Mardi 8
décembre 2009
Comme à chaque fois je suis à la fois heureuse et malade de le revoir. J’attends ce moment depuis tant de
jours, et ce retard, même s’il est de ma faute, n’a rien arrangé.
Je n’arrive pas à m’y habituer et il ne comprend pas. Mais ce
jour là, l’heure n’est pas à la tendresse, je le trouve froid et discret, quand il vient me chercher, voire un peu distant .. nous allons au donjon,
je me suis volontairement habillée simple, mais mes cuissardes et ma jupe en vinyl sont dans un grand sac plastique sur la banquette
arrière.
Il n’y a pas de place aux abords du bâtiment industriel, il doit
se garer loin et je proteste un peu, surtout qu’il marche devant moi sans me tenir la main, je déteste devoir trottiner derrière lui comme un petit chien, je sens qu’il s’en délecte (si ça se
trouve même pas !).
A l’intérieur, pareil, il m’ordonne juste de me changer. Ce sera
vite fait, j’ai déjà les bas, je n’ai pas de culotte, je n’ai qu’à changer de jupe et enfiler les cuissardes.
Un peu plus que tendue, je monte le rejoindre à l’étage,
j’entends ses pas à travers le plafond. Que va t il m’arriver ? Une fois l'échelle de meunier gravie, je traverse le salon et baisse la tête pour entrer dans la pièce donjon où cette fois il
m'attend déjà.
Il s’avance vers moi avec ce collier que je ne voulais plus
porter, l’ayant trop vu sur les autres soumises, en particulier sur E. avec laquelle il m’a trompée toute la saison dernière, épisodiquement certes, mais pas tant que ça : elle est venue au
donjon aussi souvent que moi, peut etre davantage ..
Depuis son aveu, et la rupture cette fois bien réelle avec la
demoiselle, ce retard on ne fait que le rattraper, on se sera vus tant de fois cet automne ! Ici et ailleurs.
Mais je n’oublie pas le passé, ni ma naïveté, ni sa duplicité ..
et ce collier, de tout cela est le symbole.
Ai je le choix ? j’aurais du poser plus carrément cette
limite, avant. Je ne veux pas faire une scène maintenant. Je me laisse donc agrafer le lourd collier en bronze, prolongé par une chaine
coulissante.
On échappera au deuxième interdit : le fameux anneau fixé
au sol où j’aimais tant qu’il m’arrime dès le début. Sur les images qu’il m’a livrées en ce jour maudit du 23 septembre, j’ai pu voir qu’E. m’avait précédée auprès du même anneau, dans la même
pose, la semaine précédente, en février dernier !! Qui était la copie de l’autre ? Heureusement, lors d’une séance de l’année dernière c’est moi qui l’avait « inauguré », et
j’avais trouvé l’idée géniale .. Mais voir cette « copy cat » jouer sans le savoir (j’espère) mon propre rôle quoi de
pire ? On ne peut pas avoir deux soumises. On ne peut pas refaire avec l’une ce qu’on a fait avec l’autre, c’est de la pure
perversité.
Mais en l’occurrence, pas de problème. L’anneau est maintenant
occupé à retenir une poulie – et non une pouliche – qui sert aux suspensions inventées par Roland
Alors T. me conduit vers le mur, où les anneaux qui avaient été
installés en attendant la croix de St André sont restés. Sur l’un des anneaux inférieurs, c’est là qu’il m’attache, à genoux, coincée contre le mur,
et mon bras gauche en portera une belle ecchymose toute la semaine suivante ..
Puis il me laisse. Il se déshabille et va mettre en route la
musique (son mp3 relié à un ampli) Il sait que l’ambiance musicale m’aidera à me détendre mais justement, ce jour la, il lui faut de longues minutes pour parvenir à la faire démarrer .. je n’ose
rien dire, il se concentre sur ses appareils, pourvu que ça marche, car je me sens mal, anxieuse, j’ai hâte qu’il s’occupe enfin de moi, même si c’est pour me punir !
Pour l’instant, il s’agit d’assouvir mon fantasme, qu’il a
deviné. J’avais depuis longtemps repéré sur la commode la collection de godes et de plugs exposée là et parmi eux, un énorme plug très large à la base, mais à la pointe très fine. Telle une monstrueuse prothèse couleur chair, il trônait, et c’est bête à dire mais j’en avais envie .. J’étais sure de pouvoir l’accepter, et il faisait
donc partie du programme : je devais être pluggée et fouettée, porter des pinces à
seins, et pour ça les motifs ne manqueraient pas !
Castratrice, manipulatrice, insolente, moqueuse, j’étais enfin en mesure d’être punie, et avec réalisme. Il lui en faut beaucoup pour en arriver là,
avoir envie de me punir, mais je crois que cette fois, j’avais cumulé les bévues et il n’aurait pas à se forcer !
Avec un peu d’inquiétude je le vois qui s’empare du plug, d’un
préservatif, d’un gel, il apporte aussi le martinet, celui qui fait mal, avec ses longues lanières de cuir et dont j’ai tâté quelquefois, il y a trop longtemps
Posant tout cela à portée de main, tu me saisis les poignets et les tires en arrière pour me les menotter ensemble derrière le dos. Déséquilibrée, je tombe le nez dans l’oreiller
que tu as pris soin de mettre devant moi. Tu retrousses ma jupe en vinyl noir, me voici vraiment en mauvaise posture ! j’essaie en tortillantl les mains de tirer sur le bord de la
jupe pour cacher mon postérieur, sans trop de succès !
Toutes ces phases se mélangent un peu dans ma mémoire, cela fait pas mal de temps que je suis là, totalement réduite à l’impuissance, ce lourd collier pesant sur ma nuque, agenouillée sur la
moquette rouge, il me parle, tourne autour de moi, allume le spot qu’il a acheté pour pouvoir faire de la vidéo, car les halogènes rouges
ne donnent pas une lumière suffisante, maintenant que X a bien voulu occulter les
vasistas.
A quel moment me pose t il le carcan de bronze autour des chevilles, qui les tiendra écartées ? a quel moment me libérera t il de ces menottes qui me contraignent à m’étouffer dans l’oreiller,
m’empêchant de répondre à ses questions ?
A quel moment me dévoilera t il ce nouveau motif de punition,
auquel je ne m’attends absolument pas ? Qui commencera par me faire rire, puis beaucoup moins ? Je crois, après m’avoir davantage humiliée
en me posant un plug, et avant de commencer à me fouetter…
Il n’y a jamais de brutalité dans ces actes pourtant violents en
eux même, rien que de la douceur, une redoutable douceur .. des mots bien choisis, peut être les a t il prémédités, je sais qu’il a coutume de jeter sur le papier le canevas de ses séances,
dialogues compris !
Mais tout est merveilleusement naturel, il est facile d ‘entrer
dans le jeu, je frémis a peine quand après avoir bien lubrifié mon petit trou, tu en approches cet énorme engin, qui .. ne tarde pas à bloquer définitivement quand il faut introduire la base
si large ! Tu vas doucement, m’encourage,s mais rien à faire, je dois déclarer forfait, à ma grande honte ! Jamais ce truc ne franchira mon sphincter, pas question de risquer la
déchirure, et tu vas donc sans me faire de reproches, en chercher un autre, que je connais déjà
..
Me voilà rapidement investie, je me vautre dans cette indignité, il me branle, me traite de
salope, toujours de sa voix douce qui me fait chavirer, puis soudain change d’attitude, se redresse et s’empare du martinet.
Il évoque rapidement l’épisode « chacha », le sabotage
de cette opportunité qui s’offrait à lui (mais je sais qu’elle ne le tentait pas plus que ça !) et surtout le risque que j’avais fait prendre, de le brouiller avec son ami X, et de devoir
ainsi renoncer au Donjon. Le tout accompagné de petits coups de martinet furtifs ..
Puis – et là je sens que ça va se corser – il m’annonce « tiens, il y a .. une petite phrase .. que j’aimerais bien t’entendre .. ânonner (le mot est dur et il le met
cruellement en valeur !), tu te souviens ? »
Ah oui, il y a plusieurs semaines, au plus fort de la tourmente déclenchée par l’existence d’E. pendant tous ces mois, je m’étais ouvertement gaussée de la phrase qu’elle était obligée d’écrire
en tête de ses mails, surtout au début :
bonjour maître, je suis la soumise de maître L., je suis en cours de dressage. je veux être dressée en tant qu'objet de sexe afin
de faire de moi une vicieuse facile et fière de l'être.
Je comprends aussitôt qu’il va me demander de la prendre à mon compte et de la lui
resservir !
« ah ça jamais, ce n’est pas pour moi ce genre de
trucs ! tu peux toujours attendre ! »
Un premier cinglement du martinet sur mes fesses transforme ma protestation en gémissement de douleur, puis un autre, toujours du même coté,
« Allez dis le, dis le .. répète après moi : "je suis la soumise de maitre Luc, je veux être dressée en objet de sexe, allez ce n’est pas
si difficile, de toutes façons tu le diras !" – "Non, jamais, je ne peux vraiment pas dire ça ! »
Et les coups pleuvent, de plus en plus forts, tu observes le changement de couleur de mes fesses d’un œil critique et moqueur « tiens, c’est rouge, mais .. d’un seul coté, on
va remédier à ça » Je hurle, chaque coup rend ma peau plus sensible, et souvent les longues lanières viennent me frapper au plus tendre, entre
les cuisses, provoquant de vilaines cloques. Je suis partagée entre fou rire nerveux et indignation.
« Répète après moi » insiste t il, « Dis
le, DIS LE « et moi j’essaie, mais je dois m’arrêter avant de prononcer ces mots dont je m’étais tant moquée, (c’est toi qui a inventé ce mantra idiot ? .. sur le moment, il n’avait rien dit, le traitre, encaissant mes
remarques désobligeantes sans réagir, pour mieux se venger maintenant ! J’enrage, j’ai mal, je sens qu’il ne cèdera pas.
Il m’a dit ensuite que si je n’avais pas craqué sous la douleur, il m’aurait laissée croupir des heures dans cette position, et il avait même apporté de la lecture pour passer le temps (le Canard
Enchainé, je l’avais d’ailleurs aperçu sur un meuble .. ).
Je dois ensuite poursuivre la phrase jusqu’au bout, mais le plus
difficile était de commencer, de prendre à mon compte cette ridicule profession de foi « eh oui, maintenant tu dois la remplacer » ironise
t il .. Quel salaud, quel cynisme ! c’est donc bien ce que je pensais, il la regrette quelquepart sa petite esclave docile et peu exigeante, et il commence le travail de sape, qui consiste à
me rendre aussi malléable qu’elle, mais il peut toujours attendre, je me jure de ne plus jamais me mettre dans ce mauvais cas, mais que puis je prévoir ? et je termine bravement ma phrase en
pouffant à moitié.
J’ai tout de même un gros avantage sur elle et sur les
autres : moi, tu adores me baiser, m’enculer, jouir dans ma bouche, on ne sait pas pourquoi mais c’est ainsi, affaire de phéromones dis tu et cela me donne un certain pouvoir…
et cela donne aussi à nos séances au donjon une certaine ambiguïté ..
Tu n'as jamais
fait une séance avec moi sans finir par me prendre, que ce soit par terre, sur la table, sur le lit ou sur le canapé, dans la cage, même, par un orifice ou un autre, que l’on soit seuls ou pas
..
Ce qui n’est pas toujours le cas pour « les autres », loin de là.
Alors après cette douce punition, tu me détaches enfin de mon
carcan, retires l’objet avec délicatesse, me remets debout, ça fait bien une heure que j’étais pliée sur le sol, à ton tour agenouillé devant moi,
tes doigts vont chercher loin mon plaisir, je sais bien ce que tu veux .. trouver la source, déclencher la fontaine qui ne tarde pas à sourdre le long de sa main, de mes cuisses, je n’y peux
rien, cet étrange liquide semble ne plus vouloir s’arrêter, je crie un peu, affolée comme à chaque fois de ne rien pouvoir contre ce phénomène qui semble tant lui plaire !
Il approche un récipient en plastique bleu qui se trouvait à portée (mais à quoi sert il donc vraiment ?) pour recueillir ce liquide incolore, inodore, et qui vient de si loin, j’ai honte,
mais je commence à m’y habituer depuis tout à l’heure à la honte .. et c’est bon ..
Et ça continue, maintenant tu m’entraînes vers le canapé,
relèves mes jambes et me sodomises de bon coeur, longuement, avec ces mots crus et haletants qui m’affolent, et font que je me donne si bien.
Tu me fais retourner, je suis en levrette sur la méridienne du
canapé bleu, dans cette position ça fait mal, mais je supporte avec abnégation ces coups de boutoir passionnés, si chauds ..
Puis, sans conclure, il me relève un peu groggy, mais je me
remets vite d’aplomb et il me dirige vers la croix de Saint André qui trône toujours au milieu de la pièce.
Je comprends qu’il veut faire un test, il veut savoir si mon malaise vagal de l’autre soir (voir le récit « l’ingénieur ») peut se reproduire dans les même conditions, hormis bien sur
la présence de l’ ingénieur !
C’est pourquoi je suis attachée comme l’autre fois, et ligotée
d’un lacis de cordes qui s’entrecroisent sur moi depuis les pieds jusqu’au bout des poignets.
Tu me demandes toutes les trente secondes si je me sens
bien, si ça va, et scrutes mon expression .. J’avais envie aussi de ces pinces à seins reliées par une chaînette, que j’avais vues sur les autres occupantes du lieu, il me les avait toujours
refusées, ne voulant plus qu’on touche à mes seins, depuis leur imprudente flagellation par son ami (voir Récit de Halloween) aux résultats
spectaculaires.
Mais l’interdit est levé pour l’occasion, et d’ailleurs elles ne font pas très mal, car elles sont rembourrées d’ une sorte de feutrine ! c’est juste pour faire joli..
Il me filme, me prend en photo, tout en commentant et rectifiant
son bondage, n’hésitant pas à tout recommencer pour une corde un peu lâche, et ne cesse pas de m’observer ..
A un moment, tout à fait rassuré sur ma santé, tu me dis perfidement « alors, c’était des manières l’autre soir ? tu voulais saboter la séance, c’est ça ? »
je me demande s’il plaisante, car le ton est sévère, et je réponds par de sincères dénégations .. Il ne me dira que plus tard que ça faisait partie
du jeu ..sur le coup je n’en étais pas si sûre ..
Sur les photos, j’ai l’air épanouie, voire coquine, alors que
sur celles de la fameuse soirée ratée, mon expression est traquée, crispée, au point de me défigurer .. qu’il en tire les conclusions .. Etre à lui, rien qu’à lui ..
L’après midi se termine sur le canapé à nouveau, cette fois
c’est rapide et intense, puis tu me fais goûter un délicieux vin d ‘orange de fabrication familiale, un nectar à la fois fort et frais que j’adopte aussitôt. Tu me laisseras la
bouteille pour notre rendez vous du lendemain, à l’hôtel cette fois. Un rendez vous qui sera une révélation, une de plus .. mais cela n’est pas le sujet ..
La nuit est tombée quand on sort du donjon, et il doit rentrer, qu’importe, j’aime aussi les soirées euphoriques et solitaires que je passe dans cette ville ou
ses alentours que j’aime tant. J’aime avoir le loisir de tout revivre, je marche sur les eaux ..
J’aime y faire des emplettes qui me rappelleront ce jour là, et
en les utilisant, (une serviette éponge, un tee shirt, une crème de beauté, et même des cigarettes ! ) - je penserai à ces heures heureuses, en
les choisissant mes yeux brillent, et je sens sur moi ce parfum de l’amour, reconnaissable entre tous ..