Hôtel – 22 heures
Me voici dans le Var depuis 17 heures, après les 4 heures de voyage réglementaires, malgré les deux pauses rituelles, la première à l’aire de Portes les Valence, et la seconde à celle de Ventabren (le joli nom !). j’ai pris des tas de photos lors de ces étapes, car je me dis que je les fais pour la dernière fois (mais je l’ai dit si souvent !! que je finis par en rire et à ne pas insulter l’avenir).
A Ventabren, c’est une aire sans station essence, donc plus sauvage avec sa pinède au dessus, ses tables de pique nique en gros bois vermoulu. Plus on descend, plus le printemps imprime déjà sa patte, avec les premiers arbres en fleurs, et ces bois de résineux verdoyants et penchés par le vent.
Je m’amuse à compter le nombre de voyage que j’ai fait pendant ces quatre ans ; il y a en a 10 en voiture, et 14 en train. Le tout fait donc 24 et la moyenne annuelle 6 ! soit une fois tous les deux mois !
Les paris sont ouverts, sera t il vraiment le dernier celui là ? je pense que rien ne m’empêche de redescendre, mais sans qu’on se revoie toi et moi .. la France est à tout le monde ..
Je sais que j’ai eu tort de venir, encore une fois, je prie pour qu’elle ne soit pas celle de trop ! il s’agit d’assurer, de le rassurer, et de ne pas repartir le cœur brisé.
Voici la première vue sur la mer, en haut de cette pente aux environs de Cassis et on tombe sur la nappe scintillante du soleil hivernal, bordée de la falaise ardue de la calanque. Puis voici la sortie 13, la première que j’ai empruntée pour rejoindre l’Ibis de la Seyne il y aura quatre ans après demain.
Cette fois je me sens de trop, Mais souvent je me sens triste la veille et la en plus je suis fatiguée, car tu me laisses partir « sans biscuit » pour rappeler ton jeu de mot un peu graveleux (tiens ça me rappelle tes toutes dernières remarques et taquineries « ‘personnelles » et coquines sur moi, quand tu évoquais mon fameux « pute hâtive », pour « putative » ! tu avais dis « j’aime bien ton jeu de mots un peu graveleux. « Il y avait eu à cette époque, aussi, le « edt », (Emploi du temps ? Encore du Temps ? Envie de Toi ? « adorable mais qui a mal fini, et ensuite plus rien, jamais. Ni avant ni après le 23 décembre. Plus de « bébé » plus de « j’ai envie que tu viennes »..
Notre maison des années 20 a donc été, notre dernière demeure. Un cimetière alors qu’elle me semble si présente, veillant sur moi, où qu’elle soit .. un peu ta présence ..
Trêve de nostalgie, décrivons la chambre 7 : au rez de chaussée, toute blanche, beige et taupe, très classe mais moquette tachée, et toujours ces grands espaces : couloir, wc séparés, grande salle de bains, coin salon et coin bureau, et terrasse ouverte pour fumer. Bons et mauvais souvenirs y sont mêlés : la tendre séance de bondage du 10 décembre 2009, la « révélation terrible » du 8 septembre 2010.
.. Ce soir, veillée d’armes, demain approche, s’il ne se connecte pas de bonne heure, je ne saurai pas où on se verra et si on se verra …j’ai envie de sortir.
Pardon mon cœur, je n’ai pas eu envie de te laisser gagner tout de suite, et je m’en mords les doigts, limitons les dégâts, je ne veux plus être pour toi un objet d’horreur .. je ne veux plus abîmer tes souvenirs de moi si tu en as encore.
Je ferai juste comme si de rien n’était, je te laisserai la main. Je t’aime, bonsoir, mon cœur ..
Mardi 28 février
Nuit d’une seule traite mais trop courte, réveillée à 5 heures, pourtant nul bruit ni lumière ne me gênent et le lit est merveilleux. Je m’agite et n’arrive pas à me rendormir, inquiète pour l’avenir proche et même le lointain. Vertiges si je change de position, ça aussi signe de stress intense (et de fatigue post grippale sans doute).
Je tiens jusqu’à presque 8 heures, avant d’enfin me lever et ressusciter quelque peu sous la douche bien chaude. J’ai découvert trop tard le chauffage, il suffisait d’appuyer sur un bouton mais sans lunettes .. du coup j’ai eu froid hier soir.
Petit déjeuner dans la grande salle marron, avec quelques professionnels en stage, que j’envie, car ils ont un boulot ! Le café est bon, mais le croissant infâme, le jus d’orange est un vrai, pas comme au Portugal.
Au retour je trouve déjà un message de Thierry et je crois quelques secondes que c’est bon signe (8h51) avant de découvrir le titre « erratum » : ça y est, il a une réunion ce soir (ou fait semblant !) mais en réalité - signe de schizophrénie ? - aucune allusion à ma présence, l’erratum en question c’est qu’il parlait de sa grand mère paternelle et non maternelle, lors de la séance de psychanalyse !
Ce genre d’esquive a le don de m’énerver, et je lui demande cash s’il ne tient pas à me voir ? et la cela fait plus d’une heure que j’ai répondu et que je ne sais toujours pas ce qu’on va faire de la journée. Il ne doit pas savoir non plus. Comment cette équipée va t elle finir ?
Gros suspense donc, que je meuble en prenant une leçon de portugais, c’est la seule chose qui me calme, et en écrivant ici .. je me sens vraiment gourde d’être venue ! quand je pense à sa fièvre hâtive des autres fois, en particulier les trois premières de la longue série, et même les dix ou quinze autre qui ont suivi, tiens pour faire bonne mesure ! quand je pense qu’alors, c’était lui qui avait peur que je ne sois pas là !! ça se sentait entre les lignes précautionneuses de ses sms, alors si nombreux.
Je vais me faire les ongles, je suis énervée ..
Soir
Eh bien, il est sur que je reviendrai au moins .. une fois, c’est la façon qu’il a eu de me dire au revoir tout à l’heure, en rappel du fameux contrat des trois fois. La façon pas trop engagée de me faire comprendre qu’il avait envie de recommencer ? de se débarrasser de la corvée du lendemain ? (un café aux Sablettes, au mont Faron, tiens la première promesse qu’il ne tient pas ..)
On a donc fait l’amour tout l’après midi, et pas assez ou trop parlé, rien n’est vraiment clair, mais il y a du progrès, évident par rapport à la dernière fois, où il avait voulu me faire la tête et m’humilier tout en me faisant jouir, bien involontairement, de « cette façon là » qui arrive sans préavis.
Cette fois il avait encore moins envie, prévenue que sexuellement il n’était pas d’attaque, mais il est venu quand même justement détendu par la certitude qu’il ne se passerait rien.
Moi je m’étais quand même préparée comme si de rien n’était : petite robe noire des mimosas 2009, bas résille rouge, et bottines, pas trop, ni trop peu. J’étais un peu gênée par rapport à lui qui malgré la chaleur, avait ajouté un pull jacquard à son éternelle chemise blanche.
Il a commencé par ranger trop soigneusement ses affaires (le pull et la veste en cuir) dans l’armoire de ma chambre, comme chez lui ! Il avait changé sa sacoche en cuir marron par une autre en nylon gris bleu. Et dans l’éternel sac Charlemagne, une bouteille de Château neuf du Pape, la même que celle d’avril 2008 si je me souviens bien. Il n’est donc pas passé au donjon chercher le muscat entamé, dommage, ou alors il l’a bu avec une autre ?
Mais au cas où, j’avais apporté le mien, un de ses premiers « cadeaux », que je ne me décide pas à boire sans lui. Sachant que c’est la dernière qu’il me reste. Elle était au frais dans le minibar, il l’a ouverte, mais magnanime, me laisse quand même le vin blanc sec !!
Je suis soulagée qu’on la commence ensemble. Je ne me voyais pas la boire seule et en larmes un soir de manque et de déprime.
Il n’a l’air ni bien, ni mal, et on commence à discuter familièrement assis sur le bord du lit. Sur son mal être essentiellement je crois, et traîtreusement je laisse trainer mes jambes contre les siennes. – non en fait, je ne le fais pas exprès, c’est un phénomène d’attraction naturelle –
Si bien que, au bout d’un moment et d’un quart de verre en plastique, il commence à me caresser les jambes, puis, s’étend de lui même sur le lit, comme pour « se donner à moi » (ce sont les termes qu’il emploie à cet usage).
Je sens en l’effleurant une érection naissante, et comme j’en ai envie depuis toujours, c’est moi qui dégrafe sa ceinture, puis les boutons de sa chemise, un à un, en un geste d’effeuilleuse que je veux très professionnel ! puis j’écarte les pans de la chemise et me love contre lui, ma main descend, je joue tout haut à la devinette : boxer ou caleçon ? ah, le tissus est celui d’un caleçon ! je continue, dans le but de le dérider et le détendre « la couleur maintenant, à fleurs ? - non – à carreaux ? – non – à pois ? – non ! (sourire) Vaincue, je regarde et le caleçon est noir, c’est presque sexy !
Incapable de résister, je m’empare de ta queue, la caresse, la suce, c’est mon objet, c’est à moi tu m’appartiens ?
Je prends quelques photos, mais il refusera cette fois de montrer son visage, il avait pourtant osé après les « menaces » de l’année dernière, pas cette fois. Les choses ont empiré, je le sais bien.
Puis sur le grand lit, tout était permis, et cette mutuelle fascination, cette science suprême qu’on a de nous mêmes, et les tendres baisers, les caresses, cette impossibilité de ne pas rester trop longtemps pas l’un dans l’autre, toujours se prendre et se reprendre, comme c’est bon, et fort, et putain, évident !
Il s’aperçoit que mon bas résille est filé, il faut le faire, car un bas r ésille c’est solide, bien plus qu’un bas voile, oui il y a deux petits trous en haut de ma cuisse gauche, relevée contre son flanc. J’ai du la frotter contre lui avec trop de frénésie .. Il adore d’ailleurs, et me le dit, le contraste entre la douceur de ma chatte et la rugosité de la résille, une telle sensualité est si rare chez un homme, si excitante ..
Baise moi .. je cherche mon plaisir sans pudeur, j’ai un peu honte de ces va et vient débridés, à un moment c’est insupportable, je me relève assise, lui toujours en moi, pour l’ enlacer et l’embrasser passionnément, oh comme je t’aime, comme j’ai peur de te perdre à jamais, comme je veux qu’il y aie d’autres fois, que tout redevienne comme avant, comme maintenant .. Oh c’est si simple !!
Maintenant je le chevauche, j’ai trop chaud avec ma petite robe en laine, il me dit de l’enlever, chose que je refusais d’habitude, je sais qu’il n’est pas adepte de la nudité totale, (sauf pour ce qui le concerne, car se mettre nu, pour lui, signifie « se rendre », se mettre à ma disposition ? s’humilier ? et je sais que ça l’excite)
Mais cette fois tant pis, j’accepte, même si ma plastique n’est pas parfaite ! et cela se révélera bien plus fort, aussi fort que la seule fois où j’ai été nue contre lui nu, à l’hôtel All Seasons, après la toute première fois du donjon (voir « les Lauriers Rose »).
Parfois tout en restant soudés, on parlait.
Cette fois il ne m’a pas dit « reviens quand tu veux, .. impose toi .. c’est un break dans le break ? .. tu es une ex –ex ?. « non, ce fut pour être honnête, bien moins rassurant pour l’avenir.
Il a même inventé une histoire : il m’a fait croire qu’il avait tenté deux expériences au donjon ! il a fini par comprendre que son attitude (garder le donjon juste pour moi le peu que j’y viens) était incroyable .. alors il veut me contenter ?
La première fois, cela aurait été en juin ? - incapable de me dire si c’était juin de cette année ou de l’année dernière !! – avec un couple. La femme il l’avait attachée, baisée je ne me souviens plus, le mari regardait, ils n’étaient que trois (je connais son horreur d’être trop exposé, trop en concurrence, donc impossible)
La seconde, il était avec une fille et sa copine qui regardait seulement ( !) la fille ? oh il n’avait pas réussi à la baiser, il ne bandait pas, elle était « trop grasse » -la encore, très bizarre, et l’autre fille ? qu’avait elle pour lui déplaire ? et comment aurait il connu tous ces gens ? par Roland ? - je lui souffle la réponse – oui, par Roland, (mais pourquoi en ce cas Roland était absent ? Cette affaire là c’était en décembre.
Oui quand il a commencé à aller si mal, quand il m’a enlevé son mot de passe aussi (en ce cas cela s’expliquerait, il n’a pas voulu se créer une nouvelle boite pour cette fille), quand il a perdu confiance définitivement en sa sexualité ? mais bon, il y a quelque chose de louche, je ne le crois pas, ça ressemble à l’affaire du type qu’il voulait me présenter, en septembre, du bluff, un souvenir de ses activités passées qu’il doit quand même regretter.
Alors, concluais je en toute logique , je suis donc la seule à te faire envie ? (car manifestement, on fait l’amour si bien depuis presque deux heures sans la moindre défaillance) -oui, il l’admet.
Seulement moi.
Et avec sa femme c’est selon lui tellement « laborieux ».
Ah bon, alors en ce cas, pourquoi vouloir me rejeter comme tu le fais ?
Pourquoi aussi ce besoin de se dévaloriser ? il aurait pu, tant qu’à faire, me faire croire en des prouesses pour bien me faire comprendre que j’avais de la concurrence ! c’est complètement tordu ..
Comment percer le mystère de son comportement erratique ?
Je ne suis pas jalouse ni troublée par ces révélations auxquelles je ne crois pas. Il me faudra des preuves, des photos, des mails de rendez vous .. je le mettrai au pied du mur.
On se remet à faire l’amour après cet intermède et un verre de Muscat (trop doux, un peu liquoreux, presque bouchonné, il date de 2006).
Il me demande pourquoi je tiens tant à ce qu’il « aille jusqu’au bout ». Je le regarde avec effarement, c’est une conclusion tellement .. normale, naturelle ? pourquoi se poser la question ?
Je vois dans cette appréhension – ce n’est pas la première fois qu’il m’en parle - une sorte d’économie de lui même, la peur de se donner et de ne plus avoir, que sa force s’en aille et ne revienne plus ? je le rassure, lui dit que l’énergie interne se renouvelle naturellement, toujours .. il devrait bien le savoir !
Il me demanderait presque le feu vert .. il est prêt … il jouit comme toujours, fort et bien avec ces râles de plaisir que j’aime tant, comme je l’envie que ce soit chaque fois, comme les males ont de la chance ! ils n’ont pas à attendre le jackpot, c’est du systématique ! Et il ose chipoter …Ensuite il se passe quelque chose qu’il n’avait plus refait depuis le soir du 28 octobre 2009, quand nous étions au donjon pour « ô temps, suspends ton vol » .. rester contre moi longtemps, après, et encore m’embrasser dans le cou, me serrer les mains .. sans parler.
Je comprends de moins en moins ..
Et plus tard, je lui reparle timidement de « demain ». (dans le feu de l’action, comme il me dira, il m’a follement promis de revenir ici même demain !).
Moi je sais que je dois rendre la chambre avant midi, l’aurais tu oublié ? ou fait semblant d’oublier pour mieux me dire ensuite que non, tu ne voulais que ça, pas le temps pour un café dehors .. Il me demande quand je pars, je lui redis « demain », alors non, impossible de revenir ici.
J’insiste, » mais il y a le donjon ? (à deux pas) - non je n’ai plus envie du donjon, j’ai commencé à tout jeter à la poubelle, les clés, les photos .. –un café sur le port alors ? aux Sablettes ? – non non, j’ai pas envie qu’on me reconnaisse, pas le temps ».
Ça y est, tout s’effondre, tout est gâché. J’ai reperdu le terrain gagné au printemps, et après ces heures là comment oses tu me refuser ce petit plaisir ?
On a même pas eu le temps de parler, de mettre au point l’avenir, j’ai oublié des tas de choses que je devais te dire, et je devais prendre des photos de toi, ton visage, pour emporter à Lisbonne.
La maintenant tu dois partir (18 h un compromis entre les 17 et les 19 heures habituels) car tu « fais la fermeture du labo », ah oui un mardi ? – oui à cause des vacances ».
Je pense que l’on pourra peut être converser ce soir alors, je ne dis rien.
Ce n’est pas le jogging avec madame.
Il prend un bain, je n’ose pas le photographier comme souvent (j’ai toute une collection de lui surpris dans la douche, les cheveux plaqués sur le visage ruisselant, souriant un peu jaune !)
j’ai adoré ses cheveux un peu longs, bouclés, et si doux comme ceux d’un enfant.
Et toujours, l’adorable dessin de sa lèvre supérieure, et son menton râpeux, mais je dois admettre que je n’ai pas assez vu ses yeux, il les dérobe, certainement et j’en tremble, comme nos cuisses tremblaient, tout à l’heure, d’excitation et de plaisir ..
Alors qu’il est encore dans son bain, je lui dis sans agressivité que cette fois j’en ai assez de quémander nos rendez vous, que c’est à lui de me prouver qu’il en a envie aussi, de me demander, quoi, c’est normal ! Il ne répond pas. A ma question, il finit par me dire qu’il ne veut pas « me faire de la peine », en me répondant qu'il ne le fera pas, demander le premier : donc c’est clair, il campera sur ses positions, il ne craquera pas pour moi, et même s’il en a envie un jour, il ne le fera pas, par fierté.
Je commence à comprendre que j’ai manqué plein de choses, que je ne vais pas avoir le temps de remonter la pente, de m’assurer et de me rassurer .. il se rhabille maintenant, il va partir, m’échapper, et demain je serai toute seule alors qu’il est à deux pas.
Je me serre contre lui, il m’embrasse complaisamment, je lui demande avec anxiété « comment tu me trouves ? – tu es belle .. – alors garde moi ! » cri du cœur, que je regrette aussitôt, car tu ne réponds pas ..
Plus tard, enfilant tes chaussures encore neuves (States 2011) tu admets « tu dois te demander pourquoi je veux te quitter alors que quand on est ensemble ça se passe bien » .. Ben oui, espèce de manipulateur, lache, incapable de vivre deux amours différentes en parallèle, oui ça te « pose problème » telle est ton éternel chanson !
Parce que sa femme l’aime, lui a dit que même si leur relation devenait platonique, elle ne le quitterait pas, et lui, je sais qu’il a peur qu’elle ne le quitte !! alors que moi, il voudrait tant que je me casse, cet ingrat.
Je suis pourtant si proche de lui, à son écoute, son « âme sœur » comme il disait, et puis je suis la seule, selon ses dires, à l’inspirer encore sensuellement, vraiment la seule, mais est ce vrai ?
Si c’était vrai, tu me garderais sans plus te poser de questions, on retrouverait l’équilibre de 2011, mais les mois ont passés, je les ai laissés passer sans pouvoir me battre comme je l’aurais voulu et ce mur invisible est toujours là.
A un moment j’ai entendu dans un brouillard : « tu veux qu’on poursuive la correspondance ? » quand j’ai pensé à lui demander de ne pas me laisser dans le silence au moins, avant ton départ au ski. Il faisait semblant d’être surpris de cette élémentaire demande ! Oui le brouillard, car je n’ai pas assez réagi, exigé, il était déjà dans le couloir, habillé de pied en cap, et je pensais que tout à l’heure on se ferait signe puisqu’il était censé retourner travailler.
Trop confiante encore, bien trop, pauvre conne ! Il ne fallait rien lâcher, tout demander !
C’est IMPORTANT pour moi, ces mails ou sms de séparation, putain pourquoi tu ne comprends pas une chose aussi SIMPLE !! et vitale, enfin, pour moi, mais si tu ne me fais plus de cadeaux, fais moi au moins celui là, sinon je perds tout de suite le bénéfice de notre rencontre .. (rayonnement, confiance en moi, euphorie)
Mais un petit truc efface, comme un tour de passe-passe, le non recevoir de ma question .
Tu me dis avec désinvolture qu’on doit se revoir encore une fois (j’avais droit à trois rencontres on y revient !)
Une façon détournée que je n’apprécie pas trop, des « on se reverra », « à la prochaine fois » etc .. francs et massifs que j’adorais.
Il me souhaite avec un sourire que je vois ironique, un « bon voyage au Portugal » (je ne pars que le 17 mars et le lui rappelle -avec déjà l’idée épouvantable qu’il ne m’écrira pas avant .. Et qu’on va se revoir si j’en ai le courage, que dans deux mois ! Et après ? Je sais qu’il ne croit pas en mon sacrifice et je pense aussi, à cet instant, que ça me sera en effet rès difficile, que je devrais le quitter justement en profitant de mon exil volontaire, ne pas le relancer, moi aussi jouer le « Je te fuis tu me suis », mais c’est épuisant, j’ai pas envie de ça .. et si ça ne marchait pas ?
Je dois bien refermer la porte sur lui, il s’éloigne dans le long couloir, je ne peux pas le suivre, j’ai encore ma petite robe et mes bas ..
Je mets un peu d’ordre dans la pièce, mais je ne douche pas, je veux garder le parfum de nos amours, mêlé avec mon parfum à moi que j’ai racheté à l’aéroport au début du mois, en signe d’ espérance ..
Un peu plus tard, j’ai spontanément écrit pour lui un mail spontané, rassurant, gentil, amoureux, avec les photos de lui .. mais n’a pas réagi à l’envoi de ces photos magnifiques même s’il cache son visage (par prudence, maintenant ! ) sur l’une d’elles ! les autres sont en plan rapproché : jean et chemise ouverts, belles mains et objet du désir turgescent .. Je suis quand même une bonne photographe, ça je sais faire ..
Je suis vraiment folle de lui sensuellement parlant, et lui de même, sauf que chez lui, ça semble s’arrêter là .. car « ça me pose problème » toujours la même chanson …
Il n’arrive a rien avec sa femme, il n’arrive à rien lors des deux escapades au donjon qu’il m’a avouées enfin, et il admet que je suis la seule à lui faire encore envie et il me le prouve. Mais comment le croire ? comment savoir ?
On verra, on verra .. de tels moments une telle reprise de conscience de sa part ne peuvent sombrer dans le silence ? . Et quand bien même, c’est ton choix mon cœur, tu m’as donné de toi la seule chose que tu imagines possible, et tu le sais, ne le sais que trop.
Et j’ai oublié de dire que le matin, j’avais fait le grand tour de ta jolie ville, avec mon appareil, avec le même amour et la même trouille de perdre tout cela, et je sais ce soir que ce ne sera pas le cas. Il y aura encore une fois si je le veux encore.
Enfin sauf si trop de silence finalement le coupe de moi, et qu’il suive son idée directrice, celle de savoir si, menant enfin une vie rangée, ses problèmes psy disparaîtront.
Il semble comprendre que je ne comprenne pas cette ambivalence, il faut juste qu’il sache que ça me fait tellement souffrir et je n’ai plus envie de souffrir.
Le soir, j’étais si bien que je suis ressortie au restaurant ! à la brasserie de France, celle qui est rose, celle des mimosas en 2009 ; j’ai fait venir les clients, (j’étais un peu en avance, à 19 h, affamée !) et j’ai dévoré des moules frites avec de l’eau, car oui, on avait déjà bu du muscat et il m’avait apporté une bouteille de vin blanc qu’il m’a laissée, un premier cadeau depuis bien longtemps ! Moi je lui ai donné le guide de Prague et une clé usb de films mais j ‘aimerais tant pouvoir le gâter encore plus ! lui acheter des choses, des livres, des ceintures, des boxer à la mode, des noirs ou des bariolés comme c’est la mode !
Je me suis couchée à plus de minuit, mais j’étais déjà bien réveillée à 3h30 du matin, énervée par les déboires amoureux de ma fille mais surtout encore très exaltée par cette après midi torride dont je me remémorais les moindres détails .. je sentais encore l’empreinte de son corps sur le mien, à l’intérieur et contre mon ventre, mes cuisses, il était encore là .. il a admis l’alchimie entre nous, verbalement, et gestuellement bien sur .. et au cœur de la nuit j’étais là à penser à lui et à l’avenir, quel est son but, car malgré tout il ne m’a rien promis d’autre qu’une autre rencontre, et il est 10 heures et alors voilà une dure journée de voiture m ‘attend avec ces trois pauvres heures de sommeil, mais ça ira, comme pour Strasbourg et Barcelone, j’aurai hélas tout le temps de retrouver le train train ..
D’un coté si je l’avais revu, j’aurais eu les yeux battus et l’air encore plus fatiguée mais je suis très vexée tout de même d’avoir reperdu du terrain depuis juin (café à 8 h du matin en juin, faut il que je l’aime !)
J’aurais passé 48 h ici et ne l’ai vu que 4 heures et si peu de temps pour discuter .. vais je me résoudre à « prendre ce qu’il y a à prendre » et faire l’impasse sur le reste ?
Si je te demande « dis moi ce que tu veux », tu vas me dire que tu n’as pas changé d’avis, que tu veux me quitter, toujours, mais que tu ne crois pas que je vais te laisser partir, et que tu t’humilies à te donner à moi, avec toutefois un certain plaisir.
Si tu voulais comprendre que je suis la seule à te convenir, à te faire aimer le sexe à nouveau, la seule que tu peux manœuvrer à ton gré en te faisant passer pour une victime/
Je ne me décide pas à quitter la chambre, car il faudra débrancher l’ordinateur .. jusqu’à ce soir, et ce soir, encore rien trouver ? j’ai échoué aussi à cette chose si simple, si élémentaire entre amants, avoir un petit signe de remerciement, de gratitude, comme je l’ai eu si souvent, avant, et pourtant il me semble qu’il n’y a pas grand chose de changé.
1Oh20 - et toujours rien, je suis triste et déçue, tout ce ciel bleu, ce soleil, et lui qui me manque tellement, même à deux pas d’ici, il se défile, il n’a pas envie de me voir et c’est blessant.
Et hier il bluffait en disant vouloir revenir « dans le feu de l ‘action » n’est ce pas ?
Les 12 jours de ski, puis une semaine après à peine, mes 26 jours de Lisbonne, même si je suis normalement connectable, vont peser lourd, mais éclairer les choses, dans un sens ou un autre, enfin j’espère.
J’attache trop d’importance à ces épisodes sexuels ? sûrement, ils sont tellement exceptionnels ! Il m ‘a baisée, c’est tout et à ma demande encore, point barre, il se barre ! salaud, salaud, triple salaud !
J’ai pas envie de partir, et je ne peux pas te le dire, et pourtant, j’aimerais tant, avoir encore droit à ces abandons, ces minauderies, ces plaintes feintes ( parce que je savais qu’au fond, même si c’était inévitable, il y aurait encore des jours heureux)
Ecrit au retour
Après une merveilleuse matinée (quand même car j’ espérais un mot encore ) ayant découvert par hasard le parc de la Tour Royale - à ne pas confondre avec le Fort St Louis- et pris beaucoup de photo « en pied » étant tranquille pour le faire avec le retardateur dans ces lieux presque déserts, on dirait presque que tu aurais pu les faire toi même ces photos - j’ai fait un tour aux plages, avant de démarrer à 13 h pour un voyage en pilotage automatique jusqu’à chez moi, le portable toujours muet, oui, même en passant devant l’aire de Sorgues, celle où plusieurs fois j’avais découvert ses sms qu’alors, je n’attendais pas! ..
J’étais encore sure que ce soir en rentrant, je trouverai un mot, au moins pour commenter les belles photos que j’ai prises de ce qui compte le plus pour lui : queue et annexes.
Ce soir je lui avais écrit ça en brouillon :
c'est quand même terrible ce mépris des convenances les plus élémentaires à défaut de sentiments! tu vois j'aurais apprécié
peut être après ce voyage onéreux et fatiguant en voiture, d'avoir un petit mot style "merci pour cet après midi torride, bon retour, à bientôt"; ça prenait quoi sur ton précieux temps ? trois
secondes ?
Putain mais comment et en quelle langue je dois t'expliquer ce qui se fait ? qui t'a appris
la politesse ? pourquoi n’ai je pas plus insisté, voire menacé avant que tu ne te sauves ? puisque je ne peux pas vivre sans ces viatiques,
maudite soient les nouvelles technologies !
ce matin j'étais indulgente, contente, sure que tu prendrais ce putain de miette de temps pour me remercier au moins pour les belles photos et
RIEN!! et hier on n'a pas eu le temps de mettre au point tout ça, comme toujours, et tu m'as refusé le café que j'avais obtenu les dernières fois, oui meme à 8 heures du mat j'étais venue
moi! Et ça aurait été 6 heures que je serais venue aussi, pauvre pomme !
j'ai tellement honte que j'ai fait croire à mes filles que je l'avais bu avec toi à midi avant de démarrer, c'est pitoyable.
Que veux tu prouver ?
pourquoi gâcher ainsi cet après midi passé ensemble ? tu jouais la comédie alors ? (en bon hystérique tel que tu te décris toi même ?) ou tu as la rage que je reste la seule à te faire
b .. ? au lieu de me tresser des couronnes ? – enfin si c’est vrai -
T'es qu'un pleutre, et si tu me reveux, il faudra demander!! j'en peux plus, je suis détruite ce soir
alors que ce matin j'étais si bien au soleil de chez toi et que j'attendais ton sms avec une certitude, quasi totale : pauvre conne que je suis! Tout ce voyage pour revenir sans rien !! sans
biscuit, oui tiens !!
Allez va au ski, éclate toi avec ta femme ( !) et bien sur pas un mot de toi avant ton départ, ça serait t'abaisser hein ?????
Mais il ne mérite même pas ces reproches, ma déconvenue supposée (oui tu supposes bien, salaud) doit le faire jouir, alors j’efface, il m’a joué la comédie, ne pas oublier qu’il est un hystérique dangereux (chez les hommes, c’est plus rare et cela s’apparente à la psychopathie grave).
Mais je suis la plus grosse des connes de n’avoir rien exigé avant qu’il ne se sauve comme un lâche qu’il est !
Je ne lui courrai plus après, on ne se parlera plus j’en suis sure, avant très longtemps, il suffit que moi je ne craque plus comme je l’ai fait hier et ce matin, mais je pouvais encore y croire, tant cette après midi a été rassurante, en fait ..
Non, pas rassurante, pas tant que ça, mais pendant qu’on faisait l’amour je ne pensais plus ..
Il ne m’a pas écrit hier soir, ni ce matin, même pas un inoffensif qui ne mange pas de pain du style : « bon retour, merci pour tout » (le guide de Prague, mufle !)
En décembre 2010, après des retrouvailles encore plus concluantes, pareil, il ne m’avait rien écrit, et j’ai du lui envoyer 10 messages une nuit pour qu’il s’inquiète et corrige le tir !
Pauvre idiote, cet homme est toxique il te hait, et veut ta perte. Sache le et ne l’oublie pas, jamais .. même si ça te semble injustifiable, incroyable. Il ne fonctionne pas normalement comme toi.
Je n’ai lavé ni le plaid en polaire panthère que j’avais mis sur le lit, ni ma petite robe noire, ils sont mes doudous, je hume les effluves qui s’en échappent encore, ça sent bon, c’est épicé et doux à la fois.
Ecrire un commentaire - Voir les 6 commentaires