Récit

Mercredi 19 janvier 3 19 /01 /Jan 14:27

 

Je suis rentrée à l’hôtel assez contente finalement, de son sms, contente que mon message aie été entendu, même s’il s’est sûrement un peu forcé, contente que la petite mésaventure de l’après midi n’aie pas  tourné en drame, et confiante pour le lendemain : il  chercherait sûrement à se rattraper .. justement !

 

Pourtant, il a OSE me dire, quand j’ai parlé de prendre un café ensemble avant mon départ, que sa femme avait changé de jour de congé, que ce n’ était plus le jeudi mais le mercredi, et il  s’est encore enferré en évoquant tout et son contraire : que oui en  effet elle en profitait pour faire l’amour avec lui, et dix secondes après, que les enfants étaient à la maison ce jour là … du moins le plus jeune.

 

Je n’avais pas relevé, un peu sonnée par le fait qu’il préfère voir UNE FOIS DE PLUS DANS LA JOURNEE sa femme, alors qu’il  vit avec elle depuis 24 ans, à me voir moi, qui fait tout ce chemin pour le voir, qui vient de passer cinq mois infernaux mais ne le montre pas, moi, sa « seconde femme » ?

Je pense qu'il est très soumis à sa femme, je ne la connais qu'en photo,mais elle n'a pas l'air commode! comme quoi ..

 

  Mais  ce soir, oui je pense que demain, il répondra à mon sms et trouvera un moment, surtout que son lieu de travail est à 100 mètres de mon hôtel !!  L'objectif numéro 2 sera atteint ..

 

A propos, j’ai oublié de préciser qu’on m’a donné la chambre 206, non seulement la marque de ma voiture, mais la même chambre que celle du soir unique de la « suspension », celle où le lendemain, il avait échappé à son épouse pour m’emmener au Mont Faron ..

Certes, il avait quand même mangé avec elle en ville à sa demande imprévue (« Putain la tuile, ma femme est en ville et veut manger avec moi !! mais je te promets on se voit ensuite ! je te supplie de me croire ! »)

 

Mais cette fois, on dirait que c’est moi, la tuile ! Ironie du sort .. Juste retour de bâton dirons les moralistes conscients des droits que donne le mariage ..

 

Cette chambre, oui, sur le thème de Londres, rouge et blanche, très classe, j’y avais pris de jolies photos de moi avec mon corset rouge assorti, et la lumière de l’amour dans les yeux ..  24 heures dans la vie d’une femme, c’était là ..

 

Photos scratchées!!

 

J’essaie justement de prendre des photos aussi jolies, dans les petits miroirs ovales ou ronds qui ponctuent un des murs. L’une d’elle est floue, je veux l’effacer .. et un engrenage infernal me conduit à la question  fatidique « voulez vous effacer  toutes les photos et vidéos présentes sur la carte ? »

Et la je panique, je perds le nord, je prends sans doute le Oui pour un Non, au lieu de quitter et de d’abord transférer le contenu de ma carte sur mon netbook .. et sous mes yeux incrédules, je vois s’effacer toute la bande contenant les photos du jour, depuis le matin jusqu’à maintenant, donc, les photos prises au donjon bien sur !!

 

Je me dis que c’est un acte manqué, que pour les photos de la ville, je peux les refaire demain et que les autres, mon Dieu, je n’aimais pas trop ces gros plan « charcutiers » et sur l’une des trois en plan éloigné, j’avais les joues rouges .. pas si grave, mais quand même, je lui envoie un texto pour le lendemain matin, je lui parle au passage de son émouvant « baiser inversé » et précise la raison réelle de mes larmes, que c’était trop bien ..

 

Il ne pourra pas ne pas répondre à un tel texto.

 

Le lendemain .. le soleil brille sur la ville, je m’apprête soigneusement, car je dois rendre la chambre et sans doute le voir vers midi, ou quatorze heures.. En attendant je dois refaire toutes les photos de la veille, les fontaines, cette boutique ancienne, certaines affiches ou ces portes sculptées du 17e siècle, l’intérieur de la cathédrale de la Sed, le marché ..

Et j’attends bien sur, son sms, qui ne saurait tarder, il va être en colère pour les photos !

 

Mais rien n’arrive .. mon estomac se serre toujours un peu plus, je prends moins de plaisir à ma flanerie dans cette ville qui me rejette, à l’instar de son habitant le plus important pour moi !

 

Bon, il est devenu comme tous les autres hommes, pas très subtil, je dois donc mettre les points sur les i ..

« J’aimerais te voir avant de partir »

 

Pas de réponse. Je suis sonnée, je ne comprend pas ..  Mais vous commencez à me connaître, je ne suis pas femme à se laisser abattre, puisque je suis là, au bord de la mer, au soleil, je vais en profiter, alors que tu préfères moisir dans ton bureau, ou pire encore, essayer de satisfaire madame pour la dix millième fois !! Grand bien te fasse, moi,  .. je prends le large !!

 

 

La plage

 

 

Ça tombe bien, je suis sur le quai, devant la navette maritime  qui relie Toulon aux alentours : St Mandrier, les Sablettes, les Tamaris .. et un bateau bus part dans dix minutes pour les Sablettes !

Sans hésiter une seconde, j’embarque, comme je l’avais déjà fait en septembre après notre café à la Lampa (il avait eu alors l’élégance de m’y inviter, même en pleine rupture officielle !)

Rien que monter sur le pont extérieur, m’installer à la poupe, me fait du bien, le bateau se balance doucement, le soleil brille, on va partir ! tout cela pour la modeste somme de deux euros, que je paye au controleur qui passe dans les rangs ..

Bruit de moteur, manœuvre en marche arrière, virage à 360 degrés, et la ville s’éloigne, et avec elle mon souci, ton absence, ton silence, rien ne compte plus que la mer qui scintille, les mouettes, et le gros dos des vagues sur l’eau profonde ..

 

Je n’ai pas beaucoup de temps, mon train est à 16h19, je l’avais pris un peu tard, tout exprès pour te voir justement, c’était le même train que le jour du <mont Faron, le même train, la même chambre, oui mais plus le même amour ..

Chassons les idées noires, on aborde au petit port des Sablettes, qui donne sur un joli parc méditerranéen, conduisant jusqu’à la promenade de la plage, à travers les palmiers, pins maritimes et arbustes dont certains  sont en fleurs, des petites fleurs jaunes dont tu saurais me dire le nom si tu étais la ..

 

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Incroyable soleil, incroyable douceur de l’air, c’est l’été en hiver ici !! l’année dernière pour continuer les comparaisons, il faisait froid et le mistral soufflait sur le Mourillon, étais je plus heureuse ? à peine à vrai dire .. déjà les doutes s’insinuaient, déjà tu n’avais pas pris le temps de me revoir .. mais un gros bouquet de mimosas témoignait de ton attention,  et je partais à Lisbonne dans quelques jours ..

 

Là, j’y retourne dans un mois à peine ! Oui, en novembre, j’avais fait le pari que j’y retournerai si on se revoyait, et un jour, tu m’as écrit « tu peux réserver ton voyage à Lisbonne, car on va se revoir » ..  (mais sure de mon coup, j’avais déjà réservé !!)

 

Cest à cet avenir proche que je pense en foulant le sable blanc de cette plage presque déserte, tous les cailloux sont en forme de coeur, c’est l ‘heure du repas encore et les gens sont attablés aux terrasses des restaurant sur la promenade, moi je n’ai pas faim .. je suis seule, je rêve, je profite de l’instant, si je suis là c’est encore grâce à toi, bientôt je n’aurai plus de raison de venir …

 

J'essaie de me convaincre qu’hier, tu ne m’as jamais dit que c’était fini,  alors je me fais peut être des idées, je t’attribue une stratégie diabolique mais incongrue ..uniquement sortie de ma peur de tout perdre ..

Ce n’est pas ta période, c’est tout .. et je t’envoie un dernier sms, où je te dis que j’ai fait cette excursion en mer, et que tant pis pour le café, et que je pense à toi (sous entendu pour tes prouesses conjugales! mais pas seulement ..)

 

Il restera sans réponse lui aussi. Demain par mail, tu me diras que tu n’as pas lu mes  sms car tu n’as plus de carte ! Difficile à croire, car tu n’en a acheté une que tout récemment, ou alors la carte chauffe pour une autre que moi !

J’ai du mal à t’imaginer pourtant, fou amoureux d’une autre à ce point, sans le voir sur ton visage .. mais que sais je de ces choses là ? Que sais je de toi maintenant que tu te préserves ?

 

Il est temps de reprendre le bateau si je veux remonter à temps vers la ville haute, et me diriger vers la gare ..

 

Retour

 

 

Je ne sais pas si je reviendrai un jour, il m’a dit que oui, mais justement, oui à ces conditions là, après ce qu’on a connu .. en ai je encore envie ?

 

Et quand je me vois comme une débile, à la gare, sur le parvis, en train de guetter sa voiture, ou lui, jusqu’au dernier moment, je trouve que je suis tombée bien bas .. et aucun des deux objectifs n'a été atteint, c'est la catastrophe !! qu'est ce que je fais là ?

  

   Et comment faire sinon lacher prise, me faire oublier, ne pas revendiquer, vivre ma vie, et parfois la poursuivre avec toi, mais en rêve, faire comme si, être tienne sans te voir, préserver mon air d’amoureuse, être avec toi, sur un autre plan de réalité, la vraie vie est ailleurs .. 

 

bas

Le lendemain chez moi, je m’habille  comme le jour du donjon, je fais des photos pour remplacer celles qui ont été perdues, au cas bien improbable où il me les réclamerait, qu’il aie lu ou non le sms, il n’y a pas fait d’allusion ..

Le jeudi soir, le jour où nous devons discuter, il prend les devants pour me dire qu’il va me faire faux bond, car il doit rattraper le travail  qu’il n’a pas fait le mardi ( !) 

 

Première promesse non tenue .. Ton sec et glacial, ce n'est plus toi, je ne m'y fais pas ..

 

Cyniquement, il ose me dire que « grâce à notre petite séance, il a pu honorer sa femme le mercredi midi ».

 

Le coup de grâce. Jusqu’à quel point il le fait exprès, je n’en sais rien !

 

Le vendredi,  il réitère sa promesse qu’on se reverra, il s’oblige à m’appeler bébé. A pitié pour mon week end ?

 

J’ai décidé de garder le silence, jusqu’à jeudi prochain,  comme promis, tristes limites, avares ..on verra bien s'il est de nouveau débordé de travail  et plongé avec passion dans ses  mystérieux dossiers.. Je commence à comprendre que son indifférence génère mon éloignement, à notre façon,  oui, il est très malin, et on continue d'etre en phase de cette triste façon  .. 

 

 

 

   

 je suis déjà à Lisbonne, où toutes les époques se rencontrent, se mélangent dans un étourdissant coktail d'oubli et de reminiscences .. 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Dimanche 27 mars 7 27 /03 /Mars 13:10

Mardi 22 mars 2011

 

Indisponible pendant tout le mois d’avril, j’avais obtenu de lui un rendez vous ce jour là, il ne fallait pas que l’espace entre nos rencontres excèdent deux mois, deux mois et demi .. on a connu pire, dans le courant de la première année, mais on a connu mieux, l’année dernière .. Alors deux mois et demi était un compromis acceptable pour moi.

Tous les feux étaient au vert, il semblait apprécier que je lui force un peu la main .. et spontanément il me disait des choses qui me rappelaient agréablement le temps d’avant septembre, le temps « normal ». Se connectant par surprise, par envie ..

Alors j’avais pensé qu’il était prêt maintenant à me revoir quelques jours durant, et pas rien qu’une après midi, comme en décembre, comme en janvier. Et l’arrivée du printemps aidant, au pire je ferais du tourisme dans sa belle région du Var.

Mais je n’avais pas osé lui dire, et je voulais lui faire la surprise et en même temps le tester ..

 

Cela aura son importance mais pas maintenant, disons déjà que c’était une erreur ..

La seconde erreur – moins grave -  fut de lui proposer, puisque je venais en voiture, de le rejoindre directement au donjon, dont je pensais connaître enfin la route, au bout de la quatorzième visite !

Erreur, oui, car il faut toujours faire la princesse, celle qu’on va galamment chercher à son hôtel, pour la raccompagner ensuite, ne pas se la jouer utile et bonne copine !

Surtout qu’il a accepté, et… que je n’ai pas été capable de retrouver l’embranchement ultime de la rue du donjon !

Ce qui a donné à peu près ce dialogue par sms

« suis au parking gémo, viens ! »

« Tu connais la route, je t’attends »

« je suis perdue ! »

« Tu peux venir, la porte est ouverte »

« G essayé » !

« Salope, j’arrive »

Je me positionne au bord du rond point, avec à la main le grand sac où j’ai rangé mes cuissardes,  et le vois en faire le tour ..s’éloigner ..

« Pas de chienne en vue ! »

« Mais je t’ai vu passer, je suis au bord du rond point » !

 

Dix minutes plus tard, enfin la petite voiture noire s’arrête à mon niveau, mais il est de bonne humeur, en fait, il y avait deux « Gémo » ce qui est normal après tout !

Deux cents mètres plus loin, on est arrivés ! Il m’explique comme à une élève attardée, une nouvelle fois la route .. J’ai le sens de l’orientation mais décidément pas ici, dans cette incroyable zone commerciale ..

 

Nous voici derrière le garage, devant cette entrée que je connais bien, dissimulée par un écran de verdure.

La cuisine, toujours aussi bien rangée par le maître du lieu et sa compagne désormais attitrée, Anna ..  un étrange couple à la fois conjugal et DS, je n’aurais pas juré de sa longévité, mais elle va dépasser la nôtre, j’en suis certaine !..

Enfin on peut s’embrasser, et commencer à se débarrasser de nos vêtements. Il porte toujours la même veste en cuir et sa chemise à carreaux bleus trop chaudes pour la saison, et une écharpe polaire qui remplace celle que je lui ai perdue il y a deux ans, alors qu’il m’en avait fait cadeau ..

On a pris du retard .. Je suis un peu anxieuse car il m’a laissé entendre que la séance ne serait pas que vanille. Je suis contente de voir resurgir ses fantasmes, qu’il avait perdu au moment de notre rupture de cet été, sans les retrouver depuis.

Et moi, aurai je la patience de me changer ? passer les bas résille rouges, la jupette en vinyle  et les cuissardes qu’il m’a demandés ? J’ai surtout envie de t’embrasser, te serrer contre moi et sentir ton désir contre mon ventre ..

Car désir il y a ..

Et pourtant il le faut .. Pendant qu’il monte régler éclairage, clim et musique, je revêt une partie de ma « tenue de combat » comme il dit, et gravit à mon tour l’échelle de meunier qui mène à l’étage .Je retrouve avec émotion l’odeur forte de la moquette en sisal, accentuée par le confinement de cette pièce sans fenêtre ouvrable, juste des vitres d’atelier opaques, et j’aime retrouver les canapés revêtus de tissus jaune ocre, le bar, le gros climatiseur et  le cartel ancien qui ne fonctionne pas, le bureau de F., et la petite porte basse qui ouvre sur le noir et rouge de la pièce donjon, où je  pénètre à sa suite, toujours aussi impressionnée par cette cathédrale païenne dont le plafond se perd dans l’obscurité, trouée des halos rouge et bleus des éclairages indirects. Par la croix noire qui se dresse devant l’entrée, la table dite des supplices, sur la droite, et la cage construite pour moi, barreau après barreau, aux dires de mon bien aimé maître.

Sur la gauche, le canapé bleu et le lit forment deux légères fausses notes auxquelles je me suis habituée ..

Il vient m’aider à enfiler mes longues cuissardes, comme en décembre où il m’avait aidée pour boucler mes escarpins vernis rouges, signe de fétichisme inavoué, qui me ravit ..  Il tire lui même les fermetures éclairs, lentement, faisant pivoter mes chevilles avec délicatesse  ..

Puis il va chercher dans sa commode, le lourd carcan de bronze, le premier objet que j’avais découvert lors de mon second séjour, avant même l’ouverture du donjon.

 

Cette fois je dois m’asseoir à même le sol, et il entreprend de m’y coincer les chevilles, puis les poignets, les plus grandes ouvertures sur les cotés et les plus étroites près du centre de l’objet, et je dois me plier totalement pour faire se rejoindre mes quatre membres sur la barre de contrainte, qu’il ferme par un vis papillon un peu grippé.

 

  100 0793

100 0792Me voilà immobilisée comme il aime, les cheveux pendants sur mes cuisses découvertes, la chatte bien ouverte et offerte à son regard, à ses doigts, mais pour l’instant il ne me touche pas, et ne m’a pas laissé le temps de le toucher, lui, comme s’il avait compris mon impatience de tout à l’heure, et jouant à se refuser à moi, pour compenser ..  pour garder le contrôle et ne pas se donner tout à fait cette fois ci.. j’aurais du me méfier .. Il jouera à ce petit jeu très loin dans l’après midi, d’ailleurs .. Ne se déshabille pas tout de suite. Tourne autour de moi, et je pense à sa phrase inénarrable :

 «  si je te baise toujours, c’est soit que je suis la reine des putes, soit qu’il reste quelque chose » - n’oublions pas que nous sommes censés être  en rupture, mais que la « deadline », prévue le 1er mars puis cet été, a été définitivement abolie la semaine dernière, à son initiative, autre fait étrange. Y aurait il pire que la deadline ? ne devrai je pas être contente ?

 

Mais  il me semble qu’il me joue la reine des putes, là !

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Il me prend en photo avec mon appareil, tourne autour de moi, mais il a eu la prudence d’apporter son propre appareil, vu le sort que j’avais fait subir aux clichés la fois précédente.

 

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Il se le réserve pour tout à l’heure ? Je ne sais pas, je ne peux qu’attendre, mais ne peut me retenir de le narguer : « regarde, si je veux, je peux retirer mes poignets ! » et je les glisse hors de l’ouverture, doucement, ce qui l’énerve un peu .. Il essaie de resserrer la vis, mais rien à faire « tu as les poignets minces » .. -oui, pas comme le reste !- Grosse, toi ? mais non, mais non .. » m’assures tu d’un ton narquois  … et voilà que tu sors d’un tiroir la fameuse cagoule aveuglante, en fin vinyle assorti  à ma jupe, et que j’ai vue sur d’autres visages, mais encore sur le mien !

 

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Je rechigne un peu, car il n’y a qu’une ouverture pour la bouche, je ne vois plus rien ni ne peux respirer par le nez, mais il tire fermement les lacets sur ma nuque et me voilà « objet » ; un moment je me demande si ce n’est pas parce qu’il me trouve moins jolie qu’il me fait subir ce traitement ? Version chic du « sac de patates » !

Il m’introduit  un doigt dans la bouche, puis à l’intérieur de ma moule bien ouverte, qui ne tarde pas  à mouiller d’abondance, ce qui nous excite encore davantage, et je commence à apprécier mon aveuglement, qui décuple les autres sensations, me frustre et me comble  à la fois, quand je le sens qui s’éloigne, reste silencieux, puis tout d’un coup il est proche, me parle, me touche, avant de s’éloigner à nouveau régler les lumières ou je ne sais quoi .. long moment d’attente « Comme tu m’as fait attendre tout à l’heure ! » ..

J’ai même parfois l’impression qu’il y a quelqu’un d’autre dans la pièce tellement je perds mes repères, immobilisée, aveuglée, fascinée par cette lenteur sensuelle  ..

 

Enfin il délace la cagoule et  je m’ébroue pour respirer par le nez, il a du mal à dévisser le carcan, essaie de me faire pivoter mais je pousse un petit cri : ma cheville reste coincée et menace la cassure !

Enfin il parvient à me libérer, après un petit moment entre panique et fou rire, m’aide à me relever, et va aussitôt chercher les lourds fers médiévaux, autres objets du désir qu’il avait apporté en premier dans son gros sac de sport, trois ans auparavant .. j’aime leur odeur cuivrée, salée, qui rappelle celle du sang, leurs reflets d’or assourdi, leur poids, leur rondeur polie  ..

 

fers2 mask           fers3 mask

Me voici contre le mur gris, ferrée des quatre membres reliés par des chaînes, qui remontent vers le gros collier cylindrique en se croisant sur mon ventre. Classique, classieux ..

 

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Juste pour les photos, juste pour le plaisir, avant de me remettre la cagoule et de m’obliger à avancer vers le canapé, que je sens contre ma jambe, puis vers la table « oh non ! » je savais que la sodomie était au programme, mais je l’aurais souhaitée plus discrète, par exemple agenouillée sur le canapé, alors que là c’est « le cérémonial », et j’ai peur, en fait, qu’il le trouve répétitif ..

Je ne peux protester dès qu’il m’approche, c’est ainsi, j’accepte tout de lui et d’ailleurs je le lui dirais quand il me le demandera, plus tard dans les ébats,  alors je le laisse me détacher des fers et allonger sur la table garnie d’oreillers,  comme je ne vois toujours rien, il me pousse en arrière pour me positionner commodément, et pouvoir m’attacher les chevilles au trapèze volant qui surmonte la table ..

au passage, tout en me relevant les bras pour attacher mes poignets à l’arrière de la table, tu me frôles, et je ne peux me retenir de te caresser subrepticement à travers ton jean, toujours aussi impatiente, avide de toi, ces moments sont si courts .. et seront plus courts que je ne le crois ..  Je ne sais plus si c’est « avant » ou « après » mais à un moment tu as pitié et me fourre ta queue dans la bouche, « quelle vorace ! » te  moques tu, mais peu m’importe, puis tu me laisses un long moment écartelée sur cette table, je distingue à travers la cagoule une lumière plus vive braquée sur moi, le spot qui est utilisé pour les films sans doute, puis tu vas chercher des choses, je devine quoi, mais je demande pour le plaisir de t’entendre parler « oh, un petit plug, il ne fait pas mal celui la mais une fois en place il ne ressort pas ! j’aime quand le trou est bien préparé, bien ouvert, facile à enfiler .. » (ou  approchant)

 

Il me caresse encore, me lèche à sa façon tellement sensuelle, je me tortille un peu, avant de sentir la pointe glacée du plug qui tente de me pénétrer, je connais le moment exact où l’objet va devoir forcer un peu la porte, où ça me fera un peu mal, mais le pire est cette sensation de froid donnée par le gel dans mes entrailles brûlantes.

 

 

 

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Encore une longue pause, je devine qu’il se dévêt enfin, il revient vers moi, je le caresse encore, je crois qu’il prend des photos, peut être un film, je ne sais pas, depuis il n’en a plus été question, on verra pourquoi ..

Mais pour l’instant tout va bien, quand il le juge bon, il retire le plug, et bientôt le remplace, allongé sur moi, qui suis aplatie entre lui et la table, ce qui  ne m’empêche pas d’onduler sans la moindre difficulté, encore et encore, et j’ai toujours la cagoule,  dont le tissus ondule aussi au rythme de ma respiration de plus en plus rapide, et aussi bizarre que ça puisse paraître, je sens que le plaisir commence à s’imposer, purement clitoridien bien sur, je me frotte contre lui telle une vraie chienne, alors qu’il me pilonne les entrailles, ça m’excite énormément, surtout qu’il me prend la main à un moment, de cette façon tendre et possessive qui me rend l’espoir, surtout qu’il me souffle (ai je rêvé ?) « J’ai été fou de vouloir te virer ! » et autres folies , surtout qu’il appuie aussi sa main sur mon ventre, très fort, pour le rapprocher encore de lui, et je bouge, bouge, et le plaisir survient, une fois, deux fois .. trois fois .. à ce niveau la c’est sans fin .. et la cagoule me libère de son regard qui souvent me gêne dans ces moments là ..

 

Puis je suis à nouveau détachée, décagoulée, relevée .. Tu me proposes un break, nous avons à finir la bouteille de Muscat entamée en janvier ! Mais ce délicieux nectar, très sucré, se conserve à merveille et nous le dégustons perchés sur les tabourets du bar, toi tu es resté nu, sans aucune gene, et je trouve cette vision tellement surréaliste que je tiens à te photographier ainsi, me regardant de tes  yeux bleus, ta queue encore un peu raidie, indéchiffrable, qui es tu et que vas tu faire de moi ?

Surtout qu’à un moment de la conversation, tu mets trop l’accent sur mon gout pour les « amours impossibles » et  tu t’inquiètes de me savoir occupée à autre chose qu’à toi, tu t’inquiètes que je ne donne plus assez de temps à ma famille, tu me redis combien toi tu es tellement occupé ailleurs, c’est inquiétant, mais  si j’étais moins inquiète, si j’avais moins de raisons de l’être, sûrement, oui, je m’occuperai joyeusement de tout autre chose aussi, comme « avant » (je veux dire avant le grand chamboulement de septembre qui joue toujours les épées de Damoclès au dessus de ma tête)

 

On retourne dans le donjon, cette fois sur le grand lit où tu me fais l’amour tout simplement et comme chaque fois, je m’émerveille de te voir aller et venir en moi, rien ne me procure plus de quiétude, de rassurance, que de voir et sentir ta queue me  pénétrer, bouger en moi, sortir un  peu pour mieux rentrer, seigneur, comme j’aime ça, et comme ça va me manquer !

Pour mieux voir, je te repousse un peu plus haut, et je contemple l’ensemble divin formé par nos cuisses entrelacées, ton sexe dans le mien, nos ventres si différents mais si complémentaires, c’est une merveille de la nature !

 

Revenus au salon, je crois que je te donne à ce moment là (a moins que ce ne fut tout au début) deux choses que je tenais tellement à te donner, peut être en forme de testament ? (oh non, non pas encore !)

Le livre autoédité pour trois fois rien chez lulu.com, que j’ai intitulé « des chapitres à l’histoire », où sont consignés tous nos récits depuis le début, les tiens, les miens, ceux à quatre mains, notre œuvre, notre « bébé » en somme, tout est dans ce lourd bouquin de 360 pages à la sobre couverture taupe et brillante, non proposé à la vente bien sur, mais édité en deux exemplaires, un pour toi, un pour moi ..

 

Sur la quatrième de couverture, il y a ceci :

 

Pourquoi ce titre ?

C’est qu’un jour tu m’avais demandé « ne veux tu pas ajouter encore des chapitres à l’histoire ? »

Cette suite de récits érotiques, écrits par lui, par moi, au fil de nos aventures, n’est que l’écume d’une histoire d ‘amour impossible, ce que j’ai voulu qu’il en reste plus tard, au dessus des eaux profondes, mouvantes, tour à tour lumineuses ou d’une insondable tristesse.

 

 

Il y a aussi une clé USB orange, où j’ai mis le petit film de 10 minutes, que j’ai intitulé « Amore » .. je le regarde en pleurant depuis .. Habilement, j’y ai réuni des images de nous en fondu enchainé, uniquement des images tout public, les photos de toi sont de vraies photos prises par moi, les miennes, souvent des autoportraits, mais on jurerait que c’est toi que je regarde avec cette ferveur, ce sourire rayonnant d’une femme aimée, et  parfois on jurerait que ces photos ont été prises tour à tour, dans le même lieu, alors qu’il n’en est rien .. Piège de l’image .. Mystère de la complicité d’alors où même loin, on était si proches .. musiques allant bien avec, aussi, (j’ai utilisé « photorécit » de windows pour le faire). Seules sont « naturelles » les quelques photos où l’on s’est pris ensemble, nos visages rapprochés dans notre bar du Mont Faron, ou bien ici même sur le canapé du salon, avec le retardateur, en juillet 2009 ..

 

J’y ai mis aussi mes films touristiques dans les lieux qu ‘on a visité l’un après l’autre, et qui sont pleins de toi même si tu n’es pas sur les images, avec la même technique. Sur la tour de Belem, sur les marches de la Salute, c’est encore moi, ton amoureuse comblée à l’avenir radieux, radieux pour longtemps encore je le croyais si fort !

 

Mais ce soir là,  ces deux cadeaux, tu ne les as pas emportés comme les autres fois ceux que je t’apportais (des livres surtout, parfois un cd aussi), tu les as laissés au donjon sans même les regarder .. au lieu de les fourrer dans ta serviette en cuir, qui reste dans le coffre de ta voiture.

J’ai peur, mais je chasse ma peur, car avant de partir, tu me redis que tu gardes le donjon finalement, pas de deadline pour lui non plus ..  Tu me confirmes, contre toute vraisemblance que tu n’y viens qu’avec moi ! que le reste, les soirées libertines ou sm, non, cela ne te fait plus envie, trop d’énergie elles demandent !

Tu parviens si bien à me convaincre, que je finis par me sentir bien, rassurée, je me sens tellement heureuse d’avoir été bien baisée, que j’imagine, oui, pouvoir revenir ici encore au moins deux fois avant l’été, tout simplement !

Alors que souvent, j’ai peur de ne plus jamais revenir et je m’imprègne avidement du lieu, en fixer les images dans ma mémoire, pour la dernière fois !

 

Je suis bête c’est vrai, pardon pour ces autres fois .. mais  quand ai je raison ? je crois qu’au contraire, j’ai tout faux. Mes intuitions commencent à me tromper tellement je suis perturbée depuis tous ces mois de reconquête désespérée ..

 

Avant de te quitter, je te dis  légèrement que demain j’irai à St Tropèze  - St Tropé corriges tu sans relever le fait qui maintenant te plombe :  ciel ! elle va rester plusieurs jours ! que faire d’elle  ? pourquoi s’incruste t elle ?! tu ne m’avais même pas demandé où j’habitais, combien de temps je restais, en m’écrivant « j’ai envie de toi, j’ai hâte ! » la semaine dernière .. salaud.

 

Je glisse juste l’idée d’un café « quand tu veux, après demain ou vendredi, quand tu peux » .. sans insister, il ne relève pas et passe à autre chose, mine de rien, mais je sens que j’ai fait une grosse gaffe en me croyant autorisée à rester ici plusieurs jours.

 On n’est plus en décembre 2009 ! En avril dernier déjà c’était juste, tu es si vite « saturé », mais à l’époque tu pensais encore m ‘aimer et tu avais fait quelques « efforts », avec des égards pour moi ..

Mais là, tu ne me dis ni oui, ni non, tu gardes le sourire jusqu’au bout, en me raccompagnant sur le parking de Gémo, mais soupire quand tu me sens triste de devoir te quitter, je n’aime pas ton air désolé et narquois « Pourquoi faire cette tête d’enterrement ? » cette fausse bonhomie que je déteste et ne te va pas.

 

Je suis sortie de l’ambiguité, et ce sera à mes dépens. Péché d’orgueil

Et puis quand on commence à se tromper, en général on continue dans cette voie.

 

Alors que tout aurait été plus simple si j’avais suivi les consignes implicites : une seule fois, un seul jour, et pourquoi pas ? ces uniques journées ou soirées, furent après tout les plus intenses, et c’est parfois toi même qui demandais à me revoir le lendemain  ..

 

Je suis la reine des  .. pommes (pour parler poliment) Tant pis pour moi, voulant plus j’ai eu le moins, et j’ai perdu la partie.

 

Mais je ne le sais pas encore, on verra pour le café, demain est un autre jour, je vais en excursion et le temps s’annonce radieux !

 

 

 +++++++++++++++++++++++++++++++++++

 

 

Désolée pour la cagoule, mais je n'ai pas encore reçu (si je les reçois un jour) les photos de mon ex maitre adoré !

 

MISSION ACCOMPLIE!!!!

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Dimanche 27 mars 7 27 /03 /Mars 19:06

DELIT DE FUITE

 

 

 

Moi : Redonne moi une chance puisque je suis là pour toi ! Laisse moi venir ce soir ! (16h47 à Hyères)

 

Moi : Il y a deux heures j’étais avec toi, il y a deux jours on a fait l’amour, Alors ? Tu voulais que je vienne et je suis là, rassure moi pitié, hier j ‘étais bien, prête à faire un effort mais toi aussi ! (17h03)

 

Moi : A ce soir (17h24)

 

Thierry : Non ! (19h05)

 

Moi : réponse est Oui ! (19h06)

 

Moi : fallait pas déconner, (19h08)

 

Moi : Lis tes mails stp, départ dans 30 minutes (19h24)

 

Moi : surtout que j’ai fini ta bouteille, c’était si dur de rester adorable une heure ? (19h38)

 

Moi : départ dans 15 minutes (19h49)

 

Moi : Tu as tort de faire l’autruche, dix minutes (19h57)

 

Moi : deux minutes, g un peu peur et g froid mais il le faut (20h06)

 

Thierry : Tu m’as saturé. Rendez vous en mai ou juin, bisous (20h11)

 

(et de fermer son portable)

 

Moi : Le destin ! j’ai trouvé une belle place juste devant la porte ! Dis moi quand je peux monter ! (20 h31, arrivée sur site)

 

Moi : Regarde à la fenêtre, dsl (20h36)

 

Moi : Jamais j’aurais cru faire ça avec toi, lol (21h18)

 

Moi : je ne suis pas armée ! Juste 5 minutes. ( 21h26)

 

Moi : la technicienne est partie (21 h37)  - je la vois en effet sortir et prendre sa voiture –

 

Moi : je peux ? (21 h52)

 

A partir de là, je renonce, il a du fermer son portable, il ne me reste plus qu’à scruter la porte d’allée, au risque de prendre un torticolis, mais je ne peux pas le manquer !  Il ne devrait pas tarder à finir ..

 

Version sms à sens unique ou presque, de cette folle soirée que jamais je n’aurais cru vivre un jour, car on ne s’était jamais disputés quand je venais chez toi, et jamais tu ne m’avais laissée en plan, jamais !

 

Comment dire ? il a suffi d’un café de trop .. Un café que je ne demandais pas expressément si j’ose dire, juste proposé timidement au terme de notre après midi au donjon.

Au moment où je lui ai révélé (je n’aurais pas du !) qu’en fait je restais quelques jours et que demain, m’empressais je d’ajouter, je partais pour la journée à Saint Tropez.

 

Toujours aussi peu réactif, tu n’avais rien dit, et moi pas insisté, j’aurai surement un mail ou un sms demain, il fallait lui laisser le temps de réfléchir à son emploi du temps, et c’est le cœur léger que je passais une journée au soleil tropézien et environs.

A 18h 30 je fermais mon portable, de toutes façons je reprenais la route de T.  et il y avait des bouchons. Il m’aura fait un mail.

A 19h30 je rentre et .. rien sur le mail ! (j’emporte en voyage un mini Pc bien pratique)

Affolée je rouvre  le portable, ah, enfin !! message laissé à 19h « Merci pour la séance j’espère que tu as eu une bonne journée tropézienne, on peut se voir à la Lampa demain entre 14 et 15h gros bisous »

Aie, je n’aime pas ce « gros bisous », venant de lui c’est mauvais signe, très mauvais signe, le bon signe étant « bébé je t’embrasse » !!

 

Bébé veut dire désir, éventuellement amour, gros bisous, c’est sex friends, pas plus ou copain de régiment ..  Et cette façon de parler de « séance », comme au tout début ! pffff ..

Mais tant pis, j’ai décroché le rendez vous qui me coutera cher ..  mais pas dans le studio que j’ai loué, qu’il connaît pourtant de l’année dernière.

 

Je passerai rapidement  sur le café à la Lampa, ce joli bar lounge décoré en rose fuschia au bout du port .. la première fois, c’était le lendemain de la seconde soirée libertine, et là, quelle gratitude, quel bonheur ! que de promesses et de tendresse passionnée  sous le soleil de mai !

La seconde, c’était au moment de la rupture de septembre, mais cela ne s’était pas trop mal passé, on avait parlé uniquement de voyages, sans allusions à la nouvelle situation (je ne t’aime plus, je ne sais pas pourquoi)du  retour de l’été.

 

Mais la c’est pire que tout : regard fuyant, visage détourné, il semble très mal à l’aise, et après quelques banalités, remet sur le tapis les changements depuis septembre, que je ne veux pas entendre, sa fatigue, son boulot, ses soucis, tout son être n’exprime qu’une seule chose : se débarrasser de moi, il veut me faire payer de lui avoir forcé la main sans doute, par ma seule présence au delà de la durée souhaitée ..

 

Je crois faire un cauchemar, retournant à la case départ de septembre, toutes les avancées anéanties devant ces deux tasses de café, tous mes efforts mis à terre, et il « doit y aller » ben voyons,  et cette fois, ce n’est pas sous l’arche de l’avenue de la République qu’on s’embrassera tendrement, comme en décembre il y a 15 mois. Il me pousse par les épaules loin de lui et s'esquive, premier délit de fuite ..

 

Je me sens anéantie, perdue, soudain seule dans la foule joyeuse sous le soleil printanier .. comme une automate et je décide quand même d’accomplir mon programme, visiter la vieille ville de Hyères, tout sauf me retrouver seule dans le studio à sangloter.

 

Mais la visite ne me convainc pas, je reste sous le choc, ne comprenant pas pourquoi c’est si compliqué pour lui de prendre un café avec moi, on l’a déjà fait, dans trois bars différents, et c’étaient de bons moments ..

 

D’où ma décision de venir l’attendre à son travail, il est de garde, donc seul en fin de soirée, je ne peux tout simplement pas partir comme ça, sur cette séparation brutale et sans tendresse, après l’embellie des dernières semaines !

 

C’est pourquoi l’avalanche de textos, s’enferrer dans l’erreur grossière à ne pas faire mais qu’on ne peut s’empecher de faire car la pulsion est trop forte ..  et il y a urgence!

Je tremble d’impatience et de colère, je finis la bouteille de Muscat qu’il m’a laissée l’avant veille au donjon, son « Non » définitif ne me décourage pas, au contraire, il m’incite a encore plus d’audace et de pression !

 

Ce qui était bon avec mon ex (il m’accueillait toujours avec attendrissement quand je revenais ainsi après une dispute, se disputer était un art entre nous, alors qu’avec T. il n’y a pratiquement pas moyen : son calme, sa voix douce et inflexible, sans la moindre insulte, décourage ma violence, et je suis comme le lapin dans la lumières des phares : impuissante et clouée au sol !

Mais ce soir, il n’est pas en face de moi et je veux l’affronter.

Je roule rageusement sur le périphérique, sans me tromper cette fois. Et je tombe directement sur sa rue, comme guidée par un mystérieux radar.

Le comble est qu’une place de stationnement vient miraculeusement de se libérer pour moi, juste devant la porte de son bureau! Je peux même lire son nom sur la plaque.

 

Tout va aller très bien maintenant, il va répondre a mes sms, amusé, attendri peut être, et on pourra s’expliquer, il m’offrira un verre, il s’excusera , moi aussi et on prendra un nouveau départ ! Au pire, je lui fais la surprise d’être là quand il sortira, dans une heure à peu près .. et on  tombera dans les bras l'un de l'autre.

 

Pendant cette longue attente (oui,  il a fermé son portable) je m’avise que ça fait juste un an, ma visite clandestine ici même !!

 

Lire « la Visiteuse Clandestine » dans le même blog ..  Alors vous comprendrez le contraste saisissant entre 2010 et 2011 .. et ma révolte, et ma peine! Je dois etre maso pour ainsi affronter cette comparaison ..

 

C’était aussi juste avant l’heure d’été. Il avait voulu que je découvre son lieu de travail, sachant que cela me ferait  plaisir. Mon hotel était à deux pas de là, et j’étais venue la nuit tombée, dès qu’il m’avait donné le feu vert, j’avais le code et je m’en souviens, je pourrais aussi bien monter si je voulais être méchante ..

Mais ce soir là, je l’avais composé à sa demande, j’étais entrée dans l’allée sombre, ne trouvant pas de minuterie, j’étais montée dans le noir.

Au premier, la porte palière était entrebaillée, je l’avais poussée  .. et tu étais là à m’attendre, souriant, le regard noyé de désir avec cette petite flamme que je connaissais bien ..  et la suite on la connaît .. inoubliable soirée !

Et me voilà ce soir, en planque dans ma voiture, il fait froid, je mets de temps en temps le chauffage, tu ne me laisses pas entrer, me laisse à la rue .. ma présence n’est pas désirée ..

Au rez de chaussée, les lumières sont allumées, et j’aperçois l'employée en haut de l’escalier intérieur, immobile.. Elle doit te parler,  cette chanceuse, peut etre as tu une aventure avec elle ? toi tu es en haut, invisible à mes yeux .. Je dois donc attendre son départ. Mais partira t elle ?

Enfin, oui, la porte s’ouvre et je la vois s’éloigner vers sa voiture et démarrer, cette fois , j’ai envie de monter. Mais je me retiens, il est déjà tard, tu ne vas pas tarder ..

 

Je ne peux plus reculer, et pourtant il faudrait .. quelle force maléfique me pousse à enchainer les bêtises ?

 

Soudain, je vois la lourde porte de chene se balancer sur elle même, et se refermer lentement, qui l’a ouverte ? je ne crois pas  l’avoir quittée des yeux .. Prise d’un doute affreux, je bondis hors de ma  voiture, et scrute la rue voisine, en enfilade .. (j’ai oublié de dire que j’y avais repéré sa voiture à lui, à 30 mètres de la)

Effectivement, je vois avec horreur un phare rond s’allumer, braquer .. c’est lui ! je cours à sa hauteur, et le temps qu’il sorte de son bateau, j’ouvre sa portière et me glisse à l’intérieur !

Il soupire avec ennui, pale de colère et de peur .. c’est la première fois ça aussi .. il me dit qu’il m’a vue, puis se reprend un peu plus tard, et me dit le contraire. Mais comment ai je pu le laisser filer, tel un fantome qui s’est fait invisible à mes yeux .. second délit de fuite.

 

L’essentiel est qu’il me laisse monter. Je tremble et peux à peine parler. Il consent à faire le tour du paté de maisons et reprendre sa place. Tant qu’à faire. Petit sursis. Mais il a la même expression gênée et lointaine que tout à l’heure, ce n’est pas un comportement qu’il apprécie, lui, loin de la, pas comme mon ex qui s’en amusait, flatté,  et se réconciliait aussitôt avec moi !

On discute, mais rien n’avance. Au contraire, c’est le même discours, « on n’est plus sur la même longueur d’onde » .. « si tu veux continuer à me voir comme le Thierry amoureux, tu peux, si cela peut t’aider, mais je ne serai plus jamais celui là, tu vois bien, ça dure depuis sept mois ! »

Je suis stupéfiée par son intuition, il sait vraiment ce qui est le moins pire pour moi, il sait encore ce qui peut m'aider, j'avais eu cette réaction lors de notre première rupture, au printemps 2009 ..

 

Il a raison, sauf qu’il m’a donné de l’espoir tout de même, m’a  enjolée de ses mots équivoques, charmants, encourageants … samedi matin encore, quand il s’est connecté par surprise, pour me dire bonjour et qu’il avait hate qu’on se revoie au donjon ..

 

Je ne pleure pas, j’essaie de dédramatiser, de l’assurer que oui j’ai bien compris mais qu’il était d’accord pour qu’on se voie « autant que je veux » mais  à quoi bon ? Il n’est pire sourd que celui qui ne veut pas entendre, en l’espace de 24 heures, il a encore changé .. je suis perdue, rien ne le fera démordre, je veux arreter le massacre et c’est moi qui pose la main sur l’ouverture de la portière, tout cela est trop cruel !

 

Des flashes back me torturent le cerveau, je nous revois ensemble, les yeux brillants et directs, si proches, si heureux, il me sert à  boire, m’étend sur son bureau, me fait l’amour sur le canapé de la salle d’attente en me disant « je t’aime, putain, je t’aime », comme c’était beau et rassurant, comme je me sentais vivre, "femme, amante, aimée et aimante .". ce sont ses mots, tous récents, de la semaine dernière, alors ?

 

Il faut que je m’arrache à ce mauvais rêve. Je suis déjà sur le trottoir qu’il se penche, provocateur » tu ne m’embrasses pas ?  » Mécaniquement, docilement, je m’exécute, enlacés quelques secondes, on s’embrasse sur la bouche, une dernière fois ..

Quand je suis dehors, il me lance « en juin ? » et démarre aussitôt, je suis sure qu’il n’en pense pas un mot et ne compte  pas me revoir, cette fois c'est la bonne.

 

Septembre, la même scène ou presque, sauf que la du moins il avait pleuré. Une seule fois pouvait passer pour un accident de parcours, et depuis des mois, je m’employais à le lui faire oublier .. En vain, puisqu’en ce soir de printemps plein de senteurs nouvelles, je revis le même sombre scénario ..

 

Cela ne dépendait que de  moi de l’ éviter : il fallait m’en tenir à une seule brève rencontre,  uniquement sexuelle, en échange de l’absence de limites dans le temps, c’était le deal .. je n’ai pas suivi la consigne, me suis crue invitée à plus .. et c’est irréparable, je ne résisterai pas à cette humiliation, cette souffrance ravivée, remise à l’ordre du jour alors que je nous en croyais délivrée ..

 

Avec lui j’ai fait peu d’erreurs pourtant, lui même admet souvent que « ma stratégie est la bonne »,  il semblait content même que je « gagne » - et la je me suis lourdement plantée !

 

Jamais il ne me pardonnera, et moi de même, m’avoir infligée ce traitement après avoir été sa chérie, sa belle, sa pute adorée, sa seconde femme et j’en passe .. 

 

Il lui suffirait d'une vraie lettre pourtant, d ‘un bouquet de fleur s’il voulait,  comme le soir de Halloween où il était venu, une fleur blanche de datura à la  main en guise de drapeau blanc -   mais le drame, c’est justement qu’il ne le fera pas, car il n’a plus de raison de le faire.

 

Et pourtant pas plus tard qu’avant hier « j’ai été fou de vouloir te virer !» Je deviens folle.

 

Le désert est devant moi. Le désir et ses ailes,  derrière moi.

 Si tu savais comme tu vas me manquer, plus que me manquer : avec toi, je perds celui qui m’a rendu à la vie, qui prenait soin de moi, et je pensais aussi t’apporter ce brin de folie et de passion, toujours trop optimiste, généreuse et sans limites ..

 

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Note pour Monsieur le Berger : merci de ne pas commenter ce texte, je n’ai pas besoin de votre pitié. Des femmes plus belles et talentueuses que moi se sont fait souvent plaquer ( Adjani, Romy  Schneider ...) et quant à moi c'est la première fois de ma vie, j'ai tout fait pour éviter ça, j'ai meme évité l'amour, pendant des années ..  mais le destin me rattrape et m'inflige cette épreuve, alors que j'étais en plein bonheur cet été ..

   

Ce texte Monsieur le  Berger, et l'autre avant, c'est pour lui que je l'écris, s'il a l'idée de passer par la un jour.

 

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Quelques jours ont passé. Dans des torrents de larmes.

 

Puis à son retour au travail, son week end se terminant le  .. mardi matin, je reçois un mail d'excuses qui me parle d'avenir, de nouvelles aventures, de "la prochaine fois", tout ce que j'aime à lire! .. Il ne s'explique pas, me dit juste qu'il me préfère "conquérante à chien battu", et que je dois me "ressaisir" (facile ouais, dans ces conditions!)

 

Ce jour là, j'avais trouvé un artisan bijoutier, qui, lui, a accepté de réparer l'anneau de mon coeur en vermeil, mon coeur porte bonheur hérité de ma grand tante, et que je portais "depuis toi", tout le temps et qui est sur toutes les photos.

 

Cela m'avait semblé de bonne augure,   et le soir, je trouvais ton message qui m'a sauvé la vie, ouvert à nouveau l'avenir, quel qu'il soit, mais pas sans toi.

 

Maintenant, tout cela reste à continuer, et à .. prouver. Je sais que tu as du mal à tenir la distance depuis le séisme de   septembre, mais tu m'assures en titre que "ce n'est pas Fukushima" et que bien sur, on se reverra - mai, juin, ça fait loin pour moi, chercherais tu à gagner du temps ? mais à l'exception des quelques mois de "parenthèse enchantée" tu as toujours été aussi avare de ton temps.

 

On verra, on verra, je ne bouge plus une oreille, j'attends des preuves.  Et merci pour les photos, elles me plaisent aussi beaucoup ..  

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Dimanche 19 juin 7 19 /06 /Juin 10:09

Avant propos 

 

 

WIKIPEDIA :  La cyclothymie se caractérise par un état mental où se succèdent des périodes euphoriques et des périodes dépressives et d'irritabilité (états mixtes). Les individus qui possèdent cette constitution ont leur humeur qui évolue par phases dont les changements se font brusquement. La tonalité de l'humeur imprègne toute la vie psychique, toute la conscience.

La cyclothymie est un type de trouble bipolaire (lequel était autrefois appelé maniaco-dépression) selon les classifications officielles (DSM-IV et CIM 10) et celles du spectre bipolaire (Klerman, Akiskal) bien que certains experts la considèrent plus comme un trouble de la personnalité ou différent de la bipolarité. Pour la CIM 10, la cyclothymie (code F34.0) est définie comme une « instabilité persistante de l’humeur, comportant de nombreuses périodes de dépression ou d’exaltation légère (hypomanie), mais dont aucune n’est suffisamment sévère ou prolongée pour justifier un diagnostic de trouble affectif bipolaire (F31.-) ou de trouble dépressif récurrent (F33.-) ».

À la différence du trouble bipolaire 1, le cyclothymique ne connaît qu'une exaltation modérée (appelée hypomanie) et à la différence du trouble bipolaire 2 les épisodes dépressifs sont modérés. Le trouble est établi si pendant de nombreux mois, des périodes à symptômes hypomaniaques, des périodes à symptômes dépressifs et d'irritabilité (états mixtes) alternent. Le trouble peut parfois déboucher sur un trouble bipolaire 1 (alternance de manies, de dépressions sévères et d'intervalles libres) ou un trouble bipolaire 2 (alternance d'hypomanies et de dépressions sévères).

 

100 3673 

Vendredi soir. devant mon ordi, je n’en reviens toujours pas : après nos rencontres de mardi (15e saison au donjon) et mercredi (café de 8 à 9 dans une brasserie du port), le silence absolu, maléfique, inquiétant, si destructeur  pour moi et il le sait.  Après les efforts qu’il a du sûrement faire pour honorer notre rencontre, certainement il lâche prise et s’enferme dans ce silence désespéré ?

Non  je ne le crois plus, ça – mais au  silence pervers oui .. pour me décourager, me ramener à la situation de septembre dont je me crois sortie. Dont il m’a laissée croire sortie. Un silence à couper au couteau. Un silence de salaud.

 

Ou de .. cyclothymique ?  (voir l’article Wiki en introduction) pieuse croyance  ouais ..

 

+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

 

Vendredi soir d’il y a une semaine. J’étais rentrée du Monténégro l’avant veille et jamais cru devoir refaire ma valise aussi vite !

C ‘est lui, qui pour une fois m’aborde sur msn, plusieurs fois, je suis absente.

 (phase hypomaniaque)

 

10/06/2011

 

16:00:22

 

thierry

 

Michèle

 

hello bébé!

10/06/2011

 

16:01:02

 

thierry

 

Michèle

 

mmmm j'aile cet avatar!

10/06/2011

 

16:01:10

 

thierry

 

Michèle

 

j"aime

10/06/2011

 

16:04:36

 

thierry

 

Michèle

 

je pense que tu as dû t'absenter, je retourne au "turbin" je me reconnecterai plus tard

10/06/2011

 

16:04:42

 

thierry

 

Michèle

 

;)

10/06/2011

 

17:07:03

 

thierry

 

Michèle

 

bonjour bébé!

10/06/2011

 

17:19:07

 

thierry

 

Michèle

 

bonjour bébé

10/06/2011

 

17:19:16

 

thierry

 

Michèle

 

mmm cet avatar!

10/06/2011

 

17:21:48

 

thierry

 

Michèle

 

envie de toi

                         

Ce copié collé pour  te prouver que non, je ne suis pas une érotomane qui se fait des idées .. 

 

Et tout le reste à l’avenant, il m’a attendue,  moi ravie, lui, empressé,  adorable, et on en vient tout naturellement à se poser la question « quand ? » puisque les grandes vacances vont nous éloigner un certain temps.

 

Je ne sais pas comment ça s’est fait, mais c’est arrivé : on se voit mardi et  mercredi, dans moins de quatre jours !

J’aime quand la vie s’accélère ainsi, surtout à son initiative, il est en général  si lent à la détente, et moi, si pressée !

 

A peine est il parti que je réserve en quelques clics, train et hôtel pour mardi, le même trajet que la dernière fois, tiens .. pas besoin de changer à Marseille, tout ira bien, vite et bien ..

Pour le programme, il m’a dit « séance de soumission dans la baignoire » (enfin !) mais je doute qu’elle soit bien terrifiante .. tant mieux.

 

Pourvu que le le vent ne tourne pas pendant le week end .. peut il le prévoir ou pas ? le maîtriser ? sûrement, sinon il ne se serait jamais avancé à accepter cette rencontre, juste trois semaines après la dernière (voir » la chambre 233 ») ! Un record ..

 

C’est donc confiante et enthousiaste que je prépare ma valise « a minima », il faut que j’apprenne à voyager léger, si je voyage aussi  souvent !  et il fait si beau, si chaud, que je n’ai pas besoin de grand chose.

 

Le TGV approche d’Aix, et je n’ai toujours pas de texto. Soudain je me réveille, ça ne sent pas bon ce silence. Quand il est « bien », il me contacte bien plus tôt.

 

Je risque un prudent : « Aurais tu déjà ouvert ton portable ? » - « oui, je serai disponible vers 14h30 »

Aie, c’est foutu ! Le prince charmant se sera mué en crapaud ..  déjà le ton glacial, en regard de vendredi ; et puis à nouveau ce recul horaire (comme s’il voulait d’emblée m’en faire rabattre : dans le précédent récit, celui qu’il m’avait réclamé, je soulignais qu’il revenait aux 13h30 d’avant .. le message est bien  passé, mais à l’envers ..).

 

Pas très diplomate, je le lui fais remarquer : « oui je ne vais pas bien,, pas dormi cette nuit, beaucoup de travail, je viens te chercher comme prévu » Comme il doit regretter ma venue !

Je crois que c’est la première fois que ça arrive en fait. Ou la première fois qu’il me le dit, puisqu’il s’en fout maintenant que je sois heureuse ou pas.

Sa cyclothymie il me semble s’aggrave et s’accélère mais sans doute me la cachait il davantage les premiers temps .. ou bien je ne le voyais pas ..

 

Sur un banc à l’ombre, une fois débarquée sur le boulevard, je  lui envoie un message vocal un peu désespéré, je lui dis qu’il vaut mieux ne pas se voir, que je pleure, bref je craque.

 

Impavide il répond « Tout n’est peut être pas perdu, je serai la ».

 

A l’hôtel, ma chambre n’est pas prête et ne le sera pas avant longtemps, il est juste midi. Je pose ma valise et je vais me promener dans cette ville aimée, mais sans conviction, le joli rêve est envolé, cet élan irrésistible qui m’a amenée là ce matin, pourtant fatiguée de mon périple monténégrin, il l’a brisé par ses caprices.

 

Pour lui, j’avais même passé la frontière croate et  une journée à Dubrovnik, qu’il doit visiter en octobre avec ses vieux amis. Une ville de plus à partager, et c’est lui qui m’avait demandé de le faire, « ça me plait ces doubles voyages » .. (un soir de mai). Sur les photos de moi que j’avais prises sur les remparts, il m’a trouvée belle, avec cet air conquérant et sure de moi qu’il aime.

 

Mais la, c’est plutôt la Bérézina qui s’annonce ! Je me sens bizarre, déconnectée ..

 Il est temps de remonter à l’hôtel, enfin ma chambre est prête, juste le temps de prendre une douche, me remaquiller, emporter quand même dans un petit sac plastique les bas et la jupette qu’il avait réclamés – on ne sait jamais – et ponctuellement il m’indique où est sa voiture pour qu’on s’y rejoigne. C’est à deux pas, notre organisation est devenue très pointue !  Si donjon il y a, je loge dans cet hôtel modeste à deux pas de la gare et de son lieu de travail et de stationnement, si c’est « vanille », on se retrouve au bel hôtel All Seasons, proche du centre de congrès et du port et il me rejoint à pied ..

 

Il arrive une minute avant l’heure, une fois de plus je me demande pourquoi il transporte toujours avec lui cette serviette en cuir, qui ne contient que des documents professionnels. Ah si le plaisir des retrouvailles pouvait être entier .. comme c’est dommage que la crise n’aie pas attendu encore trois jours ..

 

On fait comme si de rien n’était, comme les couples désunis, parfois le font. Je me concentre sur le paysage, cette route des lauriers rose que j’avais empruntée pour la première fois avec lui il y a bientôt trois ans. Le feu rouge où j’avais du cacher mes menottes impatiemment mises par lui, sous une carte routière. Les affreux immeubles staliniens qui précèdent de peu l’arrivée en ces lieux improbables où, moins que jamais, une fois garé, il ne me prendra la main sur le chemin caillouteux.

 

Cette fois, la séance commencera dès le rez de chaussée, occupée par une grande cuisine, des chambres fermées à clé, des toilettes et une salle de bains.

Une immobilisation dans la baignoire était prévue, mais comme je dois y entrer chaussée et habillée en pute, elle ne sera pas vraiment longue ! Il est gêné par les marques laissées par mes chaussures sur la porcelaine blanche et nous les nettoyons frénétiquement !

Je suis attachée par une longue chaine qui prend sur un fer au pied gauche, c’est tout.  Je devais rester là, buvant au robinet et même faisant pipi si besoin dans cette fameuse baignoire, alors que lui aurait travaillé  ses dossiers dans la cuisine ..

 

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Sauf que finalement, on n’a pas eu la patience et que la contrainte s’est terminée par une bonne et longue levrette au dessus  de et non pas dans la baignoire !

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Le salaud me souffle même parmi d’autres insanités  un douloureux rappel de la situation de septembre « je t’ai plaquée, chienne, hein ?  Après avoir tiré de toi tout ce que j’ai voulu » .. C’est sûrement sincère cette  ironie appuyée, dans le contexte actuel, je pensais que tout ça était oublié moi ! Ne m’as tu  pas dit « je t’aime » la dernière fois pourtant ? et même écrit ?

 

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Comme toujours, je n’ai pas l’énergie ni l’envie de réagir ..

 

Pareille activité sexuelle  sur la table de la cuisine, que l’on baptise façon soudard,  elle est plus large que celle du donjon, mais dépourvue de coussins ..  Il se débrouille quand même pour me faire jouir ..Me remet mes chaussures chaque fois qu’elles tombent .. un vrai fétichiste, pour la première fois ça m’inquiète .. On n’a fait l’amour « nature » qu’une seule fois, en revenant de la saison I, à mon hôtel ..mais c’était imprévu.

 

Je ne vais pas raconter en détail  cette séance ancillaire. Les évènements qui ont suivi (ce silence et certaines remarques) risqueraient de me faire voir et dire  les choses autrement et de leur donner  une connotation  trop amère.

Il s’est aperçu  à un moment qu’il avait gardé ses chaussettes, s’est moqué de lui même, le parfait salaud décidément ! mais un salaud intelligent et plein d’humour, c’est bien ça le pire ..

 

Et  il a voulu prendre ces photos qu’il n’a pas daigné encore me demander ..  et ce dédain  est très, très désagréable ! Cela ferait il partie d’ un plan « humiliation tous azimut » ? même pas, j’en suis presque sure ..  Juste qu’il s’en fout. Ça fait mal.

Pourtant, je les ai balancées ces photos, sur ta messagerie muette, dès le soir de mon retour, même  et surtout après avoir vu que je n’avais aucun message « d’after »  avec l'air de dire : tant pis, assume, prend ça dans la figure ! c’est bien ça  que tu voulais ?!

 

  A un moment, je suis debout devant toi, assis sur une chaise de la cuisine. Tu me caresses et moi je ne me méfie pas, je me pame sous tes doigts, et soudain .. ah oui, la fontaine commence à sourdre, et à ma grande honte, des gouttes incolores tombent sur le carrelage, a mes pieds, tu continues, tu me dis "accepte .. accepte de couler comme ça, j'aime .." et je réponds dans un souffle, vaincue "oui, j'accepte" ...

puis humblement je cherche une serpillière sous l'évier pour éponger mon plaisir ..

 

Enfin il me permet de boire autre chose que de l’eau, il est allé chercher le muscat dans le frigo du salon, à l’étage, je me demande si je pourrai monter aussi, si on ira dans le donjon .. peut être pas ?

Mais si, quelques baisers et conversations plus tard, il me détache enfin le pied et je monte l’échelle.

Retrouvant avec le même plaisir les lieux qui embaument la moquette végétale  et la chaleur concentrée. L’antre fraîche et sombre du donjon nous ouvre sa porte basse ..

La musique, pas la sienne, trop forte.

 

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Je me retrouve  attachée sur le lit à plat ventre, écartelée par les fers médiévaux et les chaînes aux quatre membres.

 

100 3673Je me laisse faire, c’est étrange que je me laisse toujours faire, ce n’est pas que du fatalisme ..

J’avais demandé le martinet, le voici, ou plutôt les voici, il commence par le « faux » et ses lamelles douces, je suis un peu déçue, me gausse intérieurement,  il n’assume toujours pas ! Mais il cachait « le vrai » et je n’avais pas vu venir, ainsi allongée sur le ventre, la jupe retroussée -  et sans ménagement ni avertissement  il cingle mes fesses avec « le vrai »  et ça fait vraiment mal ! je ne peux pas me retourner, juste m’agenouiller et m’exposer de manière encore plus indécente .. Ce que je fais à sa demande

 

 

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+++

Tout cela finit par  le plaisir qu’il prend, assez  brutal, mais ensuite, ses tendres baisers et enlacements seront les seuls moments d’abandon de cette journée ? mais si courts ..

 

Il est 19 heures quand tu me déposes près du port, on a trouvé un deal pour demain : on se verra à 8h, une heure peu catholique mais selon toi la seule possible, à midi tu baises ta femme le mercredi, c’est bien connu. Et tu n’hésites pas à me le dire (salaud encore) et aussi que tu penses à moi pendant (je n’en crois pas un mot mais .. )

Et juste avant mon train  à 16h demain tu ne peux pas (pas comme aujourd'hui !) trop de boulot.

Reste un  café  matinal sur le port .. et pourquoi pas ? je ne suis pas du matin et alors ? moi j’aime tout essayer, innover, te montrer qu’on a encore des choses à vivre.

Tu m’aurais dit 6 heures je serais venue .. je me rends compte avec effroi que je suis tombée bien bas.

Voulais tu cela vraiment quand tu me disais, si souvent « je te veux heureuse, et sereine » ?

 

Pour te revoir, j'ai donc traversé ta ville de très bon matin, presque surprise de voir que j'étais loin d'etre la seule à circuler, je n'ai pris qu'un café à l'hôtel en attendant de revenir pour le petit déjeuner, avec une sorte d'enthousiasme en passant devant ma fontaine préférée, où l'eau était revenue déjà depuis la dernière fois!

Jamais je ne t'ai vu si tôt, c'était une nouvelle première fois et c'est encourageant!

On a passé une heure délicieuse à discuter, je ne dirais pas faire des projets, je ne m'en souviens pas et si on en avait fait je m'en souviendrais, mais j'étais bien, et heureuse, de partager ce moment rare avec toi!

 

    

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A l’heure où  j’écris ce récit, je rétrograde, je ne t’en veux même pas, ce n’est pas ta faute ni la mienne si tu es « malade » et  si je titre « un parfait salaud » je reprend juste ta présentation sur notre msn, tu vois ce que je veux dire ?

  

Après les mimosas  2010, c’était encore pire, j’étais rentrée si triste et désenchantée par son abattement soudain, inexplicable . .. et inversement,  s’il était trop tendre, trop empressé, c’est moi qui était mal ..

 

Seule l’ambiguïté me donne cet éclat, ce sentiment de bonheur insouciant et fatal !

 

 Je me promet, dans le train, de dresser l’inventaire de tous mes retours, avec tout ce qu’il s’était passé autour  :  ce qu’on s’est dit en se quittant, notre état d’esprit ,  si sms  et  mail ou pas il y a eu,  et si oui a quelle heure et quand la première conversation msn, combien de jours après ?  c’est devenu obsessionnel. Je dois me poser des repères dans cet océan d’incompréhension .. Faire des statistiques, voir si cela n’a pas été pire une autre fois ..

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Demain, après demain sont des autres jours ..

 

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mardi 21 juin 2011 - 4h30 – Première aube d’été, la nuit la plus courte, mais il fait encore nuit, pour peu de temps, déjà quelqu’un marche dans la rue, des voitures circulent et les premiers oiseaux commencent à chanter ; je viens de me réveiller alors que je pourrais dormir, je ne sais pas si je pourrai me rendormir, et toi sans doute tu es réveillé,  c’est aussi ton heure, que vas tu faire de moi en ce premier jour de l’été ? me laisser seule, me fuir, ou bien me revenir ? L'attente va etre horrible, en dépit de tous mes efforts pour tromper le temps, essayer d'oublier qu'on est mardi et que tu reviens .. et que tu peux m'ignorer si cruellement ..

Penses tu à moi en ce moment ?  Te demandes tu ce que tu vas faire pour ou contre moi  ? Je me concentre pour parvenir jusqu’à ta conscience, dans la vérité du réveil.

Il aurait fallu que l’on continue à se rendre heureux, comme l’année dernière, ce n’était pas très difficile pourtant ..  Les deux derniers étés tu m'as rendue tellement heureuse, tellement "belle" .. j'ai du mal à imaginer que tout cela est fini.

 Se rassurer, gouter à tous les plaisirs,  (un an et un mois qu'on n'a plus libertiné .. ) s’entraider, se réjouir de se voir aussi vite (oui, ça justement l’autre semaine tu n’en as pas été capable et je t’en veux malgré moi). Se revoir au bout de trois semaines, et ça semblait bien parti je te jure que je n'ai pas rêvé ..

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Dimanche 25 septembre 7 25 /09 /Sep 15:24

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J’aurais pu appeler ce chapitre « le chant du cygne » cette dangereuse expression évoquée pendant une de ces furtives discussions qui nous rapprochent et nous éloignent, au fil  de ce séjour prévu depuis deux ans, raté l’année dernière, et relancé cette année devant les promesses du printemps, par moi, espérant actionner enfin la touche « reset » .. puisque les feux étaient au vert, croyais je.

 Et il avait été tout content de cette idée, sans réticence aucune, au point de titrer sa présentation msn par un imprudent «Oh ouiiii vivement septembre !! »

 

Nous fumes quatre fois au donjon, quatre mardis. Le premier le jour même de mon arrivée « sur les chapeaux de roues » (une expression à lui pour désigner a posteriori le départ fulgurant de notre histoire d’amour, mais ce mardi 30 août elle est  prise au sens propre !) et le dernier le 20 septembre, le plus dangereux, le plus borderline, entre rupture et continuité, et ces quatre séances je vais les évoquer en commençant par le  dernier.

 

Saison XIX – semaine 3

 

Si l’ambiance avait été moins sombre et lourde, j’aurais pu l’appeler « le dong » ou même « dingue dong » !

La semaine dernière (déjà un flash back) ayant été sereine et sensuelle, il m’avait demandé d’apporter cet objet.

Mais là, et pourtant il est en avance et déjà entré au donjon, je vois tout de suite que son humeur n’est pas à la bagatelle. Il évite de se serrer contre moi comme d’habitude, tout fier de me prouver qu’il bande et c’est vrai que ça me fait plaisir - et sérieux dans le propos. Alors que rien ne le laissais craindre, et j’avais bien assumé mon week end solitaire de « maîtresse » fait une foule de choses, ne le culpabilisant en rien !

Nous montons, je pose mes sacs sur un fauteuil voisin, comme un invité, et il nous sert un verre de son muscat entamé la semaine dernière.

Devant son air absent et poli, que je déteste, je craque, alors que je me suis tenue à carreaux pendant les trois semaines écoulées, sans violence non, il y a longtemps qu’il a tué la violence en moi et je le regrette parfois, ça lui plaisait et l’excitait j’en suis sure c’est sûrement ce qui a fait la différence avec une banale aventure

 – Je commence à évoquer « la fin » prenant acte de sa froideur, et lui de renchérir que oui, depuis un an les choses sont ainsi, et que oui, il veut me faire plaisir, et pour le coté sexuel, maintenant au même titre que sa femme, il endosse le rôle de la victime de  nos appétits femelles trop féroces pour sa pauvre libido, et ne me laisse aucun espoir, et toutes mes évocations de l’avant septembre 2010 restent lettre morte, puisque c’est fini, la touche reset ne fonctionne pas, il attend juste que je sois prête à larguer les amarres, alors que lui, il est prêt depuis longtemps. Depuis un an il  a renoncé à tout péché de libertinage, lui que ça rendait fou, et je trouve très injuste que cela tombe sur moi,  justement, comme si je l’avais dégoûté de ces pratiques partagées avec lui, par amour, par curiosité, par soumission ?

 

Il me dit que non, c’est comme ça, il a changé c’est tout.

 

Voilà, c’est dit. En un an, je n’ai eu que de fugaces victoires, nos retrouvailles de décembre, et  au printemps par exemple, qui m’a précipitée dans ce piège.

Le niveau du Muscat baisse dans  mon  verre, nerveuse, je me ressers plusieurs fois, je lui fais remarquer que s’il me perd, il n’aura plus rien, plus rien que sa femme demandeuse éternelle de ses deux rapports hebdomadaires, plus de donjon (pourquoi le garder ?) rien que de la routine, un travail qui le stresse, des plaisirs de bobo,  et aucune femme à séduire, maintenant  je veux bien le croire : le libertin est devenu moine !

 

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Je sens que pour  l’après midi au donjon, c’est foutu, et tant mieux dans ces conditions ! mais il me détrompe encore ! soudain sans rien dire, le salaud se  lève, va fouiller dans mes affaires, ramène presque humblement, mes chaussures baroques à talon et mes bas couleur chair, et toujours humblement, il entreprend de me les passer, en se trompant de coté, me regarde en silence avec ses grands yeux bleus, puis lentement, toujours, il me retire ma culotte, et je me laisse faire, il me lèche, délicieusement, et moi  la tête à la renverse sur le canapé, je fume ma dernière Fency panthère du Montenegro, comme une pute dans un bordel, je laisse tomber les cendres sur la moquette en sisal, derrière le canapé, fataliste.

mais au fond, je sais que c’est encore de l’amour, pour lui : ne pas démériter, me faire plaisir, m’honorer, et je ne sais  pas trop comment je  dois le prendre, et je n’ai pas envie de résister alors, oui, je décide que c’est encore de l’amour, je le laisse faire, puis on passe dans l’autre pièce, on  fait l’amour  sur le canapé.

l’atelier du plaisir n’est pas favorisé par ce qu’on s’est dit, par notre avenir blessé, néantifié, et pourtant toujours, il me dira qu’on se reverra, tant que je ne suis pas prête, et il  croit que je ne le suis pas … ne pas le détromper, et dans un sens je ne le suis pas, il a raison comme toujours, je retiens juste mes larmes cette fois, mais tout juste …

Je vais sur la  table il me sodomise après m’avoir baisée, avant encore il s’est servi du  dong, puis d’un plug annelé, puis avec lui  je jouis presque pendant la sodomie, je sens ma cyprine qui jaillit comme une fontaine, librement, oui je suis une salope de jouir comme ça, il me dit, oui, mais baise moi, baise moi encore et encore… chaque seconde je la savoure, je regarde nos sexes qui se  rejoignent et se défient, son visage de ces moments là que je connais bien, un peu narquois, un peu vainqueur, je serre mes cuisses et les frotte contre son corps, je veux te communiquer mon énergie, prendre la tienne, comme c’est dommage que tu ne m’aimes plus !

Je saisis au passage ta queue dans ma main menottée à la table d’infamie,  ou dans ma bouche, j’en ai tant besoin, il faut que je me l’approprie encore et encore ce soir qui sait, pour la dernière fois ? …

Après avoir joui, tu te penches sur moi et tu  m’embrasses le ventre.

 

Tu me proposeras ensuite de se revoir avant mon départ, vendredi, une fois encore oui, tout n’est pas perdu mon cœur, je te l’arracherai, ce baiser sous le porche du port, près de la Lampa, puis je me ferai désirer, silence radio, sport à outrance, m’occuper furieusement, partager ma peine, mon espoir, car c’est vrai, je crois bien qu’il veut me revoir .. au pire pour me faire plaisir.

Ce que tu ne  veux plus,  c’est le libertinage, et le grand amour, les contraintes de mails ou msn, tu me dis vouloir garder ton mail ouvert, aller  le voir pour moi, me revoir aussi, et même ici au donjon, alors que tu n’as plus rien à y faire !

 

Ce dont je ne veux pas, c’est ce qui tu es devenu, sans volonté, sans désir, juste le souci de ne pas faire de vagues, de ne pas me faire souffrir aussi, parce que tu es « en empathie » avec moi et aussi, par étonnement et admiration pour l’amour que j’ai pour toi. Et que je ne t’ai fait aucun mal (tu oublies le chantage de novembre ?)

Je ne veux pas non plus :

Te contraindre comme ton épouse qui devient acariâtre dès que tu la prives de sexe ( !)

Te transformer en ce serviteur sexuel, alors que j’étais l’objet du désir, et ne pas t’en vouloir d’avoir changé est ce ta faute si tu ne tiens pas la distance et fais des caprices d’enfant gâté ?  Je l’ai su, depuis le début, mais ne pas t’en mépriser,  tu as essayé, tu as lutté, j’en ai payé le prix en acceptant la fange qui nous avait conduits au ciel, et je paye maintenant le prix de ton abandon cruel et injuste.

  carnaval 006       le pavé d'amour

L’après midi s’achève, il est presque 19 heures, on a cette fois plus parlé que fait l’amour, mais ce n’est pas grave, je te revois vendredi .. jusqu’au bout, tu prendras soin de moi, à la façon que tu peux, ou que tu veux  …zut, j’ai oublié de te demander le mail du lendemain, et je ne l’aurai pas bien sur. Il faut toujours répéter la leçon .. serais tu stupide à ce point ?

 

Chose curieuse, je n’aurai pas de dernier regard éperdu sur le donjon et ses annexes, comme je l’ai parfois, quand je ne suis pas si sure de revenir, et pourtant cette fois, c’est la bonne, je le crains bien, je suis dans le déni, mais j’ai bien fait de ne pas m’apitoyer, cet endroit, je l’ai dans mon souvenir, il m’appartient.

 

Saison  XVIII, semaine 2

 

Et pourtant, la semaine d’avant ! tout fut différent, et grâce à toi j’ai encore plus profité de mon séjour ici, avec ou sans toi, la vie et le temps étaient beaux, je touchais au but, tout irait bien maintenant, après ce mardi 13 qui nous avait porté bonheur, sans raison, par les hasards de son métabolisme. Curieusement un an jour pour jour après la « mortelle randonnée » ici racontée !

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Il y eut la journée à Porquerolles, le lendemain, les kilomètres parcourus sans fatigue, avec les douces sensations de ces contusions amoureuses en haut de mes aines,  puis le jeudi la plage privée que tu avais pris la peine de m’indiquer au lendemain de notre bel après midi, comment ne pas t’obéir et y aller ? et nager sans fin dans ce lagon aux eaux bleues cernées de pins, puis une heure sage avec toi vendredi, le café et les bavardages partagés, et encore un mail le soir sans l’avoir demandé, puis les journées du patrimoine dans ta belle ville, les découvertes en tout genre, la musique, les bateaux, le bonheur 

Oui tout ça parce que ce mardi là, tu avais eu envie de moi tout de suite, tu souriais, et tu m’as entraînée dans un festival de jeux aussi excitants les uns que les autres, la cage, la cagoule, les caresses audacieuses auxquelles je me prête sans limite et me font me répandre à ma grande honte,  sur la moquette de la cage, et tu me le fais sadiquement remarquer ! -  les menottes, les fers, et la table surtout, où tu me sangles avec une ceinture, obsédé par l’idée que je puisse bouger, alors que j’y suis déjà arrimée aux quatre membres. 100 5110

Tu me possèdes avec violence, puis douceur, tu me supplies de tout lâcher, de tout te donner, j’y suis presque, dans les mêmes conditions que le jour des mimosas 2010, alors il le faut, sauf que là tu ne m’as offert ni mimosas ni argent ni je t’aime pendant l’amour la veille et que tu es comme un épée de Damoclès au dessus de moi, je jouis sans jouir, c’est atroce et merveilleux, je voudrais  me laisser prendre par surprise comme cette fois là ..

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Puis on retourne sur le canapé, je vacille sur mes hauts talons, les joues en feu, on cause un peu, moi mes jambes sur les tiennes, et dessous je tiens ta queue qui pendant la pause s’est un peu ramollie, et puis comme on ne parle pas de choses qui font peine et peur, je te sens revenir, durcir à outrance comme rarement, tu es énorme, j’adore ça, comment pourrais tu te refuser ?

 

Tu me prends en levrette sur le lit, à volonté tu jouis à volonté en quelques coups, comment croire en tes problèmes quand je vois ça ! cela fait presque trois heures qu’on fait l’amour .. une fois dans le salon qui jouxte le donjon, tu me serres longuement contre toi, comme si tu m’aimais, comme si, oui .. on boit encore mais du thé glacé, ce soir je partirai heureuse sans ramener mes questions éternelles, sans chercher à te retenir encore une minute, deux, trois minutes ! et je garderai mon visage de femme aimée, à tort ou à raison.

cage  100 5107

Cette semaine là, oui je la retiens comme une belle semaine, elle a sauvé la mise, il aurait fallu qu’elle soit arrivée en  dernier !..

 

C’était donc la troisième et avant dernière saison du donjon. Jamais il n’y eut telle rafale ! il nous est arrivé meme de rester quatre mois sans y retourner ..

L’alternance jouant, la seconde fois fut périlleuse, presque autant que la dernière, mais ne resta pas sans effet non plus !

 

Saison XVII semaine 1

 

Et pourtant le désir spontané n’était pas au rendez vous, encore un mauvais signe à l’orée de cette seconde semaine de vacances … j’ai du mal à me souvenir du petit prodige qui a fini par me faire revêtir mes habits de lumière, en l’occurrence sandales panthère un peu mastoc avec bas noirs, un étroit tee shirt noir .. Je me suis retrouvée sur la croix, attachée le bas du corps dénudé totalement, ce qui est exceptionnel, c’était surtout l’Ingénieur qui aimait cela ..

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Ton envie est venue à me voir ainsi, et surtout à jouer avec le gros rabbit rouge que j’avais du amener, m’amenant facilement à la jouissance clitoridienne, toi à mes pieds activant la machine à plaisir et moi subissant ce doux supplice.. puis amour endiablé sur le lit où tu m’attaches avec un large jeu de chaînes cette fois, qui me permettent de me déplacer, me retourner et même me lever ..

Cette fois là, même ayant retrouvé désir et vigueur, tu vas m’avouer que le partenaire qu’on devait rencontrer n’existe que dans ton imagination, et pourtant la fois tu me l’avais décrit avec un luxe de détails, et même prétendu l’avoir rencontré ! j’avoue à ma grande honte que je t’avais presque cru, et que j’avais été contente de te croire repris par les démons du libertinage ! C’était du bluff, tout ça, oui, induit par ton séjour réel à Bluff, Utah, USA !

 

Du coup, déçue et soulagée à la fois, je laisse mon spleen s’exprimer quand on quitte les lieux, une fois dehors « le ver est dans le fruit » as tu commenté, oui, tu as corrompu notre belle histoire en ne voulant plus être amoureux de moi, car je suis certaine que tu contrôles tout, oui, même ça .. et je t’en veux.

 

Saison XVI, semaine 0

 

On en arrive à la saison XVI, « sur les chapeaux de roue » donc, car un contretemps m’avait obligée à partir le matin même au lieu de la veille au soir, j’ai donc démarré de chez moi à huit heures du matin, la voiture pleine, pour arriver au studio vers midi et demie, m’installer rapidement, me préparer longuement, et le rejoindre au donjon en début d’après midi, sans me tromper de route cette fois.

On ne s’est pas vus depuis le 15 juin, en ce printemps très chaud à tous points de vue, où il m’avait semblé que .. mais elle est loin la confiance totale que j’ ai eu en nous l’espace de quelques mois, il l’a détruite il y a un an et j’en souffre, la preuve, j’ai un trac fou, je suis stressée, ma voix tremble et je veux tout dire à la fois !

Il est curieux de voir mes nouvelles chaussures, des fines sandales italiennes à talon aiguilles, tendues d’un tissus baroque rose thé et noir. Je les ai chipées à ma fille.

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Puis   très vite, en raison de ces deux mois et demi d’abstinence, je surmonte mon trac et je le fais entrer dans la danse, même s’il m’attache, au mur, puis au lit, je me jette sur lui, le dévore passionnément  et dans ma folie, je vais jusqu’à exiger qu’il me sodomise, certaine qu’il hésitera, et puis non, il  le fait ! il me dit je te désire, et me le prouve, on continue autrement, mon ventre tressaute sous ses coups de boutoir et j’ai un peu honte, mais en fait, non …100 4461et à la fin, il y a une hésitation : normalement je devais le priver de jouissance pour qu’il ne  soit pas d’humeur noire ensuite, comme souvent ! il  avait accepté le principe, tout heureux de s’économiser, mais là, au moment crucial, impossible, il se lance et je laisse faire,  bien sur, je crois que j’aurais été aussi frustrée que lui s’il était parti sans avoir pris son plaisir, sans s’être « donné à moi » comme il dit.

 

Je partirai heureuse que le séjour aie si bien commencé mais cela se gâtera vite, car le lendemain, pas de mails, pas de texto, ni le surlendemain ! quel salaud :  il sait combien j’y tiens, avant il trouvait le temps et maintenant plus jamais, ou sur demande expresse de ma part comme la semaine 2, Je me sens donc abandonnée, et si triste, déjà désenchantée, s’il comprenait seulement cette chose si simple !

 

Du coup, quand il vient chez moi le vendredi prendre le café,  c’est avec une secrète réticence que j’accepte de faire l’amour, et je crois bien que c’est la première fois que le cas se présente !

 

Horrifiée de ma propre réaction,  je songe à tout arrêter là, je me suis trompée en insistant pour le garder, il me le fait payer trop cher, je lui prépare un mail, du genre « mon coeur, je ne viendrai pas mardi, mais je reste ici profiter de la mer, je ne veux pas vivre ça » » mais je ne l’enverrai pas, je laisserai s’accomplir notre destin éphémère, alors qu’on le croyait si fort !

Et je m’étourdis d’excursions, Marseille, sentier littoral, cinéma  même, Mélancholia, film revu pour le partager avec toi, peu a peu te savoir quand même proche de moi m’apaise, tu ne m’aimes plus mais moi, oui, et je ne me plaindrai pas, je supporterai frustration et nostalgie, un soir de cafard je réserve même mon  rituel voyage d'hiver à Lisbonne, avec ou plus certainement  cette fois, sans toi ..

 

Saudade, ce mal qui vous fait du bien  ..

 

 

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Et voilà, dans la confusion des sentiments, la confusion chronologique aussi, entre déni et sursis, s’achève cet été 2011, de cette  façon douce amère, demain je repars à Lyon, chez moi et pourtant pas une fois,  comme souvent pendant un séjour anormalement  long, je n’ai regretté ma maison ! Le temps fut comme suspendu, je l’ai laissé couler, j’ai été patiente, presque jusqu’à la fin. Le soleil et l’eau m’ont aidée, et quelques mots de toi, et me sentir bien avec toi, même sans amour ..

 

Pourquoi n’avoir pas organisé ce séjour il y a deux ans, alors que c’est toi qui alors me l’avait demandé, pourquoi ? Tu avais  fantasmé sur les « siestes améliorées », les balades en forêt, et même les escapades en club libertin que l’on aurait pu faire !

 

Au lieu de ça, tu avais préféré, en septembre 2009, alors que notre amour  partait "sur les chapeaux de roue" solder ta relation avec la petite Emilie, tout m’avouer, j’en avais fait un drame que tu as eu bien du mal à rattraper, mais entre temps le plus beau de l’automne était passé !..

 

Cependant, les quatre jours sublimissimes de début décembre 2009 restent un des plus beaux souvenirs de toi, et de ma vie .. Tout fut dense, parfait, sans la moindre fausse note ! Aurait on tenu la distance plus de jours ?

 

En attendant, il restait deux jours avant mon départ, et tu m’avais proposé en nous séparant de se revoir vendredi en début d’après midi, une heure en ville dans notre bar de prédilection, un bar sur le port, looké d’un rose bonbon des plus optimistes !

 

Cependant, la confirmation du rendez vous, j’ai du attendre deux heures avant pour l’avoir, soit deux jours entiers sans que tu ne daignes lire mon mail, et encore moins m’en écrire un ou me faire des textos .. Tu n’as jamais été très textos mais   tu l’as été davantage ..

 

J’ai songé sombrement à  partir dès le matin, sans un mot et dignement, ou bien à me pointer sur le lieu du rendez vous à tout hasard, heureusement j’avais passé la veille une journée inoubliable à Porquerolles, longue marche de 10 km et  dernière baignade de l’année dans les eaux transparentes de la plage d’Argent.

 

Avec étonnement,  et malgré les alarmes de ce séjour, je constate que je suis dans une forme éblouissante, détendue et plus heureuse qu’à l’arrivée .. pourquoi ?

 

Je prépare mes bagages, et la délivrance n’arrive qu’à 12 h15, avec la confirmation – laconique- du rendez vous.

Je me sens tout de suite mieux, alors que je devrais lui en vouloir, pourquoi ?

 

En ce premier jour de l’automne, le temps est superbe sur le port, dans la ville, partout ! j’ai caché ma voiture pleine dans le parking souterrain Lafayette, le premier que j’ai connu ici avec toi une après midi de juillet où tu y avais pris ma main, puis je suis allée t’attendre devant le café, assise sur un trottoir ombragé, sans façons ..

 

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Tu es arrivé, tu m’as souri, on s’est installés sur la terrasse, tu as commandé ton coca light  habituel et moi un café, et cette heure, on l’a passée à discuter, tu as préféré me confier des presque secrets de famille que de parler « de nous », c’est sans doute mieux ainsi, tu t’es souvenu d’un chose que je t’avais dite plusieurs jours avant, et cela m’a fait plaisir, j’ai passé mon temps à te questionner, te répondre, et aussi à te regarder, avec la crainte de ne plus te revoir.  Je te trouve beau et classieux, je te le dis, j’adore flatter ta vanité ..mais je suis sincère, en plus ! 

Et puis on s’est séparés, non pas sous la voûte de notre « baiser de l’hôtel de Ville » de décembre  2009, mais derrière le café,  tu m’as embrassée tendrement, puis il me semble plus sensuellement, tu m’as dit d’être prudente sur la route, j’ai fini par te dire qu’il manquait un truc, le fameux « on se reverra » .. et tu as répondu « en novembre, si tu veux »

Si tu veux ? les trois mots qui tuent et  qu’il ne fallait pas dire!! je me jure que non, ce ne sera pas si je veux, mais si toi, tu veux !!

 

Je m’arrache à toi, et je pars sous terre récupérer ma voiture, on ne m’a rien volé, c’est déjà ça ! et je conduis lentement en regardant encore une fois de tous mes yeux cette ville que j’aime, et me voilà sur l’autoroute, mission accomplie, 25 jours entiers sans revenir chez moi, un record !

 

Un petit miracle conclura l’aventure : à l’aire de Sorgues où je m’arrête chaque fois, j’allume quand même mon portable. Et, comme c’est incroyable, j’ai un long texto de toi ! « Merci d’être venue .on a passé de bons moments ensemble .. . sois prudente .. etc .. … en somme pas plus ni moins anodin que les autres du genre, peut être de politesse, peut être pas ..

 

Je suis contente. Et même éperdue de reconnaissance, comme ranimée !.. pauvre gourde ! .. On verra. ..

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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