Jeudi 11 juillet 4 11 /07 /Juil 18:49

 

Je commence forcément la série par un anniversaire, j'ai dit que ces carnets de bord ne seront pas publiés dans l'ordre, mais au fil de mes envies du moment.

 

Sur une des photos que j'ai  prises à l'hôtel, je vois trainer sur le bureau un petit carnet vert, celui là était donc vert espérance, et c'est sa   copie sans presque aucun changement que je livre ici.

 

Ils sont tous du meme format, reliés piqures avec une couverture plastifiée de couleurs vives, et numérotés, j'en ai une quarantaine mais désormais  j'écris directement sur le netbook, quand je l'emporte (presque toujours)

 

Cet épisode se rapporte aux récits croisés des "Lauriers Rose"  - et j'ai omis les passages érotiques, pour ne pas faire de redite. Il faut aller très, très loin dans ce blog pour le retrouver!!

 

Revivre ces voyages me fait du bien, je m'assure ainsi qu'ils ont bien eu lieu, et que le bonheur l'emportait peu à peu sur l'anxiété. Ces carnets sont plus spontanés, moins "littéraires" que les récits faits par la suite

Voici donc, dans la gloire de juillet, le récit de mes pérégrinations.

 

 

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

 

 

Carnet de séjour

 

11 juillet 2008

 

Une journée hâtivement et fiévreusement prévue contre vents et marées, il le fallait, pour accomplir encore des pas, en dépit du stress « départ pour Riga», sans parler de la canicule.

 

Qu’importe, trains, Wolkswagen, donjon, et l’hôtel par lui réservé - et payé - sont tous climatisés !

Depuis avant hier, nœuds de partout, mal partout, anxiété, contrariété et pourtant, l’envie et le défi sont les plus forts. Et je suis partie sans savoir comment je rentrerai, par mon TER de 8h à la petite gare de B. avec la valise rouge dite « mon baise en ville ».

Un long rail movie a commencé, semé de questions et retards qui finalement s’arrangentquand je découvre sur mon billet que le TGV sera direct.

Enfin parvenue à la gare de Toulon, jusqu'alors inconnue, commence la recherche de mon itinéraire, est ce à gauche ? à droite ? Sous le soleil de midi, une bonne demie heure de marche et d’une recherche digne d’une Carte au Trésor commence !

Enfin je trouve cet hôtel de congrès perché sur une sinistre esplanade au dessus du port de Toulon.

Vastitude et luxe des espaces, facilité de se diriger vers la banque d’accueil et demander la chambre « réservée pour Mme Chevallaz » ! (son pseudo)

Ensuite course effrénée à la remise en beauté, préparatifs secrets, douche et shampooing, remaquillage, enfilage de la petite robe à fleurs sexy, le tout en moins d’une demi heure je pense, et à l’heure dite, je reçois son texto. Il est en bas, sur l'esplanade ensoleillée, pour moi.

 

Que de premières fois en ce 11 juillet ! Et pendant ces quelques heures de folie, j’ai fait d’énormes progrès.

En ce qui concerne la fausse pudeur, les tabous, en ce qui concerne le rencontrer dehors, au grand jour – se balader avec lui en voiture, et plus tard, manger seule au restaurant-

 

Il m’accueille au milieu de l’esplanade surchauffée, alors qu’il parle au téléphone avec sa femme, qui lui donne les bonnes notes de son fils au bac de français. Je ne m’en formalise pas et j’attends qu’il raccroche pour m’approcher. Il porte son uniforme gainsbarrien : jean et chemise – blanche au lieu de bleue -

Il a l’air content de me voir, me sourit, m’embrasse et m’entraine dans le parking souterrain tout proche, et là, à ma grande surprise, il me prend la main jusqu’à sa voiture. Cela me met en confiance, cela ne m’était pas arrivé depuis si longtemps ! Et il le sait.

 

Enfin, « la surprise » : je dois quitter ma culotte et me laisser passer des menottes aux poignets, et aux pieds, et faire la route ainsi affublée, les mains cachées derrière une carte routière pour les arrêts au feu rouge. Je n’avais pas deviné avant !

 

On zigzague parmi les lauriers rose géants, les petites maisons colorées de rues toutes pareilles et qui portent des noms de poètes, se dirigeant vers le donjon qui en fait, se trouve caché derrière le garage de Roland. On accède, par un petit chemin herbeux, à la façade arrière, aux fenêtres toutes grillagées.

J’ai été tout de suite « reprise » par cette autorité tranquille qu’il dégage à mon égard.

Cette confiance aveugle qui me conduit à le suivre dans cet endroit inquiétant à tout prendre (oui « à tout prendre » est bien le mot !)

Il me fait visiter le rez de chaussée, à peine terminé, il y a des portes fermées à clés, et un début de salle de bains, ça sent le ciment frais et j’aime cette odeur, je ne me rends pas compte de mon excitation, révélée un peu plus tard par cette abondance liquide que ses doigts déclenchent sitôt qu’ils me touchent.

Je monte à sa suite l’escalier périlleux. Je devrais dire l’échelle.

On traverse une première pièce inondée de soleil, encore encombrée de gravats et divers matériaux, non climatisée et il m’ouvre la porte du donjon, étant venu la veille mettre la clim en route.

Et referme à clé la porte derrière nous, puis retire les clés, geste inquiétant !

Cette fois je me sens prise au piège, pour la première fois, victime de mon désir et de ma curiosité, étant venue quand même, malgré le « deuxième service », malgré ses provocations, mais grâce à ses supplications à sa colère, et ses 12 textos en folie de fin juin !

 

********************Pour la suite de la visite, se reporter à nos récits croisés des « Lauriers Rose » au début de ce blog ********************************

 

Ensuite il me détache car faire l’amour sur la table ce n’est pas évident, car on risque de tomber dans le feu de l’ action !

Alors on continue par terre, à même la moquette avec une intense passion ! C’est fou !

 

Il est temps de rentrer .. à l’hôtel décide t on, après avoir sommairement nettoyé les lieux des traces de notre débauche ! A nouveau voiture, lauriers rose, discussions banales (intimidés soudain ?) et parking souterrain.

Dans la chambre il sort de son cartable deux belles bouteilles de son muscat « Beaumes de Venise » pris dans le frigo du donjon.

Il m’en offre une, et ouvre l’autre, pendant que je prend une douche.

On fait encore l’amour, comme il dit « conventionnel », et moi je dis « vanille », on est nus cette fois complètement, comme un couple normal, dans toutes les positions, en levrette je crois bien que je jouis, je m’accroche à sa main, puis étalée en étoile de mer, il me caresse et me lèche, puis en missionnaire, les jambes relevées, il jouit bruyamment, le visage pâmé au dessus de moi, c’est presque effrayant, pas de préservatif, comme tout à l’heure.

 

100_2068.jpg  100_1975.jpg

 

Puis on boit le muscat entamé tout à l’heure, on parle, comme deux vrais amants.

Ce que je ressens est inexprimable, une divine surprise ?

Tendre séparation, je réalise à peine que l’ »épreuve » tant redoutée, s’achève si glorieusement, si bien .. on a fait tant de choses pendant ces à peine cinq heures de temps.

 

Il est plus de 19 heures, mais le soleil brille encore, je sors dans le vieux Toulon, je prends d’innocentes photos (enfants jouant au foot de rue, vieilles maisons, bateaux ..)

 

100_2003.jpg 100_2018.jpg

 

restau-du-port.jpg 100_2019-copie-1.jpg

 

 

Le long du port, brasseries et cafés me tentent, et basta ! je meurs de faim, et je m’attable pour déguster une interminable « moules frites » avec une bière, parée que je suis de mes récentes folies, femme heureuse et amoureuse, femme aimée ..

 

12 juillet

Nuit plutôt bonne et excellent petit déjeuner dans cet hôtel de luxe qu’il m’a payée, que je ne quitte qu’à 11 heures passées, car il me reste encore toute l’après midi à rester à Toulon seule et dans la canicule. On est samedi et il ne travaille pas, donc en famille.

Mais c'est avec enthousiasme que je découvre la ville pour la première fois.

 

100_2047.jpg  100_2070.jpg

 

Commençons par le marché du cours Lafayette, judicieusement placé à l’ombre de gros platanes. Ambiance typique des marchés de Provence, bon enfant, plein d’odeurs et de couleurs, puis balade dans les rues de la ville, et passage obligé à son adresse de travail, où je vérifie avec .. amour ? son nom et ses titres !

L’endroit est installé dans un immeuble bourgeois de style haussmanien, tout proche de la belle place de la Liberté couronnée d’une superbe fontaine toute blanche dans un style pompier, aux eaux jaillissantes.

Je commence à avoir chaud, et des ampoules ! Halte superflue au Mac Do, avant de reprendre mon reportage toulonnais.

Coup de bol, je tombe sur un mariage musulman qui sort de la mairie, sur le port ! Tambourins, beaux atours, danses, chants et youyou, le jeune marié semble avoir 18 ans, la mariée un peu plus, l’air sévère et pas très jolie .. belles toilettes de ces dames messieurs et enfants, voitures enrubannées, être là au bon moment, c’est toujours un plaisir, (je filme et prend des photos moi aussi).

Allers et retours dans des endroits frais, les églises, le centre commercial Mayol, et finalement le temps passe assez vite, et me voici refaisant en sens inverse le chemin de la gare.

 

Cette fois tout ira bien, jusqu’au terme du voyage, alors que le ciel se couvre, juste maintenant ! Dans le train, je jubile, en éprouvant une drole de sensation de plénitude dans un certain endroit hardiment visité … Je suis encore toute émue de cet étrange après midi de la veille, je commence à y croire ..

Il n’y a plus à cette heure tardive de car pour rentrer chez moi à B., je le savais.

Heureusement j’ai deux maisons ! le bus arrive tout de suite, et je passe une charmante soirée à R. …. sirotant dans l’appartement presque vide le Muscat transvasé pour le voyage dans une petite bouteille d’eau, l’accompagnant d’une boite de raviolis et de l’abricot volé à Carrefour tout à l’heure.

Dodo sur la chauffeuse en mousse, ivresse des hauteurs, j’aime bien ce camping improvisé. C’est la première nuit que je passe ici.

 

Le matin du 13 juillet, nescafé à l’eau chaude, et biscuits trouvés dans un placard , et bus puis car (c’est dimanche il y en a peu mais ils sont ponctuels).

La pluie d’été se met à tomber et la chauffeuse du dimanche, sympa, arrête chacun au plus près de son domicile .. Devant l’impasse qui mène au collège, je descends avec ma valise, contente .. Je remercie la chauffeuse en lui disant pour rien comme ça : « c’est mon anniversaire » ! juste parce que je suis heureuse et que le cadeau a été à la hauteur ..

 

J’attendrai « sa » réaction avant de trop en dire .. suis je aussi sure de moi ? et lui, l’est il ?

 

Dans trois jours, je m’envole pour Riga, ma vie commence à être passionnante !

 

Son-muscat-Beaumes-deVenise.jpg

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit
Voir les 0 commentaires
Mardi 16 juillet 2 16 /07 /Juil 15:33

 

Violette, c’était son nom de guerre au tout début, c’est ainsi qu’elle s’était nommée et qu’il la désignait, sur certains sites, et à leurs compagnons d’un soir .. Une Violette faussement innocente, un peu perverse ..

Mais les violettes en ce cœur de l’été 2013 ne sont plus de saison, depuis que ses démons à lui l’avaient quittés, depuis longtemps.

Peu importait, d’autres plaisirs plus simples avaient suivis, plus besoin d’artifices, la dernière fois, c’était sans musique, sans talons aiguille, sans bas, sans chaines, et c’était .. fabuleux.

 

Alors Violette y pense parce qu’elle se retrouve au jardin cet été, et que c’est le premier qu’elle y passera toute seule, le premier depuis 5 ans qu’il ne lui souhaite pas son anniversaire, tout s’est arrêté brusquement, tous les liens sont rompus, les sites silencieux soudain. Il n’a pas regardé sa messagerie. Mais ils étaient d'accord, elle avait meme insisté, en femme bafouée :  pas de baise, pas de mails!

 

Tout en elle est déjà mort, desséché, et dans ce jardin luxuriant où elle se retrouve comme chaque année, Violette est perdue : où est la réalité ? qu’est il arrivé ? pourquoi est ce différent  tout en étant pareil? qu’a t elle fait de mal à part être heureuse et trop confiante ? pourquoi ne veut il plus qu’elle soit heureuse ? Autant de questions torturantes, car sans réponse depuis 10 mois et demi.

 

Elle pense aux veuves brutalement veuves, aux prisonnières, aux nonnes, aux femmes de marins, aux malades, elle pense qu’elle n’est pas seule dans la nécessité de renoncer à l’amour, mais est ce consolant ? tout aurait été si simple dans la continuité de cette radieuse matinée, pourquoi a til refusé ce bonheur léger, et profond à la fois ? Pour lui aussi, se console t elle, ce fut la dernière fois « bien », sincère, intense, tant pis pour lui.Ils partageront encore quelque chose, le sacrifice de leur vie sexuelle. Au nom de quelle obsolète morale ?

 

Alors Violette est au jardin, parfois elle croit que rien n’a changé, qu’il est juste parti très loin aux Amériques comme il le fait souvent. Juste plus longtemps que les autres fois.

 

Elle se sent parfois, aux meilleurs moments de lucidité, pareille à Colette dans sa « retraite sentimentale », résignée à ne plus vibrer que pour la nature, les chats, les plantes, l’observation patiente de son petit monde. D’autres plaisirs mais que valent ils ?

 

A d’autres moments elle se déteste, elle n’a pas su .. Un an sans faire l’amour et c’en est fini d’elle, de l’audace, de l’inventivité de l’énergie incroyable que donne le plaisir partagé. Son corps va perdre ses contours, sa raison d’exister, l’élixir de jouvence s’est tari. Elle a peur.

 

La journée elle se laisse consoler par la nature amie, aussi, elle se laisse inviter par les amies de ses filles, elle  fait des sorties Ovs, si elle voulait ce soir elle dormirait avec un nouvel amant ! ils sont bêtes les hommes .. ils ne comprennent rien. Ils ne sont pas lui.

 

Elle va voir le Tour de France passer à la Croix Rousse, le quartier de son enfance.

 

IMGP7887.JPG

C’est le même jardin, mais les chats sont différents, celui d’avant s’est fait écraser par le train, un peu avant Noël, elle doit rester ici longtemps, tout l’été, pendant que sa fille est partie à l’ile de la Réunion, qui aurait pu les réunir elle et lui, il aime aussi tellement cette ile ..elle ne savait pas à tel point .. une « correspondance baudelairienne » aurait il dit en son temps, ravi ..

Eux, ils vivent là cet été

255829_10201461112428249_1716450341_o.jpg 1015811_10201461111588228_81701317_o.jpg

 

Et Violette est au jardin, elle a perdu sa maison, après son donjon-  elle ne sait plus trop où elle habite, en fait.

 

A l’ombre du cerisier, elle se souvient de la Bretagne, du parc de l’Abbaye où elle passait jadis ses vacances de vieille fille laborieuse, - sauf la dernière année, si lumineuse, avec plusieurs sms amoureux par jour  aurait elle pu imaginer cela ?? Soudain elle était une autre, l’amour est un sorcier, un sourcier – Mêmes plaintes si douces des tourterelles, sous l’ombre bénéfique, le balancement des branches dans la brise d’été, mêmes vagues attentes, regrets, ignorance de cet avenir improbable et fou -

 

IMGP7799.JPG IMGP7853.JPG

 

Les journées passent vite, toutes pareilles, travaux manuels, rangements, piscine, petites courses, écrire cet essai sur sa sœur, mais à la tombée du soir, le cinéma se met en route, avec toutes ses images incroyables, est ce arrivé vraiment  toutes ces folles étreintes ? Y a til eu un temps où ils étaient proches, complices, heureux de se revoir ? et toutes ces dates .. pour s’endormir, elle n’arrête pas de compter et recompter, combien de fois est elle venue le rejoindre ? en train ? en voiture ? combien de fois le donjon, combien de fois le même hôtel ? et ceux où elle n’est allée qu’une fois ? combien de fois exactement elle a fait l’amour pendant cette parenthèse enchantée ? et comment ? L'année dernière il s'est gentiment moqué d'elle parce qu'elle avait fait un tableau .. la fête de la chair, la hâte, le désir, oh ne pas oublier son odeur qu’elle adore, ses mains d'artiste, le contact de son corps, ses mots, son regard étrange, ne pas oublier sa voix, son trouble, sa fougue revenue de l’année dernière, plus forte que la haine et que la dépression, mais il l’avait prévenue, il y a longtemps : un jour je te ferai du mal, un jour je te quitterai, il faudra que ça vienne de toi.

Et elle le faisait taire en riant, quand même un peu inquiète ..

viol-ette.JPG violett.JPG

L’odeur des autres hommes lui répugne, pourquoi ? jamais elle ne pourra, jamais plus elle ne fera l’amour, comment aurait elle pu le deviner, le 16 août à midi ? QUI aurait pu l’avertir, et QUOI ? A til été victime d'un sortilège? Le savait il déjà ?

IMGP7926.JPG vi-olette.JPG

Il lui reste l’odeur de l’herbe après une chaude journée, les deux verres de vin du soir, le bruit du vent dans le rideau de peupliers au bord de la rivière, il reste le mystère du désamour, elle qui se donne toute entière et ne se reprend pas de cette odieuse façon.

Il reste l’amer plaisir de lui faire ce dernier plaisir, disparaître de son monde où il l’avait pourtant invitée, il redeviendrait son maître du début, que sa volonté soit faite. Amen.

 

Son dernier mot a été « je te souhaite une bonne route ». réponse glaciale à son dernier sms d’amoureuse sur le chemin du retour. 

 

Ne pas oublier de nourrir les poissons, ni les chats, eux seuls ont besoin d’elle…

 

 

 

IMGP7912.JPG  IMGP7944.JPG

 

 

 

**************************************************************************************************************************

COQUINE REMINISCENCE.....

 

 

Entrons dans la cabane du jardin ...

 

 

Là, c'est aujourd'hui

 

 

vioolette.JPG

 

Tu y retrouveras, Violette, ton double d'il y a trois étés, quand ton amant avait exigé de toi toute une série de photos très coquines, que tu avais pris plaisir à exécuter dans ce cadre rustique!. 

 

100_5623.JPG 100_5625.JPG

 

 

100_5614.JPG  100_5541-1.JPG

 

 

100_5551.JPG  100_5556.JPG

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit
Ecrire un commentaire - Voir les 1 commentaires
Jeudi 18 juillet 4 18 /07 /Juil 16:59

 

En voila une de reconquête qu'elle est bonne!!  je ne résiste pas à raconter l'envers du décor, de ce récit justement intitulé "Reconquête" au début de ce blog (2ème ou 3ème page)

 

A la fois pour me bercer de cette musique délicieuse, et pour bien marquer la cruelle différence avec maintenant.

 

On venait de découvrir Barcelone pendant notre break de trois mois (entrecoupé de mp et peut etre de mails, à vérifier), et cela m'avait donné le courage de proposer cette rencontre informelle, à son retour à lui, la semaine d'après déjà.
Il n'avait pas dit non. Il m'avait dit qu'on ferai peut etre l'amour mais pour ce qui était des sentiments, c'était terminé (!)

 

J''ai eu une belle peur, car le jour J, il ne voulait plus se connecter et j'ai failli repartir bredouille .. je n'ai jamais su le fin mot de ses débats intérieurs!

 

Donc me voici au pied du mur, dans le sens inverse de Napoléon revenant de l'Ile d'Elbe. Je n'ai pas regretté l'équipé !

 

 

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

 

2 juin 8h16 -ND de la Salette

 

Nuit assez bonne, réveil à 7h, petite envie mais gros trac de cette journée très étrange qui m’attend, qui « nous » attend.

Il fait froid, on est dans les nuages, et même si la météo promet soleil et chaleur au sud, j’ai du mal à le croire, aussi peu que je pensais avoir froid ici !

  100_1075.JPG  100_1090.JPG

Je crois que les évènements du printemps ont laissé sur mon visage des traces durables, j’ai tant pleuré ! pour en arriver à ces doutes et envies de fuir qui me prennent au moment de revoir Thierry ..

Sans doute car je l’ai eu à l’usure, par surprise aussi, il n’est pas demandeur comme l’année dernière, et le bon sens voudrait que je fasse une volte face définitive. Avais je besoin de galérer encore trois jours sur les routes, à l’hôtel, faire 800 km pour voir la vérité en face et repartir triste à mourir ?

Non, allez, je dois aller jusqu’au bout, j’aurai peut être une bonne surprise et moi même, une fois « en bas », serai je sans doute plus optimiste ?

 

10h18

Coup de théâtre ! Aucune réponse à mes deux messages (9h40 et 9h54) quel lâche ! il me dégoute d’avoir agi comme ça et je fais quoi moi ?

Il m’avait promis qu’il brancherait son portable mardi matin.

 

Je suis comme une idiote, fin prête sur le parking, protégée par le brouillard. Mais c’est clair, il ne veut pas me voir et je vais devoir annuler l’hôtel et rentrer tete basse, encore 10 ans de pris, les larmes à la lecture de ses anciens mails, et tout ça à cause de ma fausse rupture du 7 avril ! Ah elles sont belles les promesses du printemps !

 

10h43 – Dans la galerie où je m’installe jusqu’à midi .. je commence à réaliser le sens de ce qui m’arrive, qu’il veut garder la maitrise des (non) opérations, qu’il est dans un très mauvais jour, où qu’il a un gros problème. Que le coup cette fois ne sera pas rattrapable, ou dans très longtemps ..

Et que je n’ai pas envie de commencer en l’état une autre relation, car je me sens bien trop humiliée et peinée.

Je commence à sentir poindre les premières larmes .. mais si je me relis ces derniers jours, je pressentais tout cela, c’est clair.

Dans un peu plus d’une heure, je saurai à quoi m’en tenir : son silence persistant ou un « niet » clair et je dois reconsidérer, ou ses excuses joyeuses et empressées, mais ça .. le « Viens, nom de Dieu ! » c’était une seule fois, le premier jour ..

Je me sens déjà me dissoudre.

Ce fiasco, signifie ne plus aller sur mes messageries, nos sites, renoncer à être femme, renoncer à lui, à notre histoire.

« On se reverra » ne sera plus d ‘actualité, et tant d’autres choses : nos converses MSN (« j’y renonce définitivement »), son amour « ça, c’est terminé » .. il m'avait juste écrit avant de partir à Barcelone, sur mes traces en réponse à ma proposition de venir le voir : "euh, il se peut que nous fassions l'amour" ..

 

La seule façon de m’en sortir ce sera faire comme toi : tirer le rideau sur tout ça, en espérant qui sait des jours meilleurs, se concentrer sur ma santé, mon aspect, ma joie de vivre, trouver d’autres occupations, motivations, profiter de mon argent. M’amuser peut être mais en virtuel uniquement.

Presque midi. .. Si je rentre chez moi il est capable de faire l’innocent et mettre la faute sur moi !

 

J’ai froid, je suis mal et moche, tout est chamboulé : depuis le 7 avril, je ne vis plus et me débats dans l ‘absurdité, je me suis perdue.

Là, je suis retournée dans ma chambre vide .. tout à l’heure j’étais loin de me douter que je serai encore là deux heures plus tard, en attente de son sms feu vert, j'étais prête à partir

 

12h48 Rien ! j’en suis au 6e texto, il ne veut pas me voir c’est clair, jamais je n’aurais du avoir cette initiative, si ça se trouve il a fait semblant d’accepter pour mieux m’humilier ensuite ..

 

22 h – la Valette

100_1379.JPG

Eh voilà, le dialogue de sourds continue, j’ai eu son premier texto à 14h ; alors que j’appelai Emma, Mine de rien. Me dis juste qu’il passe « le grand oral » dans deux heures et qu’il stresse (en fait il me croit à Toulon à ce moment la).

Il met une heure à comprendre toute l’affaire, alors que je prends racine à Corps puis Lamure, et que l’heure tourne.

Messages échangés, nerveux, « à coté », impulsivement je décide de rebrousser chemin vers le sud, alors que je suis maintenant à Lamure, en ajoutant ces 50 km faits pour rien.

Avec tout ça, mon portable s’est brusquement déchargé, et je comprends qu’il ne sait pas où je suis ! Mais que je ne peux plus lui dire !

Folie que cela, en dépit de sa négligence (il n’a ouvert son portable qu’à 14h !)

Road movie solitaire, je ne sais pas encore que ce soir il aura refermé son portable depuis longtemps .. A51 magnifique, après avoir fait tout le tour de Gap par des petites rues étroites encombrées de camions.et ensuite l’A50 et l’A8, familières, il fait beau, chaud, je suis presque redevenue jolie, détendue, ce soir on se parlera, il sera étonné ..

Je trouve l’Ibis très facilement, je m’installe, recharge le portable et y trouve ensuite deux sms désanchantés .. il ne répondra pas aux miens, il a du changer son programme et rentrer chez lui.

Je ressors à Grand Var tout proche dans la nuit tombante, m’acheter des compotes et un kiwi, c’est si triste de me trouver seule, dans la nuit de printemps si douce .. Regagner la chambre cosy où il ne me rejoindra pas, comme le 1er mars !

Et si demain il n’ouvrait plus son portable ? et s’il n’était pas libre ? ma défaite serait terrible, une tristesse infinie, et il se sentirait si coupable ? Allons, j’ai fait le maximum pour cet oiseau rare que j’adore et qui me désarme, me touche tellement ..

Demain il fera jour, j’irai, si on ne se voit pas, à la presqu’ile du Gaou, au Brusc, au Jardin de la Méditerranée, je connais bien le pays, maintenant. Et le soir, diner sur le port, après tout j’ai jusqu’à jeudi soir pour le joindre ..

 

3 juin - 13 h18 :il est là dans 15 minutes !!je raconterai !?

 

22 h. Quelle histoire ! ce matin après un petit déjeuner somptueux mais triste au bord de la piscine, je suis allée à Toulon en quête d’un cybercafé, à l’hôtel il n’y a pas de borne internet !

Une gentille dame place Raimu, me propose de me photographier avec les deux statues de Raimu et Pagnol ! C’est de bonne augure, je suis jolie sur cette photo !

En face, il y a un cyber, et à peine j’ai fini mon message que mon portable vibre dans mon sac, enfin ! c’est lui, qui me dit « incroyable ! » d’ailleurs il m’avoue n’y avoir jamais cru que j’étais la, jusqu’à la dernière seconde, comme il me connaît mal ! Je suis tellement moins tordue que lui !

 

Bonheur de savoir que tout à l’heure, je vais faire l’amour !

J’en ai tant besoin et j’exulte, et on n’a pas dépassé les .. trois mois et demi du maximum autorisé, grâce à ma seule volonté.

Rentrée vite à l’hôtel, me faire belle, l’attendre. Texto, je suis là. Flottement, finalement je vais le chercher en bas en plein soleil, ne le trouve pas, remonte, texto encore, il est garé en dehors !

On s’embrasse, je veux lui montrer ma minceur nouvelle et charmante dans la robe zèbre achetée en mars que j’avais gardée pour cette occasion.

On hésite à aller prendre un café au bar désert. Je l’entraine, vaincue, vers l’ascenseur et là il me caresse les hanches en remontant ma robe, et j’ai honte de n’opposer aucune résistance même après ces deux mois de larmes malfaisantes !

Putain comme c’est bon de baiser à tout va comme on le fait pendant plus de deux heures non stop ! Je retrouve ma jouissance « souterraine » avec émotion et en fait je crois que je jouis à sa façon même s’il semble ne pas me croire. Je m’en fiche avec lui je n’oserai jamais faire comme avec G. car il ne reste pas assez longtemps dans la position nécessaire, tant pis et qui sait, un jour ?

Visiblement il est loin d’être lassé de moi, il a même des gestes tendres en réponse aux miens, on se prend les mains, il m’embrasse, et c’est le total don de nous en fait ; et vraiment je me sens transfigurée, transcendée, putain, j’en ai besoin et je le lui dis !

On transpire l’un contre l’autre, la sueur coule de son front sur mon visage, j’adore ça, cette folie furieuse, passionnelle !! Je ne me souviens meme plus si j'étais habillée, ou sans rien, ou juste un tee shirt noir peut etre ?

Coté sexe donc, cela n’a jamais été si fort, mais coté cœur .. je n’ose encore être déçue, j’ai tellement promis de « me gérer » mais il faut se rendre à l’évidence, il n’a pas le manque de moi, il m’a juste dit que je dois venir, voire « m’imposer » quand je veux ! (et lui, plus jamais ? même s’il est toujours content de me revoir ?)

Dur a avaler après les épisodes tels que le 11 juillet, les mimosas, avec nos belles photos, les cadeaux, le baiser en ville ..

Mais bon, là maintenant on sort de deux mois d’incompréhension, de harcèlement de ma part, de larmes, de blindage et pour finir cette incroyable randonnée ! Sur autoroute tellement incertaine et tombant de plus dans une phase professionnelle difficile pour lui.

Je me dis que je vais pas pouvoir supporter longtemps en silence cette «  désaffection », mais sans doute que si, car je suis prête à tout pour que cette relation dure. Elle en vaut la peine.

J’adore venir à Toulon aussi, et j’aimerais lui faire franchir d’autres limites : boire un verre au café avec moi, qu’il me reprenne la main, me téléphone etc ..

 

Peut être que si maintenant je me montre un peu plus lointaine, il me reviendra ? et j’ai pris des forces tout à l’heure, oh comme je m’aime après l’amour, comment ai je pu me priver de ça pendant si longtemps ?

Résumons : pas de photos cette fois, du moins pas ensemble juste trois volées de lui sous la douche, en partie parce que mon flash s’est mis en panne. En partie, car en fait pas de scénario cette fois, on a fait l’amour, point.

 

100_1308.JPG    100_1310.JPG100_1309.JPG

Pas de Beaumes de Venise non plus, ni d’argent posé sur la table mais ..

 

Son sourire ouvert

Sa tendresse nouvelle

Sa franchise et sa simplicité (ne veut, ne peut pas avoir deux vies)

Une certaine attention en dépit de sa confusion parfois

Et surtout la fin du conflit ! (ou « le break du break » ?)

N’a til pas fait allusion à se revoir cet été ? C’est bientôt, l’été ! Mais je veux que ce soit lui qui demande.

Ce soir, je suis heureuse, et « repue ». Mais j'ai quand meme faim de nourritures terrestres maintenant! J’ai cédé à la tradition du « moules frites pression » sur le Port dans la lumière dorée du beau soleil couchant. Je me sens fière et jolie.

 

100_1336.JPG              100_1393.JPG

Etrange ville aux magasins vides, les hirondelles et les mouettes qui survolent en criant les maisons cent fois repeintes, où 6 beaux abricots coutent 50 centimes, où je n’ai pas peur dans les ruelles sales de la rade avec leurs louches riverains ..

 

Mon énergie est incommensurable. Merci mon Dieu après ces 5 jours de froide Salette, à travailler et faire de la montagne, puis ce doute affreux depuis hier matin, la courte nuit et le revoir, faire l’amour si longtemps .. et me voilà toute pimpante, belle du seigneur à la limite, radieuse dans ce soir de juin, merci à toi ! et pourvu que notre histoire reparte même sur de nouvelles bases un peu minimalistes !

Pourvu que je lui ai plu ! Moi j’ai aimé, au point qu’il me manque déjà!

Folie : il me parle d’une randonnée qu’on pourrait faire au Mont Faron cet automne, alors qu’il ne veut que faire l’amour quand on se voit ..

Je sais que demain je n’aurai pas de sms (grand oral) mais un mail peut être ?

Bon, ce que j’ai eu avec lui on va dire que c’est peu, que c’est limite humiliant, mais pour moi et par rapport à certains autres couples c’est déjà merveilleux.

 

4 juin 9h10

Voilà, j’ai bouclé ma nuit, le délicieux petit déjeuner sur la terrasse et presque ma valise, ainsi que la valise à illusions ..

J’ai préféré de beaucoup notre séparation de cet hiver, car ensuite il y a eu « sentiments et engagements » ("j’accepte le fait que tu sois mon amante" "je crois que je n'aime plus ma femme" ) et le jeu avait été troublant, au point de provoquer cette crise chez lui ? ..

100_1384.JPG   100_1383.JPG

Mais il fallait absolument sortir du conflit et c’était à ce prix : une bête et simple et bonne séance de baise et rien d’autre.

Quand j’essaie de tirer un bilan d’hier, je ne trouve rien de défini : il ne s’est pas expliqué sur le donjon (sauf que Sylvain s’est retiré de l’affaire et que lui ne veut pas encore la lâcher) Ni sur la cause de notre rupture affective. Quant à l’avenir ????

 

Bien sur je peux « venir quand je veux » mais comme je ne suis plus « la proie » aura t il encore l’idée de me solliciter ? Je dois donc redevenir « proie » mais comment puisqu’il accepte mes essais de rupture ! (7 avril) et c'est toujours moi qui reviens.

Je dois me pénétrer de l’idée que plus je suis gentille et attentionnée, moins je l’intéresserai .. Mon seul avantage est qu’il aime me faire l’amour et a de l’estime pour moi. C’est déjà énorme. Je dois m’appuyer la dessus pour reconstruire une relation qui me plait, m’attire et me flatte. Ou renoncer.

Je dois marquer des points.

On ne s’est pas dit non plus ce qu’on ferait pour les sites, il faut avouer qu’on n’a plus rien à y faire, qu’on en a plus besoin, à part lire les autres ?

 

Mais j’ai bon espoir, forcément ses pulsions reviendront.

 

14 h - je suis sur la promenade de Six Fours, là où j'ai vu la mer après avoir vu le loup pour la "première" fois! ne me décide pas à partir, j'ai fait une balade merveilleuse au Gaou, dans le soleil printanier, il m'a envoyé quand meme un texto " le grand oral est passé, il doit faire beau aux Embiez, merci pour cette après midi torride, je t'embrasse".

100_1455.JPG

Il n'a pas dit "on se reverra" ...

 

 

**************************************************

 

Déjà ce même shéma, s'éloigner, se rapprocher, viens quand tu veux, cet automne au mont Faron (mais cette année là c'était vrai!), des retrouvailles émouvantes, entretenir ma peur,  ces coups là il me les a faits si souvent! et chaque fois j'y croyais!

Pour finir par etre tellement heureuse du nouveau départ, de la nouvelle donne -  à cette époque le nouveau deal c'était pas de conversations msn, mais on se verrait cet été -  c'était on fait l'amour mais je ne veux plus de sentiments .. et le mois suivant il m'a dit "je t'aime"(!!)

 

Seulement voila, il y avait le sexe, et pour longtemps encore ..  et ça change tout.

Par Violette-et-Lui
Voir les 0 commentaires
Vendredi 19 juillet 5 19 /07 /Juil 14:43

 

Encore un carnet!  la colère m 'épuise et ne me va pas au teint. Je préfère le bain réconfortant des beaux souvenirs.

Encore un carnet griffoné sur place, et ensuite retranscrit  sans rien en changer.

 

Références sur ce blog  :  L'ingénieur et les Bas Rouges

 

++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

 

23 juillet 9 heures

Je ne sais pas comment raconter ce qui est arrivé hier soir, au donjon.

 

Au terme de notre dispute et presque rupture de dimanche soir (il était de garde et stressé au bord des larmes) lundi, juste avant le départ, et comme j’avais pris sur moi et rattrapé le coup, au terme d’un long voyage un peu inquiet, heures interminables à me préparer, attendre, toujours attendre, culpabiliser par rapport à mes filles, m’épuiser à penser aux moindres détails ..

Enfin j’arrive à 18h30 à Toulon, je m’installe dans cet hôtel un peu louche (les visites ne sont pas acceptées m’a t on prévenue), mais j’ai le temps, on n’a rendez vous qu’à 21 heures.

 100_1528.JPG  100_1682.JPG

Une peu plus détendue je flane dans Toulon, le ciel s’est un peu dégagé et il ne fait plus trop chaud. Regards bienveillants mais envieux vers les couples et les amis aux terrasses des cafés, et je commence à mesurer les limites de notre relation cachée.

Concert de jazz sur les marches de l’opéra, jolies photos.

 

100_1535.JPG       100_1533.JPG

 

Il est temps de rentrer à 20 h pour les derniers importants « préparatifs ». Mais je n’ai pas de Sms. J’en ai envoyé un, sur le mode badin « la marchandise est livrée, toujours 21 h pour la réception ? » Il me dira plus tard ne pas l’avoir reçu..

A 21h15 je suis prête, toute belle, je lui envoie désespérée un texto « bonne nuit alors » ironique. Aussitôt, le sien en réponse » Descends, remonte la rue Picot sur la droite, je suis là ».

Ce que je fais, à sa rencontre dans la nuit tombante, jupe en voile noir à pois rouge, tee shirt noir, et talons, cheveux longs .. Si je savais où j’allais .. Enfin oui, je sais, mais « pas tout ».

 

Cette fameuse surprise dont il m’avait parlé le soir de la dispute, je n’y croyais plus, car jamais il ne m’avait menti en déniant ensuite. Jamais il ne m’avait tendu un tel piège !

Mais pour l’heure, rien de menaçant, et j’aurais du me méfier, cette jovialité est suspecte !

Un petit feu orange s’est allumé en moi, à défaut de désir ..

Arrivée dans le donjon obscur, il fait nuit maintenant, quelques cigales, trompées par les lumières industrielles, chantent encore.

« Tu veux aller aux toilettes ? (question rituelle) – mets tes bas ».

Je le sens un peu gêné, tendu, même quand il sacrifie à la cérémonie de l’anneau, dans mon idée c’est trop tôt, il aurait du s’en servir à la fin .. Et là pas de doute, il me bande les yeux, tire sur la chaîne vers le bas, me dit »attends moi 5 minutes, je vais chercher la surprise »

Et me voilà prise au piège, il a osé !Sera ce un homme ? une fille ? Il descend et disparaît me laissant dans le doute et le noir. Je suis anesthésiée, résignée, je ne ressens rien et c’est ça le problème.

Enfin des bruits de voix, de pas, qui s’approchent, montent l’escalier.

Il me présente à l’inconnu « Violette, ma soumise » et me livre aussitôt à ses assauts.

Je dois le connaître, vaguement, de Docti. C’est « l’ingénieur ». C’était donc vrai qu’il « mijotait et cogitait »  quelque chose de louche.

Je me sens agressée, malgré sa douceur à lui, mais trop lointaine, car c’est l’autre qui me  ++++++++++++++++++++++++++

Lire la suite dans l' Ingénieur

 

++++++++++++ Au bout d’une durée indéterminée de ce traitement, je commence à ressentir des crampes dans les bras, puis soudain un sentiment d’urgence me pousse à demander qu’on me détache.

 

Bienveillant, Thierry s’approche et commence à défaire les nœuds, quand je lui murmure « ça va pas » car je me sens subitement toute faible .. le temps de sentir sa main prendre mon pouls, et c’est le trou noir !

 

 

Je me réveille allongée sur la moquette, j’entrevois le visage de Thierry, sa chemise blanche, je met deux secondes à le reconnaître, car cette vision me rappelle une vague réminiscence que je n’identifie pas, donc voilà, j’ai fait une syncope, pas un simple malaise .. l’autre est infirmier, donc je suis entre de bonnes mains ! Un peu groggy je me relève, j’ai cassé l’ambiance mais très gentlemen ils font bonne figure et T. m’assure que « de toutes façons, la séance se terminait » (il est 23h25). Je n’en crois rien et suis un peu confuse, mais secrètement ravie que mon corps aie parlé à ma place ..

On passe un bon moment tous les trois à discuter et boire du muscat, cette fois je l’ai eu mon debriefing !

Tendre et attentionné, ensuite, T. me raccompagne à mon hôtel.

 

Nuit épuisée, je me sens encore flottante, inquiète tout de même, et si ça recommençait ? cette fois je suis seule ..

Mais peu à peu la matinée me fait revenir à la vie : le sourire de la dame qui m’apporte le petit déjeuner (la salle est encore en travaux) puis le marché de Provence où je m’offre une jolie robe à 5€, rose et noire, et quelques abricots.

J’ai peur de l’avoir refroidi, qu’il se force à revenir me chercher, on doit se retrouver au donjon encore, je pense aux flots de lumière qui vont s’y déverser, encore, à cette heure du jour.

Je m’apprête : robe zèbre, talons, cheveux frais relavés avec Dove qui en double le volume (j’oublierai le flacon tout neuf dans la douche de l’hôtel !).

J’oublierai aussi  dans mon sac le cd de American Beauty que je voulais lui passer.

Son texto : il m’attend deux rues plus haut, à droite, il est fier de moi pour hier, pas de quoi !

 

Il m’attend sur le trottoir, tel un souteneur, toujours en jean noir et chemise blanche, lunettes noires, il est beau, souriant,  il m’ouvre la portière, on y va.

Adorable en chemin, rue Verlaine, encore les lauriers rose de l’année dernière, je les reconnais.

 

000_0201-copie-1.jpg

Cigales en folie, herbes folles, beaucoup de voiture le capot ouvert devant le garage de F. et jusque dans l’allée.

On entre dans la cuisine fraîche et la question rituelle : « tu veux aller aux toilettes ? – non ».

Je monte dans la souricière, mais on reste un grand moment dans le salon jaune, il sert deux verres du Muscat d’hier soir, et spontanément, il me propose une séance photo à deux, il sait bien que j’en rêve .. Le résultat est joli, un peu crispé peut être, je ne m’y attendais pas, et je suis contente.

 

Entrée dans la pièce inondée de lumière qui fait flamber les rouges et rend gris les noirs, la moquette me semble déjà défraichie et tachée de cire fondue et autres fluides, mais j’aime cet endroit, ensuite j’ai du mal à le quitter.

Pourtant j’ai fait des manières comme chaque fois en plein jour, et lui « mais je connais chaque centimètres carrés de ton corps ! » et lui se déshabille sans complexes, avant de commencer .. la séance, car il s’agit bien d’une séance , mais avec un très fougueux épisode vanille en plein milieu, et à la fin, une délicieuse humiliation, qui me faisait fantasmer depuis longtemps, et qui s’est passé comme toujours quand on est tous les deux, merveilleusement bien, peut être un cran au dessus encore, un pur bonheur .. intense et indicible ..

 

+++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++++

Lire notre récit croisé autant que torride, dans "Les bas rouges" ++++++++++++

 

Il n’est que 16h15 mais il doit partir ? il me laisse déjà ? trois heures se sont quand même écoulées.

Même si on prend notre temps pour ranger, boire du panaché, se doucher. Il m’offre la bouteille entamée, solidement bouchée par ses soins.

Dans la voiture où je trouve le trajet trop court, il évoque à la fois la suite « je pense que nous nous reverrons » et .. la fin !!« il y aura un jour, où toi, ou moi, décideront que ce sera fini »charmant !

On s’embrasse longuement en haut de la rue Colbert. Il est 17h, j’ai voulu crâner et j’ai décidé dans la voiture d’aller sur les plages du Mourillon, et je lui demande quel bus je dois prendre : le 3, devant les galeries Lafayette place de la Liberté. Chose confirmée par le réceptionniste de l’hôtel.

Voilà c’est fini pour cette fois, la voiture noire s’éloigne ... lui et sa chemise blanche me font encore signe.

 

Je me récupère, discute avec le réceptionniste, monte poser mon attirail (bas rouges et bouteille, talons hauts) et me voilà en vacances, seulement en vacances, innocente et contente !

Bus, plages immenses aménagées, la mer si bleue, les gentils gens, je suis heureuse oui, malgré la sinistre allusion à l’inéluctable avenir .. Il m'envoie plusieurs textos adorables, et me demande si je vais diner sur les plages.

 

100_1610.JPG  100_1665.JPG

 

Plus tard, le soleil tombe, j’ai faim et je garde ma faim pour le rituel moules frites sur le port, cette fois ce sera au Grand Café de la Rade, je vais finir par les connaître tous !

Il y a un piano bar, des fauteuils en rotin foncé, des tables noires, un homme en face de moi me drague ouvertement, je change de place non mais ho !

 

Premier repas avalé de bon cœur depuis longtemps ! fraicheur de l’eau, de la bière, moules charnues et délicieuses .. le soir tombe sur le port, comme j’aime cette ville ! Ce soir il y a un concert de jazz place Raimu. Je trouve une place sur le coté, une des dernières libres, et il faut encore attendre ici presque une heure avant que le concert commence, mais j’ai toutes les patiences maintenant.

 

100_1664.JPG  100_1675.JPG

Il s’agit du « Sangona Everett Quartet », formation black and white, avec le célèbre dit on, Steve Grossman au saxo.

Eh oui c’est divin ces discours musicaux alertes et intelligents dans la douce nuit toulonnaise, je suis ravie, encore un truc que tu m’aurais fait découvrir, j’aimerais que tu sois la, à coté de moi, et je resterais bien toute la nuit.

Mais le concert se termine et je me balade encore sur le port à minuit, observant les petits poissons qui dansent autour des lumières dans l’eau du port, et je déguste une glace double !

 

Thierry m’a donné 100 €, il m’a payée comme une pute, j’adore ça !

 

Dernière nuit, c’est court ce séjour mais tellement riche et fait d’attentes, de plaisirs et d’angoisses, qu’il m’a semblé plus long qu’en réalité.

Voilà, le matin encore une balade au marché, impossible de trouver un bracelet souvenir, toujours, un tour au Mayol pour me mettre au frais car il fait déjà très chaud.

Puis la valise, les gares, les TER, patience encore .. Des textos de toi, adorables, tu me complimente même sur ma robe d’été, qui me va bien – oui je l’ai choisie en pensant à t .. Toulon.

 

Je t’adore !!

 

 

 

100_1718.JPG

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit
Voir les 0 commentaires
Lundi 29 juillet 1 29 /07 /Juil 17:57

 

Ma fille, toujours à la Réunion, m'a écrit hier "comme tu as pu voir, la bas, la nourriture est très chère, alors on se contente souvent d'un "gratin bouchon", un sandwich énorme et délicieux, parle en à Thierry" ...

 

Elle ne sait pas que je n'ai plus l'occasion d'en parler à Thierry,  et cette évocation d'un impossible dialogue m'a serré le coeur encore davantage, alors que je survis dans cette maison jadis appréciée, où jamais je n'ai passé un été sans être avec lui .. maintenant je l'ai presque en horreur, tout est pareil mais pourtant différent, ennemi, étranger.

 

Ne le dis à personne. Je ne relèverai pas le "gratin bouchon", ne dirai pas pourquoi je n'en parlerai pas à Thierry et je ne saurai jamais ce que c'est.

 

je me dis que si, en mars, j'avais été plus gentille et compréhensive avec lui, peut etre tout se serait arrangé. Il aurait sans doute fallu accepter de bonne grâce "sa langue, ses doigts", si le reste n'opérait pas, comme il me le proposait, humblement.

Parce qu'il a tout de suite regretté sa décision de me revenir, surtout par peur de ne pas "être à la hauteur" alors il a commencé à douter, se plaindre, tergiverser .. proposer ces palliatifs qui n'étaient que des préliminaires, avant.

 

Et j'ai pris ça pour une provocation, et résultat je l'ai braqué, voir sa colère (destruction de sa messagerie, donc de notre histoire entière, et du site photos!) qui devait etre une sacrée colère, pour en arriver à faire ça derrière mon dos!!

 

Tout vient du fait que je ne pouvais pas le croire, que je ne mesurais pas l'ampleur des dégats, c'était déjà bien beau qu'il aie envie de me revoir, j'aurais du faire comme les épouses modèles, ne pas y attacher d'importance (à cette impuissance peut etre passagère) etre patiente, mais j'ai cru à une dérobade, alors que logiquement il était sincère, pourquoi sinon, me proposer ce préambule ? si ce n'est pour continuer "quelque chose" avec moi ?

Quelque chose en quoi il croyait, qui l'aurait peut etre sauvé de nouveau . ("tu es mon viagra naturel, mon bâton de jouissance")et de ce fait m'aurait sauvée aussi.

 

Par orgueil de femelle jadis honorée et comblée, j'ai tout gaché et je suis maintenant bien avancée!

Il aurait fallu saisir cette chance inespérée qu'il veuille continuer avec moi (sous une forme platonique, certes mais ..) et qui sait, peut etre ce serait revenu, au bout de quelques rencontres, au hasard d'un déclic favorable ? Il aurait fallu dire, ça ne fait rien, on verra bien, c'est pas grave, au lieu de me mettre en colère et me draper dans ma dignité de "meilleure amante" et de refuser de le rassurer. 

 

Mais l'inéluctable était en route, sa stupide volonté de rompre "avant les cinq ans révolus", au lendemain du jour du tabouret,(!) a opéré en lui la seule réaction - hystérique, oui je deviens d'accord avec lui  - qui ne me laisserait pas le choix.

Et il le savait, et je n'ai pas été assez fine mouche pour la contourner!

Foncer m'avait toujours réussi avec lui, mais là il fallait faire profil bas et utiliser sa bonne volonté de début mars pour surfer ensuite dessus, au rythme et à la façon qu'il voudrait. Trop bête!

 

Mais peut etre n'en avais je pas envie ? n'en aurais pas été capable:  parce que trop narcissique, trop entière, trop nostalgique.

Trop soucieuse de ne pas "en rabattre", déjà l'abandon du donjon avait été un signal déplorable, malgré ses promesses de me payer l'hotel à la place (!!)

 

Mais s'il proposait cette relation "amicale, platonique", n'était ce pas surtout par peur que je dérape ? 

 

Surement, oui.  

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui
Voir les 0 commentaires

Présentation

Créer un Blog

Calendrier

Janvier 2025
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés