Récit

Mardi 15 décembre 2 15 /12 /Déc 19:01

On avait convenu, pour ce nouveau séjour d'une semaine, de se voir un jour sur deux, comme pour la semaine d'avril. Crainte de l'overdose ? et lui ne pouvait pas s'absenter de son travail chaque jour, même s'il est sont propre patron.

J'avais  prévu des sorties à la découverte de ce beau département du midi, mais je n'avais pas prévu la pluie et la tempête!!

C'est donc en grelottant dans ma veste en cuir trop mince (j'avais étourdiment décidé de ne pas prendre ma doudoune) que j'ai visité, le mardi les mines de la Garonne, dont les galeries m'épargnèrent la pluie battante, et le jeudi, la ville de H., perchée sur sa colline et dominant la presqu'île de G.

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Cette fois la pluie me fut épargnée mais le soleil était- loin d'être vainqueur! J'ai eu tout de même le loisir d'admirer ces nouveaux paysages, tout en méditant sur ma récente dépravation, totalement inattendue, car seule la séance du dernier jour devait normalement me conduire à la "déchéance, la soumission  sexuelle" ; nous y reviendrons.

Le mercredi, il vint me voir et nous fimes l'amour le plus naturellement du monde, après toutefois une petite séance de bondage,100 4525 la seconde, et je crois que le mardi , il me rendit une petite visite en fin de matinée .. 100_4549.jpg
Nous étions bien ensemble, qu'avait il besoin de faire participer d'autres personnes ? des inconnus et bientôt son ami X, dont j'ai déjà parlé.

Avec le recul du temps, je vois bien qu'une fois encore, j'allais "passer au deuxième service", après sa soumise E. Sauf qu'avec moi, les choses iraient plus loin, sexuellement parlant ..
Je fantasmais depuis longtemps au sujet de cette séance risquée, importante, je sentais que X. n'était pas très attiré par moi, car préférant les femmes filiformes, et pourtant j'avais envie d'accomplir ce défi, après tout ce n'était pas si important, ce qui comptait c'était cette rencontre à trois, non plus dans l'anonymat d'un club libertin, mais en présence de l'ami de mon "maître" (décidément, ce mot m'écorche la bouche!)

Le scénario prévu était assez violent, ce qui me surprenait de L. : X devait me fouetter très durement après m'avoir attachée aux anneaux vissés dans le mur depuis cet été, puis tous les deux devaient me sodomiser sur la table prévue à cet effet, surmontée d'un trapèze et que je connaissais déjà. C'est tout ce que je savais.

Le jour prévu était un vendredi, le dernier jour d'octobre, le soir de Halloween, cela ne pouvait pas mieux tomber en matière de diableries!
Le matin, j'étais au marché du village, il pleuvait un peu encore, j'étais anxieuse et triste .. et plus tellement motivée pour la séance du soir.
J'envoie donc un texto sybillin à T.  . Je lui fais comprendre qu'il vaudrait mieux que je rentre ..  Et lui, à mon immense surprise et vague déception,  le voila qui abonde dans mon sens, me dit avec une feinte gentillesse que tout était très bien, et qu'il me souhaitait bonne route!!
Moi qui m'attendais à des supplications, des réassurances,   je fus bien déçue, décontenancée aussi ..  Maintenant je crois qu'il n'avait plus très envie de me lancer dans cette aventure, ou tout simplement qu'il était repu, et découragé par mon refus, mais je sais aussi qu'il s'est servi de  ce cette attitude apparamment conciliante pour provoquer une réaction, pour me déstabiliser et me culpabiliser .. Et que c'est le comble de la manipulation perverse ..

Affolée brusquement par l'idée de partir sans l'avoir revu, et en l'ayant déçu, je comprenais que nos relations allaient sans doute s'arrêter là, et je cherchais vainement une porte de sortie, un d é tail qui le ferait changer d'attitude, d'avis!

En attendant nous échangeâmes ces  textos indécis, imprécis .. et puis soudain, je me rappelais qu'il avait laissé chez moi une paire de menottes,un masque, des cordes! "Ah putain c'est vrai! " m'écrit il avec une sorte de soulagement palpable meme sur un écran de téléphone!! "OK je passe à 16h les prendre"..

Soulagée, je ferme mon portable et continue ma promenade dans ce joli petit parc, un peu détrempé. Je me suis acheté au marché un mignon haut noir transparent, pour quatre sous. Je vais le revoir, c'est déjà ça ..

A 16h il se présente chez moi, je me suis quand meme fait belle, il me tend une fleur de datura, blanche et vénéneuse, qu'il a du cueillir dans quelque buissons, et aussi une chainette de cheville dans un étui en satin pourpre .. Touchée, conquise, je reprends le dessus et nous buvons un verre tout en discutant, sans avoir rien décidé pour ce soir ..

Comme je me fais encore un peu prier, soudain il jette l'éponge, il se lève comme pour repartir, "c'est bon,  dans ces conditions je n'ai plus envie" me dit il, et il commence à rassembler ses affaires oubliées l'avant veille.

Dans un premier temps je me mets en colère devant si peu de volonté, on en avait tellement parlé de cette future séance! Je quitte mes bottines, les lance à travers la pièce et je commence à mettre mes sandales plates à bout ronds, comme par défi, et je lui crie ma colère, ma frustration, toutes choses que je serais maintenant incapable de faire avec lui .. Et comme il reste imperturbable, je me mets à pleurer (en me forçant un peu) et me jette dans ses bras ..
Il a gagné, ou j'ai gagné, que dire ?  il cède tout de suite, ému par mes larmes et sans doute voyant une issue honorable au conflit.
Il ne se rassiera pas, il garde son manteau et me dit simplement avec cette redoutable douceur :"je passe te chercher à 20 h 30", avant de repartir dans la nuit déjà tombée.













Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Jeudi 17 décembre 4 17 /12 /Déc 11:21

Violette :

Dans la voiture pour une fois je m’efforce de rester silencieuse. Tout à l’heure, j’ai compris qu’il ne faut pas trop jouer avec les mots, qu’avec toi c’est jouer avec le feu, dans certaines circonstances. Et que tu n’aimes pas les conflits.
Tu avais feins d’accepter  mon appréhension, mon refus qui avait pour but  principal de tester ta motivation, et  tes textos du matin : « je comprends, rentre bien, sois prudente sur la route, ce qu’on a vécu était déjà merveilleux .. » m’avaient stupéfiée et mise en colère.  Pure manipulation ? pas sur…
Si je n’avais plus envie, ou trop peur, tu n’avais plus envie non plus, c’était peut être aussi simple que ça.
Mais je  me suis vue abandonnée ici avec mes regrets en guise de remords, alors  je m’étais  jetée dans tes bras dans le couloir, quand tu étais venu rechercher des affaires à toi oubliées l’avant veille, et  n’étais tu pas arrivé après tout, une belle fleur –empoisonnée dit-on -  de datura à la main en guise de drapeau blanc, et un cadeau pour moi, cette chaînette dorée que je porte toujours à la cheville gauche ? Mes larmes ont fait pencher la balance…
« Je reviens te chercher tout à l’heure, à 20h30 » as tu conclu sobrement. »Et je n’ai pas décommandé Roland. »

Je ne demande pas mon reste, l’étrange contrat de cette semaine de folies sera donc accompli jusqu’au bout.

les anneauxCe donjon caché dans une banlieue improbable, nous l’avions inauguré toi et moi sous le soleil de juillet dans une séance inoubliable que tu as relatée ici (« les lauriers roses »).
Là ce sera différent. Tu allais avec mon consentement me livrer à ton co locataire, exécuteur des hautes et basses œuvres, inconnu de moi mis à part sa réputation d’être « complexe, et bien plus sadique que moi  » .. tout un programme.
Tu voulais cette preuve d’amour, sans vouloir de cet amour. Tu l’auras.. Et  maintenant que le top départ est donné, je ressens une forme d’allégresse, de défi, je veux vivre cette aventure jusqu’au bout !

Dans cette nuit de Halloween, - on vient de passer à l’heure d’hiver-  nous croisons devant les cafés éclairés, des jeunes déguisés qui s’amusent en criant,  j’ envie fugacement leurs  jeux innocents et puis la voiture noire s’enfonce dans les ombres et les solitudes de cette zone industrielle où il me semble impossible de se repérer. Tu ne me sembles pas spécialement nerveux, concentré sur le lacis de ces rues sans lumière, et qui portent des noms de poètes.

Silencieux, à part quelques mots anodins, nous sortons de la voiture pour nous diriger vers le donjon en essayant d’éviter flaques d’eaux et fange boueuse. Au figuré je ne l’éviterai pas si facilement cette fameuse fange ! ..
La façade sombre du garage se profile, dans ton impressionnant jeu de clés tu cherches celle qui  ouvre la porte sur l’arrière, et me précède à l’intérieur ;  le rez de chaussée est  encore en travaux, sentant le ciment frais, la peinture, l’humidité. Je retrouve les lieux tels que je les ai laissés quelques mois plus tôt, mais dans la nuit d’automne cette fois.
A ta suite je grimpe le raide escalier que je connais déjà, un peu gênée par mes bottines à talons aiguilles.
Et je franchis bravement  la porte basse qui m’avait tant impressionnée en juillet.
A l’intérieur, personne encore, l’invité ne doit arriver que dans quelques minutes. Tout a été minuté, prévu par toi, comme à ton habitude. Je n’en sais que ce que je dois savoir.

Juste  le  temps me faire voir  les nouveaux aménagements, le canapé à méridienne, les anneaux fixés au mur et dans le sol, le lit de style bizarrement « chalet suisse »,  et .. bien sur  à la place du soleil estival qui m’avait tant fait peur, inondant la pièce noire de sa lumière par les trois vasistas du haut plafond à poutrelles, le donjon  est ce soir faiblement éclairée par deux halogènes à ampoule rouge.
Tu  me fais asseoir sur la méridienne, me passe tout de suite des menottes et le lourd collier médiéval prolongé par une longue chaîne.
Tu  mets en route la sono, pas trop fort, la climatisation ronronne, il fait bon.
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Ton silence en dit long sur la tension qui commence à s’emparer de toi, c’est après tout ma première séance dans ce contexte.. pluriel, tu dois te demander, tout comme moi,  comment je vais réagir, et douter au moins autant que moi ? 

Lui :

A cet instant précis, tu as déjà les yeux bandés. Tu es si nerveuse que tu m’as supplié : « mets-moi de la musique ».



Violette :

Maintenant  assez tendue, j’entends le moteur d’une voiture qui arrive et s’arrête, en bas. Les deux maîtres des lieux  heureusement rivalisent de ponctualité, une plus  longue attente aurait été insurmontable.
Tu me bandes rapidement les yeux avec un  masque de cuir et me demande de rester tranquille et de me taire,  j’entends des bruits de clé, de porte, des pas dans l’escalier, mon cœur s’accélère avant que ne s’ouvre la porte basse.

Je me veux invisible, je voudrais disparaître et j’ai peut être disparu, car les deux complices se saluent de façon anodine, devisent tranquillement comme si je n’étais pas là. Je ne veux pas le voir, pas encore,  et je ne chercherai pas à regarder par dessous le masque. Que cet homme vienne pour moi me semble à peine croyable.

Puis les voix deviennent chuchotements, je perçois des mouvements qui se rapprochent, je ne peux entendre ce qu’ils disent, le flash d’ une photo, puis d’une autre,  me fait sursauter, perçant l’obscurité où je suis plongée.

Enfin tu me fais lever, tirant sur la chaîne de mon collier, je sais un peu ce qu’il va se passer, car tu me l’avais raconté tout à l’heure, au moment de tout annuler-  puisque je ne viendrais pas ! Je m’avance à tâtons jusqu’au centre de la pièce.

Tu me fais agenouiller et me voici prosternée à même le sol, la joue tout  près de l’anneau où tu arrimes ma chaîne, très court, quelques maillons, ainsi que mes deux mains rapprochées par un cadenas. Cette mise en scène m’impressionne et m’excite terriblement, je ne suis qu’une chienne rétive à l’attache,  amenée au dressage, je ne peux m’opposer à rien et à ce moment précis j’entre dans le jeu avec une suspecte délectation.
Le nez dans la moquette,  je n’ai pas d’autre choix que de trouver mon équilibre sur mes coudes et mes genoux, cambrée au maximum, et c’est toi, qui soulève ma jupe, alors que je n’ai rien dessous,  m’invitant d ‘un geste à écarter davantage les cuisses, pour mieux m’offrir aux regards de ton acolyte.

Lui :

 ton collier métallique est relié à une longue chaîne. J’engage l’extrémité libre de la chaine dans l’anneau et je tire… « Suis la chaîne » t’ ordonnai-je.
Ton cou est tiré vers le bas. Tu n’as d’autre choix que de te mettre à quatre pattes, puis t’aplatir…c’est comme ça que je te veux : prosternée.
Je n’ai laissée à la chaîne que dix centimètres de jeu : je bloque en glissant un cadenas dans un des maillons, empêchant tout retour en arrière. Te voici rivée au sol, à ton anneau…Prise au piège comme un animal.


Violette :

Les conciliabules continuent, je n’en perçois que des bribes privées de sens. Dans cette posture d’attente humiliante, je préfèrerais  ne rien voir, ne rien entendre, mais cette situation improbable et pourtant bien  réelle ne m’est pas désagréable, bien au contraire.
Je n’aurai de cesse d’avoir envie de la renouveler, d’ailleurs cet  anneau,  « mon » anneau va devenir mon point d’ancrage, mon objet du désir, mon fantasme ..
Enfin je  sens tes doigts habiles   qui m’investissent avec cette douceur magique à laquelle je ne résiste pas, qui me révèle humide, et même trempée ..Et tes mains qui passent et repassent sur mon corps, pèsent sur ma nuque pour la ployer vers le sol ..  plusieurs flashes se déclenchent encore, les photos, je les trouverai belles quand je les verrai, celles là, oui, les seules où tu es avec moi, en plan éloigné.

prostern. nb
Lui : j’ai retroussé ta jupe, palpé la fente. Jus tiède et poisseux. Mouillée, mouillée à un point…

   halloween
Violette :

Puis je sens –il fallait bien que çà arrive – une présence étrangère se rapprocher de nous et, soudain deux mains rudes m’empoignent les seins, les dénudent, les malaxent sans aucun ménagements, la chaîne se bloque, se relâche, se bloque à nouveau durement quand j’essaie de me cambrer ou de reculer pour résister, oh, comme je vénère ta douceur, comme elle me manque en cet instant et pourtant tu es là tout proche, derrière moi et tu laisses faire, tu m’avais prévenue que je devrais affronter cette rudesse sans détours, et le contraste est saisissant.
Et l’autre s’agenouille face à moi, me relève la tête en m’empoignant par les cheveux, présente sa queue devant ma bouche, m’oblige à l’avaler ..
Erection molle au début cependant, ajoutant encore à mon humiliation !.. Je m’exécute néanmoins du mieux que je peux, qualifiée quand même de « bonne suceuse » et je reçois de fortes claques sur les fesses sans préavis, et de longs pinçons sur le bout de mes seins. Des familiarités  brutales qui en disent long sur le caractère du personnage !

Lui :

il a empoigné tes seins, tu tressailles, gémis aussitôt.
Tu sens bien que ces mains qui te palpent sans ménagement ne sont pas les miennes.
Il s’installe, s’assied, se positionne sous ton  menton.
Je suis surpris par la rapidité à laquelle il t’impose ses désirs.
Quelques secondes lui suffisent pour t’investir la bouche. Déjà ! Dans la pénombre, je distingue mal mais les bruits de succion ne laissent aucun doute : tu l’as sucé aussi vite que n’importe quelle pute avec un de ses clients.
« Elle suce bien cette salope ! «  remarque mon ami.


Violette :

Puis tu me détaches enfin du sol, me fait lever. C’est toi qui tout le long, sera le maître de cérémonie, gardien des clés à défaut de mon corps,  prenant l’initiative des « figures imposées » qui doivent s’accomplir. Je sais que le scénario est écrit dans ta tête, sûrement même griffonné sur quelques pages blanches.

Un peu plus détendue maintenant que je suis debout, je continue à jouer le jeu, me laisse attacher contre le mur brut peint en noir, les poignets relevés et fixés aux anneaux verticaux . A plusieurs reprises, l’autre m’invite d’un geste à m’accrocher aux chaînes qui me  retiennent « haut et court », en posant mes mains dessus. La relative obscurité que  je perçois malgré le masque me met à l’aise.
Pendant ce temps, tu es à mes pieds, réfugié dans la technique, fixant les fers de chevilles aux anneaux inférieurs, écartés l’un de l’autre bien sur, figurant ainsi une sorte de croix de St André assez ressemblante.


L’invité parle davantage, et fanfaronne, avec un accent du sud assez prononcé, une voix forte et joviale, mais qui me glace quand même par ce contraste étonnant entre les bons mots d’humour bien lourd et les remarques humiliantes à mon encontre.
Parfois, ils font comme si je n’étais pas présente, ou pas humaine, parlant de moi comme « elle ». Ce qui me permet de m’abstraire de la réalité, ce n’est pas plus mal.

Lui : l’emploi de la troisième personne du singulier est délibéré. Te voici ramenée à une chose, une marchandise femelle…

Violette :

Ils ont décidé après un bref conciliabule  de me laisser mes vêtements, et de me trousser comme une fille de ferme !  je sais que l’autre n’aime pas les rondes et ne flashe que sur les minettes anorexiques, donc  je resterai empêtrée toute la séance dans mon  petit haut noir Morgan et  ma jupe de tous les jours, forcément mis à mal, débraillés, c’est peut être un choix délibéré, je ne sais pas. 
« Raconte un peu à notre ami  ce que tu as fait l’autre jour à l’O..    , salope » m’ordonne mon maître en prémices de la punition qui m’attend, déroulant le scénario prévu. (il m’avait en effet confié que le prétexte de ma punition serait mon attitude indécente au club libertin, le lundi précédent)

anneaux6Etre enfin actrice de mon sort  me fait du bien, et c’est posément, avec une pointe d’humour et de suspense, et sans me presser surtout,(ce qui m’étonne énormément de moi mais j’ai besoin de gagner du temps!) que je raconte les épisodes précédents de ma récente dépravation : l’arrivée joueuse, le champagne, la boite presque vide à cette heure de l’après midi, la visite des lieux, et  .. tout le reste de mes exploits ..
Devinant que je reprends de l’assurance, « Tiens, elle parle celle là ? »-  mon tourmenteur commence à me fouetter sèchement, commentant mes exploits sans détours et avec une certaine ironie :
« alors comme ça, tu te fais mettre par le premier venu ? et par combien ? «
A chacune de mes réponses, données sur le mode provocateur,  nouvelle série de coups de martinet.
Assénés de façon vicieuse, imprévisible, à la suite d’un bon mot, et  parfois après  une longue pause, puis un coup très fort, qui m’arque et marque  le corps et m’arrache un cri, surtout s’il est répété quelques secondes après au même endroit ; alors la douleur est insupportable.

Je proteste pour la forme, sure de ne pas être entendue, et fière de ma performance, c’est juste le coté imprévisible des coups qui me fait palpiter de terreur anticipatrice .. Je veux vivre cet expérience cuisante au moins une fois, et  tu as voulu me montrer ce que c’était, peut être, me le faire regretter, qui sait ? C’est l’hypothèse la plus plausible, que je retiens, car cette correction fut aussi la dernière ..

Et toi, tu restes silencieux, et il me semble que tu es loin, sûrement assis sur le canapé pour profiter du spectacle, et prendre des photos ; tu te venges de mes scènes, de mes insolences, de mes stupides revendications, et comme tu n’aimes pas faire mal, tu laisses ce soin à ton acolyte .. Et il paraît que tu t’es  régalé…




Je me souviens en comprenant ma douleur comme c’était différent quand c’était toi qui me fouettais, les coups restaient largement supportables, mis à part les trois derniers peut être, à mesure que montait ton excitation.

Et surtout, tu les ponctuais toujours d’une lecture On se serait cru aux journées de la correspondance du château de Grignan ! .. Oui, tu avais pris la peine d’écrire à la main, sur trois feuilles de papier, les extraits de mes mails et interventions sur le forum,  insolents ou provocateurs, menaçants même, et tu me les lisais à haute voix très sérieusement, tout en me fouettant,  tel  un accusateur public, alors que moi ça me touchait et en même temps me faisait rire !

La, rien de tel, l’autre se contente de me donner des ordres brefs :
« Allez, tourne toi, à gauche, à droite ! Oui, c’est bien, comme ça .. Allez ! » La petite vidéo tournée par tes soins me montrera,  implacable, que j’obéis automatiquement, à mesure que ma peau rougit sous les coups ..
Tu t’effaces volontairement derrière l’autre, qui continue à me fustiger sans se lasser, ne m’épargnant pas les bons mots ni les sarcasmes, me faisant mariner en attendant la prochaine bordée de coups, et c’est atroce car ça ne finit pas, mais je ne craque pas, j’encaisse ..
Pour toi, mais aussi pour me punir d’en être arrivée là, pour ne pas pouvoir deviner, ce que tu ressens réellement, si ça te fait tellement plaisir et pourquoi ? ..
Et cela même plusieurs mois après je ne le sais pas, car tu n’as pas écrit ce récit là .. Je ne saisis  pas vraiment le but et  le sens de cette cérémonie barbare  mais c’est évident, jusque là tout va bien et  je m’y laisse aller avec une certaine délectation ..  J’aime en cet instant ne pas comprendre, n’être qu’un objet sexuel, à la merci de plus forts que moi et qui décident à ma place.

« Allez, on passe côté pile » annonce  le tourmenteur qui me détache pour ce faire, et pendant la courte pause je ne peux m’empêcher de regarder sous le masque qui a un peu glissé dans la bataille et  …  ce que je vois me sidère et donne un nouveau tour à l’action : l’homme qui me détache et me retourne pour me ré attacher le dos au mur, n’est pas celui que je  croyais !
Ma raison vacille, plus que jamais je perds mes repères !


J’ai du faire  erreur sur la personne parmi les multiples partenaires de jeu de mon maître, et celui la a un physique banal, une cinquantaine d’années, très maigre avec des lunettes, alors que je m’attendais à un grand costaud du genre sportif et dans la quarantaine !
Et pourtant tu sembles bien le connaître, plus tard ils riront de mes doutes,  il me faudra donc faire avec. Mais cette découverte me fait froid dans le dos. Impression qu’il l’a fait exprès, de me laisser dans le doute sur l’identité du partenaire.

Un peu déstabilisée ,  je me retrouve en position de plongée arrêtée,  retenue par les poignets, le buste penché en avant et je le verrai plus tard sur les photos, la chaîne de cou arrimée comme un cordage de bateau  à l’anneau du sol. Telle une crucifiée, je laisse pendre mes cheveux devant moi, essayant de protéger mon visage et surtout ne pas trop  voir ce qui va m’arriver.



Ma jupe est retombée sur mes cuisses rougies, l’autre s’en prend maintenant à mes seins qu’il vient de dénuder davantage,  exposés aux pinçons cruels et sans fin, au malaxage brutal, et maintenant aux coups systématiques  sur les côtés, des coups cinglants assénés de loin avec un instrument que je n’identifie pas. Qui se révèlera sur une photo être une cravache, ou une badine, je n’y connais pas grand chose ..  Les mots qu’il prononce je ne m’en souviens plus, je suis propulsée dans un monde hors du monde, rien ne compte plus que la douleur et l’attente de la douleur, juste concentrée sur la nécessité de supporter .. Prononcer le safe word ne me vient donc  même pas à l’esprit, tant le conditionnement est réussi.

Et toi tu assistes à cette dangereuse correction  sans t’insurger, je n’ose t’implorer, pas question non plus d’employer le safe word qui arrêterait tout (« la soumise pourra le prononcer  mais  a ses risques et périls pour l’avenir de la relation »). Je ne veux pas te décevoir,
arrivée à ce point.constatdepolice
Violette restera violette et presque noire à cet endroit fragile, pendant plusieurs semaines mes seins se souviendront de la morsure du cuir .. C’était  assez terrifiant à voir, mais pour l’heure je n’imagine même pas ces marques futures, entièrement dans l’instant présent.sévices

Plus encore, tu t’agenouilles près de moi et commence à me caresser à ta façon inimitable, insistante et langoureuse, sûr de faire couler rapidement la source que tu aimes, que je sens sourdre sous tes doigts, inéluctablement. Tu me caresses si tendrement alors que j’ai encore  si mal, , et je mouille quand même, et tu aimes ça ..
Tu trouves ça dingue que je mouille tout en subissant cette violence, tu le dis je crois, et moi je ne sais plus où j’en suis, si je dois t’en vouloir ou te remercier, te quitter dans un dernier sursaut de raison ou m’accrocher à ce tout petit territoire que tu veux bien me concéder depuis la rentrée, en échange d’être devenue cet objet de luxure et de dépravation.

Alors je sais que tu vas avoir besoin et envie de me faire à nouveau allonger sur cette table, - dite la table d’infamie depuis que tu l’as faite entrer au donjon en me demandant mon avis pour l’achat ! -  les jambes relevées et arrimées à cette sorte de trapèze volant qui la surmonte, les bras étendus en arrières et attachés par des menottes fixes.

Et  maintenant tu m’as retiré le masque et je peux tout voir.

« Vous n’êtes pas celui que je crois. » osé je dire à celui qui m’attache les chevilles sur le trapèze.
Vous avez beau vous moquer et nier l’évidence, je sais que j’ai été trompée sur la personne, et pourquoi ? Ou alors c’est moi qui ai  mal interprété tes explications et tout mélangé .. Qu’importe au fond, c’est toi qui a le choix de ceux à qui tu me livres.

Tu restes à côté de moi pendant que l’autre s’installe entre mes cuisses, les claquant à l’intérieur – ça fait mal !-  et les plaquant contre la table.

Ta main chaude serre la mienne,  tu m’embrasses sur le front, la bouche, je croise ton regard indéchiffrable, un peu fiévreux,  tu me demandes une fois de plus, à voix basse, si ça va, .. être réconfortée par l’être qui vous livre ainsi à l’infamie est un sentiment très étrange, paradoxal, déjà ressenti à l’O…. , mais ici encore plus évident. C’est ça être maso ?  me dis je dans un semblant de réflexion .. Cette  forme d’amour dévoyé, absolu ?

sodo en mi majeurMais l’autre me pénètre maintenant au plus intime, tu lui as même passé le gel pour lui faciliter les choses, et tu ironises maintenant sur ton thème de prédilection : ta chienne lyonnaise a fait encore ses 450 km pour écarter les cuisses, et se faire mettre par plusieurs queues, c’est une vraie salope, et oui, je dois le confirmer  pendant que l’autre me pénètre  à grands coups de boutoir, et me travaille en même temps le clito avec une méchanceté rare  qui me rend proche de la jouissance cependant .. mes soubresauts parviennent à déplacer la table,  instinctivement je remonte pour échapper à cette  étreinte inconnue  et chaque fois suis saisie par les cuisses et ramenée rudement sur le bord  ..
Tu  te penches et me prends par les cheveux et  tourne mon visage contre ton sexe dressé à coté de moi, que je happe avec une plaisir évident .. Tu me prends par les cheveux et me voilà ramenée aux ancestraux instincts des femelles préhistoriques
!

Lui :

Lui : c’est moi qui ait fait signe à S. qu’il pouvait y aller, moi qui lui ait tendu le lubrifiant. C’est absolument délicieux de le voir peu à peu prendre ton cul. Imprimant d’abord un prudent mouvement de va-et-vient, il  va de plus en plus fort dans tes entrailles. Cette vision me fait bander comme un malade.
Et je t’entends gémir  : « non no nnon…oui oui oui ».
Et S. de s’esclaffer : « nonnonnon…ouiouioui ! tu ne sais dire que ça ! »  «  On va te le baiser à fond, ton cul, espèce de traînée !» gueule-t-il tout en te cassant le cul..
Je n’y tiens plus, je fourre ma queue dans ta bouche de  salope, t’empoignant fermement par les cheveux Je sais que tu adores ça.  Quelques minutes encore et S. me fait signe de prendre sa place….




Le temps passe, combien de temps cela va durer ? Maintenant c’est ton tour, pourquoi d’ailleurs  toi en deuxième ? quelle étrange vassalité te lie à cet être brutal et fébrile  qui partage avec toi  ce territoire étrange ?
Pendant que je te retrouve avec bonheur, pendant que tu me possèdes enfin,  l’autre vient à ta place, près de mon visage,  me tourne la tête vers lui et commence me baiser la bouche, qu’il a bizarrement photographiée en gros plan juste avant.
Je crois qu’à un moment on me remet le masque, ou je ferme les yeux, l’autre approche sa queue de ma bouche ..  Il appelle ça une « transfusion » dans son langage imagé .. Je n’arrive pas à intégrer ce qu’il me fait, à reconnaître le goût du sperme,  Je pense plutôt  à une sorte de drogue, du sang bien sur, ou à de l’urine, tellement son érection est peu satisfaisante ! Je ne sais même pas s’il a déjà  pris son plaisir tellement je suis ailleurs.

Je me conduis comme une oie blanche, totalement déstabilisée, ne sachant que faire de ce liquide inconnu ! avaler ou  cracher ?  Il  est très amer…Je choisis de l’avaler, car à vrai dire, je n’ai .. pas le choix.

Et toi pendant ce temps tu laisses toujours faire tout en ne me quittant pas du regard, et me pistonne allègrement, insouciant, arborant ce sourire canaille que je connais bien et qui me fait craquer ..  Avec toi, ça va toujours bien, je me laisse aller, confiante, en pays connu, je me caresse en même temps, à ta grande satisfaction ..

Lui :
bien sûr que je l’ai laissé « ouvrir la voie ». Je n’aime rien tant que rentrer dans un trou du cul qui a été bien élargi par la queue du copain passée avant
Il t’a rendu facile à prendre, facile à baiser. A peine ai-je poussé que ma queue est rentrée dans ton cul, Violette, aussi vite qu’un escargot rentrant dans sa coquille…
Je n’ai pas le souvenir, de ma vie, d’une sodomie aussi agréable…d’une muqueuse chaude et palpitante autour de moi. Oui, je me suis régalé..


Enfin je suis détachée de cette table, j’ai chaud, une fois libre je me sens soulagée, presque détendue, et par bravade  j’arrache mon pull et ma jupe, ah vous n’aimez pas les rondes, eh bien vous allez la voir celle que vous avez bien utilisée malgré tout ! Vous ne chipotiez pas tant que ça !

Lui :

 tu "oublies" une bonne partie de la suite. Après t’avoir bien ramonée, je défourne, et X. reprend ma place. Et tu me donnes ensuite, sans t’en rendre compte, la nième joie de la soirée : le consentement automatique. S. t’encule à nouveau…et tu gémis.. sans même t’en rendre compte, tu lui offres tes gémissements…et moi qui te demande : « allez ! dis-le que tu es une chienne ! dis-le». Et toi : « oui, je suis une chienne ! ». Je t’ai fait répéter, pour être sûr d’avoir bien entendu…Ensuite, oui, je t’ai libérer tes mains des menottes…
Mais tu étais toujours allongé sur la table, enculée par X.. Et quand celui-ci, pour ajouter à son plaisir de voir sa bite fichée dans ton rectum, t’a ordonné de te masturber, eh bien oui, salope, tu as fini par mettre  tes doigts sur ta motte ! et ça s’est passé comme ça :

S. : « Caresses-toi ! je veux te voir te branler ! »
Tu refuses et je me suis dit que je n’aurais pas dû te détacher les mains. Dès que je te laisse un peu d’espace, tu t’esquives comme une anguille.
V. : « mais c’est que…je n’arriverai pas à jouir.. »
S. : « Je veux que tu te branles, non pour te faire jouir, mais pour bien montrer que tu es une cochonne. »
Et là, oui, pour notre plus grand plaisir, tu as obtempéré… sodo avec t




Tu  m ‘invites sur le canapé, et je viens, dédaignant ton invité qui voudrais me faire ranimer sa bite ramollie, je m’empale sur toi, qui est prêt,  je n’obéis qu’à toi, je ne suis  qu’à toi. Je te chevauche, puis c’est toi, devant l’autre assis à coté qui joue l’indifférent.
Pour la énième fois, le MP3 qui tourne en boucle diffuse entre autres la musique du « Mépris » si tendre et si sensuelle, .. Pour te montrer que je vais bien, je fais ma Brigitte Bardot : » Tu aimes mes seins ? Tu aimes mes jambes ? etc .. » Tu me souris, je te souris, quelque chose passe de plus parlant qu’un Ange et rien n’est grave .. L’autre est oublié dans son coin. Il paraît que c’est toujours le lot du « 3e larron », dans une relation de ce genre.

Lui :
 j’ai le souvenir de tes cuisses tremblantes, quand tu te positionnes, sur le divan, pour me chevaucher.. Tes cuisses tremblantes et aussi ces gouttes de jus tiède qui tombent sur mes cuisses, juste au moment de t’empaler sur ma bite… l’autre est oublié dans son coin, dis-tu, mais quand il te demande de creuser les reins et de mettre les mains sur les hanches, tu lui obéis aussitôt…



Ainsi s’achèvera cette étrange soirée de Halloween, masque et bas les masques, la seule soirée d’orgie permise dans la légendaire celtique, alors pourquoi pas ?
Le frigo est en panne, il n’y aura même pas le verre des combattants, et je pars dans la nuit avec toi, un peu sonnés sans doute , mais ne le sachant pas Tout le monde s’est dit au revoir de façon très urbaine, et désinvolte.

En route tu t’arrêtes à une station service, va payer à l’avance mais .. tu allais oublier de prendre l’essence à la pompe ! Ce qui trahit ton état de stress, et nous met un instant sur pied d’égalité. A cause de cet incident, je ne t’en voudrai pas, pire encore, ça m’émeut ..
conclusion3.jpg
Tu me dis, comme le jour de mon arrivée, qu’on se reverra, en me regardant bien dans les yeux, tes yeux bleus si clairs que j’ai vu sombres la toute première fois dans mon égarement, mais c’est vrai qu’on se regarde  en face, maintenant. Même cette nuit.


Tu me dis que tu es fier de moi, que je me suis bien comportée.

 


Que répondre ? Je ne comprends pas bien tes motivations, et maintenant que tu as abattu tous mes tabous uns à un, depuis huit mois, que te reste-t-il à vouloir de moi ?



Lui : il est plus de minuit et le carrosse se changerait-il en citrouille ? Non, ce n’est pas le carrosse mais le prince charmant qui devient citrouille… A cette heure tardive, avec l’excitation et l’émotion, ma capacité de réflexion se réduit en effet à celle d’un légume…Il m’a manqué un peu de temps pour te permettre un atterrissage en douceur…

Tu es laissée à toi-même trop vite, trop longtemps,  et j’en conviens


Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : plaisirs SM
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Vendredi 18 décembre 5 18 /12 /Déc 17:49

Je suis rentrée chez moi au terme de cette semaine un peu folle, blessée physiquement (mes hématomes sur les seins) et moralement (son absence de plusieurs jours, il n’a pas pu trouver deux minutes pour retourner au bureau pendant le week end  prolongé  et prendre de mes nouvelles). Et cette fois, aucune lettre ne m’attendait.

Tout cela tournait au drame et sentait la fin, mais j’étais tellement détruite que je le ressentais à peine, occupée à me réparer, à  tirer les leçons de mon inconséquence et de toute cette débauche inutile. A me relever et reprendre si possible l’avantage.

 

Nous sommes donc début novembre. Dès le mardi, de retour de week end, il me recontacte, et son ton me surprend : je le sens bouleversé, et .. amoureux. Au bout de plusieurs minutes de conversation sur MSN, il me l’avoue,  à mon immense surprise. 

J’attribuerai cela à un sentiment de culpabilité plus qu’à un sentiment tout court.

Je ne me tromperai qu’à moitié, cela n’est qu’un début, une amorce de ce qu’il     éprouvera vraiment plus tard, bien plus tard, mais les mois qui vont suivre seront très difficiles pour moi, car je serai victime de sa duplicité sans bornes.

 

Profitant tout de même de ses bonnes dispositions, estimant avoir mérité toutes ces attentions nouvelles, je pousse – je crois pousser mon avantage – en exigeant de lui qu’il rompe tout à fait avec sa précédente petite soumise, E. on s’en souvient.

 

Elle n’avait pas fait parler d’elle depuis deux mois et demi, mais je la supposais tapie dans l’ombre, en réserve, bien que L. me soutienne qu’elle ne l’attirait pas plus que ça, et qu’il ne l’avait pas revue, même si la géographie la favorisait ..

Il poussa le vice jusqu’à lui écrire un faux mail de rupture. Après m’avoir envoyé le double de deux ou trois échanges assez récents, pour information. 
Leur pauvreté stéréotypée, leur pragmatisme peu romantique, m’avaient suffisamment rassurée pour que je crois à cette histoire  et que le mail de rupture définitive, gentil mais net, me semble vraisemblable !

Pauvre naive que j’étais !! Des mois et des mois plus tard, lorsque’ j’eus tout découvert (ou plutôt qu’il m’eut tout avoué, tout montré, sous prétexte de sincérité !) j’ai pu lire le vrai mail qui  précéda celui la !!

L. prévenait sa soumise qu’elle allait recevoir un faux mail de rupture, et qu’elle ne devait pas s’inquiéter ! Que j’étais capable de lui en  demander une copie et qu’il lui fallait l’écrire, donc.


 
Date: Thu, 20 Nov 2008 16:26:59 +0100

chère petite soumise, bonjour. Le mail qui va suivre est celui de la "vraie fausse rupture" (à l'intention de V.). Donc, ne t'angoisse pas et n'en tiens pas compte.
Tu travailles à C.  le WE: est-ce à dire que tous tes WE seront indisponibles?
 Une certitude: on se reverra, et ce pour une raison très simple: j'ai envie de te revoir.

Ton Maitre.


E., désolé...Mon silence signifie la fin de ton dressage...
Je mets fin à cette histoire pour deux raisons: la première est que je m'occupe préférentiellement d'une autre soumise, rencontrée à la même époque que toi, Violette, dont je t'ai un peu parlée. Violette a fait d'énormes progrès, bien au delà de ce que je pensais.
Une relation intense (déraisonnable autant qu'imprévue) s'est nouée entre elle et moi.
La seconde est que Violette est d'une extrème jalousie. Elle sait depuis longtemps que j'ai une autre soumise (je lui ai parlé de toi), et elle m'a fait comprendre que celà lui pourrissait la vie.
Je tiens à Violette  plus qu'à toute autre...
Probablement qu'une seule des deux raisons n'aurait pas suffi et que j'aurais continué à te voir de temps en temps. Mais la combinaison des deux fait que ma décision est prise:
je ne veux pas  perdre Violette.
Tu es jeune, E. , tu es forte et tu rencontreras d'autres personnes.

Je te souhaite bonne chance.   

Ton ex-maitre.

Et sa réponse à elle, sans trop se soucier des mots qu'il a employés me concernant ...

bonjour maître,
oui effectivement je travaille tous les WE à C.  ce qui signifie que tous mes samedis sont pris ...
J'ai bien reçu votre mail de rupture ... ça fait quand même bizarre ...
J'espère vraiment qu'on se reverra ...
 
A bientôt votre soumise.



lui
pardon pour le mail mais l'objectif est atteint: je ne joue pas avec vous deux mais je la veux juste plus sereine.. Quant à toi, je viens te voir un jeudi après-midi en Janvier? Ci-joint, une petite photo des anneaux au mur. Je t'embrasse. Ton Maitre 

En fait ils se sont vus le 3 décembre, incapables d'attendre davantage!!  et moi oui je "patientais" ..



E. était donc au courant de mon existence et ne s’en inquiétait pas plus que ça. En dépit du faux mail qui pourtant la mettait sur la piste!! Avec l’insolence de la jeunesse, elle pensait sans doute que cet atout était un atout maître et qu’il suffisait à lui donner l’avantage sur moi. Que je n’existais pas. Elle avait décidé aussi qu’elle n’était ni amoureuse ni jalouse  (mais c’est lui qui lui avait suggéré cette condition en fait) et  j’existais donc encore moins. Ce qui excita ma fixation sur elle, au contraire, tout le temps que je me suis sentie menacée, par la suite.

Mais pour l’instant, il a rompu avec elle et je le crois. J’estime que notre relation vaut bien mieux que celle qu’il a eu avec cette gamine même pas jolie, même pas aguichante. Bêtement soumise comme dans les mauvais romans érotiques.

Cependant l’arbre cachait la forêt, à cette époque où les arbres pourtant perdent leurs feuilles !

 

Quand m’a t il parlé d’Anna la jeune  et nouvelle soumise de son ami Roland que l’on connaît déjà ? Roland. ne jure plus que par elle, vit avec elle et la présente à tous les amis du donjon .. Je suppose qu’à L aussi bien sur, mais tout reste flou dans mon souvenir, il a gardé le secret je crois, jusqu’en mars.

ET pourtant bien sur je supposais bien que le donjon ne chômait pas, car il me décrivait les nouveaux aménagements peu à peu installés : un lit, une croix de  St André, des commodes pour ranger les accessoires, des spots rouges, et cette cage que L construisait pour moi, barreau après barreau.

Je m’y accrochais pendant ce rude hiver, aux barreaux de cette cage, c’était mon seul repère, Dieu sait pourquoi, je le croyais quand il disait qu’elle serait pour moi seule, du moins la première fois.

Mais je supposais bien qu’il y avait d’autres séances, d’autres rencontres où A. jouait un rôle important.

Et  je n’étais pas convoquée, moi. Autre symptôme.

 

Les semaines passaient vite. T. . se prétendait fatigué, à bout, voire épuisé,  je le crois car moi même à cette époque noire de l’Avent, je suis au 36e dessous, le froid et la nuit me rendent triste, inquiète, ainsi que l’approche des fêtes et des réunions de famille.

Alors je comprenais.

 J’acceptai de guerre lasse,  de reporter notre rendez vous, prévu pour le 20 décembre 2008. Et pourtant comme je l’attendais et le fantasmais !

 

Le plus dur fut d’aller me faire rembourser les billets de train, c’était « ma première vraie défaite », je pleurais en quittant le guichet de la gare après cette opération humiliante, au lieu d’aller allègrement dépenser l’argent ainsi récupéré !

Jusqu’au bout j’ai essayé de le joindre, au cas où il changerait d’avis.

Mais non. Et quelques jours plus tard je suis partie en haute  montagne jouer les serveuses bénévoles dans un lieu de pèlerinage, mon ressourcement annuel si précieux pour moi.

Cela m’a fait du bien, surtout qu’il m’envoya un sms pour me souhaiter un joyeux Noel.

On verrait l’année prochaine ..

 

Il irait mieux, les jours rallongeraient, mes cheveux aussi (je les avais fait couper trop court en août) un ancien soupirant, aussi, avait repris contact avec moi, un temps découragé par ma relation obstinée avec L. Et ça m’avait fait un bien fou !

 

Et pourtant, ce que j’ai appris par la suite, j’étais loin de l’imaginer.

Je pourrais le raconter à l’époque où je l’ai su, c’est a dire très longtemps après, en mars, mais le trimestre suivant reste une période floue, incertaine, où tour à tour il me rejetait et m’attirait à lui, j’étais ainsi ballotée, niée et récupérée,  et je n’avais pas le courage de mettre un terme à tout cela.

 

Alors les faits.

 

Déjà, une semaine tout juste après la fameuse séance d’Halloween, alors qu’il se disait pratiquement amoureux de moi, il participait à « l’entrée dans le monde » de  A. en compagnie Rolandet d’un autre comparse, R.  l’ homme aux chaussettes blanches (ce détail ridicule m’a beaucoup aidée à supporter la crudité des photos que T. m’a ensuite complaisamment montrées en mars 2009 et que je montrerai plus tard.)

 

Les séances (il y en eu une autre le 21 novembre) se ressemblaient beaucoup et aussi à la mienne, sauf que l’héroïne en était plus  .. suave, mince et gracieuse,  très  à l’aise dans son rôle bien qu’elle débutât aussi. Mais son dom, X. était bien plus exigeant et motivé que L. plus rigoureux -  et aussi, ils vivaient ensemble, bientôt d’ailleurs installés au rez de chaussée du donjon.

 

Pour E.  queT. recontacta pendant le mois de novembre, je le sus encore plus tard ! quand en septembre 2009 il m’ouvrit carrément les mots de passe de ses boites email pour que je « sache tout » et qu’il en finisse avec les tromperies- alors qu’il aurait du se taire à jamais, bien sur !–

J’ai donc découvert plus de six mois de tromperie et de liaison parallèle avec son « petit objet », celle qu’il appelait « Mimi » ou « sa soumise attitrée » pendant tout ce temps qu’il était aussi avec moi !!

Il s’était donné pour but de la déflorer (à 20 ans il était temps !) et il lui a fallu pour cela plus d’un an. Pas très glorieux, mais aussi révélateur, sans doute, d ‘un certain manque d’envie ?

En tout cas, il y eut plusieurs essais, le 3 décembre, le 14 janvier, le 11 février (un échec cuisant), mais ces séances, quand j’en vis les images sur la boite d’envoi me firent très mal, bien plus que celles d’A.

Car faute de mieux, il réalisa avec elle ce qu’il fit avec moi quelques semaines ou même quelques jours plus tard (voir « Les Mimosas ») : les mêmes rites, les mêmes gestes, et cela me reste insupportable ! Totalement insupportable. Même pour la cage, j’ai un doute, car ses photos ne sont pas datées du vrai jour.

Une semaine avant moi, il a fait cette photo pour notre site bdsm, une des participante fantasmait sur « la soumise qui embrasse la chaussure de son maitre », et on s’était amusés, L et moi, à la réaliser le 18 février ! Innocente que j’étais !! Une semaine avant, il avait fait la même avec son oie blanche, sans doute rageant de ne pouvoir, par égard pour moi, l’exposer également à la vue du forum  et passer pour le pacha de son harem !!

 

février1                            dédicace1

Elle (3 décembre)                                                            Moi (18 février)

Pareil pour l’anneau du sol, le fameux anneau où il avait eu l’idée de m’attacher court lors de la séance de Halloween, eh bien il a fait de même avec E., quelques mois plus tard, avec le même collier et la même pose ! L’écrire me fait encore bouillir de colère impuissante devant tant de perversité !

 

La cage lui servit après moi également, mais en suis je vraiment sure ? cette  photo d’elle daterait du 14 avril, la mienne du 18 février. D’accord elle est plus jeune, mais .. y a pas photo non ?

 

Emily cage air stupide    cage

 

Il n’empêche que je fus folle de jalousie à la vue de ce « copy cat » qu’il m’imposait, et que j’avais éliminé de mes pensées depuis bien longtemps ! Furieuse après moi aussi de n’avoir pas pensé à ça, d’avoir trop vite tiré un trait sur sa petite histoire.

Et pourtant, elle m’avait précédée d’un mois comme je l’ai dit au début, et comme je n’étais à l’époque ni amoureuse ni jalouse, l’expérience qu’il m’avait complaisamment racontée, m’avait en quelque sorte rassurée : la jeune fille s’en était sortie vivante ! Si elle avait eu le courage de sauter le pas, je l’aurais aussi. Oui, ça s’engageait mal déjà, cette affaire ..

Et L. ne cessa de jouer sur ce fait : "que je devais beaucoup à E.  Qu’elle avait été pour moi l’aiguillon nécessaire et dont il s’était servi pour me convaincre ! "

En fait de manipulateur, il n’y a pas pire ..

 

En résumé, car je sens poindre la migraine :

Pour les séances avec Anna . j’ai été au courant quatre mois plus tard.

Pour les séances avec E., neuf mois plus tard, après la reprise de leur relation début décembre 2008.

 

Voici les images de ces trahisons -  prévisibles pourtant .. Qui peut m’assurer que même aujourd’hui, d’autres turpitudes inconnues ne  se passent pas en ces lieux fascinants, et que je ne les connaîtrai que dans six mois ?

 

 

 

 

 

 

 

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Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : plaisirs SM
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Vendredi 18 décembre 5 18 /12 /Déc 18:24

Stop à la prise de tête.

Il faut maintenant "montrer les preuves de ce que j'avance", et livrer ici, même si cela fait mal, les activités secrètes (c'est à dire sans moi) du donjon, que j'ai découvert sans l'exiger, juste parce qu'il avait envie que finalement je les  voie.

Celles qui concernent A., je les ai vues le jour où T.  m'a laissé les clés de son album secret, pour que je réorganise, soi disant, le bazar qui y régnait.
Il a donc voulu que je les voie, que je comprenne, suppute, déduise dates et circonstances.
Et voici le fruit de mes efforts.

Première séance avec A. : 8 novembre 2008,  - soit 9 jours après mon "Halloween" plus ou moins réussi.

C'est donc l'amie du fameux X. qu'on ne verra pas car c'est lui qui prend les photos L'homme en chaussettes blanches est un troisième larron, disparu du paysage depuis.

  DSCF0007 A. soi disant débutante, a l'air totalement à l'aise dans cet environnement inquiétant, le soir de sa "présentation" - déguisée en lolita à jupe écossaise.

 

Les deux compères commencent à l'attacher aux anneaux du mur, la croix de St André n'a pas encore été livrée. ?Notons l'agenouillement à ses pieds de ces deux apprentis doms ..

La voici a demi nue, avec toujours les deux hommes à ses pieds!

En réalité, ils doivent s'escrimer à fixer à ses chevilles la barre de contrainte que je connais bien aussi ..

La victime a toujours l'air aussi détendue.








DSCF0025  DSCF0031

Il y eut plus ce soir là, de coups de langue que de coups de fouet!

  DSCF0109

Petit passage obligé sur la solide table suédoise ...  toujours de la tendresse, pas de sm cette fois!

a.-floue.jpg 

Et voila ..


A...  Séance du 21 novembre 2008


C'est L. qui lui passe le collier après qu'elle ait sagement attendu sur le canapé : sérieux doute, serait ce lui, son dom ?  Ils se parlent avec une complicité suspecte ..


  a.-flou.jpg 

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DSCF0035[1] DSCF0047[1]


DSCF0051[1]DSCF0145

Les chaussettes blanches se déchainent .. puis, mise au carcan forgé tout exprès en 2007.


DSCF0154 Autre pose rendue possible par ce carcan ..

Donc voici deux soirées très rapprochées, avec les mêmes participants et le même scénario : seule diffère la couleur de la jupette ..

Il se peut que T . en aie eu assez, et qu'il aie à ce moment rappelé en renfort la soumise oubliée, E.  qu'il devait toujours on s'en souvient, dépuceler. Il lui avait promis solenellement.


Petite séance seul  avec E., le 3 décembre, et je ne suis toujours au courant de rien!

 Incapables de passer aux actes l'un comme l'autre, il se rabat sur ce joli plan B. (B. comme  Bondage)




3 déc  3 déc 2008




Il y aura encore deux séances au début de l'hiver .. plus peut etre, sans photos, car elle avait l'air d'etre abonnée au TER de 13.32, "comme d'habitude" lui écrivait elle innocemment, pas consciente qu'il ne faut  jamais employer ce genre de mots avec celui que l'on convoite comme amant ..

En vrac, avant notre rencontre imprévue de la mi février, là encore des copies, ou des avant premières, prenait il un malin plaisir à répéter ces positions, ces gestes ?  j'en suis persuadée, et je ne peux pas lui pardonner.


Bon, cela me fait un peu gerber tout ça, overdose. Inutiles regrets de n'avoir pas compris, deviné ..

Je vais arrêter la ce chapitre, et écrire la suite, cette journée volée à toute cette fange et tous ces mensonges, une belle après midi de février 2009 ..

Il m'avait offert un livre, des mimosas,  tout cela m'a semblé sur le moment très romantique, alors je n'ai rien demandé, je n'ai pas pleuré, j'étais juste bien, mais il me restait encore un long parcours, avant de toucher au but ..

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit
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Samedi 19 décembre 6 19 /12 /Déc 12:09

 

Eté, automne, hiver maintenant  .. j’ai passé une semaine glaciale dans les trains, les bus, le métro, erré dans Paris pour faire avancer le temps, changé de valises et perdu deux écharpes, et me voici au terme du voyage, à l’autre bout de la France, pour me trouver enfin au pied du donjon, - et à tes pieds ?- prête à de nouvelles aventures, ce qui n’était pas gagné d’avance, au vu des orages de ces dernières semaines, orages, doutes et mystères à demi levés.

Trois mois et demi depuis notre dernière rencontre, une éternité, et il va venir me cueillir à la gare, comme toujours ponctuel, c’est une première certitude ;  il a fallu accepter cette date sans savoir que la soirée ne pourrait se prolonger, et qu’il faudrait donc commencer très vite, sans me laisser le temps de me faire une beauté à l’hôtel réservé par ses soins.

Je lui avais dit : « ton jour sera le mien », c’était donc à prendre ou à laisser, j’ai pris.

Et j’avais été  mille fois récompensée de ma ténacité, en recevant dans le train qui m’emmenait à Paris la semaine précédente, sa réponse à ma question « Oui, mille fois oui !!! »

 

Toulon …    18 février 2009

 

A peine ai je écrit le texto signalant mon arrivée, que je reconnais sa voiture qui s’avance sur la rampe de la dépose minute et il  me ramasse au  passage, moi et ma petite valise caddie rouge. Cette fois pas possible de me prendre par la main, ni par la taille, et son regard reste indéchiffrable derrière ses lunettes noires, est il content de ma présence ? Tous ces affrontements n’ont ils pas laissé de traces réfrigérantes aux effets désastreux ?

J’essaie de ne pas penser ni comparer avec « avant », et de son côté, il entame une conversation  botanique passionnée, sûrement pour dissiper son trac, voire  son anxiété, et je joue le jeu, bon public : les mimosas ont remplacé les lauriers rose de cet été dans la banlieue de T., et je m’étonne sincèrement de les voir pousser sur de vrais arbres et non pas en buissons ! Et ces fleurs roses, là, qu’est ce donc ? Des amandiers bien sur, il est encore trop tôt pour les cerisiers et l’hiver fut rigoureux.

Le soleil est du voyage, toutes les rues portent des noms de poètes,  enfin il pose une  main possessive haut sur ma cuisse et me glisse un regard en coin et un sourire complice.

 l-arbre_qui_portait_ton_bouquet-.JPG

Sans avoir besoin de trop de repères, je sens que le donjon est en vue, dissimulé derrière l’honnête façade d’un garage de zone industrielle.

Pour la première fois, il y a du monde, et il doit se garer un peu plus loin dans la rue.

Plus morte que vive, je sors de la voiture dont il va ouvrir le coffre. Et il en sort … un gros bouquet de mimosas pour moi ! Aussitôt, j’extirpe de ma valise le petit cadeau prévu pour notre rencontre annulée de décembre : une nouvelle inédite de Stefan Zweig en édition bilingue, notre auteur préféré, « Voyage dans le passé ».

« Un souvenir de notre période sentimentale, et rassure toi, je n’y ai mis aucune marque !  », lui dis je ironiquement .. « tu pourras le laisser dans ta bibliothèque en souvenir de moi ». A son  tour, encore, il me tend un petit paquet rose, car « tu n’as sûrement jamais eu de cadeau pour la St Valentin » ? (recherche frénétique dans ma mémoire, c’est vrai, je ne trouve pas .. ) Et c’est également ..  un livre, un roman de Romain Gary qu’il m’a dédicacé et dont nous avions parlé .. Touchée par cet échange de cadeaux, je le suis tant bien que mal sur le chemin caillouteux, il s’est emparé de ma valise mais j’aurais préféré qu’il s’empare de ma main et marche à mes côtés .., il salue des gens au passage, peut être parmi eux  le co locataire auquel il m’a prêtée cet automne ? Je m’efforce de chasser toutes ces  pensées négatives ..et nous prenons le tournant de l’impasse secrète avec soulagement.

 

Je savais combien les lieux avaient changé, les pièces du rez de chaussée et celle du haut transformées en garçonnière par le co locataire, qui s’y était finalement installé à mi temps avec sa nouvelle recrue pour parties de plaisir, Anna . (dont j'ai déja parlé au chapitre précédent)

Au lieu des poétiques gravats, pots de peinture et câbles errants, on s’est trouvés dans une coquette cuisine parfaitement aménagée et d’une propreté impeccable, la salle de bains s’ornait maintenant de miroirs, d’un tapis de sisal  et de serviettes éponge à notre intention.

L’échelle de bois brut qui montait à l’étage était poncée et peinte en gris foncé. .. Après la visite, il me demande de me changer en bas et lui même monte se livrer sans doute à certains préparatifs.

Tandis que je revêt une courte robe noire, mes Dim Up et des chaussures à talons et brides vernies rouge sur lesquelles il a flashé, j’entends ses pas au dessus de ma tête, aller et venir sur le plancher du donjon. Je n’ai plus d’appréhension, le plus difficile est fait, être venue et  l’avoir retrouvé tel que je le pensais, moins amoureux il me semble,  mais j’avais promis d’en faire mon deuil ! ..  Je  suis là pour jouer, point barre,  et ça commence maintenant, quand je gravis l’escalier et qu’il m’attend dans la pièce du  haut, elle aussi transformée en confortable salon. 

  

Profitant de ma curiosité à découvrir l’aménagement très réussi de ces lieux jadis poussiéreux et abandonnés, il me passe d’emblée autour du cou  la lourde torque métallique que je commence à bien connaître. Une longue chaîne retenue par un mousqueton  se déploie bruyamment  à mes pieds et non content, il me passe des menottes attachées par devant très étroitement, avant de m’ouvrir la porte basse qui donne sur la pièce secrète.

Il est beau,  vêtu d’un jean noir et d’une chemise blanche, comme toujours, et  seule, la couleur des chaussures a changé et je sais pourquoi ! Il me regarde avec satisfaction  et je me demande comment il s’y est pris pour me parer aussi vite .. avant même d’entrer me voici prise au piège.

« Tu vois me dit il, il ne s’agit pas d’une porte en fer, elle est en bois ! » En effet. Il se souvient donc de mon texte. A la lumière de midi, je constate que seule la serrure de sécurité est métallique et  baissant la tête, je m’engouffre courageusement dans les lieux ..

 

 C’est un peu comme dans les souvenirs d’enfant : alors que dans mon souvenir le Donjon est très haut, très grand, cette fois il me semble avoir encore rétréci.

C’est un peu comme Alice au pays des Merveilles, quand elle doit entrer dans une pièce toute petite mais là c’est elle qui a grandi ..

 

La première fois, il était presque vide, ce donjon, juste une table et deux chaînes accrochées à une poutre,  encore plus ensoleillé pourtant, et cela fait déjà longtemps, souvenir grandiose, qui agrandit donc les murs dans mon imagination.

La seconde fois, il faisait nuit et les contours se perdaient dans l’obscurité. Seules deux lampes rouges éclairaient faiblement certains angles de la pièce.

Et la, c’est comme pour le reste de l’appartement, il y a des choses en plus, une grande croix de St André peinte en noir, et « ma » cage dans un coin de la pièce, à coté de deux commodes démodées où sont cachés tous les accessoires qui avant traînaient sous la table, inquiétants.

 

Je me sens dépaysée et commence à protester contre la lumière du jour, généreusement dispensées par deux (ou trois.) vasistas au plafond. 100 8641

Sa réponse est immédiate : sans mot dire  il me bande les yeux avec le masque en cuir souple et a un mal fou à l’attacher sous mes cheveux. Pas de négociation possible, tu seras vue mais ne verras pas que tu es vue.

J’ai eu à peine le temps d’apercevoir des cadenas et des clés qui traînent un peu partout sur la moquette rouge, qu’il me fait agenouiller près de l’anneau au sol, cet anneau qui me fait tellement fantasmer depuis que je l’ai essayé la saison dernière.

Pendant qu’il accroche court ma laisse métallique à cet anneau, ainsi que la chaîne reliant mes menottes,  ne me laissant que quelques centimètres de latitude, et que je me laisse faire telle une chienne obéissante, je pense que j’attendais ce moment avec une telle impatience, une telle envie inavouable, je pense que je suis venue pour ça, être attachée au sol et  prosternée à ses pieds - pour une fois silencieuse, et maintenant offerte car il a retroussé haut ma robe sans ménagement, et que ses doigts me fouillent à l’aise, et qu’il est évident que ce traitement me plait au plus haut point !
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Par quel mystère cet asservissement qui me fait presque horreur devient un tel plaisir, un tel besoin ?

J'aurais bien sur moins apprécié la chose, si j'avais eu connaissance des chapitres précédents ...

Je le sens qui s’agenouille tout près de moi, et présente sa queue devant ma bouche, que j’engloutis  aussitôt comme si je mourrais de faim « Quelle vorace tu fais !  » se moque t-il gentiment, et malgré le collier de deux kilos qui gêne mes mouvements je continue mon œuvre avec ardeur et délectation ..

Je tente pourtant de pitoyables soubresauts pour donner un peu de jeu à mes entraves,  et trouver un meilleur équilibre, cela ne réussit qu’à meurtrir mes poignets où se bloquent les bracelets métalliques, toute  résistance est inutile, à terre je suis, à terre je reste .. Et j’y suis  bien.

dédicace1Maintenant il prend plusieurs photos « autour d’une chaussure noire », pour compléter la collection d’une amie du forum, ainsi qu’il était convenu,  et comme je ne vois rien, c’est lui qui me place, guide le peu de mouvements que je peux faire, entracte bienfaisant qui dénoue un peu la tension de cette entrée en matière un peu brutale.

 

« Tu ne me fouettes pas ? » demandé je sans trop d’espoir, inspirée par ma position . Je connaissais sa réponse, intuitivement, »Non, pas cette fois ». Je suis un peu dépitée, ce n’est pourtant pas faute de l’avoir tanné pendant toutes ces pénibles semaines,  normalement il aurait du avoir envie de me punir .. mais d’un autre coté, il ne fait pas mal, et ses coups de martinets auraient plutôt tendance à m’amuser .. Mais quand même ..

Il doit sentir ma déception et pour toute réponse, sans préavis il se place derrière moi et me prend sauvagement, chose tout à fait inhabituelle à ce stade de l’action, « c’était important pour moi «  me dira t il plus tard – mais maintenant il me souffle des mots crus, du genre « chienne, pute,  salope, regarde,  je fais de toi ce que je veux..   tu es venue pour te faire baiser, hein  tu les as refaits tes 450 km ?.etc ..  « Rien que l’implacable vérité, en somme, mais ça me fait jubiler…

Au bout de plusieurs minutes de ce traitement, j’ai l’impression que mes genoux vont s’enfoncer dans le sol, ainsi que mes coudes et pour ne pas qu’ils cèdent sous les coups de boutoir, j’essaie de me tortiller tout aussi inutilement, pour finir par m’effondrer, vaincue, sur la moquette. Photo.

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Puis il me détache et je me relève, alors qu’il ouvre une bouteille de Beaumes de Venise, et remplit les deux verres préparés sur la commode.

Munie de cette récompense, c’est encore avec docilité que j’entre dans la fameuse cage construite pour moi, barreau après barreau, pendant ces semaines de noire déprime, - égayées tout de même d’une petite séance collective  au donjon, sans moi, que je ne suis pas prête à pardonner et qu’il aurait bien du taire! -

Toutefois, l’imaginer acheter les éléments en plusieurs fois, les payer en liquide peu à peu retiré, les assembler lui même tard le soir, pour moi me disait il même aux pires moments» me touche en même temps, et il me jure que cette cage est « vierge » et n’attendait que moi.

 cage.001 cage03

Attendrie par ces pieux mensonges,  je m’amuse à passer la tête entre les barreaux supérieurs, lui prouvant ainsi qu’ils ne sont pas assez serrés. Il me dira plus tard que je me suis cognée la tête et que ça l’avait amusé, comment ça ? Je sens que ça l’énerve un peu, que je passe la tête, qu’il ne faut pas trop insister ni critiquer son « jouet » .. Pourtant il me photographie debout et souriante dans cette cage, l’air de dire « profite, bientôt tu riras moins « ..


En effet, il me fait asseoir sur le socle en bois recouvert de tissu noir, et entreprend patiemment de m’attacher les quatre membres aux quatre coins de la cage, sans oublier la laisse qu’il enroule sur le bord supérieur, et comme cela prend du temps, je lui raconte l’histoire la reine Frédégonde à qui la même mésaventure arriva, sauf que c’est quatre chevaux furieux qui étaient au bout de ses quatre membres ! Mais tout en jouant mes Shéhérazade avec cette horrible histoire, je le regarde travailler tel un artisan appliqué, têtu à l’ouvrage, soucieux de perfection et de bien m’attacher sans pour autant me blesser ..

Enfin satisfait, il contemple son œuvre, et m’offrira ainsi  les plus jolies photos de moi depuis le début de notre histoire.100 8683

Honneur à la captive, un long moment immobilisée dans sa cage, « essayée » de temps en temps, mais surtout regardée, arrangée  .De la musique passe en boucle, on dirait légèrement modifiée depuis la dernière fois, de temps en temps il me tend mon verre, je ne sais plus ce qu’on se dit.

Une fois encore, intense émotion à comprendre que maintenant j’aime être ainsi attachée, que j’aime mes chaînes et mon tourmenteur, telle une victime du syndrome de Stockholm, que je ferais n’importe quoi pour recommencer aussi souvent que possible, et encore plus fort, plus serrée, plus contrainte, plus longtemps et qu’il me demande  ou me fasse des choses encore plus difficiles, que je devrais refuser dans un premier temps ! J’ai peur qu’il se lasse de ma docilité nouvelle, mais sera t il  assez motivé  pour continuer l’escalade ? j’en doute un peu.


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cage3
.. Et comme je parle de cagoule, qui complèterait bien le tableau, il va aussitôt en chercher une dans la commode, et donne du jeu à mes mains pour que je puisse l’enfiler et exaucer mon vœu.

Incorrigible, je pouffe : « c’est encore pire que mon  bonnet de bain ! » car la chose est en latex, trop étroite, avec plusieurs perforations que je n’arrive pas à faire correspondre aux orifices voulus ! Si c’était lui qui me l’avait passée, j’aurais peut être paniqué, car totalement à la merci de l’étouffement .. Encore que, la confiance est totale, je crois que s’il m’amenait au bord d’une falaise et faisait mine de me pousser, je n’aurais même  pas peur ..

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Je ne garde l’objet que le temps de quelques photos, moins réussies car la cagoule n’est pas impeccablement plaquée sur mon visage, loin s’en faut. A refaire.

Oui, c’est bon de trouver des choses à refaire, ou qu’on n’a pas eu le temps de faire, ça veut dire qu’ »il y aura une prochaine fois », expression consacrée ..

Démasquée, je m’aperçois que mes bas sont filés, qu’ils n’ont pas résisté à l’agenouillement prolongé de tout à l’heure. Je sais qu’il déteste ça et je me sens honteuse.

Magnanime, il me rassure « ce n’est pas ta faute, c’est la mienne, tu iras en mettre d’autres ».

 

D’ailleurs il va me libérer bientôt (déjà ?) après m’avoir .. essayée dans diverses positions, à travers les barreaux ..  Il a du mal à retrouver les clés de chaque cadenas, mais j’aime  qu’il prenne son temps sans s’énerver, alors que j’ai plutôt tendance à la précipitation.

 

Je descends un moment me rafraîchir  et changer mes bas pour ceux que j’avais en arrivant, également à jarretières mais noirs opaques, capable de résister aux pires assauts !


  sur le lit

 

 

Dès que je remonte, il m’entraîne vers le lit à barreaux, je crois que c’est à ce moment que tu me dis avec un fatalisme un peu emphatique « Ah, si cela doit s’arrêter, il faudra que ça vienne de toi » .. et tu dois à ce moment là me menotter au lit,  un fait dont je ne me souviens absolument pas, encore un de tes tours de prestidigitateur, car je le découvrirai sur une photo. Et là nous faisons l’amour, no comment, vanille quoi, moi vaillante juste sous le puits de lumière et la musique est trop forte,  le grand frisson ce ne sera pas pour cette fois là, encore une chose à garder pour « une prochaine fois » !

Faut il encore y croire ? Quel mystérieux abîme me sépare de la victoire suprême, celle qui ne se montre plus qu’à moi seule, et qui finit par être une amère victoire .. J’imagine de plus en plus souvent que j’ai retrouvé mes pouvoirs, je lis jalousement les textes des autres, celles qui l’ont gardé ou conquis ..

Je parviens à me retourner en dépit des menottes, c’est à partir de là que je me souviens avoir été attachée, car il a du m’aider à exécuter la manœuvre !

Tu me baises avec constance et acharnement, comme c’est bon, fort, et comme je voudrais que ça dure et recommence encore et encore et pas dans trois mois ! Je me sens insatiable, déchaînée autant qu’enchaînée, oh oui, encore, encore, tout au fond !. .. ça explose en silence, au plus profond, qu’est ce donc ? Il me semble que je touche au but, mais c’est comme un rêve où la fin  vous échappe.

Et puis, tout à la fin, une chose imprévue au programme, enfin je crois, je ne sais plus comment il me le demande, (lui le saura sûrement) mais il décide brusquement de finir dans ma bouche, et totalement .. Je n’ai pas le temps de réaliser que déjà je sens se contracter son membre autour de mes lèvres accueillantes, sensation connue, si puissante, merveilleusement involontaire et que je retrouve avec émerveillement, et aussitôt  plusieurs jets de sperme qui s’écoulent successivement et que j’avale sans aucune difficulté, bien au contraire,  prenant le temps de goûter, de remarquer leur saveur plus sucrée, moins amère que ce que je connaissais .. surprise de constater que d’un homme à l’autre, le goût est différent.

Et surtout, bien au dessus de moi, tu exprimes  ton plaisir d’une impressionnante façon, longuement, avec d’étranges modulations inconnues de moi jusqu’alors, et je me sens à la fois si fière et sure de moi, et aussi  .. jalouse de ce plaisir si facilement (on dirait) obtenu ..

A ce moment la, je décide que moi aussi, il faudra, moi aussi, je peux et j’y ai droit. Mais je ne lui dis pas tout de suite, je ne veux pas casser l’ambiance !

 

Ensuite, un long moment, bien que l’heure tourne, de confidences et mises au point, surtout de sa part. Ombres au tableau ?

J’apprendrai des choses prévisibles  sur sa vie conjugale et sa continuation (démenties par la suite mais bon), je saurai que me voir toute une semaine (même si en fait il ne s’agit que de trois fois !) est trop stressant pour lui, trop .. fatigant ? Je ne sais pas comment tu te débrouilles pour me faire passer l’info sans que je me sente blessée .. Mais je suis sûrement  dans le même cas, je ne veux pas me l’avouer, sans doute.

C’est vrai que ces séquences successives et intensives, aux dates gravées dans ma mémoire, après des échanges virtuels et souvent chaotiques qui durent trois mois et plus, représentent une sorte d’épreuve où tout doit être parfait .. et un perfectionniste tel que lui, une exigeante telle que moi doivent avoir du mal à s’y faire avec simplicité. Accepter les « temps morts », c’est le début de l’intimité, que nous n’aurons jamais.

 Un dernier jeu : j'essaie la croix, sans savoir à qui et quand elle a déjà servi, à ce moment je n'y pense pas ..
croix1

Cette fois il est l’heure, je descends prendre une douche pendant qu’il range notre désordre, et quand il me rejoint, c’est la première fois qu’il me voit nue dans la salle de bain.

 Encore une petite ombre au tableau : le fait qu’il ait renoncé à apporter son propre appareil (celui qui ne m’aime pas trop !) et renoncé …à me déshabiller ..

 Je pense à la minceur parfaite de A.
 Il a du découvrir ça, en décembre,  que cette minceur gracieuse était tellement plus esthétique dans le jeu,  il doit avoir envie que je lui ressemble, pour lui faire honneur, que sais je ?

 

Ultérieurement d’ailleurs, il ne s’opposera pas à ce que je perde plusieurs kilos sous son contrôle, ce n’est pas innocent .. Et d’un autre coté il affichera mes rondeurs sur son album semi privé, et me dit que mon coté Rubens lui plait, voire l’excite, enfin comme souvent, tu ne sais pas trop ce que tu veux, tu veux des choses très fort, et leur contraire ..

 

En sortant, on aperçoit Roland. qui discute avec des clients, il échange avec lui un signe de la main, discrètement, je me demande s’il m’a reconnue.

Retour à la voiture. Selon toi, c’est à ce moment la et pas au début, qu’il me donne le livre de Romain Gary, car tu aurais eu peur que je m’inquiète du message inclus dans le titre .. Donc retour sur image, suppression de la séquence initiale « remise du cadeau de la St Valentin » que nous placerons donc au  moment de la séparation!

Je reprends mes fleurs et j’embarque pour un rapide retour sur la ville, même pas un quart d’heure en effet, et nous voilà déjà en vue de la gare, aller retour en une demi journée  .. l’hôtel est tout proche, en bas de la rue Suffren, on se quitte rapidement pour ne pas gêner la circulation, et puis il doit partir, et puis ..  tu es peut être déjà fatigué de moi  ..  Mais je semble flotter entre rêve et réalité, j’ai du mal à intégrer la succession des faits depuis ce matin où je me suis levée, mais ce qui domine, c’est une sensation d’accomplissement, presque d’allégresse, je chasse les « ombres au tableau », et je descends la rue en pente, tenant mes fleurs contre moi. Un de mes bas commence à descendre le long de ma cuisse, ce ne sont pas des Dim ! en souriant je le maintiens discrètement à flot à travers ma robe, et le remonte de temps de temps, geste oublié et charmant de la femme qui remonte son bas, à l’abri d’une porte cochère ..

La soirée est à moi.



Pas encore!! Il y eut, devant la porte de mon hôtel, une étrange rencontre ... 


On est au cinéma, vous ne le saviez pas ? 


Reprenons la fin du chapitre ..  et anticipons sur la suite, ce terrible printemps .. 

C’est presque la fin du jour mais la lumière hivernale est douce dans la ville animée et joyeuse.Un de mes bas commence à descendre le long de ma cuisse, zut, ce ne sont pas des Dim ! en souriant de la mésaventure je le maintiens discrètement à flot à travers ma robe, et le remonte de temps de temps, geste oublié et charmant de la femme qui raccroche son bas, à l’abri d’une porte cochère .. Mais la, pas de porte cochère ni de jarretelle secourable ! Tant pis, je suis heureuse ..  
 
Et soudain je le croise étrangement dans la rue Suffren, juste avant d’entrer à l’hôtel .. Mais que fait il là ? Où a t il pu laisser sa voiture pendant ces quelques minutes dans ces rues encombrées ? et qu’est t-il venu me dire déjà ? le saisissement fut tel que je ne m’en souviens plus .. Réalité ou apparition ? Après ces quelques 
La soirée est à moi.  

 ++++++++++++++++++++++++++++++++++

Deux mois plus tard, la rupture est consommée, pour un caprice, pour une fatigue, je ne sais quoi ou simplement le temps qui passe ? ..  -En réalité, il était en pleine "affaire" avec sa deuxième soumise,  E. comme on le verra ensuite -

- et tous les évènements de cette journée, je les vois avec un autre regard, nos gestes, ceux qu’on n’a pas faits aussi, sont maintenant empreints de nostalgie, avec ce goût amer des dernières fois qui recouvre les belles images.
C’est pour cela que j’ai voulu me souvenir de nos toutes dernières paroles, et je me suis demandée même si je n’avais pas rêvé son apparition.  

Ce fut le sujet d’un de nos derniers MP  avant la vraie rupture :
 
 
V. 18 avril 2009  - Bonjour mon Ange, je pense que tu es de garde (cf « les rendez vous de printemps » que tu m’avais donnés )Une question qui n’a rien à voir. Après m’avoir raccompagnée le 18 février (tiens, deux mois tout justes) j’ai eu la surprise de te croiser devant mon hôtel, rue Suffren, tu étais .. à pied, et tu m’as rapidement dit quelques mots ? Puis tu m’as embrassée et tu as disparu dans la foule. Ai je rêvé ou pas ? Maintenant j’ai un doute, surtout que je ne me souviens absolument pas de ce que tu avais à me dire. Je sais que c’était anodin, c’est tout.Te souviens tu de ça ? Et que m’as tu dit ?Je voudrais me souvenir des toutes dernières paroles de toi, j’ai été tellement surprise de te revoir si vite que je les ai oubliées !  
 
L83 - 18 avril Bonsoir, M.Oui, c’était des petits mots anodins .. En te quittant dans la voiture, je me suis aperçu que j’avais oublié de te dire le nom sous lequel j’avais réservé la chambre. Je ne voulais pas que cela crée un malentendu vis à vis de l’hôtel.Alors j’ai garé la voiture où j’ai pu, et j’ai couru à perdre haleine à ta rencontre. Je suis allée jusqu’au bout de la place centrale, mais tu n’y étais pas. (En fait tu avais du passer par la rue L...) J’ai rebroussé chemin en courant et je t’ai croisé tout près de l’hôtel et je t’ai dit « la chambre est réservée au nom de M et Mme C »Je t’ai embrassée sur la bouche, je m’en souviens. C’était risqué mais personne ne m’a vu .. Je suis reparti aussitôt, car là, je m’étais carrément mis en retard pour aller chercher mon fils ainé au lycée (il travaille le mercredi après midi dans ce bahut privé . Mais oui, je t’ai embrassée sur la bouche.  
 

Encore une fois, la simple magie de tes mots . Un cinéaste de talent aurait à partir d’eux, créé une scène émouvante pour la fin d’un film : le dernier baiser de ces deux là, au milieu de la foule, dans la lumière si douce de cette fin d ‘après midi d’hiver .. Elle, surprise avec sa valise rouge, ses mimosas serrés contre elle comme pour se rassurer, son bas qui glisse sur sa cuisse et qu’elle retient subrepticement .. Lui, pris d ‘un ultime élan envers cette femme qu’il n’aime plus, et il sait peut être que c’est la dernière fois qu’ils se voient .. « on aura fini sur un bon souvenir » .. ces mots idiots qui seront dits plus tard, comme si on n’avait pas envie de continuer quand les souvenirs sont heureux ! Retour sur image- lumière fuligineuse, nos vêtements noirs, le rouge de ma valise et l’or des mimosas. Eclairage nouveau de cette si jolie scène.  
 
La dernière du film même si la fin reste ouverte.
Non, ce n’était pas pour me rappeler ce détail, pas vraiment pour ces mots anodins que tu as couru à ma rencontre, je ne crois pas. C’était pour me demander pardon d’avance.




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Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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