Récit

Dimanche 12 mai 7 12 /05 /Mai 13:30

 

Celle la sera plus trash que la précédente, et elle me laisse encore plus incrédule puisque je n'ai pas été" visitée" de ce coté la depuis  ..le 20  septembre 2011.! ça fait un bail ..

 

Une preuve de plus de désintérêt pour la chose du plus merveilleux des amants .. peut etre un certain dégout meme, j'en ai un peu  le soupçon .. sinon pourquoi n'avoir pas continué en 2012  lors de la "reprise printanière" ?

 

 

 

 

 

Je me souviens comme c'était important pour lui, cette possession totale, une vraie cérémonie dont je vous passe les détails -  et finalement pour moi aussi, mais j'ai du attendre l'inauguration du donjon (cf "les lauriers roses") pour la grande première, suivie d'une dizaine d'autres, cela peut sembler peu, mais pour lui je crois que ce fut plus qu'avec toutes les autres partenaires additionnées!

 

Et en effet il adorait ça quand c'était avec moi, et j'avais fini par jouir pendant cet acte dit contre nature, une fois meme, il lui avait suffi de m'en parler pendant une étreinte, pour que cette "menace"  me déclenche un orgasme phénoménal!

 

Je guettais avec d'autant plus d'angoisse un nouveau  passage à l'acte pendant toute l'année 2012, pourtant plutot brillante hors période de "froid".

La suite m'a démontré que je ne me trompais pas. Le symptome annonçait la fin de tout. Sans le concret, le "préambule" est resté lettre morte.

 

Toujours la meme stratégie tordue  pour cet homme sadique : faire suivre le don de soi par une inexplicable frustration.

Au point de provoquer chez moi  un réflexe pavlovien de crainte et de rancoeuri. Ne plus oser demander, tout évaluer, surveiller, comparer, et au final s'avouer inapte, vaincue , ne plus avoir sa place. Et avoir tout perdu.

 

Ces images peuvent sembler choquantes, violentes, s'il osait les regarder, il aurait surement honte de ses anciennes pulsions, meme si c'est très stupide!

 

Moi je n'ai pas honte, je ne vois dans ces images qui me bouleversent, qu'amour et don de soi, tendre prédation, infinie confiance, et toujours sa voix chaude qui me fait tant d'effet. Et cette façon de me prendre par les cheveux ..

 

Trop de temps a passé, sait on jamais quand c'est la dernière fois ? heureusement que non.

 

On entre maintenant dans la période que je redoute le plus au monde : le 15 22 29 qui seraient cette année 14 21 28, le "dimanche électoral et heureux" où tu m'avais enfin donné rendez vous vient de passer, le vote est clos maitenant et comme notre président élu à cette époque là, je suis en chute de popularité irrémédiable à la date anniversaire !

 

et puis il y aura juin, et juillet, et aout  et ce sera de plus en plus difficile, douloureux, chaque date me rappelant quelque chose de nous, le jour où tu m'avais rendu ton mot de passe, le jour de garde où l'on avait bavardé toute l'après midi, où tu m'avais réclamé mon avatar "Olympia", parce que disais tu encore "tu l'adorais", le jour où tu m'avais montré ta maison sur  Google maps et ces fins de rencontre où tu voulais, tu disais vouloir me revoir le mois d'après.

Ton engagement romantique pour l'automne 2012 qui s'est transformé en ère glaciaire je ne sais pas pourquoi.

Chose étrange, ce n'est pas tant les années d'avant que je pleure, mais simplement l'année dernière, parce qu'elle est encore si proche ? que la déception a été terrible ? que je m'en suis voulue de n'avoir pas fait plus attention à ce que tu restes avec moi ? et aussi parce que j'ai adoré ce printemps, cet été là ..

 

Je pense à tous ces trains vers le midi qui partiront sans moi, à MSN Live qui n'existe plus, le petit rectangle bleu en bas à droite qui me signalait ta présence, nos converses, tout ça .. .

 

la vie sans toi, n'est plus la vie.

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Mardi 14 mai 2 14 /05 /Mai 17:51

 

 

J'aime particulièrement ce montage, au rythme lent, presque onirique, j'aime sa sobriété, sa "classe", il n'y a rien de vulgaire dans cette séquence qui fut je crois la dernière du genre.

 

Comme souvent après nos rencontres, ce "froid" inexplicable, et puis avoir vu cette vidéo t'avais me revenir contre toute attente, avec ces mots là  que je connais par coeur :

 

Je te présente mes excuses.

Je viens de visionner les vidéos et elles sont "trop" comme on dit : trop bandantes, trop volcaniques ..

Tu n'as pas besoin d'afficher ces yeux en larmes et cet air de chien battu pour me garder et tu le sais : ressaisis toi, je te préfère conquérante.

A bientôt pour de nouvelles aventures

 

Je t'embrasse, bébé

 

Volcaniques n'étaient pas le mot juste, mais l'intention, le ressenti, y étaient .. et deux belles saisons, les avant dernières, nous attendaient!

 

J'aime dans ce montage,  cette double fascination, la tienne, et ta litanie si douce à mon oreille :  "je te regarde, je t'observe ... je te regarde" -  et la mienne d'être ainsi réduite à l'impuissance,  moi qui ne peut rien voir, enchainée et dans le noir, ne devinant rien de ta position dans l'espace, sans doute tournais tu autour de moi tout en me filmant, puis cette marche hésitante quand tu m'as demandé de me lever et de faire quelques pas, je ne sais pas si je dois avancer, ni dans quelle direction et je te demande "Encore ? encore"' ? d'une voix changée ..

 

Le plus tristement drole c'est que je suis maintenant pour toi un boulet, comme si les fers avaient changés de place et se serraient maintenant autour de ta cheville avec moi à l'autre bout, meme à  400 kilomètres de distance. Un danger potentiel, un remord sans doute, mais pas l'ombre d'un regret.

Nos  bonnes ondes se sont séparées, et j'ai  peur, cette fois je suis dans le noir encore, mais sans toi pour guider mes pas.

 

Un boulet, au mieux, un caillou dans ta chaussure.

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Mercredi 5 juin 3 05 /06 /Juin 19:42

 

Une nuit que je ne dormais pas - en exil  à la Salette dans ma misérable chambrette de 6 m2, au bout de tant de jours de pluie et de froid en plein mois de mai pourtant, il a fallu qu'une idée, qu'un projet bien précis me sauve du marasme et me donne un semblant d'énergie, un but concret et surtout la possibilité de me rendormir.

 

Ce donjon que je n'avais plus, j'allais le recréer pour moi, chez moi, une sorte de drogue de substitution, un ersatz de sensations, un pays imaginaire, une parodie, une fantaisie, un défi .. Tant pis si je suis folle, si je recule au lieu d'avancer, c'est mon choix.

 

Depuis quatre ans que je vivais là, ma chambre n'avait pas bougé : un délire d'orange et rose foncé que je savais du pire gout, mais qui m'avait plu par son coté excessivement kitsch, sa gaieté, sa chaleur, mais justement, je ne pouvais plus la supporter, sa lumière était une insulte à mon deuil, le temps des larmes et de l'abstinence était venu, alors dans cette nuit glaciale, concevoir ce projet audacieux forçait la dose, et donc dépassait le mal.

 

Il y avait une part de "gag" et de plaisanterie dans cette entreprise, surement, personne meme pas moi ne pourrait croire que ma chambre lambda allait se transformer en donjon grâce à  5 litres de peinture acrylique, il y avait aussi du manque, une sorte d'appel au secours, de puissante nostalgie, d'impossible, rien à faire, les mois avaient beau passer, le besoin de m'y retrouver avec ou sans lui était toujours aussi fort, le remords d'avoir moi meme, par dépit, par caprice, initié le processus d'abandon, toujours plus fort, plus empoisonnant.

 

Quoi de plus simple pour ce projet, pratiquement ? la chambre ne comporte que deux murs pleins, les deux autres c'est une baie et un grand placard faisant suite à la porte.

La tapisserie orange avait été posée par un pro, donc j'espérais qu'elle se décollerait facilement, ce qui se révéla exact.

j'ai une sorte de lit à barreaux et volutes, un ancien modèle d'Ikea qui m'avait plu il y a sept ans, il figurerait la cage, avec ses barreaux de métal noir. Je pourrai y suspendre les menottes de métal brillant, lourdes, magnifiques, des vraies, pas des menottes de sex shop en fourrure! et je les ai tellement portées, dans sa voiture, au donjon et ailleurs.

 

Une commode noire, dont j'avais repeint le plateau et un tiroir, abimés, en rouge foncé : impeccable pour rappeler les couleurs donjonesques, noir et rouge, gris foncé.

 

Le gris foncé, ce seraient les murs, que je repeindrai en anthracite mat. Cette couleur élégante et saturée d'ombre que j'ai retrouvée aussi dans tous les musées dédiés à l'Holocauste que j'ai visités! - Paris, Berlin, Riga -

 

Et bien sur, ce gris là recouvrait tous les hauts murs du donjon, jusqu'aux plafonds de type industriel, qui les premiers temps, laissaient entrer la lumière du jour par deux grands vasistas - condamnés par la suite, à mon grand soulagement, mais au moins trois fois, j'ai accepté de faire l'amour, moi, sous cette lumière là qui tombait directement et crument sur le lit rustique, peu adapté, lui, au reste du décor.

Chez moi ce seront des rideaux qui voileront la lumière : ceux que j'avais sont d'un rouge tirant sur le violine : parfaits avec l'orange, sinistres avec le gris foncé! Je ne voulais pas d'une chambre mortuaire, alors j'ai acheté les mêmes, mais en rouge franc, chez Casto, et coup de chance ils étaient en promo!

J'ai hésité un long moment devant la vingtaine de nuances de gris proposée au rayon peinture.

Ce fut le "Graphite mat" qui remporta mon choix, un gris sombre et profond qui se rapprochait le plus de la réalité disparue. (pas pour tout le monde, pas encore, le bail finit en février, le 6 des trois six neuf!, putain, on aurait pu le garder encore un an!)

 

Heureusement, le gris est à la mode, pas uniquement dans le genre sulfureux, mais dans l'esprit loft newyorkais, et ça m'allait aussi, évidemment! Et ça rendrait ma chambre présentable, une fois débarrassée des accessoires évocateurs.

 

Il ne m'a fallu que trois jours pour protéger les plinthes et les bords avec du rouleau adhésif spécial peinture, dégager les angles puis passer le rouleau tout partout où il le fallait, et deux fois, j'ai du racheter un autre bac, car le monocouche c'est un pur argument de vente!

 

Puis changer la housse de couette colorée pour une autre très sobre, les rideaux, et repeindre aussi la porte pliante du placard, l'autre est cassée, et fut remplacée par un voilage rayé gris ton sur ton.

 

J'ai ensuite sorti de leur casier en carton les précieux accessoires dont je me suis laissée encombrer : le collier si lourd, les bracelets de métal pour les chevilles et ceux, plus minces, pour les poignets.

les bracelets en cuir aussi, avec les belles boucles métalliques.

 

Sans leur disparition, Roland n'aurait jamais su que T abandonnait, avec moi, le donjon, et peut etre si je n'avais pas accepté ces cadeaux empoisonnés, on l'aurait encore .. il aurait changé d'idée et j'aurais su le convaincre, il avait hésité tant de temps, par égard pour son ami, et pour moi aussi, je pense, me faire plaisir, mais c'est trop tard maintenant..

 

J'enrage d'avoir été l'artisan de mon propre malheur et d'avoir été ainsi manipulée, mais un jour j'aurai ma revanche. D'une façon ou d'une autre. Il y a des choses qu'on ne peut oublier, pardonner.

 

 

Mais pour l'instant, ce travail frénétique exorcisait mon dépit, et je suis assez fière d'avoir créé cette chambre à double lecture, selon que les accessoires y sont apparents ou non.

 

Je me souvenais de sa passion à lui, quand il construisait la cage barreau après barreau, les achetant à mesure, en espèces, au Leroy Merlin voisin. Lui aussi, alors, y mettait toute son ame, tout son désir, pourtant déjà vacillant, fluctuant, et c'était pour de vrai, la cage j'y suis entrée souvent, et lui, une fois. A la fin, son dernier fantasme.

D'autres femmes de passage, épouvantées, n'osèrent pas y mettre les pieds! Et moi maintenant, à des centaines de kilomètres de route et de pensée, je faisais pareil que lui, et j'aimais ça.

 

J'ai disposé par terre un petit tapis rouge, pour rappeler la moquette de meme couleur qui est la bas, déjà bien tachée et je contemple mon oeuvre, même pas apaisée, car je n'y vois maintenant qu'elle est terminée qu'obsession et douleur de la perte.

 

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Bien sur il y a les couleurs, les accessoires, mais je n'entends plus ses pas à l'étage quand je me préparais dans la cuisine, alors que lui était monté mettre la musique, la climatisation, les lumières rouges.

Bien sur il ya un grand lit, mais pas de place pour un canapé à méridienne, une table survolée de ce trapèze volant où j'ai pris tant de plaisir violent, pour la croix de St André, la cage, les anneaux vissés au sol, au mur, les commodes dépareillées avec les bougies, les plugs difformes, les taches de cire. oh comme j'aime ce lieu, chevillé à mon corps, à mon âme! il me l'offrait, c'était son cadeau, pendant tout ce temps.

 

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Et puis il n'y a pas Lui, qui s'approche de moi avec ce sourire, ces tendres baisers, ce désir qu'il me fait sentir dès la porte refermée sur la banlieue sinistrée, avec cette douce insistance que j'ai adorée tout de suite, et qui venue d'un autre m'aurait surement fait horreur.

Plus jamais nos jeux fous du début à la fin, plus ces après midi presque vanille aussi, plus jamais le café que j'avais servi la fois du tabouret, et qu'on avait laissé refroidir, tu parles, plus jamais les deux jolis verres de Muscat dégustés pendant la trève, et ensuite l'un ou l'autre les descendait en cuisine pour les laver, correctement! Tes nouvelles bouteilles, les boiras tu sans moi ?

Parfois sa femme téléphonait, il l'appelait chérie, pas moi, jamais, sauf pendant l'acte, et pas toujours, mais la dernière fois, oui, je crois. A peine audible ou alors je l'ai rêvé.

Il y avait le moment où je savais qu'il allait dire "je dois y aller", il descendait prendre sa douche, je fouillais dans son cartable, je rangeais le désordre, moi je voulais garder sur moi son odeur, l'odeur de l'amour, jusqu'au soir, mes yeux brillants, ce sourire épanoui, je me retenais de montrer mon chagrin, mais il n'était pas tout à fait vrai, ce chagrin, un peu larmes de crocodile, je savais bien que j'allais revenir, surtout fin aout, oui surtout ce jour là, alors que justement le traitre, après m'avoir promis monts et merveilles avant de me quitter provisoirement, allait me trahir sans raison.

Je ne serai pas en paix tant que je ne saurai pas "pourquoi"! Le vrai du vrai.

Pourquoi avoir mis sur sa présentation msn "non à la dictature du pénétrariat" ? pourquoi ? après m'avoir pénétrée sans contrainte ni fatigue et je pensais avec plaisir pendant deux heures ?

 

J'avais cru à une plaisanterie, juste faire un bon mot, eh bien je me trompais. la sinistre suite me l'a prouvé.

 

Elément extérieur peut etre ? sa femme ayant découvert une partie de la vérité ? Désespoir réel d'avoir été "largué" par cette encombrante Sophie qui ne fut la, selon lui, que pour me neutraliser ? et en réalité il était bien accroché ? Possible.

 

J'avais constaté qu'il n'était jamais plus amoureux de moi que s'il avait, à coté, une autre femme en réserve (Emilie, Anna, Sophie). C'est pour ça que je lui ai pardonné ses fredaines. Alors il a été perdu.

 

Il doit y avoir une vraie explication, on n'a pas pu se revenir ainsi pendant trois ou quatre mois pour retomber aussi bas.

 

Je le saurai, coûte que coute. meme si ce soir tu as été silencieux, sans meme un passage visible.

Si tu préfères etre à ma merci qu'etre avec moi, un peu, c'était tout ce que je voulais et que tu voulais aussi dans ton Préambule.

 

dj1.JPG            Dj

 

   dj2.JPG           dj3

 

Est ce que je suis en train de perdre pied ? quand je vois tout ce que j'ai fait pour rien, ces voyages inutiles, et maintenant cette folie décorative ?

Il me reste trois semaines.

 

j'ai peur que tout cela ne finisse très mal, pour lui, pour moi ou pour les deux.

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Samedi 6 juillet 6 06 /07 /Juil 21:48

Avant propos et SOS 

 

si un homme ou une femme intelligents, pas lourds ni méchants, qui me liraient ici, et qui connaitraient ce problème de l'impuissance masculine chez l'homme jeune (45/50 ans) pouvaient me renseigner à ce sujet, m'expliquer pourquoi un vrai bon amant, plein de fantasmes et d'imagination peut se transformer en moine abstinent, est ce une façon de dire je ne t'aime plus, tu me pèses, tu m'étouffes, j'en ai marre de ma vie, ou est ce une vraie maladie ? Un homme qui vous préférait entre toutes les autres, toujours et sans jamais faillir, et qui brutalement après une phase ascendante (voir les trois derniers récits de ce blog) n'a plus de libido, ni d'influx nerveux "en bas", bienque ses analyses de testo soient bonnes, alors qu'ils me contactent sur ma boite mail je vous en supplie c'est important, sur les forums je ne vois que des petits rigolos et des vendeurs de faux viagras, alors je veux savoir ce quil m'arrive et surtout lui arrive, si c'est une manoeuvre, un mensonge ou une réalité, vous savez, on s'aimait.


Merci à ceux qui voudront bien témoigner, on s'est quittés et je me sens si seule.

 

 

Une petite robe noire à pois blanc, toute simple, en coton élastique, un peu courte et moulante mais pas trop, que j'avais achetée à Lisbonne, au coeur de l'hiver, sur un coup de tête, au H&M de Vasco de Gama, avec déjà dans l'idée que ce serait la robe de mon futur été. Eté avec lui, of course!

 

Elle serait parfaite pour succéder à la robe dite "zèbre", qu'il avait trouvée si jolie lors de notre second été, et que j'ai portée aussi longtemps et aussi souvent que possible, oui cette petite robe serait mon alliée pour une nouvelle reconquête!

Je m'étais prise en photo avec dans la cabine du magasin et je la lui avais envoyée, et cela avait du contribué à son bref revirement de mars (voir Préambule), quand il me trouvait " encore érotisée" et que je n'avais pas compris que c'était un compliment ..

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  ROBE ZEBRE                                                                           ROBE NOIRE A POIS BLANCS

 

 

Alors en ce jour de juillet où l'on devait se rencontrer pour une nouvelle chance, c'est la première fois que je la portais, comme pour la robe zèbre, un 3 du mois aussi, le jour de l'Ibis et ces incroyables et folles retrouvailles sur mon initiative malgré un break de 3 semaines - je pensais que ce serait pareil, qu'il se passerait quelque chose, et il fallait que ce soit dans les premières minutes, sinon c'était foutu.

 

Ces derniers jours, tout semblait aller mieux, il avait facilement accepté ce rendez vous, j'avais choisi un hotel où l'on avait des bons souvenirs, discret, avec des chambres spacieuses et de bon gout, où je me sentais bien. Des années auparavant, il y avait fait une mémorable partouze dans la suite de la tourelle, il fallait mettre toutes les chances de notre coté, le feeling, le cerveau reptilien, et le fait qu'il n'évoque pas notre rendez vous ne m'inquiétait pas trop, souvent il faisait ça quand il n'était pas sur, il cachait son jeu et le dévoilait au dernier moment sous la forme d'une belle érection, la surprise du chef!

 

Depuis plusieurs jours, je frétillais d'impatience, comptait les jours, retrouvais le sourire, (tu me voulais heureuse et ça m'est resté ..) je prenais soin de moi, et bientot j'aurais fait l'amour à nouveau, une manne pour l'été, des provisions de sexe pour la campagne! et on verrait plus tard!

 

Mon projet, mon envie, c'était de t'accueillir avec une sorte d'innocence, de simplicité, d'harmonie, qui te rappellerait les temps d'avant ta haine et ta méfiance, je croyais que ça serait facile, et que ton mur craquerait ..

 

Tout, d'ailleurs se passe comme d'habitude le jour J ; les sms d'approche, moi qui m'apprête (finalement je n'ai pas osé mettre les bas, j'ai eu tort sans doute) et lui qui frappe à la porte doucement .. En piste pour le dernier round qui va décider de l'avenir!

 

Tout doit se passer dans les premières minutes, je l'ai dit, mais ... ça ne se passe pas ; de sa part, aucun geste érotique, meme allusif : c'est moi qui l'embrasse, il ne relève pas ma robe pour me caresser les hanches des deux mains, comme dans l'ascenseur, , il ne se presse pas contre mon ventre si doucement, comme souvent, donc il n'y a "rien" à me faire sentir

 

Alors sans orgueil mal placé et avec audace, j'aurais du prendre le relai, comme je l'ai fait deux fois je crois, une sorte de viol soft et muet, par exemple déboutonner sa chemise, ou meme sa ceinture, le pousser sur le lit avec autorité, mais ces mois de glaciation et ce revirement imprévisible ont été trop difficiles à supporter, je n'ai plus le réflexe de séduire,, je n'ose pas, j'ai peur de ne rien provoquer cette fois ci encore, comme en mars .. d'ailleurs, dans son premier récit, il avait bien dit "ne pas la laisser parler, entrer dans le jeu, tout de suite!" et je ne m 'en souviens que maintenant!

 

Alors on parle, hélas, au lieu de se jeter l'un sur l'autre avec l'appétit habituel, assis cote à cote sur le lit, il me dit otut de suite qu'il n'a pas dormi de la nuit, à cause de moi, je ne sais pas comment le prendre, j'aurais du demander,  il débouche tout de suite la bouteille de Muscat, j'aurais du traduire ; veut boire donc besoin de s'étourdir, de se lâcher, mais je n'embraye pas et puis il a trop besoin de parler de lui, de ses problèmes, de sa femme, et moi je laisse faire, mieux encore, je questionne, et le temps commence à s'égrenner, je sais déjà, au bout d'une demie heure que c'est foutu.

Au donjon quand c'était parti comme ça, (15,22,29) j'avais boudé, et de colère jeté ma jupette par terre "pour l'autre", j'étais allée me recroqueviller contre le mur des anneaux, c'set là qu'il m'avait rejointe .. il a besoin de comédie, en bon hystérique. J"'y avais gagné une bonne et douce baise, et le droit de revenir et un récit. et là c'était vraiment reparti ..Et la, le miracle ne s'est pas produit, l'alchimie n'a pas fonctionné, et j'en assume ma part de responsabilité, je n'ai pas su reprendre les rennes à ta place, pas su jouer mon va-tout, ma dernière carte!! et j'en meurs de rage impuissante.

 

C'est fou comme l'intimité est vite oubliée quand on ne fait plus l'amour .. quand on se voit si peu, ..à force de me répéter qu'il n'a plus de libido, je finis par m'en persuader, meme si on discute à l'aise, un peu de tout aussi, en sirotant cet ultime Muscat. Ce sont les gestes de l'amour qui ne viennent pas .. comment est ce possible ? quel sort nous a t on jeté ?

Quand un couple fait régulièrement  l'amour, les surrénales secrètent de l'ocytocine, hormone de l'attachement dans la durée, et là plus de sécrétions depuis le 16 aout 2012, la provision est épuisée .. ça doit venir de là. Ou  alors il aurait fallu oser faire un vrai break, et le rompre du jour au lendemain, comme le jour de l'Ibis en 2009.

 

Je réussis à savoir en quoi aurait consisté la suite du mystérieux "Préambule" tant convoité, cette fois il me le dit : on se serait vus une fois par saison, uniquement pour des relations sexuelles, et entre temps on ne s'écrirait pas, on ne converserait pas!

Je suis contente de le savoir, et cette solution non retenue me fait maintenant rêver! Je signerais les yeux fermés, s'il me laissait le choix, la maintenant!

Le pire est que ça aurait pu marcher en mars, si je lui avais laissé le choix de la date et du lieu : c'était SON projet, pas le mien, il fallait le laisser venir: tout est ma faute. Je serais venue un peu plus tard, et puis maintenant on n'en serait pas là.

IL aurait été mon sex friend comme l'année dernière -  on aurait repris le donjon, en partageant,  pourquoi il ne le veut plus ?

 

Bien sur que j'aurais dit oui, rien n'est plus important pour moi que le sexe, et comme la deadline les deux années précédentes, on aurait eu vite fait de faire voler en éclat cette solution basique!

Car avec le sexe -  tel qu'on le pratiquait, si bien!  - viennent les sentiments .. l'attachement ocytocinien bien sur! j'enrage intérieurement .. s'il a abandonné le trip, c'set qu'il n'a plus de tripes pour moi, bien sur, morte la célèbre et inaltérable "alchimie sexuelle", morte à coup de culpabilité déplacée, de refus, de peur ..

Non, je ne peux pas dire d'usure, chaque fois était si différente et cinquante fois , c'est peu.

 

Incorrigible je lui reparle du jour du tabouret, qui a fait tout basculer vers ce néant- je lui rappelle comment il était ce jour la, un peu hagard, étonné du tour dangereux que prenaient les choses, de sa "prison de chair" plus inquiet qu'heureux, dépassé .. me disant avec une drole de voix "tu reviens en septembre, tu reviens quand tu veux" ou encore "non, je ne me sentirai pas coupable de déjeuner avec ma femme tout à l'heure, quand ça se passe bien, je n'ai pas de scrupules" . Mon oeil!

Moi je lui dis qu'il a eu peur que ça reparte, ces trois rencontres toutes trois différentes et montant en puissance l'ont dépassé, et son inconscient a dit "stop"! me sacrifiant sur l'autel freudien, sans penser à ma destruction, mon chagrin, mon incompréhension, puisque ça se passait si bien, bordel, pourquoi arreter ? pourquoi l'ai je laissé faire ? pourquoi n'avoir pas osé réitiréer le chantage, la seule chose qui marche avec ce genre d'individu coincé! On ne change pas une stratégie gagnante, et tant pis pour les scrupules et la morale, whatever works!

 

Ah ta prison de chair, tu en est bien sorti maintenant, j'ai laissé l'oiseau s'envoler, réjouis toi! plutot, il est retourné dans sa cage dorée comme dit ma psy.

 

Il essaie de me caresser, peut etre ça va le faire, il n'est pas trop tard, et on a encore du temps, il découvre que je n'ai pas de culotte, il adorait ça, je lui propose timidement de mettre mes bas, trop timidement, il aurait fallu que je les sorte d'autorité! pauvre nouille! Moi aussi j'ai perdu le mode d'emploi ..

Il ne répond meme pas, continue de me caresser, moi aussi un peu à travers son jean, mais je ne peux meme pas défaire sa ceinture tant elle est serrée, il a pris du ventre, le ventre du "matou chatré" comme il dit avec dérision! Normalement le reste aurait du venir, comme avant, comme toujours, dis moi pourquoi pourquoi pourquoi ? et pourquoi je n'y arrive pas non plus à te secouer, est ce que je ne veux plus moi non plus ? est ce que tu m'as fait trop de mal ?Ai je si totalement perdu confiance en mes pouvoirs sur toi ?

 

impossible de le mettre à l'aise, oui j'aurais du mettre les bas avant, le message aurait été clair ..

On est devenus pitoyables, alors qu'avant "il suffisait qu'on soit seuls dans une pièce pour se jeter l'un sur l'autre!"

 

Depuis novembre 2012; il sait que c'est possible, d'etre enfermés ensemble sans rien faire, il a mis du temps et de la distance mais le salaud y est arrivé! Il a joué la montre et le manque d'ocytocine.

 

Il a gagné, quitte à passer pour impuissant ..

Je ne sais pas du tout comment il me perçoit, ce qu'il ressent à mon sujet, je suis perdue, s'il est la c'est quand meme qu'il le voulait ? qu'il y a cru aussi ? qu'il comptait sur moi? alors qu'il a passé deux saisons à me tenir à distance, sans jamais un mot gentil, une attention, je ne comprends pas?

 

Alors maintenant l'heure tourne il ne reste qu'une heure, il me demande un café, on parle toujours, je finis par pleurer de vraies larmes, quand il me dit pauvrement que je dois me trouver quelqu'un d'autre, que je dois avoir du courage, il me serre dans ses bras, essaie de me consoler, et il n'y arrive pas, alors il me lache de lui meme un petit rendez vous le jour de mon départ, après demain. A la Lampa, notre café habituel, sur le port. "je ne peux pas te laisser comme ça", la pitié maintenant, bien sur, et je m'en fous. je ne veux pas le quitter, il m'avait dit je t'appartiens.Il m'avait  dit avec toi ça  a toujours été bien (en mars meme), il m'avait dit bien sur, je reviendrai entre tes cuisses etc etc etc

 

Aussitot je sèche mes larmes, mais qu'attendre de plus de ce rendez vous ? etre encore un peu avec lui, comme si on était ensemble. Comme si on allait se revoir.

 

Je dois me résoudre à le laisser partir, dans ce couloir qu'il a quittés deux fois auparavant, m'ayant bien fait l'amour toute l'après midi et avec, bien sur, promesse de recommencer le plus vite possible! Je suis hébétée de dépit, de chagrin, d'impuissance, j'ai perdu le dernier match sans avoir lutté, sa faiblesse serait elle contagieuse ?

 

Ce qui me fera le plus de peine c'est qu'il avait apporté son flacon de gel douche, il me l'avouera le surlendemain, donc il voulait bien, il avait envie d'avoir envie .. mais je ne l'ai pas inspiré, j'ai perdu mon pouvoir, c'est aussi bete que ça, et je n'aurais jamais voulu vivre ça, la mort du désir, il m'en parlait dès le début, comme d'une chose qui arriverait fatalement un jour .. et il me disait "il faudrait que ça vienne de toi" eh oui, ce serait plus facile:

 

Il ne faut pas que je m'effondre maintenant, je dois durer encore deux jours ici, où je m'ennuie tellement maintenant que tu ne me combles plus, il faut que le dernier jour, tu puisses en me voyant avoir l'ombre d'un regret.

 

Dans quelques jours, à la campagne, je raconterai notre dernière heure.

 

 

Additif


La mort du désir ne peut arriver que de deux façons :

 

1/ évènement brutal,  - quelque chose a brusquement dégouté l'un des partenaires (longtemps j'ai cru que c'étaient les photos sur le tabouret, mais en mars il m'a dit qu'il avait fait semblant d'en etre choqué, comme prétexte de rupture)  par exemple infidélité révélée ou coup de foudre "ailleurs", ou maladie etc ..

 

2/ Usure progressive - il est exclu que dans notre cas ce soit cela : depuis six mois nos relations sexuelles étaient à nouveau au beau fixe et chaque fois plus intenses, et différentes, et la confiance se réinstallait!

Et c'est en pleine euphorie que tout est retombé de cette façon injuste que je ne digère pas!!!

Je n'ai pas d'explication et        ça me rend incapable de dépasser ce moment où tout a dérapé, puisque je n'en connais pas la raison, - il n'a meme pas accepté mon hypothèse, qu'il avait eu peur que notre liaison reprenne comme avant,  c'est pourquoi je m'obstine, et que  je cherche un nouvel échec  tout en ayant espéré la victoire et alors il n'y aurait plus de problème, c'était si facile bordel, de laisser parler nos corps à notre place!!!!!!

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit
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Mercredi 10 juillet 3 10 /07 /Juil 17:22

 

Vendredi 5 juillet 2013

 

l'été est encore jeune mais pour moi il est fini, juillet n'aura pas apporté la gloire des précédents, je vais quitter cette belle chambre inutile et je le fais avec soulagement.

Dire que dans une chambre voisine, en un autre temps, j'avais eu ce geste incroyable de lécher ton sperme sur ton ventre après l'amour, bouleversée, et puis on avait pris une douche ensemble, pour la première et unique fois.

Dire qu'une autre fois, plus proche, tu m'avais fait l'amour tout l'après midi avec ardeur, et qu'à la fin, tu m'avais dit "à propos, je te dois encore une fois, la der des der!" d'un ton taquin qui signifiait bien autre chose! tu étais alors, encore un homme et je comptais beaucoup pour toi.

Et maintenant ..

Maintenant on va se dire adieu dans notre café sur le port, d'ici quelques heures, pour une fois tu n'as pas supporté mes larmes et l'autre jour tu m'as proposé ce dernier rendez vous.

 

La matinée est radieuse et bizarrement, je me sens bien, comme si cette rencontre succédait à la fête sensuelle habituelle, comme si on allait se revoir, comme si de rien n'était : à cause du soleil revenu sur une ville animée et joyeuse ? de l'ombre fraiche des ruelles et des petites places où chantent des fontaines ? Et se quitter légèrement, j'espère. On n'a plus le choix, maintenant, à partir du moment où j'ai refusé "tes doigts et ta langue" et ton amitié platonique! Après ce qu'on a connu !

 

J'ai remis ma petite robe noire à pois blancs, elle n'a pas été saccagée par les sueurs de l'amour, loin de là! J'arbore autour du cou la courroie de mon Nikon tout neuf, imposant, que j'étrenne ce matin "en situation". Cet accessoire me donne un peu de confiance en moi, et m'amuse. Rien n'est grave, rien, encore.

 

De la ville aimée, je prendrai les derniers clichés, toujours les mêmes et toujours différents.

De moi, je prendrai aussi des photos, aux memes endroits que l'année dernière dans la gloire de l'amour reconquis (mai, juin, aout principalement), j'ai déjà l'idée de faire un album sur mon Docti, en y incrémentant ces photos là, celles d'une femme qui a fait l'amour, pour traquer la différence avec l'expression d'une femme qui ne l'a plus fait depuis bientot .. un an!

C'est en ce moment, mon obsession la plus ridicule et la plus cruelle, j'en conviens. Tu dois peut etre faire pareil. Un vrai mâle, et un "matou châtré" comme tu dis! tu dois comparer scientifiquement toi aussi.

 

De lui tout à l'heure, je volerai le dernier visage, familier, mais déjà étranger. Il a rompu le lien charnel, qu'il aurait bien voulu renouer en mars, et meme avant hier, qui sait ? j'en prends la pleine mesure mais c'est avec une sorte d'innocence, et de bonheur, que je me dirige vers le lieu du rendez vous, comme si .. comme quand ..

 

Echange de textos encore, pour une fois c'est lui qui est arrivé avant et m'attend en terrasse, le plus caché possible!

Pour faciliter les photos, je me place en face de lui, au lieu de me mettre à coté, en plus, nos sièges ne sont pas à la meme hauteur, je suis plus haute que lui. Détail qui a son importance.

Il a une heure et demie à m'accorder. Ma voiture est dans le parking Mayol, déjà chargée et prete à remonter vers le nord.

Il commande un kir et moi une bière pression, je pensais qu'on boirait les coca light réglementaires, mais finalement autant fêter dignement notre séparation, soyons fous!

 

Il a l'air détendu, soulagé sans doute à l'avance, plus qu'une heure à tirer avec sa "geolière numéro deux" .. et puis ce matin, il a reçu le résultat de ses analyses - commandées par madame - et surprise du chef : son taux de testo est parfaitement normal!

Dans un premier temps je suis très contente pour lui, rien n'est perdu, il pourra se trouver une autre maitresse, mais lui se rembrunit : il ne coupera pas au psy (toujours commandé par madame!) et il devra en trouver un à Marseille, par discrétion : dans une petite ville, tout se sait.

A sa place, je rêve déjà de lundis au soleil, il pourra enfin s'occuper de lui et se sentir libre dans une grande ville, visiter le nouveau musée, prendre le bac du vieux port pour se balader au Panier, en tout cas, moi, c'est ce que je ferais à sa place!

On boit tout en devisant avec animation, j'évite de regarder ma montre, je lui laisse ce sale boulot!

A aucun moment on n'évoquera notre séparation, on l'a déjà fait l'autre jour : cette fois j'ai été claire, plus de baise = plus de mails ni de converses! Je passerai donc un été monacal, au jardin, dans la maison de ma fille, absente pour deux mois.

Je ne pourrai pas lui parler des bananiers et autres plantes de la Réunion que mon gendre a pu acclimater, je ne pourrai pas lui demander conseil, lui le spécialiste, spécialement des plantes tropicales chères à son coeur! et je les ai en charge pendant 7 semaines! seule maitresse à bord et en compagnie de trois chats.Sans lui.

En d'autres temps, il aurait été tellement ravi de cette nouvelle "correspondance", ayant vécu dans l'ile volcanique plusieurs mois et moi ayant hérité d 'un gendre originaire ..

Il avait été tellement ému de découvrir les connexions suisses que l'on avait en commun, mais c'était au début, quand on se trouve plein de points communs et qu'on en est ravis comme des enfants.

 

Il se laisse prendre en photo, je lui dis tu n'es pas obligé de sourire - plus tard, je comparerai son expression avec celle d'avant, comme je le fais pour moi.

 

DSCN0553-copie-1.JPG

 

Je ne lui fais aucun reproche, au contraire, je veux d'instinct qu'il garde ce souvenir de moi, gaie et compréhensive, lui posant des questions, proposant des réponses parfois farfelues, lui exposant mes projets de libertinage prochains, mon été au jardin, je ne veux rien gâcher de ces dernières minutes, une de ses deux "harceleuses" va disparaitre de sa vie, de son emploi du temps, mais l'autre, il l'aura tous les jours, avec son robot et ses exigences! .. Grand bien lui fasse, il n'a rien compris.

 

Il me donne encore dix minutes et elles passent vite.

Puis il faut se lever et se diriger vers la fameuse voute qui donne sur l'avenue, depuis le quai du port.

 

On vient de passer une bonne heure avec Paul et Anna, au 113, tu es "mon homme" maintenant, devant témoins, on a bu des cafés, on a causé libertinage, tu en parlais avec autorité et persuasion, diplomatie, je t'admirais ..

On repart tous les deux, main dans la main, et doit se quitter sur le port, avant la voûte qui mène au feu rouge de l'avenue de la République .. tu dois aller chercher ton fils à la gare, et moi reprendre ma voiture déjà chargée, au parking en sous sol. On s'étreint, on s'embrasse longuement, tendrement, il me rassure, je suis au bord des larmes mais autant de peine de partir que de joie pour ce séjour parfait et de bientot revenir pour d'autres aventures ..

Il fait encore soleil, ce sera le dernier jour de soleil d'ailleurs, pour longtemps. Nous sommes en décembre mais on ne dirait pas.

De loin en me retournant, je le vois écrire un texto : il était pour moi, je le saurai deux heures plus tard sur l'aire de Sorgues.

 

Cette fois il est comme étranger à ce qu'il se passe, il ne se rapproche pas de moi, ne me regarde pas, ne me prend pas la main une dernière fois .. encore pire qu'en novembre et meme en mars ; c'est moi qui m'approche, son problème est invisible, il est grand, il est beau et il va s'en aller, surtout ne pas pleurer, surtout lui quémander muettement ce baiser distrait qu'il me concède du bout des lèvres, rien à voir avec cet autre vendredi ..ni meme novembre ou mars.

Pour gagner du temps et créer un dernier lien, je lui montre la mendiante rom dont je lui rebat les oreilles, elle est en effet assise sur le trottoir de la ruelle qui mène à l'avenue toujours à la meme place depuis trois ans et demi au moins!

Ainsi, il la remarquera forcément quand il ira prendre un café sur le port, ce sera un peu moi cette ombre de la rue, dans son attente muette! Cette fois je ne lui ai pas donné la pièce, tout à l'heure, je lui donne quand tout se passe bien, ou quand je peux l'espérer!

 

Que disons nous ensuite ?

moi, blottie contre lui, "tu sais que je t'aime? - oui - J'ai été fière d'etre avec toi, tu sais, j'ai été heureuse" (bien que j'ai davantage pleuré et angoissé que ri pendant tout ce temps!)

"Fais attention à toi" - dans la plus pure tradition des soaps movies américains!

Lui " je ne te dis pas au revoir, ni adieu, je ne me retourne pas" et il s'en va sur le trottoir alors que je traverse .. Tout s'est passé très vite mais m'a semblé au ralenti.

 

Je le vois s'éloigner sur le trottoir coté quai, côté ombre, tiens il n'a pas pris son cartable cette fois. Sa démarche un peu chaloupée, nonchalante, mais en meme temps coincée, que je connais si bien.

Ensuite il traverse en courant l'avenue, sans doute un peu juste pour le feu,

 

C'est la dernière vision que j'ai de lui, cet homme en noir et blanc, qui court sportivement en direction de la rue d'Alger, où il disparait à ma vue .. homme familier, désormais étranger. Cours vers ce que tu crois ta liberté, mon ange, cours ..

 

Moi, je rejoins comme une automate démontée, le parking souterrain de notre première sortie en public! tu m'avais pris la main comme un gamin joyeux de la séance qui s'annonçait si bien, tu étais heureux en ce temps la. tu commençais à m'aimer. On était en juillet, aussi, un flamboyant et mémorable 11. Je retrouve toujours avec émotion son odeur de désinfectant, à la fois puissant et sucré.

 

Je n'ai pas encore de larmes, ni de cris de rage, je démarre aussitot et je ne m'arreterai nulle part.

La fin est si brutale, alors que  depuis plusieurs semaines on se parlait souvent, et Berlin, et les petits commentaires sur Docti, encore avant hier .. Il va falloir tenir.

 

ensembles.jpg  montage5.jpg

 

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Je n'aime pas l'idée d'abandonner ce blog, que j'avais eu l'idée de commencer il y a bientot quatre ans, avec ton plein assentiment, ce serait disais tu, "un lieu de mémoire" et déjà ce terme sonnait pour moi comme une menace. comme si notre histoire était déjà finie pour toi, ou le serait bientôt ..

 

Mais nous n'ajouterons pas de chapitres à l'histoire, comme tu disais ("tu ne veux plus ajouter de chapitres à l'histoire ?") en me suppliant de revenir. 

 

Alors je publierai un article sur le jardinage, peut être aussi certains de mes carnets de bord, reliés aux premiers chapitres de ce blog, peut etre d'autres,  en quelque sorte l'envers du décor, plus spontanés et plus personnels que les récits reproduits ici meme.Puis sur nouveau séjour à Lisbonne, en septembre, un blog vraiment atypique! Mais pas de souci j'ai si peu de lecteurs!


 

C'est le premier été sans toi, tous les autres ont été beaux, bien qu'au bord de septembre, le mois des naufrages imprévisibles mais cette fois, c'est plus tôt, et donc c'est sérieux.

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit
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