Jeudi 16 septembre 4 16 /09 /Sep 11:11

Ceci est un épisode que je croyais ludique, une série de photos coquines faites pendant mes vacances à la campagne  et à sa demande.

 

C'est moi qui ai eu l'idée du cadre, la cabane en rondins au fond du jardin, et j'ai rapidement à l'aide du retardateur, pris ces clichés par une belle matinée de juillet, alors que nous serions séparés encore plus d'un mois pendant la trève estivale ..

 

Derniers échanges insouciants et joyeux, car je ne le savais pas encore, l'ombre de ses épisodes dépressifs couvait, s'approchait déjà de mon bonheur sensuel et rassuré..

 

Rassuré, oui, car il m'avait solennellement offert, fin juin, une bague d'engagement, toute en or et brillant, et qui m'alla à merveille quand je la passais à mon doigt, incrédule et admirative, comme toutes les femmes recevant un précieux bijou de l'homme de leur vie ..

 

Je le sais maintenant, le 16 septembre où j'écris ces lignes, cette demande de photos était faite pour éloigner les ombres, garder les couleurs de la vie ..

 

Il me dirait plus tard, "tu es la dernière à devenir grise, et la première à réapparaitre en couleur".

 

Joli, mais inéluctable, inévitable ..

 

Sur le moment, il a accueilli ces clichés rustiques avec enthousiasme, sauf que quelques jours après, il m'avouait sa redescente aux enfers, sa baisse de pulsions ..  Allais je oser venir le voir en septembre ? surtout que trois semaines cette fois avaient été prévues pour nos rencontres, et cela de (trop) longue date ?

 

En attendant l'ultime chapitre que je livrerai tout à l'heure à ce lieu de mémoire, voici ces innocents clichés, que j'avais fait avec un évident plaisir, ne me doutant absolument pas que ce seraient surement les derniers du  genre ....

 

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Rien a voir avec l'ambiance rouge et noire du Donjon n'est ce pas ?

 

Ce Donjon qu'il avait commencé à renier, à vouloir oublier, sans encore oser me le dire ...  Nos amis qui lui en demandaient les clés, il ne leur répondait déjà plus, ou bien en trainant les pieds ..

 

Mais moi à la limite, je m'en moquais aussi : le SM, j'ai voulu connaitre, mais ce n'est pas tellement ma tasse de thé, ce que  j'appréciais surtout, c'était l'ambiance et l'esthétisme du lieu, l'éclat et le bruit des chaines, la musique en sourdine, obsédante, les lumières rouges, le mystère, et le culte du vice poussé à l'extrême ..

 

Le Donjon, c'était un sanctuaire paien, semblable à un ermitage dévoyé, caché en haut de son échelle derrière la porte secrète.

 

Je pensais qu'il aimerait de nouveau y revenir,  étant donné sa joie explosive après notre soirée libertine que j'ai décrite ici (à propos, je vais y ajouter des extraits de nos récits)

 

Mais  si cette fois il préférait la campagne, alors allons y!

 

Folle imprudente que j'étais, qui n'a rien vu venir, petite sotte ..

 

 

Par Violette-et-Lui - Communauté : les blogs persos
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Jeudi 16 septembre 4 16 /09 /Sep 15:23

Nuit d’insomnie, j’ai pu dormir je crois de 2 à 4 heures, sinon, hébétude, mal au ventre, ressassement sans fin de comment ça se peut, comment en est il arrivé la, mon bel amour si tendre et passionné  qui m’a joué ce sale tour, et hier m’a offert cette affreuse caricature de notre « balade au Mont F. », (en fait, deux, au doux soleil d’automne, en octobre et décembre derniers)

Déjà, il se connecte bien tard et m’annonce qu’il vient me chercher à 14h, puis comme chaque fois depuis mon arrivée, il m’avertit qu’il aura  un quart d’heure de retard. Plus aussi empressé.

Et quand il m’écrit  « je suis en bas », je ne lis même  pas la suite où il me demande de mettre des sandales de marche, tellement cette phrase laconique  » je suis en bas » est habituelle.

 

On se dirige vers le donjon mais non, ne rêvons pas, il le dépasse et prend la direction du mont F.  C’est tout ce qu’il a trouvé ? Ce pélerinage vers notre paradis perdu, est ce une bonne idée ? Mais on devise, il me demande ce que ‘j’ai fait de mon week end, et je m’ exécute de bonne grâce, surtout que c’est vrai, j’ai bien profité de ces deux  jours  de beau temps, en faisant des passionnantes excursions qui me changèrent un peu les idées dans la  douceur trompeuse de ce mois de septembre, notre premier ensemble. Etrangement, c'est il y a trois ans tout juste, le 13, que j'avais répondu à son annonce un peu déjantée.

 

Je  porte une robe qu’il n’a jamais vue , une petite robe noire en coton, juste sexy mais sans trop, et mes sandales légères, un bracelet bleu et sa bague bien sur, et le fin fond de mon parfum, Aromatic Elixir. Je me demande déja si j'en changerai, ou pas .. c'est dire mon état d''esprit, déjà condamnée je suis ..

 

Au lieu de prendre la route habituelle, il oblique sur une impasse – déjà tout un symbole -qui monte très raide parmi les villas fleuries, et je commence à m’inquiéter quand il s’arrête au bout de l’impasse et me fait descendre sur ce plateau encaissé.

Devant nous, un chemin caillouteux et explosé de soleil, en pente légère, et je comprends qu’il veut m’emmener là, dix minutes de marche tout au plus me prévient il, il a repéré le coin en venant randonner … avec sa femme la semaine dernière !!

S’il cherche un endroit agréable pour faire l’amour comme il me l’avait laissé entendre, il se trompe !

Mais je crois que plus ou moins consciemment , il a choisi le pire endroit, au lieu de me faire plaisir en retrouvant « notre » café, « notre » pinède ..  Il savait que nous ne risquions pas d’etre inspirés. Il veut rompre, pas faire l'amour. Il  n'emporte d'ailleurs qu'une bouteille d'eau, pas de plaid.

 

Déjà le souvenir tout récent de sa femme, et surtout, le coté sinistre du lieu : des tas de cailloux, quelques maigres pins dévalant le long des ravins,  ici la brise ne se ressent pas et le soleil tape, alors que le ciel commence à se voiler. Et pas un chant d’oiseau.

 

Plein de sollicitude, le salaud me prend la main, s’inquiète de ma fatigue, je fais un peu la tête, je n’ose pas trop, peut être au bout y a til quelque pinède ombragée et plus fraîche ? avec une belle vue sur la rade ?

On croise des forestiers, ce qui le perturbe beaucoup, il croyait l’endroit désert .. Un prétexte dont il se servira ensuite.

On poursuit ce calvaire quelques minutes encore, j'ai l'impression d 'etre un otage qu'on va exécuter sommairement dans un endroit retiré.

il va jusqu’à me dire que je marche bien dans mes petites sandales, et nous arrivons devant une étroite gorge qui prend sur le sentier,le lit d’une rivière asséchée.

Il doit m’aider pour franchir les pierres et on finit par en trouver une assez large pour qu’on puisse s’y asseoir ensemble, et tout autour, rien que de très maigres troncs au feuillage rare et d’énormes rochers blancs, des cailloux pointus et à peine une fourmi comme signe de vie.

Sur la route, je lui avais fait remarqué cet étrange silence : pas un chant d’oiseaux, pas une cigale .. On se croirait dans un paysage lunaire, mort, maudit ..

C’était le même silence à Birkenau, sous les peupliers verts de l’été 2006, au fond du camp .. 

 

 C’est oppressant, je me sens mal à l’aise .. il me dit qu’avec sa femme il n’avait pas remarqué cet absence de bruits de la nature, il me dit que j’observe bien.

Toujours cette urbanité détestable alors que j’attends une seule chose, qu’il retrousse ma robe ou m’offre enfin sa queue !

Il se contente de me demander d’une voix trop précautionneuse   si j’ai une culotte ! je réponds que oui bien sur - « vu le contexte » et qu’elle est en dentelle noire (dérisoire tentative pour l'émoustiller) .

Il passe un doigt prudent dessus, perçoit mon petit recul (oui quand même, toujours le contexte) et ne va pas dessous comme il faudrait normalement s’y attendre, avec lui !

Mais je reste passive, je ne suis plus la vicieuse ni la salope qu’il aimait, je me sens déjà larguée, je n’ai pas l’énergie de me battre sexuellement comme j’ai pu le faire à l’hotel Ibis, (voir l’article « la Reconquête ») peut être à cause du cadre qui me plombe, d’ailleurs le ciel devient  blanc, laiteux, implacable, j’ai peur d’être laide en plein jour, avec ce nouveau visage que je dois avoir déjà,  j’évite de le regarder, et je pose mes yeux sur mes cuisses à moitié dénudées, qui pour la première fois le laissent de marbre.

Il parle dans ce grand silence, cherchant et choisissant ses mots, et chaque mot me fait mal, signe un peu plus ma défaite, alors qu’à l’Ibis comme je l’avais écrit « chaque geste confirme ma victoire, me rend inoubliable » .. Il s’était jeté sur moi comme mercredi dernier, avec bien plus de fougue et de sincérité - et son relatif silence des jours d’après n’était que les prémices de l’amour déclaré.

 

 

Rien ne se passera, décidément, alors je me lève, découragée et nous reprenons tristement, main dans la main ou enlacés, le chemin du retour, qui me semble meilleur, car il descend.

Un moment, on reste immobiles, l’un contre l’autre mais pas trop (je ne veux pas savoir qu’il ne bande pas ou si peu) silencieux et pleins de larmes.

On s'étreint avec incrédulité, le temps est suspendu .. Mais bientot tu vas regarder ta montre ..

D’autres randonneurs nous dépassent, venant du grand chemin, et là il a une attitude qui me cloue: il va se cacher en contrebas, accroupi et de dos, au cas où ces gens le connaîtraient !

Mais je n’en suis plus  à le juger, je n’ai pas le temps, il est bientôt l’heure de se quitter car il ne me fera pas de cadeau ! Il doit faire réviser son anglais à son fils cadet et travailler ses mystérieux dossiers.

 

Jusqu’au bout de cet éprouvant et triste après midi, il restera calme et déterminé, attentif à désamorcer toute ébauche de conflit, que je suis bien peu capable de commencer, car son absence de réaction me décourage, je lui dit seulement que je déteste sa tartufferie et que je préfèrerais des mots blessants, qui me permettraient de réagit !

 

Fiasco total donc, jusqu’au bout du bout, comme sur la route on reste encore l’un contre l’autre près de la voiture, puis dedans, à pleurer ensemble entre deux évocations torturantes (oui, sa survenue à la gare en octobre, au moment de mon départ pour Lyon,  c’était un geste d’amour désintéressé, oui, depuis juin 2009 c’était reparti en .. j’ai oublié l’expression employée,  -« sur les chapeaux de roue ? » « en trombe ? » - mais ça voulait dire que c’était de la passion quoi, et toute l’année ensuite, jusqu’à fin juillet il y a si peu de temps, si peu  .. Oh, quelle cruelle absurdité ! Pourquoi mais pourquoi, et que faire ? Pour une fois, je suis à court d’idées, impuissante, et c’est atroce.

Il a même nié la gravité des autres tentatives de rupture,  mais non, je voulais juste tirer le rideau, j’étais fatigué ..

Comme s’il voulait souligner la réalité du sinistre scénario qu’il nous fait vivre, là  maintenant.

Il m’a rappelé ce qu'il m'avait dit plusieurs fois : que le jour funeste où il faudrait que cela finisse,  il serait sincère, et il l’est, là maintenant bien sur !

Il ne veut plus de moi, ni de notre avenir, il n’a plus envie  «d’ ajouter des chapitres à l’histoire » comme il disait si joliment (quand ? il faut que je regarde)

Lui, il  est au bout du chemin, « .. et on a fait un long chemin ensemble ?» dit il encore entre deux évocations de notre parenthèse enchantée, comme si ça pouvait me consoler !

« oui, je sais, j’étais ton soleil, ma ville,  une annexe de ta vie, et tu étais radieuse «  c’est ça, enfonce encore plus le couteau dans la plaie ! ..

Il me fait des compliments, j’ai envie de dire encore, alors garde moi !

Il me dit que j’aimerai encore, que je dois rencontrer quelqu’un d’autre, je le fais taire d’un geste outragé, il n’insiste pas, bat en retraite. Refuse ce conflit qui me libérerait.

J’essaie misérablement de plaider ma cause, avec cette voix tremblée, étranglée de sanglots, je lui dis que je n’y arriverai pas, que je veux le garder, il me l’avait bien dit tant de fois, lui « je n’ai pas envie de te perdre », telle était son expression .. ou encore « c’est trop tôt, je te garde »  alors moi j’ai bien le droit de faire de même ? Pourquoi la décision serait elle unilatérale ? Pourquoi l’amour fait si mal un jour ou l’autre ?

 

Rien a faire, je n’obtiens rien ! aucun sursis, aucune hésitation, il ne me répond que par un silence éloquent et gêné.

 

Il démarre dès qu’il me sent a peu près prête, je voudrais que ce voyage ne s’arrête jamais, mais  il ne posera pas la main sur mes cuisses bronzées en remontant plus haut, comme les autres fois pourtant, le summum ayant été notre premier voyage au donjon, il était comme fou à cause des menottes qu’il m’avait mises aux chevilles et aux poignets, dans le parking souterrain ! Il avait été incapable d’attendre d’être au donjon, pour m’enchaîner ! Il regardait mes jambes et leur scintillant équipempent  au lieu de regarder la route ! (cf « les Lauriers Rose »)

 

Et pourtant, comme il voit ma détresse, et que  je suis en larmes, il me rappelle sa promesse : qu’il est à ma disposition jusqu’en mars, qu’on ne perd pas le contact, qu’il ne m’enlève pas son MSN, et comme une pauvresse j’entrevois déjà quelque ouverture, mais c’est une question de survie, et il doit me dire ça pour que j’arrive tout à l’heure, à descendre de sa voiture, sa voiture qui était un peu la mienne, aussi .. que j’avais souvent prise en photo, comme un trophée! -justement sur cette montagne magique, l’année dernière.

 

J’aurais préféré qu’il me dise ; je ne t’ai jamais aimée, c’était pour de faux, pour obtenir de toi ce que je voulais, et maintenant que c’est fait, tu ne m’intéresse plus.

J’aurais préféré qu’il soit amoureux d’une autre, que j’aie au moins une ennemie à haïr, plutôt que moi même.

 

Le paysage de banlieue chic et fleurie cède le pas à la zone industrielle, je comprends que c’est maintenant la fin du voyage, une angoisse terrible me terrasse, m’interdit toute réaction. Que faire contre sa détermination ? pas grand chose de plus que lorsqu’il voulait de moi ces choses impensables dont je ne peux parler à personne !

 

Je lui demande de s’arrêter un peu avant l’hôtel, il le fait dans cette affreuse impasse (et non ce n’était pas une impasse car sa voiture ne reviendra pas sur ses pas il se défilera prestement sans me repasser devant).

 

100 6932Tu n’éteins même pas ton moteur. Encore quelques mots inutiles puisque tout est dit, dix secondes de gagnées sur l’arrachement, j’ai peur que tu t’impatientes et me rejette carrément .. encore un enlacement les yeux dans les yeux, puis dans le cou l’un de l’autre, ses larmes de crocodile, « je suis déchiré – alors garde moi ? «  ai je dit ou juste pensé ces derniers mots ? En tout cas il n’a pas répondu, là non plus en cet ultime instant.

                       

Ce bruit insistant du moteur me décide, je te regarde une dernière fois, avec un désespoir muet autant qu'intense, je le sens dans mes tripes que c’est la dernière fois, je n’ai jamais vécu ça.

 

 « Je saute ? – Oui » me réponds tu avec une affreuse douceur.

 

Alors je soulève mon gros cul, ce cul qui l’excitait tant, et le laisse maintenant de marbre, et  je sors de sa voiture, comment peut il me laisser partir, moi sa chérie, son ange, son cœur, sa pute, sa .. seconde femme ? et qui porte à mon doigt son alliance toute neuve ?

 Mais comment est il fait ? De quel bois mort ?

Je pars, sans me retourner, parce que je me sens abandonnée comme un chien sur la route des vacances. Même plus sa chienne ..

Je crois qu’il va devoir faire demi tour, et l’avoir encore une seconde dans mon champ de vision, grimaçant un faux sourire ..

Mais la petite voiture noire si familière a disparu  ..

Plus tard, il me dira, « j’ai du arrêter la voiture un peu plus loin pour pleurer un bon coup » ..

 

 

 

Une semaine demain qu'on ne s'est vus .. je n'ai pas lavé le plaid qui était jeté sur notre lit pendant cette dernière après midi d'amour ..  je le garde près de moi chaque nuit, c'est un peu mon doudou, j'y cherche les effluves qu'on y  a laissé ..j'y cherche ta chaleur et la forme et l'odeur de ton corps, celui qui "m'appartient" comme tu dis, jusqu'au 1er mars, mais  ..

 

 

 

 

 

Un poème que tu m'avais envoyé il y a plus d'un an, pendant le break "pas grave" : 

  

Une histoire incroyablement forte mais on ne s'en aperçoit qu'après coup. C'est le seul poème que je connaisse par coeur, je te le dédis..

Dans le brouillard s'en vont
un paysan cagneux et son boeuf lentement dans le brouillard d'automne
qui cachent des hameaux pauvres et vergogneux.

Et s'en allant là-bas, le paysan chantonne
une chanson d'amour   et d'infidélité

qui parle d'une bague et d'un coeur que l'on brise

Oh l'automne l'automne a fait mourir l'été!
Dans le brouillard s'en vont deux silhouettes grises..

Guillaume Appolinaire

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Dimanche 26 septembre 7 26 /09 /Sep 09:53

Après tous ces récits où la dépravation se mêle à la sensualité, j’ai envie d’évoquer avec tendresse et nostalgie deux moments presque identiques, passés à peu de semaines d’intervalle, des moments simples que tu m’avais  offerts comme un cadeau : deux sorties avec toi, au grand jour, sur une montagne escarpée qui domine ta ville et au dela, l’horizon bleu de la Méditerranée.  Je voudrais me souvenir des moindres détails, reconstituer pas à pas nos promenades, revivre très précisément ces instants précieux. Il est curieux que je ne les ai pas racontés dans mon petit carnet de voyage, à l’époque.

 

J’ai eu du mal à croire qu’il tiendrait cette promesse, si soucieux du qu’en dira t on, et pourtant ..

Au lendemain de cette folle soirée de « suspension » achevée au donjon par une scène de mélangisme effrénée, il m’avait proposé de m’emmener sur le Mont Faron, juste avant mon train, en cette chaude journée d ‘octobre qui s’annonçait.

.. Je ne devais passer qu’une courte nuit à  T. j’avais pris un petit hôtel près de la gare, décoré de façon très originale, chacun de ses étages représentant un des cinq continents .. J’avais hérité de l’Amérique, avec des murs rouges, des lampes de métal noir, un grand poster de NY et un superbe écran plat, qui ce soir là ne fonctionnait pas, à cause d ‘une panne de câble.

La nuit avait été courte, j’étais tellement énervée par cette étrange séance que j’avais retardé l’heure de me coucher pour me photographier avec ma jolie guêpière et mon air coquin .. Et pourtant il était plus que tard ..

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Ce que j’avais  remarqué, au delà du folklore donjonesque : qu’il me fasse l’amour si tendrement,  si fougueusement, un peu à part sur la méridienne, et surtout, ensuite, il était resté un long moment contre moi, silencieux, comme s’il s’endormait et me tenant la main.. il ne l’a plus jamais fait par la suite et ne l’avait jamais fait avant ..

Donc le lendemain, j’étais souriante mais stressé par tant d’émotions, mon cœur tapait fort sans que je parvienne à le calmer, alors que je me baladais dans la ville, trois cafés dans l’estomac,  j’étais anxieuse aussi de cette première sortie « normale », et en l’attendant, je n’avais pas de refuge, car je venais de rendre la chambre ..

Comment étais je  habillée ? oui, une petite robe de lainage noir à manches courtes, des bottes souples, et ma grande besace rouge. Ma veste en cuir sur la besace, car il commençait à faire chaud en ce 28 octobre rayonnant.

Hier encore j’étais chez moi, tout à l’heure j’y retournerai, la vie allait si vite ! Il s’était passé tant de choses et il s’en passerait encore en si peu de temps ! La vie avec toi, comme elle me manque maintenant ..

 

Ah oui, c’est cette première fois là qu’il a eu un sérieux contretemps, sa femme faisait des courses au centre ville et lui avait proposé de manger avec lui !!

Echanges fiévreux de textos, supplications de le croire, et moi déconfite, assise sur les marches de l’Opéra, le cœur toujours battant la chamade, obligée d’attendre que madame se décide à le libérer  ..

Et enfin,  piquante  complicité . .. « La voie est libre ! Viens, je t’emmène ! »

Viens, je t’emmène, mots si précieux, tendrement autoritaires, si prometteurs, mots que je voudrais entendre encore et encore ..

Je l’attends avant le tunnel de la porte d’Italie, il me cueille au passage dans sa petite Polo noire où gît toujours le même plan de ville datant de 1992 !  cette voiture pour une fois ne m’emmènera pas au donjon, ni ne me raccompagnera à la gare, elle va prendre de la hauteur et rapidement s’élever au dessus de la ville par une route en lacets, bordée de belles villas débordant de bougainvilliers en fleurs.

Pour une fois, il n’a pas son éternelle chemise blanche, mais une plus rustique, à carreaux gris et bleus, c’est vrai quoi, on part en vacances !

La route est maintenant en sens unique et j’admire les échappées sur le port, nimbé d’une brume lumineuse.

Je ne sais plus de quoi on parle, pas forcément de la soirée de la veille, non, mais de l’histoire du Mont Faron, ou bien des fleurs, de temps en temps tu me regardes un peu timidement et pose ta main sur ma cuisse. Comme par miracle, les battements désordonnés de mon cœur se sont calmés et je commence à me sentir très bien .. finoct8

Il s’arrête devant un premier point de vue, un peu avant le sommet. Une promontoire formé de grosses pierres blanches qu’il faut escalader pour arriver au bord et contempler le panorama, qui est impressionnant : en contrebas des éboulis d’où émergent des pins, puis les toits de la ville : on reconnaît la gare, la mairie, le stade, le vieux quartier, puis les bateaux du port militaire, tiens le Charles de Gaulle n’est pas là ?  et les énormes ferries en partance vers la Corse.

Et puis la mer, scintillante à travers la brume automnale .. Dieu que c’est beau, il me semble que notre amour a pris également de la hauteur, je ressens une forme d’ivresse en le suivant parmi les pierres,  il y a un peu de monde, je l’arrête un moment  pour prendre des photos, il faut absolument que je garde un souvenir de ce moment là ! .. Je photographie le panorama bien sur, mais aussi lui, et puis lui me prends en photo à son tour, des photos innocentes, si différentes des autres, souvenir d’un jour heureux ..

 

                                 

On remonte en voiture pour s’arrêter cette fois au sommet du Mont, près du musée de la Résistance, sous une pinède ..

Emportée par mon élan, je photographie aussi lui dans sa voiture, puis la voiture elle même, folle collectionneuse du moindre détail (cette voiture là dont je devrai descendre 10 mois plus tard, à tout jamais, comme un chien qu’on abandonne et j’étais alors bien loin de  m’en douter !)

Mais en ce jour, je suis ta princesse,  l’amoureuse triomphante, heureuse et curieuse  comme une enfant, tu me désignes les autres montagnes alentours, m’explique un peu comment c’était passé le débarquement en 1944, je bois tes paroles, tout cela est si nouveau pour moi !

 

Ensuite nous gagnons un grand café restaurant, le Panoramique, juste à  coté du téléphérique, un endroit perché au bord de la montagne, entièrement vitré et pourvu d’ une petite terrasse en biseau, d’où la vue est bien sur  à couper le souffle. 001 7967

Le café est désert, à part le patron et ses chiens petits et gros, et  un seul autre couple  à l’autre bout de la terrasse où nous nous installons, en plein soleil et en tête à tête ..

Tu me connais maintenant, sous toutes les coutures, on se dévore des yeux en souriant alors que le patron nous amène deux cafés dans des tasses jaunes ..

Je prends des photos de toi, je ne veux pas que tu en prennes de moi, trop peur de me trouver laide en pleine lumière ! Je préfère garder l’illusion de l’illumination intérieure !

On bavarde encore, mais la seule chose dont je me souvienne, c’est ce que tu m’as dit abruptement, en me regardant dans les yeux « J’espère, j’espère que maintenant, .. tu me croies .. «  tu n’achèves pas ta phrase, il me semble, mais j’ai bien compris à ton regard enamouré ce que tu voulais me dire, et je l’accepte bien sur ..  Moment de grâce, pur bonheur, l’avenir serait il radieux ? Aussi radieux que cet étonnant soleil d’automne ?

 

Il faut redescendre, j’ai mon train dans une heure et doit repasser prendre à l’hôtel ma fameuse petite valise rouge, celle d’un ou deux jours ..

En route, il ralentit parfois, en quête d’un endroit où nous pourrions revenir bientôt, pour faire l’amour en pleine nature, un innocent fantasme qu’il n’a jamais réalisé vraiment ..Le ferons nous ? bien sur que oui ..

Une ou deux fois je lui demande de s ‘arrêter pour prendre encore des photos, destinées à mon site de voyages ..  déjà le soleil décline, la lumière rougoie et enflamme la tête des pins, mes cheveux .. dans moins d’une heure je serai en route vers le nord, mais je ne suis pas triste, j’ai confiance, dans quelques jours je pars à Venise – sans toi, mais avec toi .. – et ensuite on se revoit très vite !

Oui, pour une fois je serai presque en retard à la gare ! tu as la gentillesse de m’attendre devant l’hôtel pendant que je récupère ma valise et de me déposer deux cents mètres plus loin à la dépose minute !

La séparation hâtive, et son rituel « on se reverra », à moins que ce ne fut « il y aura une prochaine fois », ces mots magiques qui ont seuls le don de m’apaiser, de me donner le courage de t’embrasser et de partir, ces mots que tu  .. que tu ne me diras sans doute jamais plus ..

 

Et dans le TER je reçois ton texto : » Merci, c’était génial, génial génial et tu as été vraiment formidable ! »

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Lundi 27 septembre 1 27 /09 /Sep 23:06

 

Situé à mi chemin, mon séjour à T.de décembre 2009 fut le point d’orgue de notre année amoureuse, et en l’espace de quatre jours seulement, nous avons vécu et provoqué les évènements les plus incongrûment opposés en apparence, mais qui ont formé à eux tous  une harmonie délicieuse et inoubliable.

Il y eut d’entrée l’après midi parfaite au donjon (voir Douce Punition) absolument fluide, à la fois drôle, sensuelle et émouvante, même si elle fut un peu  .. éprouvante, puis une séance de bondage dans la grande et belle chambre de mon hôtel tranquille, avant l’amour, ensuite cette deuxième balade au Mont Faron, teintée d’érotisme et d’inquiétude dans un cadre   grandiose, et enfin, ce dernier jour, une rencontre avec un couple « candidat » très bien élevé, dans un café du port, et l’impression réelle qu’on était devenus, nous aussi, un « couple », grâce à ce semblant d’échange social « autour d’un café ».

Entre temps, le matin, je me baladais dans la région proche, tu me guidais parfois par Sms, et j’ai découvert grâce à toi des lieux charmants, dans la splendeur de cette fin d’automne où l’été s’attardait encore.

 

Mais c’est la promenade sur le Mont que je vais raconter. Une fois de plus, jamais deux sans trois !

Tu étais venu me chercher en début d’après midi, nous avions déjà fait l’amour et bien plus la veille et l’avant veille et tu m’offrais cette balade semblable à la précédente certes, mais avec le secret espoir, en plus, d’ajouter une nouvelle polissonnerie, cette fois en pleine nature, chose qui t’a toujours fasciné et que tu n’as jamais osé faire en dehors des sentiers balisés ..

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Comment suis je habillée cette fois ? une jupe courte brochée marron et noir, mon petit haut Morgan un peu décolleté, à manches trois quart, ajusté et que j’aime beaucoup, des bottes lacées et des bas top opaques noirs. Toi c’est simple, tu as ton uniforme presque immuable, jean noir et chemisette blanche, et ton blouson en cuir.

Nous reprenons la route que je connais déjà un peu, heureux de ce que nous avons déjà vécu, autrement dit un bonheur sans nuage d’être ensemble, mais je sais maintenant que c’était pour toi le maximum supportable et compatible avec ta conscience et ton emploi du temps.

 

Mais à l’époque, il n’y a pas encore un an, j’étais loin de l’imaginer, pour moi aussi, ces quelques jours étaient sans  questions, sans nuages, surtout que j’avais déjà passé deux fois une semaine du coté de chez toi, en se voyant un jour sur deux ; je ne savais pas que j’étais en train de vivre nos dernières vraies « vacances », tous les autres séjours faits ensuite n’excédant jamais deux nuits, et te voir deux fois.

 

Cette fois nous allons directement boire le café dans ce que je nomme déjà « notre bar », cet immense endroit qui domine la rade à 650 mètres d’altitude, davantage désert qu’en octobre car nous sommes cette fois les seuls clients !

On s’installe encore sur la terrasse, la température le permet, la lumière automnale est toujours aussi douce, encore un peu plus nimbée, délayée dans l’azur de l’horizon lointain.

Je me demande si le patron nous reconnaît, peut etre ? j’aime ces bonnes habitudes, et je reviendrais bien chaque fois, ici, avec toi.

 

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D’ailleurs, quelque chose me trouble soudain. Nous parlons de voyages à ce moment là et derrière ton visage à contre jour, c’est étrangement le visage de G. qui remplace le tien, j’ai une impression très étrange de flash back et l’espace d’une seconde, je me demande avec lequel je suis, toi ? lui ?

Sans doute notre façon de deviser en confiance, peut etre une vague ressemblance, lui aussi était brun, le visage allongé aux traits marqués, lui aussi portait souvent une veste de cuir et sa voix elle aussi me ravissait ..

Avec ce premier homme, nous sortions souvent dans le même café, aussi, et nous y échangions tellement, avec le même enthousiasme un peu retenu, puis débridé soudain ..

Je m’éveille de ce rêve bref mais étonnant,  je ne t’ai rien dit, pour ne pas rompre le charme .. Et pourtant, cette superposition inattendue me semble de bonne augure, et me semble un gage de durée, d’intimité.

Durée ? Et pourtant voilà que tu abordes (ou moi ?) LE sujet qui fâche : notre inévitable séparation, un jour ou un autre.

Voilà que tu en parles, (mais pourquoi donc ?) que tu rends réel cette terrible échéance que je suis incapable de situer. Légère, mais première blessure .. Qui a le plus à perdre ?

« Oh, cela se passera forcément dans le drame «  me dis tu, fataliste.

 Je ne sais que répondre, je veux alléger le débat, j’ai envie d’etre heureuse … Ne gâche pas ce bel après midi je t’en prie !

 

         

Pour  faire diversion, j’entreprend de nous prendre en photo, comme le font les amoureux : l’un des deux prend tant bien que mal la photo des deux visages rapprochés, parfois rieurs ou grimaçants, poseurs, ou pas ....  La première me semble pas mal, et je continue et j’ai plaisir à voir que tu te prêtes au jeu !

 

Le soleil commence à décliner sur l’horizon poudreux, il est temps de partir car bientôt il doit aller chercher son fils au lycée.

Mais avant .. je sens qu’une petite idée lui trotte dans la tête, c’est au ralenti qu’il aborde la descente vers la ville, et peu après le sommet  oblique soudain vers un sentier forestier qui s’enfonce ensuite sous les pins ..  Il n’y a pas âme qui vive, juste quelques voitures qui ne s’attardent pas, en contrebas,  une fois que tu m’as entraînée sous le couvert du bois.

 

Je te sens hésitant, troublé, séduit en même temps, et j’en profite pour pousser mon avantage et raviver mes souvenirs coquins ! entreprenante, je te frôle et ne peut que constater ton désir naissant, il ne m’en faut pas plus pour m’enhardir, et tu ne te fais pas prier !

 

faron9Je te prends dans ma bouche, l’arme absolue, tu cesses bientôt de regarder fiévreusement de tous cotés, j’aime cette communion avec la nature, l’humaine et la végétale, une sorte de breuvage fort, pour moi !

Puis tu me demandes de quitter ma petite culotte et m’appuies contre un tronc d’arbre, et comme tout à l’heure, tu prends des photos, incorrigible voyeur !

Tu me baises, mais ne conclus pas .. dans un premier temps, surprise, je le prend un peu mal ! Serais tu avare de ton corps ? Pour qui te gardes tu ?

 

Mais l’amour insouciant est  le plus fort, je réplique en m’emparant à mon tour de l’appareil, et je prends une nouvelle série de nos visages, forestière cette fois, un peu plus déjantée, une série que j’adore, tout comme l’autre !

Photos, amour volés .. qu’importe, je suis heureuse, heureuse !! Tu as  encore faim de moi, toujours !

           

 

                 

Nous dévalons le sous bois pour regagner la voiture, excités et joyeux, tu me promets de revenir encore, mieux et plus longtemps,  puis me fais part de tes soucis, les ombres qui vont sans doute, un peu plus tard, rendre notre relation plus difficile : le départ d’un associé qui modifie ton emploi du temps, il y aura des jours où tu seras ailleurs, et moins de soirées où tu seras seul au bureau, une seule par semaine au lieu de deux ou trois ..

Je prends note, mais c’est encore loin, après les vacances de Noël encore presque un mois !

 

Juste avant tu pars à Lisbonne avec un couple d’amis. Tu sais quoi ? j’avais depuis longtemps envie de connaître cette ville au bord de l’océan, et j’irai dans tes pas, un peu plus tard, en février, et entre temps bien sur .. "on se reverra". (les trois mots magiques, le sésame ..)

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Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Dimanche 10 octobre 7 10 /10 /Oct 12:31

.. Et il est heureux qu'il soit si peu lu et  .. jamais commenté.

 

Cela me fait un peu de peine, car en général mes écrits sont appréciés, je suppose qu'ici, seules les images bien trash que j'ai mises au début ont trouvé leur public.

 

Plus que jamais, donc, ce blog est un lieu de mémoire, un lieu de liberté non surveillée, et si le roman sentimental l'emporte maintenant sur les récits et photos érotiques (tout aussi réels, je confirme) et bien cela démontrera que la palette des faits et des sentiments est infiniment variée, au cours de la même année.

 

Et même toi, tu ne viens pas me lire. A ma demande oui, tu as lu le chapitre "Mortelle randonnée", sans te fendre du moindre commentaire, juste dit que le mot "salaud" tu l'avais bien mérité.

 

Mais les deux suivants, les élégiaques évocations de nos promenades, tu n'as pas du les voir, et je sais pourquoi : j'y dévoile ton visage, et si tu pouvais le savoir, tu te serais empressé de me supplier d'"enlever ces photos!

 

Une petite vengeance, mais je te rassure, infime est la chance qu'une de tes connaissances tombe sur ce mauvais lieu ..

 

Donc je laisse, peut etre un jour, tu auras la curiosité d'aller voir, ainsi que  lire la suite, et aussi, relire les exploits que ta salope lyonnaise, ta chérie, ton ange, a pendant toutes ces saisons accomplis pour toi, avec toi ..

 

Tu sais, depuis la fin du printemps, il n'y a plus d'eau dans la fontaine St Vincent, j'y ai vu un présage que la source était tarie pour toi et moi

 

L'automne dernier, y reposaient les feuilles dorées des arbres qui l'entourent, désormais, le vent les emporte sans doute, et cet été, the last one, il n'y avait rien, au fond.

Que de la pierre morte et sans reflets.

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Que m'as tu dit ? j'essaie de me souvenir des mots que tu as employés pendant ma brève visite dans ta ville, une visite qui devait être un séjour de trois semaines, on en parlait tellement depuis des mois! J'ai eu l'occasion de le réaliser ce défi, mais c'était juste un mois trop tard, c'est bête hein ?

 

Le 15 juillet "comment ? tu n'as pas réservé ? tu veux me rendre fou de rage ? "(façon de parler bien sur, il ne se met jamais en colère .. du moins ne sait pas l 'exprimer)  - A posteriori relire ça me submerge de colère et la mienne elle est vraie!!

 

Et puis, on ne sait quel sombre humeur le reprend, alors que rien ne s'est passé de mal, il a l'habitude et fait "le gros dos" en attendant que ça passe ..

 

Sauf que cette fois, ça n'est pas passé. Et j'en fais les frais, c'est moi qui suis sacrifiée. La dernière venue.

 

Si au moins tu m'avais approuvée quand j'ai voulu annuler mon séjour! Il n'y aurait pas eu ces mots terribles, réitérés, "c'était une belle histoire", "un jour ou l'autre il fallait bien qu'elle finisse" .. "mais oui, je tiendrai notre promesse, on se verra jusqu'en mars .. (il n'en pense pas un mot j'en suis sure) .. "c'est le début de la fin" (celle la c'est la pire, on vient de faire l'amour pour la dernière fois, mais il attaque aussitot, entêté . )

 

Sans doute a t il voulu que je vienne pour que je me rende compte des dégats, de l'inéluctable, tout cela est prémédité, j'en suis sure, froidement et avec juste un peu de compassion pour moi, qui pleure sans pouvoir retenir mes sanglots, j'ai une drole de voix, je ne peux tout simplement pas y croire, pas maintenant, pas nous!

 

Je regarde la belle bague or et brillants que je porte encore, celle qu'il m'a offert il y  deux mois à peine.  Pourquoi ?

 

Il adopte la technique du disque rayé. De sa voix douce il me répète son verdict, son ressenti qui dure .. Ce premier jour, meme devant un verre que nous partageons ensuite, puis le dernier jour, lors de cette sinistre promenade.

Impression d'un otage qu'on va fusiller dans quelque sinistre carrière ..

 

Seul moment de plaisir : ce café partagé dans notre bar sur le port, à la meme place qu'en mai, moi je porte la robe d'été de l'année dernière, celle qu'il aime bien (texto juillet 2009 : j'aime beaucoup ta robe, elle te va bien)  espérant raviver la magie d'alors, et le bracelet d'ambre  que j'avais ramené de Tallinn en aout, si heureuse la bas, de ce qui commençait enfin entre nous!  Porte bonheur dérisoire.

 

On a parlé de voyages, exclusivement, ceux qu'on faisait ensemble sans etre ensemble, et les siens, bien plus lointains .. Je nous prends en photo, il se laisse faire, rien ne parait sur cette dernière photo, de notre naufrage ..

On va jusqu'a rire ensemble, on se touche comme avant, alors quoi ?

 

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Et hop! encore une page que tu ne verras pas, tant mieux pour toi, tu serais probablement atterré de te reconnaitre ..

 

Il retourne travailler, et moi je prends un bateau pour les Sablettes .. envie d'etre en mer ..

 

Tu m'as offert cette pause dans le sale boulot que tu as commencé (pourquoi ? mais pourquoi?) et un mois plus tard, il est presque achevé ..

 

Les jours qui ont suivi mon retour précipité, nous avons continué à nous écrire, des messages tristes, il avait, m'a til dit "le sentiment d'avoir perdu son âme soeur" ..  il avait pleuré lui aussi (combien de temps ?)

Perdu .. qui l'a voulu pourtant ?

Le lien perdurait comme un canard qui a perdu sa tête et continue de courir un peu ..

 

Nous n'avions plus de lieu commun où aller nous confier, et nous retrouver "autrement". Avant, nous fréquentions un ou deux forums, et meme en période de "break", il nous arrivait de nous y croiser, nous y chercher, oui, même toi .. Jamais on aurait du se croire audessus de tout ça, et s'en  éloigner. C'était une marge de sécurité, un endroit de rencontre virtuel mais plutot efficace.

Ce forum entretenait tes fantasmes aussi, jamais j'aurais du accepter qu'on n'y participe plus!

 

Il y eu une semaine de silence

Puis, un week end  où tu  étais de garde, j'ai cru retrouver mon amant tel qu'il me plaisait : tendre et cru, me disant des horreurs subites telles que "ma queue sera à toi" .. ou encore  'je n'attendrai pas le 28 février pour te revoir" .. "ne t'inquiète pas, d'accord ?"

 

Et moi j'y crois, alors que cette "comédie" tu me l'avais déjà jouée une ou deux fois : un bref rebond dans la déprime, et tu replonges dans le silence et le "pardonne moi, je n'aurais pas du te donner de faux espoirs" ..

qui est comme un coup de grâce.

 

Alors c'est moi qui d écide de ne plus avoir de contact jusqu'à ton retour du Népal où tu vas, toute dépression oubliée, faire un trekking épuisant de quinze jours en compagnie de ta "première femme" (il n'était pas convenu que j'étais la deuxième ?" - voir ses récits)

 

Et ce silence déjà c'est la fin de la torture des mails que je trouve trop froids, trop courts ou au contraire trop explicites, il me permet de faire comme si ..

 

Comme si on était ensemble et que j'attendais la date de nos retrouvailles prochaines.

Je me repasse nos moments les plus intimes ou les plus sentimentaux, ..

 

Ce  jour où tu avais sans me prévenir fait un saut à la gare, où j'attendais mon train pour retourner chez moi ; tu n'avais pas résisté à l'envie de me revoir encore une fois, quelques minutes ..

Ce jour où étais venu avec une fleur de datura en guise de drapeau blanc ..

Ce jour où, après l'amour, tu étais resté longtemps serré contre moi, et pourtant nous étions au donjon, et .. pas tout à fait seuls.

Ce jour où, alors que je ne m'y attendais absolument pas, sur la table du donjon, tu m'as prise, alors que mes chaines me blessaient le dos, tu m'as prise et alors .. je suis brusquement partie dans les étoiles, un orgasme aussi soudain qu'insupportable dans l'intensité, j'ai du perdre conscience quelques secondes .. la seule fois où j'ai "vraiment" joui, et sans l'avoir voulu ni cherché, mais toi qui n'en a eu cure .. bizarrement oui, cet évènement que tu appelais de tous tes voeux se produit, et le reste du temps, tu étais lointain, triste, distrait .. je t'ai quitté  porte d'Italie sans avoir pu dissiper ton malaise étrange .. et je n'ai jamais eu d'explication valable .. Pas étonnant que je n'ai jamais pu renouveler l'exploit!

 

Mais il me reste comme un fer rouge, une lumière, de ce qu'aurait pu être la suite ..  Quand j'y pense ensuite, cela n'a plus été comme avant .. il y a eu trop de libertinage, ça t'obsédait, (voir récits) la gratitude envers moi, l'excitation que ma soumission sexuelle te procurait,  a du peu à peu remplacé l'attirance et l'amour idylliques de la période "juillet à janvier" .. J'aurais du refuser, mais j'ai voulu tout te donner. Te guérir de ces sombres humeurs.

 

L'"usine à rêves", qui selon toi devait  durer deux ans, n'aura tourné que .. deux mois!  Deux mois d'enthousiasme, d'excitation presque maladive occasionnée par cette séance du 21 mai .. si difficile pour moi pourtant.

 

 .. deux mois. Tout ce qui te ravissait, te motivait, s'est enfui comme ça, sans raison .. tu as coupé les ponts avec nos nouveaux "amis", tu refuses désormais de fréquenter le donjon, l'idée de jouer au maitre te révulse, tu n'as meme pas voulu qu'on y aille boire un  verre l'autre fois .. Brutal dégout de la débauche, la Vertu l'a emporté sur le Vice (dont j'étais, selon toi, l'incarnation meme! Et comme ça te plaisait! )

 

Dès lors, je te suis inutile, tu as tiré de  moi tout ce que tu pouvais et tu me largues, c'est aussi simple que ça peut etre ? Si tu me l'avouais, peut etre j'aurais moins de mal à faire mon deuil ?

Tu ne prends pas ce risque, tu as peur de mes réactions .. tu préfères que je tire toute seule cette conclusion horrible.

 

J'ai écrit tout cela une fois encore sous une forme différente, mais je comprends de moins en moins. Peu à peu la femme épanouie, intemporelle que j'étais grace à toi cède la place à l'autre, celle que j'étais avant toi, pas belle, oubliée du monde .. celle que tu as prise comme ça et rendue si "belle" .. mais oui, je n'ai pas peur de le dire quand je vois mes photos de notre grande époque!  ces photos que je résiste pour l'instant à t'envoyer, version papier ..

 

Cette fois, la blessure est profonde, elle a eu lieu "en direct' et meme si tu me revenais  ..oui, j'ose le dire, ce serait très difficile de recoller les morceaux !

 

Trop de temps passe sans rien de neuf, trop de mots assassins, et dans ma tete ce film qui tourne sans arret, moi sortant de ta voiture sans, pour la première fois, obtenir de toi ce que je veux.

 

 

Mon règne est terminé.

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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