Samedi 19 décembre 6 19 /12 /Déc 12:09

 

Eté, automne, hiver maintenant  .. j’ai passé une semaine glaciale dans les trains, les bus, le métro, erré dans Paris pour faire avancer le temps, changé de valises et perdu deux écharpes, et me voici au terme du voyage, à l’autre bout de la France, pour me trouver enfin au pied du donjon, - et à tes pieds ?- prête à de nouvelles aventures, ce qui n’était pas gagné d’avance, au vu des orages de ces dernières semaines, orages, doutes et mystères à demi levés.

Trois mois et demi depuis notre dernière rencontre, une éternité, et il va venir me cueillir à la gare, comme toujours ponctuel, c’est une première certitude ;  il a fallu accepter cette date sans savoir que la soirée ne pourrait se prolonger, et qu’il faudrait donc commencer très vite, sans me laisser le temps de me faire une beauté à l’hôtel réservé par ses soins.

Je lui avais dit : « ton jour sera le mien », c’était donc à prendre ou à laisser, j’ai pris.

Et j’avais été  mille fois récompensée de ma ténacité, en recevant dans le train qui m’emmenait à Paris la semaine précédente, sa réponse à ma question « Oui, mille fois oui !!! »

 

Toulon …    18 février 2009

 

A peine ai je écrit le texto signalant mon arrivée, que je reconnais sa voiture qui s’avance sur la rampe de la dépose minute et il  me ramasse au  passage, moi et ma petite valise caddie rouge. Cette fois pas possible de me prendre par la main, ni par la taille, et son regard reste indéchiffrable derrière ses lunettes noires, est il content de ma présence ? Tous ces affrontements n’ont ils pas laissé de traces réfrigérantes aux effets désastreux ?

J’essaie de ne pas penser ni comparer avec « avant », et de son côté, il entame une conversation  botanique passionnée, sûrement pour dissiper son trac, voire  son anxiété, et je joue le jeu, bon public : les mimosas ont remplacé les lauriers rose de cet été dans la banlieue de T., et je m’étonne sincèrement de les voir pousser sur de vrais arbres et non pas en buissons ! Et ces fleurs roses, là, qu’est ce donc ? Des amandiers bien sur, il est encore trop tôt pour les cerisiers et l’hiver fut rigoureux.

Le soleil est du voyage, toutes les rues portent des noms de poètes,  enfin il pose une  main possessive haut sur ma cuisse et me glisse un regard en coin et un sourire complice.

 l-arbre_qui_portait_ton_bouquet-.JPG

Sans avoir besoin de trop de repères, je sens que le donjon est en vue, dissimulé derrière l’honnête façade d’un garage de zone industrielle.

Pour la première fois, il y a du monde, et il doit se garer un peu plus loin dans la rue.

Plus morte que vive, je sors de la voiture dont il va ouvrir le coffre. Et il en sort … un gros bouquet de mimosas pour moi ! Aussitôt, j’extirpe de ma valise le petit cadeau prévu pour notre rencontre annulée de décembre : une nouvelle inédite de Stefan Zweig en édition bilingue, notre auteur préféré, « Voyage dans le passé ».

« Un souvenir de notre période sentimentale, et rassure toi, je n’y ai mis aucune marque !  », lui dis je ironiquement .. « tu pourras le laisser dans ta bibliothèque en souvenir de moi ». A son  tour, encore, il me tend un petit paquet rose, car « tu n’as sûrement jamais eu de cadeau pour la St Valentin » ? (recherche frénétique dans ma mémoire, c’est vrai, je ne trouve pas .. ) Et c’est également ..  un livre, un roman de Romain Gary qu’il m’a dédicacé et dont nous avions parlé .. Touchée par cet échange de cadeaux, je le suis tant bien que mal sur le chemin caillouteux, il s’est emparé de ma valise mais j’aurais préféré qu’il s’empare de ma main et marche à mes côtés .., il salue des gens au passage, peut être parmi eux  le co locataire auquel il m’a prêtée cet automne ? Je m’efforce de chasser toutes ces  pensées négatives ..et nous prenons le tournant de l’impasse secrète avec soulagement.

 

Je savais combien les lieux avaient changé, les pièces du rez de chaussée et celle du haut transformées en garçonnière par le co locataire, qui s’y était finalement installé à mi temps avec sa nouvelle recrue pour parties de plaisir, Anna . (dont j'ai déja parlé au chapitre précédent)

Au lieu des poétiques gravats, pots de peinture et câbles errants, on s’est trouvés dans une coquette cuisine parfaitement aménagée et d’une propreté impeccable, la salle de bains s’ornait maintenant de miroirs, d’un tapis de sisal  et de serviettes éponge à notre intention.

L’échelle de bois brut qui montait à l’étage était poncée et peinte en gris foncé. .. Après la visite, il me demande de me changer en bas et lui même monte se livrer sans doute à certains préparatifs.

Tandis que je revêt une courte robe noire, mes Dim Up et des chaussures à talons et brides vernies rouge sur lesquelles il a flashé, j’entends ses pas au dessus de ma tête, aller et venir sur le plancher du donjon. Je n’ai plus d’appréhension, le plus difficile est fait, être venue et  l’avoir retrouvé tel que je le pensais, moins amoureux il me semble,  mais j’avais promis d’en faire mon deuil ! ..  Je  suis là pour jouer, point barre,  et ça commence maintenant, quand je gravis l’escalier et qu’il m’attend dans la pièce du  haut, elle aussi transformée en confortable salon. 

  

Profitant de ma curiosité à découvrir l’aménagement très réussi de ces lieux jadis poussiéreux et abandonnés, il me passe d’emblée autour du cou  la lourde torque métallique que je commence à bien connaître. Une longue chaîne retenue par un mousqueton  se déploie bruyamment  à mes pieds et non content, il me passe des menottes attachées par devant très étroitement, avant de m’ouvrir la porte basse qui donne sur la pièce secrète.

Il est beau,  vêtu d’un jean noir et d’une chemise blanche, comme toujours, et  seule, la couleur des chaussures a changé et je sais pourquoi ! Il me regarde avec satisfaction  et je me demande comment il s’y est pris pour me parer aussi vite .. avant même d’entrer me voici prise au piège.

« Tu vois me dit il, il ne s’agit pas d’une porte en fer, elle est en bois ! » En effet. Il se souvient donc de mon texte. A la lumière de midi, je constate que seule la serrure de sécurité est métallique et  baissant la tête, je m’engouffre courageusement dans les lieux ..

 

 C’est un peu comme dans les souvenirs d’enfant : alors que dans mon souvenir le Donjon est très haut, très grand, cette fois il me semble avoir encore rétréci.

C’est un peu comme Alice au pays des Merveilles, quand elle doit entrer dans une pièce toute petite mais là c’est elle qui a grandi ..

 

La première fois, il était presque vide, ce donjon, juste une table et deux chaînes accrochées à une poutre,  encore plus ensoleillé pourtant, et cela fait déjà longtemps, souvenir grandiose, qui agrandit donc les murs dans mon imagination.

La seconde fois, il faisait nuit et les contours se perdaient dans l’obscurité. Seules deux lampes rouges éclairaient faiblement certains angles de la pièce.

Et la, c’est comme pour le reste de l’appartement, il y a des choses en plus, une grande croix de St André peinte en noir, et « ma » cage dans un coin de la pièce, à coté de deux commodes démodées où sont cachés tous les accessoires qui avant traînaient sous la table, inquiétants.

 

Je me sens dépaysée et commence à protester contre la lumière du jour, généreusement dispensées par deux (ou trois.) vasistas au plafond. 100 8641

Sa réponse est immédiate : sans mot dire  il me bande les yeux avec le masque en cuir souple et a un mal fou à l’attacher sous mes cheveux. Pas de négociation possible, tu seras vue mais ne verras pas que tu es vue.

J’ai eu à peine le temps d’apercevoir des cadenas et des clés qui traînent un peu partout sur la moquette rouge, qu’il me fait agenouiller près de l’anneau au sol, cet anneau qui me fait tellement fantasmer depuis que je l’ai essayé la saison dernière.

Pendant qu’il accroche court ma laisse métallique à cet anneau, ainsi que la chaîne reliant mes menottes,  ne me laissant que quelques centimètres de latitude, et que je me laisse faire telle une chienne obéissante, je pense que j’attendais ce moment avec une telle impatience, une telle envie inavouable, je pense que je suis venue pour ça, être attachée au sol et  prosternée à ses pieds - pour une fois silencieuse, et maintenant offerte car il a retroussé haut ma robe sans ménagement, et que ses doigts me fouillent à l’aise, et qu’il est évident que ce traitement me plait au plus haut point !
100 8645 

Par quel mystère cet asservissement qui me fait presque horreur devient un tel plaisir, un tel besoin ?

J'aurais bien sur moins apprécié la chose, si j'avais eu connaissance des chapitres précédents ...

Je le sens qui s’agenouille tout près de moi, et présente sa queue devant ma bouche, que j’engloutis  aussitôt comme si je mourrais de faim « Quelle vorace tu fais !  » se moque t-il gentiment, et malgré le collier de deux kilos qui gêne mes mouvements je continue mon œuvre avec ardeur et délectation ..

Je tente pourtant de pitoyables soubresauts pour donner un peu de jeu à mes entraves,  et trouver un meilleur équilibre, cela ne réussit qu’à meurtrir mes poignets où se bloquent les bracelets métalliques, toute  résistance est inutile, à terre je suis, à terre je reste .. Et j’y suis  bien.

dédicace1Maintenant il prend plusieurs photos « autour d’une chaussure noire », pour compléter la collection d’une amie du forum, ainsi qu’il était convenu,  et comme je ne vois rien, c’est lui qui me place, guide le peu de mouvements que je peux faire, entracte bienfaisant qui dénoue un peu la tension de cette entrée en matière un peu brutale.

 

« Tu ne me fouettes pas ? » demandé je sans trop d’espoir, inspirée par ma position . Je connaissais sa réponse, intuitivement, »Non, pas cette fois ». Je suis un peu dépitée, ce n’est pourtant pas faute de l’avoir tanné pendant toutes ces pénibles semaines,  normalement il aurait du avoir envie de me punir .. mais d’un autre coté, il ne fait pas mal, et ses coups de martinets auraient plutôt tendance à m’amuser .. Mais quand même ..

Il doit sentir ma déception et pour toute réponse, sans préavis il se place derrière moi et me prend sauvagement, chose tout à fait inhabituelle à ce stade de l’action, « c’était important pour moi «  me dira t il plus tard – mais maintenant il me souffle des mots crus, du genre « chienne, pute,  salope, regarde,  je fais de toi ce que je veux..   tu es venue pour te faire baiser, hein  tu les as refaits tes 450 km ?.etc ..  « Rien que l’implacable vérité, en somme, mais ça me fait jubiler…

Au bout de plusieurs minutes de ce traitement, j’ai l’impression que mes genoux vont s’enfoncer dans le sol, ainsi que mes coudes et pour ne pas qu’ils cèdent sous les coups de boutoir, j’essaie de me tortiller tout aussi inutilement, pour finir par m’effondrer, vaincue, sur la moquette. Photo.

 negatif.jpg

Puis il me détache et je me relève, alors qu’il ouvre une bouteille de Beaumes de Venise, et remplit les deux verres préparés sur la commode.

Munie de cette récompense, c’est encore avec docilité que j’entre dans la fameuse cage construite pour moi, barreau après barreau, pendant ces semaines de noire déprime, - égayées tout de même d’une petite séance collective  au donjon, sans moi, que je ne suis pas prête à pardonner et qu’il aurait bien du taire! -

Toutefois, l’imaginer acheter les éléments en plusieurs fois, les payer en liquide peu à peu retiré, les assembler lui même tard le soir, pour moi me disait il même aux pires moments» me touche en même temps, et il me jure que cette cage est « vierge » et n’attendait que moi.

 cage.001 cage03

Attendrie par ces pieux mensonges,  je m’amuse à passer la tête entre les barreaux supérieurs, lui prouvant ainsi qu’ils ne sont pas assez serrés. Il me dira plus tard que je me suis cognée la tête et que ça l’avait amusé, comment ça ? Je sens que ça l’énerve un peu, que je passe la tête, qu’il ne faut pas trop insister ni critiquer son « jouet » .. Pourtant il me photographie debout et souriante dans cette cage, l’air de dire « profite, bientôt tu riras moins « ..


En effet, il me fait asseoir sur le socle en bois recouvert de tissu noir, et entreprend patiemment de m’attacher les quatre membres aux quatre coins de la cage, sans oublier la laisse qu’il enroule sur le bord supérieur, et comme cela prend du temps, je lui raconte l’histoire la reine Frédégonde à qui la même mésaventure arriva, sauf que c’est quatre chevaux furieux qui étaient au bout de ses quatre membres ! Mais tout en jouant mes Shéhérazade avec cette horrible histoire, je le regarde travailler tel un artisan appliqué, têtu à l’ouvrage, soucieux de perfection et de bien m’attacher sans pour autant me blesser ..

Enfin satisfait, il contemple son œuvre, et m’offrira ainsi  les plus jolies photos de moi depuis le début de notre histoire.100 8683

Honneur à la captive, un long moment immobilisée dans sa cage, « essayée » de temps en temps, mais surtout regardée, arrangée  .De la musique passe en boucle, on dirait légèrement modifiée depuis la dernière fois, de temps en temps il me tend mon verre, je ne sais plus ce qu’on se dit.

Une fois encore, intense émotion à comprendre que maintenant j’aime être ainsi attachée, que j’aime mes chaînes et mon tourmenteur, telle une victime du syndrome de Stockholm, que je ferais n’importe quoi pour recommencer aussi souvent que possible, et encore plus fort, plus serrée, plus contrainte, plus longtemps et qu’il me demande  ou me fasse des choses encore plus difficiles, que je devrais refuser dans un premier temps ! J’ai peur qu’il se lasse de ma docilité nouvelle, mais sera t il  assez motivé  pour continuer l’escalade ? j’en doute un peu.


100 8681 cage6


cage3
.. Et comme je parle de cagoule, qui complèterait bien le tableau, il va aussitôt en chercher une dans la commode, et donne du jeu à mes mains pour que je puisse l’enfiler et exaucer mon vœu.

Incorrigible, je pouffe : « c’est encore pire que mon  bonnet de bain ! » car la chose est en latex, trop étroite, avec plusieurs perforations que je n’arrive pas à faire correspondre aux orifices voulus ! Si c’était lui qui me l’avait passée, j’aurais peut être paniqué, car totalement à la merci de l’étouffement .. Encore que, la confiance est totale, je crois que s’il m’amenait au bord d’une falaise et faisait mine de me pousser, je n’aurais même  pas peur ..

100 8663CAGE10
Je ne garde l’objet que le temps de quelques photos, moins réussies car la cagoule n’est pas impeccablement plaquée sur mon visage, loin s’en faut. A refaire.

Oui, c’est bon de trouver des choses à refaire, ou qu’on n’a pas eu le temps de faire, ça veut dire qu’ »il y aura une prochaine fois », expression consacrée ..

Démasquée, je m’aperçois que mes bas sont filés, qu’ils n’ont pas résisté à l’agenouillement prolongé de tout à l’heure. Je sais qu’il déteste ça et je me sens honteuse.

Magnanime, il me rassure « ce n’est pas ta faute, c’est la mienne, tu iras en mettre d’autres ».

 

D’ailleurs il va me libérer bientôt (déjà ?) après m’avoir .. essayée dans diverses positions, à travers les barreaux ..  Il a du mal à retrouver les clés de chaque cadenas, mais j’aime  qu’il prenne son temps sans s’énerver, alors que j’ai plutôt tendance à la précipitation.

 

Je descends un moment me rafraîchir  et changer mes bas pour ceux que j’avais en arrivant, également à jarretières mais noirs opaques, capable de résister aux pires assauts !


  sur le lit

 

 

Dès que je remonte, il m’entraîne vers le lit à barreaux, je crois que c’est à ce moment que tu me dis avec un fatalisme un peu emphatique « Ah, si cela doit s’arrêter, il faudra que ça vienne de toi » .. et tu dois à ce moment là me menotter au lit,  un fait dont je ne me souviens absolument pas, encore un de tes tours de prestidigitateur, car je le découvrirai sur une photo. Et là nous faisons l’amour, no comment, vanille quoi, moi vaillante juste sous le puits de lumière et la musique est trop forte,  le grand frisson ce ne sera pas pour cette fois là, encore une chose à garder pour « une prochaine fois » !

Faut il encore y croire ? Quel mystérieux abîme me sépare de la victoire suprême, celle qui ne se montre plus qu’à moi seule, et qui finit par être une amère victoire .. J’imagine de plus en plus souvent que j’ai retrouvé mes pouvoirs, je lis jalousement les textes des autres, celles qui l’ont gardé ou conquis ..

Je parviens à me retourner en dépit des menottes, c’est à partir de là que je me souviens avoir été attachée, car il a du m’aider à exécuter la manœuvre !

Tu me baises avec constance et acharnement, comme c’est bon, fort, et comme je voudrais que ça dure et recommence encore et encore et pas dans trois mois ! Je me sens insatiable, déchaînée autant qu’enchaînée, oh oui, encore, encore, tout au fond !. .. ça explose en silence, au plus profond, qu’est ce donc ? Il me semble que je touche au but, mais c’est comme un rêve où la fin  vous échappe.

Et puis, tout à la fin, une chose imprévue au programme, enfin je crois, je ne sais plus comment il me le demande, (lui le saura sûrement) mais il décide brusquement de finir dans ma bouche, et totalement .. Je n’ai pas le temps de réaliser que déjà je sens se contracter son membre autour de mes lèvres accueillantes, sensation connue, si puissante, merveilleusement involontaire et que je retrouve avec émerveillement, et aussitôt  plusieurs jets de sperme qui s’écoulent successivement et que j’avale sans aucune difficulté, bien au contraire,  prenant le temps de goûter, de remarquer leur saveur plus sucrée, moins amère que ce que je connaissais .. surprise de constater que d’un homme à l’autre, le goût est différent.

Et surtout, bien au dessus de moi, tu exprimes  ton plaisir d’une impressionnante façon, longuement, avec d’étranges modulations inconnues de moi jusqu’alors, et je me sens à la fois si fière et sure de moi, et aussi  .. jalouse de ce plaisir si facilement (on dirait) obtenu ..

A ce moment la, je décide que moi aussi, il faudra, moi aussi, je peux et j’y ai droit. Mais je ne lui dis pas tout de suite, je ne veux pas casser l’ambiance !

 

Ensuite, un long moment, bien que l’heure tourne, de confidences et mises au point, surtout de sa part. Ombres au tableau ?

J’apprendrai des choses prévisibles  sur sa vie conjugale et sa continuation (démenties par la suite mais bon), je saurai que me voir toute une semaine (même si en fait il ne s’agit que de trois fois !) est trop stressant pour lui, trop .. fatigant ? Je ne sais pas comment tu te débrouilles pour me faire passer l’info sans que je me sente blessée .. Mais je suis sûrement  dans le même cas, je ne veux pas me l’avouer, sans doute.

C’est vrai que ces séquences successives et intensives, aux dates gravées dans ma mémoire, après des échanges virtuels et souvent chaotiques qui durent trois mois et plus, représentent une sorte d’épreuve où tout doit être parfait .. et un perfectionniste tel que lui, une exigeante telle que moi doivent avoir du mal à s’y faire avec simplicité. Accepter les « temps morts », c’est le début de l’intimité, que nous n’aurons jamais.

 Un dernier jeu : j'essaie la croix, sans savoir à qui et quand elle a déjà servi, à ce moment je n'y pense pas ..
croix1

Cette fois il est l’heure, je descends prendre une douche pendant qu’il range notre désordre, et quand il me rejoint, c’est la première fois qu’il me voit nue dans la salle de bain.

 Encore une petite ombre au tableau : le fait qu’il ait renoncé à apporter son propre appareil (celui qui ne m’aime pas trop !) et renoncé …à me déshabiller ..

 Je pense à la minceur parfaite de A.
 Il a du découvrir ça, en décembre,  que cette minceur gracieuse était tellement plus esthétique dans le jeu,  il doit avoir envie que je lui ressemble, pour lui faire honneur, que sais je ?

 

Ultérieurement d’ailleurs, il ne s’opposera pas à ce que je perde plusieurs kilos sous son contrôle, ce n’est pas innocent .. Et d’un autre coté il affichera mes rondeurs sur son album semi privé, et me dit que mon coté Rubens lui plait, voire l’excite, enfin comme souvent, tu ne sais pas trop ce que tu veux, tu veux des choses très fort, et leur contraire ..

 

En sortant, on aperçoit Roland. qui discute avec des clients, il échange avec lui un signe de la main, discrètement, je me demande s’il m’a reconnue.

Retour à la voiture. Selon toi, c’est à ce moment la et pas au début, qu’il me donne le livre de Romain Gary, car tu aurais eu peur que je m’inquiète du message inclus dans le titre .. Donc retour sur image, suppression de la séquence initiale « remise du cadeau de la St Valentin » que nous placerons donc au  moment de la séparation!

Je reprends mes fleurs et j’embarque pour un rapide retour sur la ville, même pas un quart d’heure en effet, et nous voilà déjà en vue de la gare, aller retour en une demi journée  .. l’hôtel est tout proche, en bas de la rue Suffren, on se quitte rapidement pour ne pas gêner la circulation, et puis il doit partir, et puis ..  tu es peut être déjà fatigué de moi  ..  Mais je semble flotter entre rêve et réalité, j’ai du mal à intégrer la succession des faits depuis ce matin où je me suis levée, mais ce qui domine, c’est une sensation d’accomplissement, presque d’allégresse, je chasse les « ombres au tableau », et je descends la rue en pente, tenant mes fleurs contre moi. Un de mes bas commence à descendre le long de ma cuisse, ce ne sont pas des Dim ! en souriant je le maintiens discrètement à flot à travers ma robe, et le remonte de temps de temps, geste oublié et charmant de la femme qui remonte son bas, à l’abri d’une porte cochère ..

La soirée est à moi.



Pas encore!! Il y eut, devant la porte de mon hôtel, une étrange rencontre ... 


On est au cinéma, vous ne le saviez pas ? 


Reprenons la fin du chapitre ..  et anticipons sur la suite, ce terrible printemps .. 

C’est presque la fin du jour mais la lumière hivernale est douce dans la ville animée et joyeuse.Un de mes bas commence à descendre le long de ma cuisse, zut, ce ne sont pas des Dim ! en souriant de la mésaventure je le maintiens discrètement à flot à travers ma robe, et le remonte de temps de temps, geste oublié et charmant de la femme qui raccroche son bas, à l’abri d’une porte cochère .. Mais la, pas de porte cochère ni de jarretelle secourable ! Tant pis, je suis heureuse ..  
 
Et soudain je le croise étrangement dans la rue Suffren, juste avant d’entrer à l’hôtel .. Mais que fait il là ? Où a t il pu laisser sa voiture pendant ces quelques minutes dans ces rues encombrées ? et qu’est t-il venu me dire déjà ? le saisissement fut tel que je ne m’en souviens plus .. Réalité ou apparition ? Après ces quelques 
La soirée est à moi.  

 ++++++++++++++++++++++++++++++++++

Deux mois plus tard, la rupture est consommée, pour un caprice, pour une fatigue, je ne sais quoi ou simplement le temps qui passe ? ..  -En réalité, il était en pleine "affaire" avec sa deuxième soumise,  E. comme on le verra ensuite -

- et tous les évènements de cette journée, je les vois avec un autre regard, nos gestes, ceux qu’on n’a pas faits aussi, sont maintenant empreints de nostalgie, avec ce goût amer des dernières fois qui recouvre les belles images.
C’est pour cela que j’ai voulu me souvenir de nos toutes dernières paroles, et je me suis demandée même si je n’avais pas rêvé son apparition.  

Ce fut le sujet d’un de nos derniers MP  avant la vraie rupture :
 
 
V. 18 avril 2009  - Bonjour mon Ange, je pense que tu es de garde (cf « les rendez vous de printemps » que tu m’avais donnés )Une question qui n’a rien à voir. Après m’avoir raccompagnée le 18 février (tiens, deux mois tout justes) j’ai eu la surprise de te croiser devant mon hôtel, rue Suffren, tu étais .. à pied, et tu m’as rapidement dit quelques mots ? Puis tu m’as embrassée et tu as disparu dans la foule. Ai je rêvé ou pas ? Maintenant j’ai un doute, surtout que je ne me souviens absolument pas de ce que tu avais à me dire. Je sais que c’était anodin, c’est tout.Te souviens tu de ça ? Et que m’as tu dit ?Je voudrais me souvenir des toutes dernières paroles de toi, j’ai été tellement surprise de te revoir si vite que je les ai oubliées !  
 
L83 - 18 avril Bonsoir, M.Oui, c’était des petits mots anodins .. En te quittant dans la voiture, je me suis aperçu que j’avais oublié de te dire le nom sous lequel j’avais réservé la chambre. Je ne voulais pas que cela crée un malentendu vis à vis de l’hôtel.Alors j’ai garé la voiture où j’ai pu, et j’ai couru à perdre haleine à ta rencontre. Je suis allée jusqu’au bout de la place centrale, mais tu n’y étais pas. (En fait tu avais du passer par la rue L...) J’ai rebroussé chemin en courant et je t’ai croisé tout près de l’hôtel et je t’ai dit « la chambre est réservée au nom de M et Mme C »Je t’ai embrassée sur la bouche, je m’en souviens. C’était risqué mais personne ne m’a vu .. Je suis reparti aussitôt, car là, je m’étais carrément mis en retard pour aller chercher mon fils ainé au lycée (il travaille le mercredi après midi dans ce bahut privé . Mais oui, je t’ai embrassée sur la bouche.  
 

Encore une fois, la simple magie de tes mots . Un cinéaste de talent aurait à partir d’eux, créé une scène émouvante pour la fin d’un film : le dernier baiser de ces deux là, au milieu de la foule, dans la lumière si douce de cette fin d ‘après midi d’hiver .. Elle, surprise avec sa valise rouge, ses mimosas serrés contre elle comme pour se rassurer, son bas qui glisse sur sa cuisse et qu’elle retient subrepticement .. Lui, pris d ‘un ultime élan envers cette femme qu’il n’aime plus, et il sait peut être que c’est la dernière fois qu’ils se voient .. « on aura fini sur un bon souvenir » .. ces mots idiots qui seront dits plus tard, comme si on n’avait pas envie de continuer quand les souvenirs sont heureux ! Retour sur image- lumière fuligineuse, nos vêtements noirs, le rouge de ma valise et l’or des mimosas. Eclairage nouveau de cette si jolie scène.  
 
La dernière du film même si la fin reste ouverte.
Non, ce n’était pas pour me rappeler ce détail, pas vraiment pour ces mots anodins que tu as couru à ma rencontre, je ne crois pas. C’était pour me demander pardon d’avance.




 100 8737 acanthid

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Samedi 19 décembre 6 19 /12 /Déc 15:22

Ensuite, après cette parenthèse embaumée des fleurs de mimosa,  il y a eu toute une période sereine, heureuse, détendue. Signature charmante du  "Dom vaincu par sa belle", sur notre forum,  confidences troublantes à un autre participant .. et il semble satisfait de notre rencontre de quelques heures.

 Février, mars .. le début d’une nouvelle année ensemble ? J’avoue que j’y croyais. Tu m’avais confié ton mot de passe pour que je réorganise tes albums de libertin, trop brouillons, on commençait à parler de notre rencontre d’avril, que tu voulais vanille, car on avait « toi et moi quelque chose de très important à faire »  ..  tu me plais en ce moment » .. « tu ne peux pas envisager l’avenir d’une façon plus SEREINE ? plus HEUREUSE ? » Il ne fallait plus jamais laisser passer plus de deux mois entre nos rencontre, plus jamais ! Partageais tu mon point de vue ? j’en doute ..
En tout cas, c'est en manipulant ses albums que j'ai découverts les images d'A., non datées sur les clichés, mais la date était facile à deviner, c'était entre octobre et maintenant ..  Il n'avait pas eu l'audace de mettre les albums de E.  C'est donc qu'ils avaient pour lui de l'importance, bien plus que ceux de A. qui était, donc, la soumise de son ami.  Je n'ai appris alors qu'une petite  partie de la vérité, surement pas très propre, mais prévisible, connaissant ses penchants. Juste un pincement de jalousie, mais rien à coté du reste.

De plus, en relisant tous ses mails de mars, je n’y trouve rien d’inquiétant, au contraire, ils sont tous tendres, rassurants .. il me donne ses dates pour les vacances de printemps .. seulement  .. je soupçonne derrière ces bonnes dispositions le retour de ses envies de sexe effrénés, sûrement la fréquentation  assidue du  donjon, « mon » donjon ! il ne nie pas mais ne confirme pas, ça me rend folle. La moindre absence le soir, et je le soupçonne « d’y aller ».
Il perd son temps à m’assurer de son attachement, de la stabilité de notre relation, on dirait que je ne veux rien entendre, je sabote tout, je n’ai plus de patience.
Et ce fut mon mail de rupture feinte, le 3 avril. « on aura fini sur un bon souvenir »  Quelle sottise, quel poncif ! comme si on avait envie de se quitter si le souvenir est bon ! Jene sais pas ce qu'il m'a pris, j'aurais du me souvenir de l'épisode étonnant qui avait précédé notre deuxième séance au donjon.


Il l’a lu le 7 seulement.
Week end oblige. Je n’ai pas eu l’idée de le contredire avant, trop confiante, et à tort. Car il a continué sa stratégie de » l’acceptation. » Il m'a envoyé en retour un mail de confirmation , qui m'a glacé le sang et il est resté inflexible, il valait mieux, en effet, faire un break.
On a continué à échanger un peu toutefois, je n'y croyais pas vraiment,   sur notre site seulement.
Y aller doucement, doucement ..
C’était presque prometteur le 1er mai, « tu as réussi à me faire craquer, à ce jeu la, je me demande qui est le chat et qui est la souris ..  si cela peut te rassurer, jamais je n’ai douté, y compris ces dernières semaines, qu’on se reverrait .. on part sur une histoire qui dure là  .. » j'étais  folle de joie, tellement soulagée!

Et puis reprise des hostilités, le soir de son anniversaire, oubliant la jolie carte virtuelle me représentant nue devant une fenêtre que je lui avait envoyée, il me convoquait sur msn pour finaliser la rupture, prétendument  jusqu’en septembre (pieux mensonge pour faire passer la pilule je pense) : trop fatigué, fatigué, dégouté du sexe, alors qu’en avril c’étaitau contraire « trop envie de sexe «  envie à laquelle j’étais "un obstacle", meme à 450 km de distance !

Cette fois c'était fini, je n'ai plus osé, après cette douche froide du 7 mai, insister davantage, il ne me restait plus que le dégoût, le chagrin, les pleurs, l'insomnie, l'arrêt de travail, ne plus manger, ne plus savoir, et pourtant ne pas cesser d'y penser.

Pour la première fois de ma vie, j'étais larguée! et sans rien y comprendre.

A cette date, il avait déjà possédé (enfin!) E. et l'avait même revue une fois et mise en cage à son tour, deux séances supplémentaires en mars et en avril, qui s'étaient passées pendant cette époque incertaine.
J'ai eu, bien plus tard, les preuves en image de ces épisodes épouvantables, donc si je veux respecter ma chronologie personnelle, ce n'est pas ici que je choisis de les montrer, mais plus tard, lorsqu'il n'a plus pu se taire (pour des raisons obscures, car la situation étant ce qu'elle était il aurait tout gagné à se taire, comme il le fait sans peine on dirait vis à vis de son épouse).

Et même les images déjà montrées de la donzelle, dans un des précédents chapitres, j'aurais pu attendre aussi pour le faire. Mais comment s'y  retrouver ? j'étais, je suis toujours, sans repères certains, entre le vrai et le supposé, le révélé et le caché ..


Tout ce que je gagnerai  à cet épisode qui dura pourtant moins d'un mois, c'est d'avoir perdu 5 kilos sans aucun effort, et j'en suis assez fière, ainsi que de ma mine pale et défaite ..

Je dois aller à Barcelone à la fin du mois un voyage prévu de longue date, et lui ira, une semaine plus tard, avec un couple d'amis !
Ce projet m'aide à surnager : la coincidence est assez troublante pour me donner de l'espoir, il devra mettre  ses pas dans les miens et forcément penser à moi, je pourrai peut etre lui faire un mot en lui envoyant quelques photos et en lui donnant des bonnes adresses  ?

Espoir, oui, surtout que je repars en montagne pour la Pentecôte, tout de suite en revenant, et ça aussi me maintient la tête hors de l'eau, surtout que, dans mon esprit malade,
un projet fou ne tarde pas à germer ...


101 0604 casa mila Barcelone



Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Lundi 21 décembre 1 21 /12 /Déc 18:29

Voici la lettre que j'avais préparé, juste avant de partir pour Barcelone.
Elle a été envoyé entre mon retour et son départ.
Je tenais à avoir la réponse avant de repartir travailler en montagne pour le week end de Pentecote, alors que lui serait dans la capitale catalane.


Bonjour, L ..

 

 

Je  vais faire une  chose que j’avais envie de faire depuis le début :  tu te souviens peut être que je dois passer Pentecôte à la S. ?

Alors je vais descendre directement  de la haut  sur .. la côte varoise, tu m’avais d’ailleurs toi même  indiqué la route (A51) pour avril quand on se cherchait une date …  

 

Ne te récrie pas, ton mail courroucé je  n’en veux pas , car ma décision est prise : réfléchis une seconde,  ce n’est pas le bout du monde et tu ne me feras pas l’affront de me dire non. C’est toi qui a voulu envenimer une situation pas si grave, il me semble,  à toi d’assumer les conséquences.

  

Je viendrai car j’ ai envie de me  la  faire  enfin cette route improbable , à vrai dire je ne sais pas trop ce que j’en attend , je suis tellement privée de repères, surtout  briser cet absurde  mur de silence que je ne supporte plus malgré tous mes efforts.

Alors qu’on fasse l’amour ou qu’on prenne enfin le temps de se parler, ce sera mieux de toutes façons.

 

N’oublie pas de brancher ton portable mardi matin, je t’enverrai un texto sur la route, et on décidera du programme. Plusieurs endroits seront possibles , par exemple ceux dont tu m’avais parlé (Musée de la Marine, petite plage je ne sais où, Mont Faron, bar de mon hôtel ? ci joint ma réservation à titre de preuve que je ne bluffe pas.

 

 

Donne moi ce temps, parce que je le vaux bien, quand même, tu le sais  et j’en ai besoin pour avancer… j’ai déjà pas mal travaillé sur moi même et j’ai compris beaucoup de choses.

.

A bientôt. Je suis contente de te revoir, d’écouter ce que tu as à me dire,

Violette.



Le plus important est de parvenir à établir un dialogue, le faire parler, le mettre en confiance.

Le plus important aussi est de l’amener dans ma chambre, sans quoi j’aurais vraiment perdu et mon retour serait catastrophique ! Je n’ai donc pas droit à l’erreur.

Lui dire que j’admet sa liberté sexuelle, que je n’ai pas eu le choix ces derniers mois (depuis Anna) que je ne ferai plus de caprices, de bouderies pour un msn ou un mail de moins , que je me rends compte combien j’ai été chiante, exigeante, étouffante et que tout cela m’a bien servi de leçon !

Que ce qui compte, c’est une relation DS sereine et heureuse, confiante, comme tu m’as si souvent demandé de la vivre !  si tu m’as demandé ça, c’est que c’était possible, que je pouvais être confiante !

Je peux même chercher quelqu’un sur Lyon pour sortir, et un autre dom « classique » pour les fantasmes. Si ça peut te rassurer.

« Tu n’as pas compris que tu étais encore attirante pour moi ? » (m’as tu dit en pleine rupture) et c’est grace à cette phrase que j’essaie encore ça.

Lui dire que j’ai beaucoup travaillé sur ma dépendance, que je ne l’ai découverte qu’avec lui (et Raoul aussi .. ) et que je vais tout faire pour me calmer, ne plus l’étouffer.

 

Relisant cette lettre maintenant, je me rends compte de son ton presque autoritaire, sans réplique possible autre que l'acceptation (ce qu'il a fait tout de suite d'ailleurs!) Mais j'ai bien trouvé le style, efficace, simple, direct ..

Voici sa réponse, qui m'a à peine surprise tant  j'étais sure du résultat.

??? que te dire???
Je ne vais pas mieux mais tu n'en es pas la cause. Car si tu avais été la cause de mon problème, le break m'aurait été profitable. En revanche, j'ai définitivement renoncé à passer des heures avec toi en msn à essayer de te "remonter" car j'ai vu que ça ne servait à rien. Je perdais mon temps sans pouvoir t'aider. Tu l'as d'ailleurs toi-même analysé: on a fait du surplace pendant un an avec la même problématique. J'ai vu que tu m'avais traité de "menteur" et "faux-jeton": j'accepte tes insultes et n'y répondrais pas .si ça peut t'aider à te reconstruire. En revanche, tes angoisses concernant le jugement que je peux avoir de toi sont sans fondement: tu sais très bien que tu n'es pas qu'un simple "objet sexuel qu'on utilise à fond" (mais parfois, j'aimerais avoir une libido suffisante pour te considérer justement comme ça). Tu sais très bien que je te considère aussi comme une Femme, une intellectuelle que j'admire. Le fait "d'avoir joué à la soumise" ne diminue en rien l'estime que je peux avoir (mais je crois qu'au fond de toi, tu le sais...) En revanche, ne me demande pas de t'aimer: ça c'est terminé, même si pendant quelques temps je me suis demandé si je n'étais pas un peu amoureux.


Euh, quand comptes-tu venir au juste? je pars à Barcelone demain et reviens lundi soir. Ensuite, de mardi à vendredi, je reçois la visite d'examinateurs. Je ne dis pas qu'il ne sera pas possible de te voir mais je risque d'être pas très disponible en terme de temps et surtout d'état d'esprit (je stresse depuis deux semaines, je travaille actuellement sur une présentation powerpoint que je dois leur présenter et prend des benzo pour m'endormir, lol). Donc important que tu me dises quand tu comptes venir. Quels jours? quelles heures?   

Je n'ai aucune envie d'aller à Barcelone mais ça me fera certainement du bien.
concernant mes disponibilités, il y aura mercredi de 14 heures à 17 heures. Ou peut-être le mardi soir (de 20 heures à 22 heures).
euh: il n'est pas exclu que nous fassions l'amour.
merci pour les photos: dommage qu'il y ait cette grue devant la sagrada familie, j'essaierai de prendre la même photo, lol.
  
mon portable sera allumé à partir de mardi matin. bonne route et bon séjour à La S... je t'embrasse.
L

Il ne m 'en fallait pas plus, toute heureuse, je pars en montagne, avec à coté de mon sac de sport, la fameuse petite valise rouge qui contient mes trésors, ma panoplie de "pute", Dim Up, mini jupe, petits hauts moulants, talons ...  mais d'abord, je profite, le coeur léger, de la montagne ..



           100 0915



100_0975.JPG

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Mardi 22 décembre 2 22 /12 /Déc 23:15

 


"Ce que femme veut, Dieu le veut"
"Celui qui ne lance pas les dés ne fera jamais un double six"

 
 
Les jours suivants, alors qu’il est à Barcelone et moi à 1800 mètres d ‘altitude je les passe dans une sorte d’hébétude fataliste, j’ai « gagné » mais je doute d’avoir eu raison de pousser ainsi les évènements, suis je assez forte pour encaisser la suite ?
Randonnées en montagne, service des pèlerins, joyeux échanges avec les autres bénévoles, tu me sembles appartenir à un autre monde, je suis à deux doigts de renoncer, car le bon sens me rattrape, mais pourtant elle est dans mon coffre de voiture, ma petite valise rouge qui ne connaît que ce chemin vers toi  ..

Difficile chemin, le matin de mon départ, vers 9h,  il aurait du ouvrir son portable secret, il ne le fait pas, malgré sa promesse,  et .. je n’avais pas prévu ça.
Panique à bord, dois je aller vers le sud, ou vers le nord ? vers Gap, ou vers Grenoble ? Il a donc changé d’avis et il n’a trouvé que ce lâche moyen pour me le faire comprendre ?
Les  heures passent, j’envoie texto sur texto, inutilement .. à 13h je me décide la mort dans l’âme à prendre la route de chez moi, en m’arrêtant à chaque parking pour vérifier mon portable. Deux heures pour faire 30 kilomètres, larmes de défaite et de chagrin. Jamais encore il ne m’avait fait ça. C’est donc vrai que c’est fini.
Rentrer, retrouver ma vie d’avant, bien sage, chercher d’autres motivations .. Pas envie, fatigue .. nostalgie ..

Puis à 15h Bzzz Bzzzz, c’est lui, qui fait semblant on dirait de me croire déjà arrivée à T. ! Il n’a pas pu ouvrir son portable ce matin, à cause de l’audit, tout juste s’il ne me reproche pas de n’avoir « pas eu assez confiance en lui pour venir » (tu parles, la confiance, elle est  bel et bien partie depuis deux mois !) et « pas suffisamment envie de le voir » ..  Là je ne sais plus quoi faire, à la croisée des chemins, on s’ embourbe dans des explications inutiles alors que ma batterie faiblit de minutes en minutes et que l’heure tourne, et que, si je vais à lui, 50 km supplémentaires s’ajouteront aux 280 prévus.

Alors, impulsivement,  en deux secondes, je fais demi tour, car j’entrevois d'ici  l’état où je me trouverai une fois rentrée chez moi, mes regrets, le dégoût de ma lâcheté  .. ne pas lui faire ce cadeau : tu m’as voulue, tu m'auras ! Il fallait refuser, ou même rester silencieux!

Mais impossible de lui dire car la batterie rend l’âme à peine j’ai démarré en sens inverse. Ce n’est pas grave, il le saura ce soir, quand j’aurai rechargé le portable à l’hôtel, normalement il sera là, il reste  tard au bureau.


Je fonce, je  colle les camions, il faut faire tout le tour de Gap avant de trouver la belle autoroute A51 qui rejoint le Sud, via la Haute Provence, dans un paysage ensoleillé et sous un ciel limpide, limpide comme ma détermination regonflée de certitude. Et le point de non retour est atteint, je dois continuer ..

Mon premier geste en arrivant à l’hôtel est de brancher la batterie de mon portable. La boucle est bouclée, c’est aussi dans un hôtel Ibis que tout avait commencé entre nous, mais  à l’autre bout de la ville.  Je reconnais avec émotion le mobilier plaqué hêtre, la couleur un peu vomitive de la moquette, le lit king size,  la grande salle de bains, l’odeur entêtante de leur surodorant ..
Angoisse à nouveau,  car il ne répond pas à mon sms d’arrivée! Et je trouve deux messages de lui, un peu désenchantés tout de même, mais pas, hélas, désespérés : il me croit vraiment retournée  à  Lyon. Je comprends qu’il est donc rentré chez lui, un peu dépité tout de même ?

Je tire le rideau, résignée, peut être demain, ce sera pareil, le mur de silence à nouveau, en dépit de tous les kilomètres parcourus, de l’énergie inutile arrachée à mon mal de vivre .. Au point où j'en suis, je m'en réjouis sombrement, je ne pourrai pas tomber plus bas!

Le lendemain, une belle journée s’annonce et me rend un peu d’optimisme. Mais le petit déjeuner somptueux sur la terrasse de l’hôtel n’a rien à voir avec celui de ma renaissance, l’année dernière, inquiète et triste je suis, submergée de bonheur, j’étais ..

Le portable ne répond toujours pas. L’hôtel n’a pas de connexion internet publique ! je décide alors d’aller au centre ville, en quête d’un cybercafé. S’il n’a pas ouvert le portable, peut être a t-il ouvert sa messagerie msn ?  Je n'ai pas trop le choix en fait.
 Je retrouve la ville du Sud  telle que j’ai apprise à l’aimer, en toutes saisons, il est impossible qu’il ne réponde pas .. , m'abandonne si lâchement .. et en effet, à peine ai je terminé mon message sur ce clavier inconnu, que le portable enfin bourdonne  et qu ‘arrive son premier texto qui commence par un hypocrite  «Incroyable ! »
D'autres suivent, tous aussi incrédules, dubitatifs, il me conjure de me dire la vérité, suis je bien là ou le lui fais je croire ?

D’ailleurs, il ne me croira qu’une fois devant moi, au point qu’il n’a pas apporté la bouteille de champagne promise ! (tu aurais pu quand même, et  la mettre au frais avant!)

Sans perdre de temps, pour en avoir le coeur net  ? il me donne rendez vous pour dans deux heures à mon hôtel, son deuxième « grand oral » s’est bien passé et il va se libérer.

Il m’avait écrit la semaine dernière, cavalièrement et un peu gêné :  « euh, il n’est pas exclu qu’on fasse l’amour » ..
Je sens que l’option est retenue. Cela ne me fait pas peur. Qui sera le chat et qui sera la souris ?

Je rentre à l’hôtel sans me presser, ayant pris des photos de la ville, acheté des abricots au marché Lafayette, je me sens sereine et détendue .. 

Cette photo sur la place Raimu c’est une gentille passante qui me l’a prise, me voyant me contorsionner pour faire de même !


Je mets pour la première fois une petite robe d’été achetée dès le mois de mars pour la belle saison de chez lui. J’ai beaucoup minci, elle me va bien et ne boudine plus ; malgré moi, j’ai tenu l’objectif de poids, facile quand on perd l’appétit !..


Sms : je suis  la dans 15 minutes-  jeu du loup y es tu à nouveau ! J’aime.
Sms : je suis  là.  Descends.


Je vais à sa rencontre, ne le trouve pas car il n’est pas entré dans le parking privé. Je remonte téléphoner,  j'ai laissé mon portable en haut, jusqu’au bout, la difficulté de se retrouver ! ..


Et pourtant, enfin tu es la, garé à l'extérieur, en plein soleil, comme si je t’avais quitté la veille, même jean noir et chemise blanche, je suis là, dans tes bras, au terme de plus de trois longs mois, on entre dans le  hall et  on hésite devant le bar désert où l’on serait trop observés et ce n’est l’heure que du café ..  Mon intuition me parle en secret, je sais ce que tu attends, ce que tu attends vraiment, alors tout simplement,  je t’entraine  vers l’ascenseur.

Pendant la brève montée  tu me caresses les hanches, les épaules, avec ces gestes doux et enveloppants qui m’emprisonnent  dans un piège  inéluctable. Pourquoi rompre le charme ?

Tout s’est décidé à  ce moment là. Ma reconquête, ma victoire, ton abdication.

Sans un mot et toujours enlacés nous entrons dans la chambre.
Avec le plus grand naturel et malgré l’incongruité de la situation, on n’attend pas une minute de plus pour se dépouiller de nos vêtements et se mettre au grand œuvre.

On fera l’amour comme jamais, délivrés des mises en scène, des photos, des jeux de liens, chaines et menottes .. c’était bien aussi ça,  mais ces heures d’amour, c’était tout ce dont j’avais besoin, toi aussi sans doute, acharnés à la tâche on est, tendres et animaux, sans fausse pudeur, sans recherche autre que l’ancestrale fusion des corps ..


On se dévore et se caresse, tu me baises avec obstination, je te reçois comme un sacrement, les gestes s’enchaînent sans retenue, frénétiques, on se donne même le droit de s’arrêter un peu sans que nos corps se séparent et échanger quelques mots à voix basse, quelques informations chaotiques et parcellaires qui ne m’apprennent rien de plus sur « l’après » ni sur le « pourquoi »  mais qu’importe, aujourd’hui je te découvre réellement,  sans artifices ni distance, nous mélangeons nos sueurs et ta peau claque sur la mienne, des gouttes tièdes tombent de ton front sur mon visage,  je te saisis les mains, tu m’embrasses dans le cou, j’ai l’impression de faire l’amour avec toi vraiment,  pour la première fois, mais qu’est ce que ça veut dire ?  C ‘est fou.
Tu as trouvé le moyen diaboliquement simple de faire taire mes angoisses, ma honte d’être venue telle une bourgeoise de Calais pieds nus et la corde au cou, tu me prouves avec simplicité que oui, tu as toujours envie de moi, et dans l’instant, je m’en contente, femelle trop vite consentante, secrètement triomphante dans son indignité ..
Les heures passent, chaque minute compte dans le temps si bref qui nous est imparti, quelques heures,  ce n’est que la 11e fois que l’on se voit, chaque seconde et chaque geste ancrent ta peau dans la mienne, me rend inoubliable. 

Je ne peux m’empêcher de te faire remarquer malicieusement  ô combien tu as l’air fatigué ..

Il n’y aura pas d’aveu pourtant, pas de craquage de ta part, et le doute essaie de s’installer à travers cette marée de luxure partagée, je suggère en riant que c’est un break dans le break ?
Tu  me laisses entendre qu’on se verra cet été ?  Mais c’est très bientôt l’été !
Tu me dis de m’imposer, de venir, alors que moi, je veux la prochaine  fois » comme avant » que ce soit toi qui veuilles de moi, me paye l’hôtel comme une pute, me fasse un cadeau, une fleur, un livre, un bijou, comme à  une reine .. M’apporte à boire !
Oui je veux ça maintenant, rien d’autre. Tu viens de me donner des gages et des forces pour t’attendre en silence. Plus vulgairement parlant, j’ai eu mon fix.

J’ose espérer aussi que tu aimeras encore m’attacher, abuser de moi impuissante et effrayée, m’emmener au donjon que tu as voulu garder malgré tout,  avec toi les choses changent vite, j’ai appris à le savoir …
Je te dis que j’ai eu tort, de vivre notre histoire en évoquant toujours sa fin, qu’il faudrait la vivre sans se poser ce genre de questions, je trouve que c’est très important, mais tu ne m’en crois pas capable, je le crains. Ou bien est ce trop tard ? je ne sais plus s’il faut parler au présent, au passé, au futur .. paumée.

On n’aura rien bu cette fois là, que de l’eau du robinet. Pas de Beaumes de Venise ni de Bordeaux  blanc moelleux ni de Chateauneuf du Pape, ni de champagne, nos nectars habituels (successifs, je précise !)

Tu ne m’auras pas offert de fleur volées dans un jardin, parce que les acheter chez le fleuriste ça ne le fait pas pour toi, ni de livre dédicacé « à une amie très chère », mais je porte la chaînette de cheville que tu m’avais offerte le jour de Halloween. Ne veux tu plus être mon maître ?
Mais la chaînette est bel et bien la, tu ne me la reprendras pas !
Je ne rapporterai même pas un bracelet fantaisie acheté sur le marché du Brusc, ni même  une pomme de pin, de ce périple hautement périlleux, ni une promesse de toi, juste des allusions  du style « à la prochaine ? » pas de grave « on se reverra » comme les autres fois. Et j’avais fini par te croire, le comble  ..

Je recommencerais bien  à avoir peur. A peine es tu monté dans ta voiture noire.

Mais le bonheur est le plus fort, je ressors dans la ville baignée de la douce lumière du soir, heureuse de pouvoir sacrifier à la récente tradition de mes passages : déguster des moules à la terrasse d’une brasserie sur le port, avec de la bière et des frites, pour qu’un péché s’ajoute à l’autre, et comme c’est joyeux !
Je me sens radieuse, après ces semaines de larmes, je chasse les ombres car il en subsiste je ne me le cache pas, mais c’est l’espoir qui l’emporte, je me sens envahie d’un bien être animal, advienne que pourra, et  c’est le sentiment de victoire qui domine.

Sentiment du devoir accompli, d’avoir fait le maximum, que la récompense vienne ou pas ne sera pas de mon fait, je te laisserai respirer, je deviendrai fataliste, aveugle, te laisserai vivre ta vie, je vivrai la mienne, je ne me poserai plus de questions sur le passé ni sur l’avenir.

100 1414                       gaou4.6

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires
Vendredi 25 décembre 5 25 /12 /Déc 13:07

100 1630

Ce mois de juin marque un nouveau tournant, très important pour la suite.

Ces retrouvailles inespérées, mais qui quelque part, devaient répondre à nos attentes, n'eurent cependant pas un effet immédiat.
Après le texto du lendemain, pas de prise de nouvelles .. ou très brèves si je me souviens bien. Se parler sur msn restait interdit pour l'instant, mais ce fut lui qui brisa le silence le premier, une bonne semaine plus tard.
Je m'amusais un peu sur internet, il fallait que je me change les idées, que je me donne le change, car je perdais confiance à nouveau, rien n'avançait vraiment. Je bavardais avec d'autres doms, me confiais à eux ..

 Bien plus tard, j'en ai déja parlé, j'appris que lui de son côté mettait au point une nouvelle séance avec E., qu'il  n'avait pas revue depuis le 14 avril. Une séance à quatre, où A. devait jouer le role de la domina, E. celui de la parfaite soumise, et les deux hommes devaient juste regarder. Bizarre comme L. épargne à son "petit objet" tout contact sexuel avec Roland : serait il jaloux d'elle ? Surtout la trouverait il trop jeune pour les autres, et assez mure pour lui ?

Comme toujours, toute son énergie devait se concentrer sur cette ultime séance : perfectionniste à l'extrême,T. prend soin de prévoir le moindre détail, allant jusqu'à écrire le scénario et même les dialogues  sur des feuilles de  papier qu'il garde à portée de regard!

Toutefois, et on s'en rendra compte pour les deux prochaines séances qu'il organisera, l'une pour elle, l'autre pour moi, qu'il a négligé l'essentiel, que l'arbre lui cachait la forêt : avant tout il pense à ses propres fantasmes, sans se soucier suffisammment de savoir s'ils colleront à notre réalité. Et parfois elle en est si loin!

Par chance, ce fut E. qui "passa" en premier, le 25 juin. Et rata son nouvel examen de passage. J'en parlerai plus tard, quand je serais censée etre au courant.
Enfin de ce que j'en sais, de ce que j'en ai compris à demi mot .. L'essentiel étant que cette séance la fut la dernière pour cette demoiselle, friande pourtant de continuer, mais trop passive et respectueuse du "Maître" pour insister.

Pas découragé, c'est avec moi ensuite, qu'il décida de faire une séance à trois, dans l'espoir de la réussir cette fois. Ou de me faire aussi, dans un souci d'équité, rater la marche! Qui sait ? lui seul, et encore ..

En juillet, il parla de nous revoir, et qu'il me réservait "une surprise", et que cette fois, contrairement au mois dernier, ce serait "pour son plaisir" (comme s'il n'avait pris aucun plaisir à notre rencontre éclair de juin!!), donc je me doutais de quelque chose, il avait récemment rencontré un participant au forum qui habitait sa ville ..  mais j'étais prête à tout pour le revoir et conforter ma reconquête, je me sentais invincible, ce bel été m'y aidait, où tout semblait me sourire.

C'est donc le coeur léger et insouciant que je réservais mon hôtel, le même qu'en février, et le train qui allait avec. Cette fois je devais rester deux jours, on devait faire deux séances au donjon, un soir et une après midi, l'une "surprise", et l'autre "vanille".

Mercredi 22 juillet 2009 –

 

 Une dernière dispute le dimanche précédent a failli faire échouer notre rendez vous, incroyablement rapproché du précédent.

Il joue les mystérieux, me demande si je viens ou non, c’est important pour « la surprise » qu’il me réserve ..  Je commence à soupçonner qu’il pourrait s’agir d’un être humain, cette surprise, mais ça m’étonne quand même : depuis un mois et demi, la mode est au vanille, on s’est enfin retrouvés, et si bien, après les affres du printemps, et je ne  pense pas que ses projets libidineux « à plusieurs » soient d’actualité.

Je coupe court à la polémique en lui envoyant  un mail tout gentil,  « oui je comprends, à mercredi, bisous » qui le désarme illico.

Je me demande ce qu’il aurait fait si j’avais campé sur « ses » positions, un jour ou l’autre, il faudra que je fasse l’essai, pour voir ..

 

On ne devait se voir qu’en début de soirée, 21 h15, j’ai passé la journée dans les TER, 5 heures de voyage en tout, installation à l’hôtel, proche de la gare et dans le centre ville, celui dont les fenêtres donnent sur l’Opéra.

Je m’habille avec élégance pour l’occasion : jupe en mousseline noire à pois rouge, tee shirt noir moulant et décolleté, talons hauts. Vu la saison, les bas top sont restés dans mon grand sac rouge.


Il m’attend au coin de la rue. La nuit commence à tomber et j’en suis bien aise, le donjon, ainsi, sera plongé dans la pénombre et nos retrouvailles n’en seront que plus romantiques. Son attitude assez neutre, mais un peu nerveuse,  aurait du me mettre la puce à l’oreille, il a bien l’air d’un qui prépare un mauvais coup !

Je commence à me repérer dans les abords de cette banlieue déjà endormie, mais brillamment éclairée par de hauts lampadaires orangés. C’est à cause d’eux, m’expliques tu, que les cigales, trompées par la lumière, continue de chanter si fort .. Ce soir, elles ne seront pas les seules à être trompées ..

Pour l’instant, j’ai le cœur léger, et pas de culotte sous ma jupe également  légère .. il ne vérifie pas, je vous dis qu’il est nerveux ..


On pénètre dans le bâtiment cerné d’herbes folles et de voitures en réparations. Les occupants de l’appartement sont en vacances, seul reste un cochon d’Inde, le pauvre, enfermé dans sa cage .. Est ce toi qui vient le nourrir ? je ne poserai pas la question, c’est le genre de question qu’il n’aime surement pas !

Nous montons directement dans la salle haute, et à peine en  a t il ouvert la porte, à peine ai je eu le temps de passer mes bas, qu’il m’installe aussitôt, à genoux près de l’anneau du sol, me passe le collier métallique sans préambule et le relie à l’anneau avec une grosse chaîne et un mousqueton. Il ajoute à l’ensemble la chaîne des  menottes qu’il me fixe rapidement aux poignets .. Cette hâte inhabituelle m’étonne, normalement, c’est à la fin de la séance qu’il aurait du m’attacher là, et pourquoi pose t’il les clés des cadenas à portée de ma main droite ? « si tu te sens mal, tu pourras te détacher » me dit il, « moi, je vais chercher la surprise »

 

Le salaud ne me laisse pas le temps de répliquer et disparaît déjà dans l’escalier ..

 

C’était donc ça ? Me voici prise au piège comme une idiote dans cette humiliante position, et il sait bien que je ne me détacherai pas, tout comme je ne prononcerai jamais le safe word ..

Il m’a laissée sans état d ‘âme avec mes interrogations : qui est ce ? un homme ? une fille ? Îl y a quelques jours, celui que nous appelons »l’ingénieur » m’a transmis un mail de toi, tu avais repris contact avec lui après avoir décliné ses offres aux printemps.

Je suis en colère, mais incapable de réagir.  Il est donc capable de feindre l’innocence, de me mentir « oui  nous serons seuls », tout en laissant planer un léger doute, que j’estimais à 5 % ..

Nos sensuelles retrouvailles du mois dernier ne te suffisent donc pas ?

Les minutes passent et j’ai toujours le nez sur la moquette rouge déjà un peu défraîchie ..  Heureusement, les lumières, rouges aussi, sont tamisées et je me sens résignée, peut être un peu curieuse, mais je trouve qu’il exagère.

J’entends des pas, des voix, on monte l’escalier, mon hypothèse ingénieur était la bonne, même si j’ai les yeux bandés par le masque en cuir noir, je le sais.

Il fait d’étranges et rapides présentations, vu ma position :  « Violette, ma soumise «   sans prendre le temps de m’expliquer ce que je dois faire, ne pas faire ..  par contre, l’autre a l’air de savoir qu’il doit faire, lui,  car aussitôt il relève lui même ma jupe, je frémis, tu me rassures en m’indiquant par de petits claquements de langue que je dois me tenir à carreaux, oh, j’aime pas ça !

Surtout que l’autre se permet de me toucher maintenant, avec ses gros doigts qu’il m’enfonce dans la chatte et  même dans le cul,  et ça, même toi tu ne  le fais pas, alors je me laisse tomber habilement sur le coté, me dérobant à ces honteuses caresses.

Plusieurs fois tu me fais relever, il recommence,  et je me dérobe à nouveau. Rien à faire !

 

Puis tu me détaches et je me met debout, j’aperçois à travers le masque la haute et lourde silhouette de l’autre, ses lunettes, ses cheveux frisés .. Ma volonté est comme annihilée, je pourrais à ce moment la réagir et me fâcher, mais non, je me laisse diriger vers l’imposante croix de Saint André, après tout elle m’a assez fait envie cette croix !

 

Ils sont deux à me déshabiller, la jupe, le tee shirt, à relever ma guêpière au dessus des seins (au lieu de carrément l’enlever) et pendant que tu m’attaches la cheville gauche je te souffle que tu exagères, que je t’ en veux,  et tu me regardes avec ce sourire diabolique, déniant mes paroles avec cette voix caressante et irrésistible. Et ça marche ..

séance22.7 000 0198

Ils parlent mais je ne sais plus de quoi, sans doute pure technique, car non content de m’attacher aux quatre membres avec des bracelets de cuir souple, mon maître entreprend un savant bondage qui commence à mes avant bras et se termine aux chevilles, passant autour de mon ventre, entre mes jambes, il me semble que ça va très vite, c’est de la belle ouvrage ..  Pendant que tu enroule tes cordes et fais tes nœuds, l’autre essaie de  me mettre sa langue dans la bouche, c’est dégoûtant, me tortille le bout des seins, me demande d’une voix monocorde  et caverneuse « dis encore .. dis encore » .. non mais ho,  encore quoi ?
séance22.7.8   flou2


Ils me caressent et je ne mouille pas, mais alors pas du tout, ce qui est exceptionnel .. Même si toi tu déploies toute ta science, rien à faire,  c’est le blocage intégral et je sens que ça t’énerve et te perturbe ..


Dérange tes plans aussi, car je reste sur cette croix un temps infini, apparemment tu ne sais plus comment mener la suite, désemparé par mon manque d’excitation .. Non mais qu’est ce que tu croyais ? On est loin de l’ambiance un peu folle du club échangiste de l’autre fois, même si je crois, tu as mis de la musique .. Il s’agit la non pas de jouer, mais de prêter sa soumise, et tu aurais du, normalement, verbaliser le fait. flou1

Ce dom la, je ne connais pas sa méthode, toi non plus d’ailleurs, et elle m’a hérissée tout de suite, mais si tu avais seulement dit « obéis lui comme à moi », ça aurait pu marcher peut être. Tu aurais délégué « officiellement » tes pouvoirs, dans le cadre du jeu.

Je suis en colère à cause de ça, ce manque de précaution, de mise au point, je pense à ces  trois  ou quatre photos où tu prends le temps de briefer A., la soumise de ton ami,  avant la séance, tu lui parles à l’oreille, lui explique des choses, et elle sourit sous son bandeau, rassurée, aguichée sûrement  ..

Moi, tu m’as seulement attachée à l’anneau et mise devant le fait accompli. Ma sécheresse sans doute, te le fait payer, puisque aucune protestation ne peut franchir mes lèvres.

 

Alors la séance continue, l’autre me fouette avec le martinet en plastique, je crois que je préférais encore celui de X. , plus réaliste et stimulant ..  je lutte contre les exigences de l’autre, défiant sans le vouloir les noirs desseins de toi, mais quand il commence à me frapper sur les seins aussi, je t’appelle quand même au secours ..

 

Ça dure un temps infini .. limite je m'ennuie et  je suis toujours aussi sèche, et des picotements désagréables s’emparent de mes bras relevés et serrés par les cordes.  Tu prends des photos, la pose est belle, mais  j’y aurai l’air crispé, car je suis très nerveuse, et en même temps je m’en veux d’être aussi peu réceptive, de gâcher tout le mal que tu t’es donné pour moi en fait, c’est un retournement abusif de situation ça ! Une culpabilité vraiment injustifiée !!

 

 

Oui, ça dure, et j’endure, je me sens toute bizarre et cette fois je te le dis, simplement que la position des bras en l’air je ne pourrai pas la supporter plus longtemps .. tu t’avances pour me détacher, j ‘ai des sueurs froides, et d’un seul coup, sans prévenir,  ..  je plonge dans un  trou  noir !

 

Je reprends conscience et je suis allongée par terre, je mets deux secondes à te reconnaître, penché sur moi et m’appelant d’une voix forte, je n’ai même  pas senti les tapes que tu m’as données avant .. voilà, je me suis évanouie, pour la seconde fois de ma vie !

 

Une fois que j’ai compris ça, tout s’éclaire, me voilà libre, ce soir je ne serai pas baisée par ce type, ni par toi d’ailleurs, ma première réaction c’est que tu ne l’as pas volé, avant de m’inquiéter de cette réaction extrême, et de culpabiliser en plus.

 

Mes deux sauveteurs se montrent beaux joueurs et charmants, empressés, valorisant l’un et l’autre leurs compétences médicales, me racontant comment tout s’était passé  et  trinquant avec moi cet excellent Muscat dont la réserve me semble inépuisable .. je joue les Marguerite Gautier, encore un peu faiblarde, ayant trouvé cependant l’énergie suffisante pour me rhabiller au plus vite !

 

Je leur raconte la dernière fois que je me suis évanouie : j’avais 21 ans, une bonne sinusite et je me soignais chez mes parents pendant les vacances de Noël, ayant déserté ma chambre d’étudiante. J’étais tombée dans le couloir (et la personne ni cordes pour me retenir !) comme une masse ..

La suite, je m’en suis souvenue un peu plus tard, donc je ne leur ai pas raconté :

Quelques jours après, à la rentrée, j’avais revu mon amoureux d’alors. Et c’est là que, après 18 mois de liaison, je l’ai retrouvé totalement transformé, s’étant pris pendant cette séparation d’une passion subite – et durable  - pour moi !

 

C’est à se demander si le fait de s’évanouir ne libère pas certaines énergies amoureuses  ..

 

Le  lendemain .. heureusement, j’avais tellement peur de ça, que tu n’oses plus me toucher, tu m’as rassurée plusieurs fois par texto, et puis, tu m’as fait l ‘amour, tu m’as attachée, mise aux fers,  et même sodomisée à même le sol, arrimée à l’anneau, tu ne m’as pas ménagée,  toujours dans la douceur pourtant, et ça j’ai vraiment adoré et je te l’ai prouvé.

 

C’est là que tout a changé, en fait.             

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : plaisirs SM
Ecrire un commentaire - Voir les 0 commentaires

Présentation

Créer un Blog

Calendrier

Janvier 2025
L M M J V S D
    1 2 3 4 5
6 7 8 9 10 11 12
13 14 15 16 17 18 19
20 21 22 23 24 25 26
27 28 29 30 31    
<< < > >>
Créer un blog sexy sur Erog la plateforme des blogs sexe - Contact - C.G.U. - Signaler un abus - Articles les plus commentés