’échec, mais non, la Salette, là encore, m’a porté chance.

 

Juin 2010

Je garde le meilleur pour la fin : mon séjour à la Salette, du 31 mai au 12 juin 2010 : jamais je n’étais restée si longtemps. Et en plus, sur le chemin, j’ai fait une halte dans le Vercors, pour profiter d’un séjour gagné à un concours, dans un luxueux Chalet  Traditions !

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Là je suis lovée dans le peignoir éponge et les mules mis à la disposition des hôtes! je t'ai envoyé ces photos matinales et sans maquillage, tellement ma confiance en moi était grande!

 

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Mais cette fois, j’avais mon petit Netbook pour garder le contact avec toi, et puis, la semaine d’avant avait eu lieu la mémorable soirée du 21 mai (voir Une soirée libertine),  et tu étais, à l’ époque, éperdu de reconnaissance et d’amour, tu m’avais dit que l’usine à rêves était, grâce à moi, « repartie pour deux ans » !!

 

Ici rire jaune, car elle s’est mise en grève, l’usine,  au bout de  .. deux mois.

 

100 4123Mais, en ce radieux début juin, j’étais encore en grâce, et sur le chemin d’éprouver enfin une totale confiance en nous, enfin je pouvais oublier mes angoisses d’abandon, je t’avais donné toutes les preuves de mon amour,- j’étais comme la Beth de « Breaking the Wawes », à peine moins naive, -  et je commençais à y croire, vraiment, et à ne plus imaginer la fin .. alors même que le compte à rebours était déjà lancé ..

Le savais tu déjà quand, alors que je batifolais sur les montagnes, tu étais en train de choisir la bague que tu m ‘offrirais à la fin du mois ?

 

Je ne le saurai jamais, jamais ..

 

Quelques extraits du carnet de bord que je tiens pendant chacun de mes déplacements :

 

Travaillé le matin, et en début d ‘après midi, trouvé des mails passionnés de Thierry, ainsi que le début de son récit. Très curieux de lire son point de vue à lui, le fait qu’il se cite chantonnant « It ‘s too late to apologize » en baisant Naty sur la table des supplices m’excite assez, me touche aussi .. Quel fou .. je lui laisse un texto brulant : « je t’aime aussi pour ton intelligence, ton absence de préjugés, tu es un libertin au sens noble du terme « 

 

Et c’est vrai qu’il m’impressionne,  son calme, son esprit bien fait et bien rangé, en conflit avec sa sensibilité anxieuse, volatile, débridée !Tout cela fait son charme, qui me met à sa merci !

 

Il m’écrit qu’on ne se quittera pas en mars  2011 "la deadline » il n’en veut pas ! (j’adore aussi sa manie des anglicismes, ce qui m’agace au contraire dans les médias,les titres de films non traduits !) mais dans un an, deux ans, trois ans ! à la « mort du désir »

Seulement le désir, quand on s’est connus si longtemps, ça ne meurt ni tout d’un coup, ni en même temps ! Ce ne sera pas le brusque dégout mutuel, ce qui serait bien étonnant ! Alors, comment on va faire ? Comment cela va t il se passer ? Dans ma vie, je n’ai pas d’exemple !

Car avec G. cela s’est fait sur plusieurs mois, plusieurs années même ..à l'usure ..  

Ce sera à moi de dire « stop » sinon je souffrirai trop, j'espère qu'un quelconque souci de santé m'y aidera, oui, j'en viens à le souhaiter.

 

Balade de trois heures au col des Heurtières, vu deux grosses marmottes souples et joueuses, toutes fourrées et pourvues de belles queues en panache et toutes ces fleurs nouvelles que je photographie en macro (surtout pour impressionner Thierry le botaniste !) : gentianes, violettes, myosotis, anémones des Alpes blanches et duveteuses, coucous ..  Et bien sur, je me  mitraille abondamment,  .. Il me semble que j’embellis chaque année, au lieu de vieillir, depuis « toi » ..

 

Il y eut aussi ce genre de dialogue spontané qui fait chaud au coeur, et qui me manque tellement ..

 

01/06/2010

 

17:21:52

 

thierry

 

Michèle

 

j'ai "sauté" sur toi quand j'ai vu que tu étais connectée...

01/06/2010

 

17:22:08

 

Michèle

 

thierry

 

j'y pensais just'ment!! je me suis dit que ce n'était pas dans tes habitudes

01/06/2010

 

17:22:18

 

thierry

 

Michèle

 

je veux que tu saches qu'à 200 km de là, quelqu'un pense à toi très fort..

01/06/2010

 

17:22:34

 

Michèle

 

thierry

 

tu me jures ? et pourtant, loin des yeux, ...

01/06/2010

 

17:22:42

 

thierry

 

Michèle

 

je te jure

01/06/2010

 

17:22:52

 

Michèle

 

thierry

 

alors on se voit bientot ?

01/06/2010

 

17:22:57

 

thierry

 

Michèle

 

oui!!!

 

Quand j’y pense, ce séjour à la Salette a été le plus beau de tous ! Je débordais d’énergie, de joie sereine, et ça se voit sur les photos ! J’ai beaucoup travaillé, parlé avec des gens sympas, je ne me sentais pas marquée au fer rouge par ce soir de débauche, pourtant c’était du lourd ! quand j’ose y repenser maintenant, j’en rougis de honte, bien sur,  mais à cette époque la (à peine six mois en fait !) je n’éprouvais aucune culpabilité, aucune gêne .

 

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Non, j’avais la grâce, et à peine conscience du sacrilège de la situation, quand je me rendais à l’office, à la chapelle, pour y remercier la puissance divine de m’accorder tant de bonheur ..

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Après le travail, je partais marcher, les jours étaient longs, sans jamais de fatigue, une fois je suis descendue à Gap retrouver la civilisation, je pensais à toi, à nos retrouvailles prochaines, et le soir, ou en fin d’après midi, je descendais à la cafète avec mon mini portable, maintenant il y a la wifi à la Salette ! et je m’installais près d’une grande baie ouvrant sur les montagnes, avec une bière ou un chocolat,  et je bavardais avec toi, délicieusement, en dépit du clavier trop petit.

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Oui, il fallait que tout ce bonheur se paye un jour, on en revient toujours là .. Mais jamais je n’oublierai ces jours heureux et productifs, ces jours que je comptais pourtant dans l’attente de te revoir.

 

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Cet hiver, point de Salette ! hélas, pour des raisons économiques, le Sanctuaire est fermé aux pélerins de novembre à début avril .. C’est pourtant là, et uniquement là, que j’ai envie de me réfugier pourtant .. et qu’en sera t il de moi au printemps prochain ? Que serai je, sans toi ?

 

Impression de devoir faire deuil sur deuils, indéfiniment ..

 

Que Notre Dame me pardonne, mais la religion catholique est indulgente pour les pécheurs et les pécheresses !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Dimanche 12 décembre 7 12 /12 /Déc 21:52

Voyage  pluvieux, voyage heureux !

 

J’ai fait contre mauvaise fortune bon cœur, et après tout c’était la première fois que je découvrais ta ville sous la pluie, une pluie toute gentille d’ailleurs, éparse comme on dit, et intermittente, dans une atmosphère douce et sans vent.

L’humidité de la mer toute proche faisait que le pavé restait mouillé, luisant, et reflétait à la nuit tombée les lumières de Noël, la lueur des réverbères enguirlandés ;  le marché de Noël était installé sur la grande place, mais ce n’était pas les mêmes animaux que l’année dernière, cerfs et ours bruns dans la fausse neige  se découpant alors sur un improbable ciel bleu !

Cette fois, des babas russes géantes, un gros bonhomme de neige et des oursons qui dévalent une piste de ski, et toujours la même marchande de gâteaux au nougat, et la petite locomotive fantaisie où l’on fait des marrons chauds.

 

 Je suis venue la veille de nos retrouvailles, effrayée par un possible retard de train, ces retards étant devenus très fréquents depuis un an, alors qu’avant jamais. Viendrait il  encore, maintenant,  me chercher à la gare pour gagner du temps comme il a du le faire deux ou trois fois si galamment ?

Cela me donnait aussi  le temps de revisiter ma seconde ville, et même l’après midi, de me rendre en bus sur les plages du Mourillon, rien que pour voir la mer en hiver (bien qu’on soit encore en automne)

 

 

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Un charme hors saison sur cette promenade déserte : à peine quelques joggeurs, des amoureux de tous ages, que  j’enviais, car ils semblaient heureux et sans problèmes, des vieilles dames avec ou sans chien.

Tous les restaurants de plage étaient fermés, alors que j’espérais y prendre un café : le mobilier en bois exotique encore en place, le présentoir des menus vide, les parasols pliés sous les auvents. Ambiance « un homme et une femme » ..

 

 

Je me suis promenée longtemps, savourant l’air marin, charmée par le silence juste rompu par le rire des mouettes, et la puissance des vagues qui déferlaient sur la plage jusque sur la promenade.

A la nuit tombante, j’ai repris le bus, des jeunes filles chantaient très fort sur le banc du fond, insouciantes et folles ! On est passés devant le bar où  avait eu lieu notre rencontre infructueuse avec Paul et Anna, du temps où l’on avait un semblant de vie sociale toi et moi, j’ai même repéré la petite rue à l’angle de laquelle tu m’avais rejointe avant d’entrer dans le café, essayant de me faire peur.

 

100 8310Puis devant la voûte où l’on se séparait parfois avant que je reprenne la route, si tendrement, mais avec la certitude de se revoir. Du coup j’ai commencé à être triste, alors qu’en venant je ne l’étais pas.

 

 

Je suis descendue au centre ville, découvrant ainsi pour la première fois les décorations de Noël illuminées (l’année dernière j’ »habitais » en banlieue et n’avais pas eu envie de sortir le soir ), ces lumières me donnèrent du courage, j’ai toujours aimé ça les lumières de la ville depuis que je suis toute petite .. il y avait encore du monde, les boutiques n’étaient pas encore fermées, je suis entrée un moment dans la cathédrale car pour une fois il n’y avait pas de mendiant devant la porte.

J’ai fait une prière à Sainte Rita, patronne des causes désespérées, ainsi qu’à St Antoine, qui est le patron de Lisbonne et retrouve ce qu’on a perdu.

 

 

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 Puis je me suis perdue, moi,  dans les ruelles faiblement éclairées de la vieille ville, il y avait dans cette errance nocturne  quelque chose de « modianesque », qui évoquait en particulier son roman « Rue des boutiques obscures », la nostalgie, le mystère, la peur ..  je me suis secouée, ce n’était pas le moment de me laisser abattre, demain, il faudrait assurer ! En somme retenter le coup du Trois Juin, mais j’étais incapable de savoir si cette fois mes chances étaient plus faibles, meilleures ou égales à celles de ce jour là ..  j’ai eu tendance à pencher pour « plus faibles » ..Stooop !

Mes pas m’ont portée vers ton lieu de travail, tout proche de la grande place, je me suis soudain souvenue du code, facile à retenir, alors  je me suis dit que je le taperai, et que j’entrerai pour voir l’escalier  où j ‘étais montée subrepticement et dans le noir  ce soir là. Je ne risquais pas de te rencontrer, tu ne travailles pas le lundi.

Mais la porte cochère était pour une fois grande ouverte, j’ai pris une photo de la plaque professionnelle, et de la volée d’escalier qui m’emmena au septième ciel amoureux ..et toi aussi tu y étais avec moi  ce jeudi là  ..

Bon, ne pas se laisser abattre, je récitais un  mantra d’espoir tout en regagnant le cours Lafayette brillamment illuminé comme de gloire ! et j’ai eu faim.

 Les brasseries du port ne m’inspirèrent pas, elles étaient presque désertes en cette saison et ma présence de femme seule aurait dérangé, moi la première ! Je me suis donc rabattue sur le Mac Donalds voisin de mon hôtel, et j’ai retrouvé la chambre 233.

 

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Oui, j’avais eu la chance d’obtenir une de celles qui sont rénovées audacieusement par ce grand hôtel de congrès, -notre préféré - dans une harmonie de couleurs taupe, gris, relevées de dessins rose fuschia de style seventies, avec une moquette noire à pois blancs et une belle douche à l’italienne. Le lit est un délice, tout est neuf, fonctionnel, en  janvier, j’avais eu la même, celle d’à coté,  c’est la que tu m’avais apporté du Beaumes de  Venise, des mimosas du fleuriste et plein d’argent ! tout se passerait donc bien, les hommes font peu attention à cela, mais leur cerveau reptilien, oui !

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Fait étrange, le matin tu t’es connecté de bonne heure et m’a répondu deux fois ! c’était déjà de très bonne augure, car depuis des mois, tu attendais trop souvent la fin de matinée ou même de journée pour me contacter ..  Tu m’as dit venir vers 14 h, je t’ai donné le numéro de la chambre, tout en te laissant la possibilité d’un plan B .. le ton était assez joyeux et encourageant, ça le ferait sûrement .. Son mantra à lui c’est de m’écrire à la fin de chaque mail, « je t’embrasse partout, partout, partout » cela depuis notre « rupture ».

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Puis je suis partie me balader, car il faisait soleil ce matin là et j’avais encore à prendre les mêmes photos que d’habitude mais  dans un état d’ esprit,  une saison,  et un angle différents.

Je crois détenir le record du monde  pour le nombre des photographies de la ville de T.  et si mon appareil était plus sophistiqué, j’essaierais de les vendre !

 

En même temps, je guette mon portable. J’ai passé tout le voyage a archiver les derniers sms qui me restaient visibles, car la carte était pleine. Il s’agissait surtout de mes propres messages, j’étais émue en les relisant, tout cela a disparu aussi, peu à peu (allons secoue toi c’est pas le moment !) le dernier sien, c’était « je suis en bas, prends tes chaussures de marche » - on était loin des talons hauts qu’il affectionne ! autres temps, autres moeurs -  et je n’avais lu que les quatre premiers mots : (voir mortelle randonnée).

 

Le dernier sms  « bien » et je dirais « normal »,  c’était  ... le 24 juin : « Merci pour ces journées, bébé, j’aimerais que tu sois plus sereine, je t’aime »..

Oui, il a abandonné son portable, il ne doit même plus avoir de carte car il ne me répond jamais. A quoi lui servirait ce portable maintenant qu’il n’a plus de vie secrète ?

 

Je finis par rentrer, je finis par me demander s’il ne me posera pas un lapin ..

Je commence à me préparer, je me maquille, me parfume, change de soutien gorge et met un petit haut tout simple mais sexy. Il aime faire l’amour avec une femme en bas, en chaussures, et surtout pas les seins à l’air, il est un peu fétichiste .. J’ai pourtant des seins pas mal du tout !

On frappe doucement à la porte .. cela doit être la femme de ménage encore car elle a oublié de renouveler les serviettes.

J’ouvre ..et  c’est lui !  pour la première fois sans les sms réglementaires : « j’arrive dans 15 minutes » .. « je suis en bas » … « je peux monter ? » telles en étaient les variantes qui me faisaient rire, attendrie ..

 

Là c’est lui direct, décidément fâché avec ce foutu portable, mais  craquant avec ses cheveux un peu longs  et qui bouclent sur le front, j’en suis contente, en septembre il avait les cheveux trop courts et ça lui donnait un air encore plus dur avec ce qu’il avait à me dire, en plus !

 

Malgré la douceur du jour, il porte un gros pull irlandais beige foncé sous sa veste en cuir épais, moi j’ai les jambes et les pieds nus et ma jupe léopard « de ville » (on avait prévu la jupette en vinyl !) Je suis confuse, ça commence bien ! mais finalement on rit et on s’embrasse, ça fait simple .. Oui, il me serre contre lui et je sens tout de suite son désir, comme chaque fois ça me bouleverse, me donne confiance, m’excite, j’adore ça, et la femme désespérée et crispée depuis trois mois soudain devient chatte et câline comme par enchantement .. en présence de son prince..

Il veut m’aider à m’habiller, alors qu’il a commencé à se déshabiller, lui,  il s’accroupit à mes pieds alors que j’essaie de passer mes bas noirs Dim Up, me caresse les chevilles, les regarde, ça me trouble, j’embrasse et caresse ses cheveux bouclés,  je met le second bas à l’envers, puis non il était à l’endroit, donc je le repasse et le monte sur ma cuisse pour voir avec horreur qu’il est filé ! j’avais cru avoir vérifié pourtant ! je sais qu’il déteste ça (voir les Lauriers Rose) mais je m ‘empresse de lui sortir mon arme secrète, une autre paire de bas, en résille rouge ceux la ! Je me lève, farfouille sans succès dans la valise, il s’inquiète on dirait, mais non les voilà, et on recommence, je quitte les chaussures qu’il avait lui même attachées, passe les bas, il les aime bien ceux la, et me remets les chaussures, les rouges vernies que je ne porte qu’avec lui car incapable de marcher avec normalement ! Et la jupette qu’il m’a offerte l’année dernière.

Confuse encore, je lui avoue ne pas avoir eu le temps, du coup, de faire pipi ..   je sais qu’il n’a pas contrairement à moi de pudeur sur ces choses la. Ça me fait une petite humiliation bien gentille ..

En revenant enfin prête, je trouve mon « homme objet » comme il se plait à se décrire maintenant, étendu sur le dos, nu comme Adam, et bandant comme un cerf, magnifique, mince et musclé, totalement abandonné à ma convoitise !

Il se donne à moi  comme il l’avait promis, finalement il fait toujours ce qu’il promet : ne plus m’aimer, se donner à moi etc … toutes sortes de choses ..

 

Il se laisse photographier avec une certaine complaisance : étonnant pour un homme qui a peur du chantage, non ? Je ne pouvais pas laisser passer cette occasion, en plus cela le « chosifie » davantage et je trouve cela excitant, comme lui je pense ..

Cette formalité accomplie, je m’empare de mon « objet » avec audace : avant même de le sucer, je crois, je monte sur le lit, le chevauche, et guide son membre dressé dans ma chatte déjà humide pour m’empaler doucement dessus, ma jupe légèrement relevée .. il me regarde un peu sonné : « déjà ? » Eh oui, déjà, je prends possession de toi, tout de suite ! je prends mon dû !

Je réalise soudain qu’il avait souvent avec moi ce même comportement, particulièrement au donjon, dès qu’il m’avait attachée à l’anneau du sol, ou mise en cage, il me prenait un moment sans plus de préliminaires  .. Les rôles sont maintenant inversés et il me semble que ça lui plait aussi.

 

Il est difficile de raconter les heures qui s’ensuivirent .. l’acte d’amour est à la fois tellement banal, et tellement singulier selon  le contexte où il a lieu.

Il y a des moments où l’on a l’impression d’être des demi dieux , de créer des sensations, des volutes, des saveurs, il y a de la violence, de la possession, du défi, mais aussi des gestes de tendresse subreptice, deux mains qui se pressent, un baiser dans quelque endroit incongru, genou, sommet de l’épaule, des regards dans la pénombre, des paroles aussi, et même du raisonnement, avant la reprise des « hostilités »..

Je suis toujours éblouie par sa science amoureuse, pour quelqu’un  qui se plaint d’une libido défaillante, cela me donnerait presque envie de rire, mais il le prendrait mal ! Et même j’irais plus loin :  je veux bien qu’il ne m’aime plus s’il est capable de se conduire comme ça avec moi ..

Il n’a pas oublié le vin de citron, ce petit prétexte que j’avais trouvé pour se revoir, car en septembre il n’était pas encore « fait », et il m’avait promis de me le faire goûter, malgré tout. Moi j’ai amené les verres en plastique et entre deux étreintes, nous le dégustons, c’est frais, piquant, délicieux, stimulant, mais ce ne serait pas bon que je le trouverais bon quand même ..

 

Il avait été convenu qu’on ne parlerait pas de nous, de choses qui fâchent, mais bien sur, on le fait, un tout petit peu ..

Le constat est sans appel. Lui, c’est le petit garçon qui se lasse vite de ses jouets, moi, la petite fille qui ne veut pas descendre du manège, de la balançoire, qui veut encore aller à Holiday on Ice, au cirque, inlassable sur ce qui lui fait plaisir et faisant un caprice si on m’arrêtait en route!

Oui, on a des tempéraments tout à fait opposés sur des affects définis dès l’enfance : réaction à la frustration, besoin de posséder ou relatif détachement .. le comportement amoureux ultérieur dépendra de ces premiers ressentis, et inversement la pratique amoureuse nous y  ramène indéfiniment. C’est bien de le savoir et de se le dire. Mais c’est difficile d’échapper à ces tous premiers conditionnements.

 

Puis, finie la psychologie, mon infatigable amant me reprend sans ambages, variant les plaisirs si bien que ma jouissance surgit par surprise, déclenchée aussi bien  par de simples caresses au bon endroit, ou un pilonnage impitoyable, là tout au fond, qui me fait décoller, Seigneur, rien n’est aussi bon et bienfaisant que « ça », et dire que tant de femmes peuvent en profiter tous les jours, même toutes les semaines .. oui ce serait bien !

Car c’est à mon avis, le meilleur produit de beauté, fontaine de jouvence et compagnie .. Comment ai je pu m’en priver tout ce temps ?

Mais ce n’est pas seulement ça .. Pour le rassurer un peu je lui dis que je cherche, comme il voudrait que je le fasse pour se débarrasser de moi ( !) , un homme « plus proche de chez moi, et libre »,  je cherche oui, mais je dois bien lui avouer que lui seul me plait, m’inspire, on finit par se traiter de garce et de salaud, je ne sais plus à quel propos et ça décuple, bien sur, notre plaisir ..

 

A un moment, il va fouiller dans son cartable, et revient avec une petite boite bleue en carton. Cela ne ressemble pas à un écrin à bijou, faut pas pousser, mais .. il en extirpe une paire de menottes toutes neuves, qu’il entreprend aussitôt de me passer aux poignets ..

Il n’a pas eu le courage de retourner au donjon quérir une de ses nombreuses menottes, mais son envie a été tout de même suffisante pour qu’il aille les acheter « à l’armurerie rue d’Algérie, en montant sur la droite, tu vois ? »

 Bien sur que je vois .. je lui demande s’il n’est pas gêné d’entrer et de demander une paire de menottes qui ne peut évidemment ne servir que pour ce genre de jeu .. ! Il paraît que non, pas spécialement, et pourtant il est » timide » au point de ne pas oser retourner au donjon, au risque d’affronter F. qui travaille en bas et doit s’inquiéter de son absence prolongée, s’il est vrai qu’il n’y retourne plus !  Ce début d'envie de jeux DS  me touche et me ravit ..

Me voilà entravée, devant me débrouiller pour me retourner, me relever, et bien sur que ça l’amuse, et moi aussi .. Préfiguration du donjon du mois prochain, oui, du mois prochain ça il me l’a promis plusieurs fois et je sais qu’il tient toujours ses promesses, les bonnes comme les mauvaises … (les mauvaises étant surtout celle que plus rien ne sera comme avant, bien sur).

Je pense déjà à ce jour de janvier, je fantasme entre mimosas, bottines, sodomie (ça il me l’a promis aussi, car je doutais qu’il veuille encore de cette intimité si intime étant donnée la nouvelle donne), se revoir bientôt, priant pour que les eaux restent hautes ou remontent entre temps .. et qu’il ne coupe pas ses boucles brunes !..

   

Je crois que mes alarmes ont été vaines. Cette fois, il restera un grand moment avec moi, après l’amour, sans même se rhabiller, et nous parlerons encore en sirotant le vin de citron, avant qu’il n’aille prendre sa douche dans la belle salle de bain rose à l’italienne .. Je crois pouvoir compter au moins sur ça : je ne le rebute pas.

  

Voici tout de même le moment de se quitter, un peu beaucoup plus tard que d’habitude, et j’en suis bien fière et satisfaite .. J’ai du mal à le laisser partir, j’en oublie de lui rappeler l’essentiel maintenant : le sms ou le mail du lendemain, cela me semble tellement évident ..

 

Imprudente que j’étais ! Jamais je ne referai la même erreur, car, si je n’attendais rien dans la soirée bien sur, le lendemain matin, j’ai attendu en vain le bourdonnement de mon portable, et sur mon mini PC, l’arrivée d’un message en réponse au mien, tendre mais sans trop quand même, que je lui avais fait le soir même ..

 

Heureusement, une nouvelle balade sur le marché, le port etc .. le fait de refaire ma valise (toujours plus difficile que de la faire !) et de déguster l’excellent petit déjeuner du All Seasons, m’a permis d’amortir le choc. Je suis même allée faire un tour à la fameuse armurerie, c’était une vendeuse, en plus, il y avait toutes sortes d’armes, à feu comme blanches, une petite boutique à l’ancienne, adorable ..

Je n’étais pas encore triste, bien au contraire,  en rentrant par le TER, puis le TGV, tous deux encore une fois miraculeusement à l’heure, ce soir, le mail salvateur même très court et très banal, m’attendait à coup sur.

 

Mon amant est un homme courtois et qui sait vivre. Normalement. Mais tout aussi normalement selon la fameuse "nouvelle donne" que j'ai du mal à intégrer,  c'est deux jours durant que je me heurterai au silence avant de craquer, et qu'enfin il me répondra, sur un ton de plus en plus, comment dire .. encourageant ? Si bien que c'est encore le coeur léger que je sors de cette nouvelle aventure.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Lundi 20 décembre 1 20 /12 /Déc 22:47

...J'accepte d'autant mieux ma défaite qu'elle m'a fait passer un moment délicieux..
Faire l'amour avec toi mardi, ça me ch... de te le dire, mais c'était...vraiment bien.   
Je peux compter sur le fait que tu es enfin rassurée, enfin apaisée, et que tu vas passer de bonnes fêtes de fin d'année? 
on va se revoir et faire l'amour, c'est sûr, je reviendrai bientot entre tes cuisses, c'est l'évidence. J'aimerais que tu aies aussi cette certitude, que ça t'apaise, que ça ne t'angoisse plus. Ne serait-ce que parce qu'à la fin, c'est toujours toi qui gagnes, je ne te résisterai plus. Et aussi parce que la dernière fois, c'était vraiment bien.

 

Petit extrait d'un mail, une semaine après les retrouvailles, point d'orgue de quinze jours de hauts et de bas, assez pénibles pour moi si bien que ..

 

Le jeudi, je ne voulais plus te parler.  Mais quand tu t’es connecté, sachant que tu te mettrais vite en hors ligne, la folle en moi t’a « sauté dessus », comme le faisait la pauvre Emily ..  (mais qui sait, c’est peut être elle qui est la cause de tout cela, peut être y es tu revenu et plus que jamais ?)

On a eu une conversation. Mais toujours aussi contrainte, rien a voir avec les autres .. Exit l’échange informel, les coq à l’âne, les petits mots doux, les plaisanteries et les aveux graves.

Celles qui commencent par « bonjour mon amour » ou « tu es là bébé ? » comme c’était bon !

  

Du coup, j’ai exhumé les archives de décembre 2009. Au jour près. Je me suis laissée envahir par ces charmants échanges, j’avais l’impression de les vivre en direct tellement c’était encore présent, normal, évident ! A travers les mois écoulés c’est TOI qui me parlais encore, me posais des questions, et nous qui bâtissions notre histoire future ou intemporelle, comme tu veux.

 

Bien sur parfois l’angoisse de la fin inévitable se profilait, on l’évoquait sans crainte immédiate, « sauf que je n’ai aucune intention de te quitter » ..  ou encore « on va ajouter des chapitres à l’histoire » etc ..  mais c'est encore avant que la date butoir du 1er mars 2011 a été décrétée par moi, bien follement.

 

Mais la plupart des  sujets étaient futiles, voire puérils et tout de même très axés sur le libertinage et le sexe (de sa part). Le principal en cette fin d’année était ce blog que j’avais eu l’idée de publier depuis le mois d’avant, un énorme boulot, fait de nos récits, photos, et aussi la mise en ligne des vidéos, très nombreuses qu’il avait prises lors de notre séance du 8 décembre au donjon – "Les cuissardes "une des plus réussies – Beaucoup de technique, au long de ces pages informelles, sur le fusionnage, les sites hébergeurs,  et ses réminiscences assez .. brûlantes !

Sur le forum aussi, la réaction des autres, oui, alors notre vie sociale était en pleine expansion, tout comme notre amour en fait ! cela suivait la même courbe ascendante et c’était merveilleux !

Il est  question aussi de plantes gelées, de vin d’orange (et non de citron comme cette année, c’était moins amer !)  et de  ses vacances à Lisbonne, entre les deux fêtes.

 

Lisbonne, une ville que je convoitais depuis « les Nuits Fauves » où l’on voit Cyril Collard contempler le  Tage depuis quelque  « miradouro » .. cette fois, contrairement à  Barcelone, tu l’as découverte quelques semaines avant moi et tu avais pris soin de m'indiquer les bons plans, ignorant que j'en suis la championne des bons plans!

Quelle folie que m’imaginer alors, faire des voyages « en amoureux » sans ledit amoureux  à mes côtés ! L’imagination d’une femme éprise n’a pas de bornes et son espérance non plus .. Et pourtant je l’ai fait, oui : à Barcelone, comme  à Venise et Lisbonne, tu étais avec moi sans être là, et comme je te l’ai dit souvent, je marchais sur les eaux et souriais aux anges, et cela te touchait. Je me prenais en photo sur site, comme si c’était toi qui m’avais prise, sous ton regard imaginaire, une folie douce oui ..

 

Pour arrêter la digression, je t’ai donc envoyé notre conversation du 16, le 16, et celle du 17 le 17. Bien sur tu n’as pas commenté ..

 

Puis ce fut un nouveau week end, tu ne m’as pas dit au revoir cette fois, comme cela t’arrivait parfois en 2009, et cela me mettait dans tous mes états. C’était encore de bonne guerre, le deal. J’ai accepté sans réagir. Demain tu serais peut être de garde ? mais même, maintenant tu ne me le dis plus, fini le temps où tu m’envoyais ton planning des semaines à l’avance pour me rassurer !

 

Peu à peu je suis dépouillée de tous mes avantages, ne le vois je donc pas ? – Le portable, le planning, les soirées, les deux, trois  jours de suite, le forum .. des mots d'amour, ne reste que "bébé" de temps en temps.

  

Si tu « reviens entre mes cuisses », selon ton expression délicieusement triviale, je ne reviens toujours pas dans ton cœur !..   

 

Une nuit, celle de samedi à dimanche, je me suis réveillée comme souvent à 4 heures. Cette fois j’ai pleuré, de gros sanglots dans le noir .. Je dois faire une dépression sans le savoir .. toute l’horreur de ma vie m’apparaît alors, et pas seulement toi, tout : les amitiés possibles que je n’ai pas cultivées comme il aurait fallu, la famille morte, plus de travail,  et pour couronner le tout, toi qui t’éloignes.

 

 Je me lève, renonce à sauter du 13e étage,  et vais regarder un documentaire sur Ramsès II qui passe sur la Cinq. Je sèche mes larmes en trouvant beaux ces archéologues passionnés. J’adore l’histoire et ses mystères, et sa présence rémanente. Je me recouche et je me donne le plaisir que tu me comptes si parcimonieusement .. Comme toujours, cela me permet de me rendormir ..

 

Après avoir mis au point les choses clairement, avec moi même.

 

Je n’ai que deux choix :

 

Te prendre de vitesse et te quitter maintenant pour toujours. Refuser le deal, le sursis de l’hiver qui vient, même les mimosas si mimosas il y a, et le donjon, et ton refus de communiquer vraiment. Avec une chance sur mille que ça te redonne un grosse envie de me revoir, que tu en reviennes à me demander, à me convaincre de  revenir.

Avec 999 chances que tu bénisses ma sagesse et ne donne plus signe de vie, trop content et oubliant toute menace imaginaire de chantage  ..

C’est ce que me conseillerait toute amie sensée si j’en avais une, en amour, la seule victoire c’est la fuite .. Peut être d’ici quelques jours tu sauras me décourager, avec tes sous entendus venimeux,  insidieux, implacables.

 

L’autre choix, c’est « Carpe Diem ».  Déjà t’interdire de prononcer les mots mortels « je ne t’aime plus », ces mots que tu ne dis à personne d’autre, tout comme tes « je t’aime ».

Puis : profiter. Profiter de ces deux ou trois  fois où je vais te revoir, même si je pleurerai la dernière, mais ce n’est pas sur, car chez moi l’espoir est dur à tuer.

Baiser. Faire l’amour, comme si c’était  la dernière fois et cette fois ce sera vrai.

Ne te montrer qu'insouciance et amour .. comme mardi dernier ;  la moindre parcelle de bonheur est bonne à prendre, c’est aussi une forme de torture que de t’obliger à me revoir,  et puis nous devons bien un bel adieu au Donjon, ce merveilleux Donjon et son bail de trois ans dont on avait essuyé les plâtres, tous les deux.

 

Donc deux choix, l’un digne, l’autre indigne.

 

Le premier m’assure une victoire durable et une issue impériale, et des mois de souffrances, le second   deux jours de bonheur et d’espoir .. et des torrents de larmes ensuite si rien ne change .. Autant dire  la peste et le choléra!!

 

Le dimanche est calamiteux, je suis seule avec ce choix cornélien, il n’y a pas le feu au lac mais le dilemme est là.. Et il y a ces foutues fêtes au milieu, et ces foutues conversations de l’année dernière que je relis sans cesse, incrédule.

 

Je m’interroge. En 2009 ; de l’ascenseur à l’ingénieur, il s’étaient passé sept semaines et demi, assez froides au début. Tu avais attendu 15 jours exactement pour m’accorder une première conversation msn ..tu étais grippé je me souviens.

 

Et au milieu de cette période de gestation on va dire, il y avait eu la grotesque et ultime séance avec Emily, Anna, Francis ..  Puis celle avec Jackie ..  Puis tu avais osé préparer sans mon accord cette « surprise » avec l’ingénieur .. Ce n’était pas tellement la joie non plus,  tu es un amant décidément difficile à prendre ..  J’y ai cru quand même ..

Même trois jours avant ma venue (qui en avait parlé le premier ? je ne sais plus) il y avait eu une dispute, tu étais « au bord des larmes » devant mon incompréhension de ton emploi du temps surchargé .. tu ne voulais plus que je vienne! et quand je t'ai écrit simplement "à mercredi", bien sur tu as craqué.

  

Et puis, la séance avortée avec l’ingénieur, mon évanouissement décisif, et le lendemain, cette séance magique des « bas rouges », ton abdication, ton aveu, quelques jours encore après mon retour ..  (28 juillet).

Alors là, maintenant, cela ne fait que 14 jours depuis nos retrouvailles.

 

J’étais mal à Auchan parmi la foule familiale, le grand cirque de Noël, j’avais les yeux rouges, la mine contrite, j’aurais tout donné pour être à la Salette, faire la compta ou préparer la salle de restaurant, marcher dans la neige, plaisanter avec les collègues au comptoir du bar d’hiver, me laisser offrir une  Chartreuse, entrer à la chapelle, t'écrire un mot d'amour dans le livre des intentions, allumer une veilleuse,   me retrouver et te retrouver toi, au fond de mon cœur ..

J’avais du mal à retenir mes larmes,  c'était ridicule, j’ai failli partir sans rien acheter.

 ++++++++++++++++++++++++++++++

 

Et puis .. je suis tombée en arrêt devant une édition limitée de bas jarretières vraiment ..  improbables !! Je ne les décrirai pas ici car au cas où tu me lises, au cas où je viendrais, il n’y aurait plus de surprise !

  

Je me suis approchée, fascinée par l'envie folle de les porter un jour ..  5.99  euros, si peu pour tant de sobre et chic originalité. Jamais tu n’en  verras de pareils ! .. La tentation fut trop forte,  je les ai acheté et mon sourire est revenu.

 

Mon choix était fait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Mardi 18 janvier 2 18 /01 /Jan 22:30

Et janvier n’a pas tenu les promesses de décembre, si j’y pense sans me mentir.

 

Ce mois de décembre, en dépit du froid persistant, de la neige en continu, du plus noir de l’année et du cafard des Fêtes, je l’ai bien aimé pourtant !

 

Il y a eu ces retrouvailles inattendues, parfaites, bien que limitées au périmètre d’une belle chambre d’hôtel, mais cet après midi d’amour et de légèreté pour moi, signifiait  clairement la reprise de nos relations telles quelles furent jusqu’à la fin de l’été .. je savais qu’il résisterait quelques jours,  peut être même un peu plus, comme après le trois juin 2009 (voir « la Reconquête ») et il l’a fait, ne m’envoyant ensuite ni texto ni mail ni lettre du facteur !

Mais la semaine suivante, après mes dix mails hystériques d’une nuit de révolte, j’ai eu droit à un divin 14 décembre, émaillé de messages aussi  longs et spontanés que sensuels et prometteurs !

  

J’ai eu droit aussi à des conversations sur msn, car il était de garde le week end de Noël, et ce fut tendre, gai, toujours aussi prometteur et adorable !!

Il semblait soucieux que je passe de bonnes fêtes, la culpabilité aurait elle changé de camp ? mais non, pas que ..

 

Si bien que j’ai pu partir  à Strasbourg, sereine et confiante, chaussée de mes après ski peu sexy mais rigolos, livrée aux retards de train, au wagon gelé  de l’aller, surchauffé du retour ! Le but était d’aller voir chanter ‘la Belle Hélène «  d’Offenbach, role que doit prendre ma fille prochainement, mais au dernier moment elle n’a pas pu m’accompagner, découragée par le froid !

Je ne suis pas de ce genre, et tout voyage est bon pour oublier mes soucis amoureux, pour avancer autrement, me changer les idées, me dépayser !

Et c’est vrai que j’ai aimé galérer sur les trottoirs enneigés de Strasbourg, qui dans ce décor hivernal se montrait sous son jour le plus romantique.

 

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J’ai aimé le jus d’orange chaud, le musée Notre Dame, la cathédrale moitié romane, moitié gothique, l’animation des marchés de >Noël présents dans toute la ville, et surtout ce spectacle hilarant et dynamique, dans ce joli théâtre de province aux ors et velours rouge très « Napoléon III » ..J’adore la musique, le spectacle, cela me console de tout - et j’ai même pris un vrai fou rire  pendant l’irrésistible morceau « Pars pour la Crête! » où le pauvre Ménélas est chassé par ses proches narquois.

Qu’est ce que c’est bon un fou rire, un vrai ! celui qu’on ne peut retenir et qui vous ridiculise un peu au yeux des voisins agacés et jaloux!

Ensuite rentrer en tramway, et déjà repartir le lendemain, après le café trop tiède de l'hôtel ..

 

Et puis toi, qui a entre temps replongé dans les eaux basses  et le stress et ne me le  cache pas …Tu as eu me dis tu du plaisir à me souhaiter un bon Noël, mais « c’est tout con » tu as du mal à me dire « bonne année » ..

Ce n’est pas trop le moment, et pourtant  si je repars un an en arrière, le commencement de la fin avait eu lieu là, déjà  début janvier !! La différence de ton dans la conversation msn  du 31 décembre – amoureuse, reconnaissante,   pressante .. – et celle du 4 janvier : tu ne me parleras que botanique et Lisbonne, que tu venais de découvrir et où je devais aller le mois suivant –

Je n’ai pas la cruauté de t’envoyer les converses, je t’en parle, c’est tout, ne serait ce que pour te rassurer, me rassurer .. te dire qu’ensuite ça ira mieux .. comme l'année dernière sous entendu ..

 

Malgré tout, on convient d’un rendez vous, tu es tout de suite partant pour le 11 janvier !! pratiquement la semaine prochaine ! je n’en reviens pas, je suis heureuse, une fois encore je me laisse avoir, comme en  septembre .. 

Cela me semble merveilleux qu'on se revoit si vite, reprenant le rythme de l'année dernière, tous les mois, toi et moi, pour de nouvelles aventures! C'ets vraiment reparti!! je suis heureuse, heureuse,

 

L’année dernière, comme tu étais censé m’aimer, tu avais fait de gros efforts : aller me chercher à la gare, m’offrir un beau bouquet de mimosas, de l’argent en pagaie (160 euros, j’en ai refusé la moitié !!) et une bouteille de ton Muscat ..

Ta  libido n’étais pas encore morte, car tu fomentais une soirée au donjon sans moi, le surlendemain de mon départ !! je l’ai su, bien plus tard .. mais tu étais encore "vivant", du moins, encore coupable, et je préfère encore ça à ton nouveau néant affectif et sexuel !!..

 

Et cette fois là (voir Hook et dong), tu m ‘avais fait jouir pour la première fois, jouir sans conteste ! Et pour ensuite me faire la tête  en revenant, ne pas me revoir le lendemain sous prétexte d’une gastro, le ver était donc déjà dans le fruit .. on ne le savait pas encore, je te laissais le bénéfice du doute ..

 

Revenons à 2011.

 

Je suis devenue  prudente avec les trains, je suis venue la veille dans le petit hôtel où je descend quand on va au donjon, le genre d’hôtel où recevoir son  amant  n’est pas de mise .. trop petit, trop intime !

Je regrette le temps pas si lointain où les trains étaient à l’heure, je venais alors du matin, pour te voir à 13h30, ou 14h, tout de suite dans le bain de l’amour, vite une douche approfondie à l’hôtel, une fois, je n’ai eu qu’une demie heure pour tout ça ! et deux fois, tu as du venir me chercher, galamment, pour ne pas qu’on perde trop de notre temps précieux ..

 

Si jamais un jour on se revoit, je courrai à nouveau ce risque, car il ne fait pas bon errer seule le soir à Toulon, en attente, anxieuse et si seule sans toi .. c’est en général le lundi soir, et tu n’es donc même pas là .. 

Ce soir oui, je suis arrivée tard, plus tard qu’en décembre,  le train  ayant eu une heure de retard .. j’avais emmené « l’amour dure trois ans », pas lu depuis longtemps, pour lire dans le train, et il fallait que je te l’offre, car dans ce livre en apparence léger, on y parle de la fragilité de l’amour, de la perte, de l’oubli de ce qu’on a aimé ..

 

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Alors je suis sortie jusqu’à Mayol et à Carrefour, et j’ai trouvé ce livre, le même, mais tout neuf, pour te l’offrir demain .. pour le joindre aux nouvelles de Stefan Zweig illustrées par Christian Lacroix,  que je t’ai apporté en cadeau de Noël ..

Je n’ai pas osé t’acheter la ceinture « Levis » pour ton jean noir, que je devais déjà t’offrir en septembre, et puis, j’hésite pour la taille ! (85 ? 90 ?)

Je savais que je n’aurais pas de  mimosas, alors il ne faudrait pas en faire trop !

 

J’ai marché ensuite dans la nuit toulonnaise, les rues se vident dès 20 heures, comme par enchantement, il ne reste que quelques groupes de jeunes gens, dehors. Je rentre, alors,  je n’ai pas faim, je grignote biscuits et fruits apportés de chez moi, il n’y a rien à la télé, pour changer ..

 

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Le lendemain, oui c’est le grand jour, le jour où je dois transformer l’essai !! Emule du fameux club de rugby local (l’année dernière j’étais au All Seasons, c’était un soir de match, les brasseries du port étaient pleines, et le soir j’entendais les clameurs des spectateurs fusant du stade tout proche !)

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Le matin, il fait soleil, pas comme en décembre, je vais bien, mais contrairement à décembre, je n’ai pas de texto matinal ! vexée, je fais silence également, et me concentre sur mes photos cherchant toujours à saisir un aspect inexploré, original,  de ma ville d’adoption ..

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On est le 11/1/11, et ce sera la .. 13ème séance au donjon … Je veux voir dans ces chiffres un bon  signe, je lui en parlerai tout à l’heure.

En attendant toujours rien ! je me prépare néanmoins, amusée .. Enfin un texto, (il a  donc bien racheté une carte ) « bonjour, ça tient toujours ? – oui, plutôt que traîner dans  Toulon ! »

Et suivent des considérations pratiques sur la façon de le retrouver, puisque je suis tributaire de sa voiture pour aller au donjon..

Sur le boulevard qui longe la gare, je le vois et mon cœur se serre : pour la première fois il ne me cherche pas du regard, il a l’air absent, pâle, tendu, il regarde ailleurs ..dans le vide.

Je chasse la mauvaise impression première, remarque ses cheveux encore plus longs qu’en décembre, il n’a pas pris le temps de les couper et j’en suis plutot contente, mais cette fois ils sont un peu trop longs, en bataille, et son  regard  bleu et froid est celui d’un aigle traqué ..

 

Je me glisse dans la voiture, je veux le réconforter, je ne veux pas en rajouter, je souris ..

On  contourne la gare, on arrive devant une rue qui monte en direction du <Mont Faron ! je lui dit, « si tu préfères on y va ? – ça te rappelle de bons souvenirs hein ? « 

Je ne réponds pas à cette provocation, mais je me jure qu’un jour, on y retournera, tu m’y emmèneras, boire ce putain de café dans ce putain de beau bar panoramique et tu me rediras des mots d’amour ! Y a pas de raison !!

 

On se dirige vers le donjon, je reconnais la rue Verlaine, et ses lauriers pas en fleurs, et aucun mimosa  ne dépasse des murets cette année, bon  alibi pour toi, de ne pas m’en avoir offert, avec le mois de décembre glacial qu’on a eu, oui c’est vrai, je n’en ai pas vu au marché ce matin. On ne doit en trouver que chez les bons fleuristes.

Alors je t’excuse, mais en abordant le chemin du donjon, j’ai le sentiment que c’est pour la dernière fois, il ne reste qu’une rencontre dans un peu plus d’un  mois, après Lisbonne et avant ton séjour au ski, et nous serons en mars, c’est à dire à la fin du contrat, du CDD .. mon cœur se serre d’angoisse quand tu tournes la clé dans la porte a l’arrière du bâtiment..

 

A l’intérieur, tout est bien  rangé, encore plus que d’habitude. F et A ne vivraient plus ensemble, car elle a trouvé un travail assez loin, mais tous les week end, les soirées se succèderaient au donjon : parties à quatre couples, séances sm !! .. j’envie A.  qui a su garder son mentor, son maitre, en voilà un qui est fiable dans la durée .. mais ils n’ont pas encore fait leurs trois ans !!

 

"Au boulot » disons nous avec humour ! (il y eu des démarrages plus romantiques !) .. je monte à l’étage devant lui, il met au frais la bouteille de Muscat (quand même) sortie de son coffre tout à l’heure, et ouvre la porte secrète.

 

En  dépit des folles soirées, tout est en ordre parfait, trop parfait ! des serviettes sont étalées sur le lit, sur le canapé, je n’ai toujours pas apporté celle que j ‘avais acheté à Ikea  pour contribution personnelle !! >une belle serviette rouge  qui aurait si bien été avec les lieux ! restée dans ma valise en septembre ..   Tant pis ..

 

Tout à l’heure dans la voiture, il a touché mes cuisses, remonté ma jupe, découvert les bas aux étonnantes jarretières léopard achetées la veille de Noël,  il semble motivé, me caresse, je sens son désir, ce qui me donne confiance comme toujours, puis va installer la musique, j’ai oublié la clé USB que j’avais prévu, mais qu’importe, lui aussi a une nouvelle clé avec d’autres morceaux, ça me plait, pendant ce temps je me change, passe un petit tee shirt noir à la place de mon pull, et la jupe en vinyle qu’il m’a offert l’année dernière,  grand seigneur ! (en y laissant le prix !!)

Avant de monter, il m’avait menottée dans le dos, avec les mêmes petites menottes achetées en décembre exprès pour moi ! j’ai du mal à m’en sortir, ça l’amuse, il me conduit vers la table, il n’a pas envie de me punir pour le chantage, pas de fouet, comme en juillet 2008 et en décembre 2009, tant pis, dommage, il m’installe sur la table, attache mes chevilles aux chaînes du plafond, maintenues par la barre de trapèze, puis les mains derrière ma tête, je ne peux plus bouger, plus le caresser, plus rien  faire ..

Alors commence  une délicieuse séquence de caresses savantes, toutes différentes de celles que je connais, il a même, pour une fois, découvert mes seins, les touche et les embrasse, mais je suis contractée, donc sèche encore, tous ces mois de désamour ont laissé des traces dans ma façon d’être, j’ai perdu confiance et spontanéité ..

A force de patience,  pourtant, la cyprine enfin  s’exprime, j’entre dans le jeu érotique, et faute de mes bras toujours immobilisés, mon bassin va au devant de lui, avide de caresses, de pénétration, de jouissance !

Et tour à tour,  sans longtemps me quitter des yeux, il me caresse, puis me pénètre, et même me prend en photo ! je ne m’y attendais pas du tout, cela me rassure, même si on est loin des shooting abondants des séances d’ »avant » !

 

Je n’avais jamais égalé, de toutes façons, les innombrables photos d’Anna en situation .. ah, comme j’en étais jalouse alors ! mais les miennes, ensuite, m’avaient persuadée de ma photogénie personnelle .. superbes photos en rouge et noir, attachée à l’anneau du sol par le collier si court, prisonnière du carcan, enfermée dans la cage, sur la table, sur la croix, partout !

 

Je sais que normalement, je dois  passer à la casserole du « petit trou ». J’en avais timidement parlé la dernière fois, et bizarrement, comme d’une preuve d’amour ! oui, ça l’était sans doute, je le sais, et il m’avait promis qu’au donjon, bien sur, il retrouverait ce chemin secret ..

 

C’était mon premier objectif, car je sais que je suis la seule à avoir ce privilège .. le second, c’était qu’il aie envie, besoin, de me revoir le  lendemain avant mon départ .. (encore plus important, plus probant)

 

Mais revenons sur la table, où le plaisir monte en moi sous des formes différentes, inabouties car souvent il doit se retirer  pour ne pas se laisser partir ..  Alors plaisir autour de ses doigts, de sa langue, alors que je voudrais tant le vrai, le grand, qui est si proche maintenant ..

 

A un moment,  deux moments même, je suis bouleversée par un geste étrange de lui : alors qu’il me caresse avec sa langue, il enlace mes hanches d’un geste possessif, tendre, une sorte de baiser inversé qui déclenche mes larmes ! larmes de pure émotion, je suis sure qu’il croit autre chose, que je pleure parce que je crois que c’est la dernière fois, mais non …

 

Je lui dirai ce soir, par sms, mais il n’a pas répondu .. pas lu peut être, car il aurait normalement du répondre à ça ..

 

L’instant est magique, crucial, oui il y a bien  sur cette part d’incertitude, alors que venir au donjon me semblait de droit  illimité, de droit .. divin !

 

Et puis c’est la fin, inattendue ! le plaisir l’a saisi en pleine action, trop tard maintenant pour la suite, trop tard pour la promesse !! je réalise rapidement l’ampleur de la catastrophe, surtout que c’est la première fois qu’il ne se contrôle pas, et aggrave son cas en me disant que cela s’est passé samedi avec sa femme, aussi !

 

J’ai perdu mon statut d’amante, déjà, et maintenant de "guérisseuse", mais j’essaie de faire bonne figure,  je sais que même excellent amant, inoui de sensualité créative, il  n’est pas un fusil à deux coups, en dépit de son jeune âge !

Notre séance est terminée pour ce qui est du sexe, donc de tout l’espace que me laisse le sexe pour avancer dans notre retour à l’amour partagé 

Je  lui demande forcément de me détacher, je me relève, il est penaud, déçu lui aussi, il n’a tenu qu’une bonne heure, ce n’est pas si mal .. mais on se voit si peu ! je calcule le nombre de jours qu’il nous reste ensemble, jusqu’au 1er mars, mais en a t il été question, hormis les plaisanteries sur l’amour qui dure trois ans ? Non.

 

On boit du muscat, la musique tourne encore, bizarrement je suis bien,, tant qu’il est là, avec moi, et qu’on parle .. même si, rien ne me dit qu’il va me revenir, et me voir à nouveau comme son amante, sa  ..femme, même (oui il n’hésitait pas à l’écrire, c’est fou non ?).

Une chose plaide en ma faveur : il déteste l’échec, et tout comme il avait voulu refaire en mai la séance de libertinage qu’il avait manqué fin mars, il voudra sûrement récidiver pour la sodo .. C’est pourquoi d’un coté, c’est encourageant, il reste encore ce grain à moudre .. <je suis effarée par les profondeurs d’indignité dans lesquelles je tombe, quand il s’agit de le revoir ..

 

Mais toujours, je n’en montre rien, le rassure par ma bonne attitude, et nous ressortons vers 19 heures, il me raccompagne en m’assurant qu’on se reverra, qu’on retournera même au donjon finir le muscat oublié dans le frigo.. qu’autant en septembre il pensait ne jamais me revoir (cause de ses larmes) autant maintenant il en était sur et je devais l’être aussi - mais je ne peux m’empêcher de me dire que s’il s’est trompé en septembre, il peut AUSSI se tromper en janvier….Stoooppp !

 

On se quitte, jamais il ne m’aura fait tant de tendres baisers (presque des .. bisous) que depuis notre rupture, c’est inquiétant, avant c’était plus rare, les mots d’amour les remplaçaient avantageusement.

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Me voilà seule dans la nuit toulonnaise, je crois que j’ai le temps de remonter à l’hotel, me changer, et ressortir pour aller diner, quand j’entends vibrer mon portable, une demie heure après notre séparation !

C’ est lui ? Incroyable qu’il pense à s’arrêter sur le chemin du retour pour m’écrire .. Presque mot pour mot, le message anodin mais précieux qu’il m’avait envoyé un an auparavant, sous le passage du port «  Bon retour, à la prochaine, je t’embrasse »

Il n’avait pas dit « à la prochaine » trop  copain copain, mais « à bientôt » (je crois) Il n’avait pas dit « je t’aime » et pourtant il m’aimait.

 

 

Ce que je ne savais pas encore, c’est que ce message « pour s’acquitter » serait le dernier, et qu’il me laisserait seule et sans rien toute la journée du lendemain ..  (voir article suivant)

 

Mais ce soir, c’est un peu rassérénée que je me dirige vers le Grand Café de la Rade pour y prendre un menu  (poisson curry avec riz, ile flottante et un verre de rosé), tant pis si je suis seule, je ne suis pas la seule ici, tiens, et le serveur est gentil, dehors la promenade du port est encore animée, des gens passent et repassent,  il  y a de la lumière sur les yachts à l’amarre, ce soir, j’ai été à toi malgré tout, et tu m’as envoyé ce petit signe .. et qui sait demain …

 

Touchée, j’avais répondu « Merci mon cœur, on aura de bons moments toi et moi, je te promets »

 

Sms resté sans réponse.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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