Lundi 15 novembre 1 15 /11 /Nov 16:55

   

Décidément, ce blog  commencé « sexe » est totalement, comme moi, à la dérive ! .. mais impénétrables sont les chemins du Seigneur, et c’est du fond de ma détresse que je me souvenue de ce lieu et de tout ce qu’il peut apporter.

Ce n'est pas le Népal, mais avec l'énorme avantage d'être à moins de 200 kilomètres de chez moi!

 

La Salette (60 km de Grenoble dans les Alpes du Sud en direction de Gap) fut le cadre d’ une série d’apparitions de la Vierge, en septembre 1856, tout comme Lourdes ou Fatima, à peu près à la même époque.

Deux petits bergers, Mélanie et Maximin gardaient leurs moutons dans les alpages, quand la « belle dame » leur est apparue, à plusieurs reprises, apportant toujours le même message de paix et de prière.

Après enquête épiscopale, les faits furent reconnus authentiques et la montagne de la Salette (1800 mètres) devint lieu de pèlerinage, avec une basilique, une hôtellerie, animés par deux communautés de missionnaires aujourd’hui présents un peu partout dans le monde.

C’est en 1994 que j’y ai fait mon premier séjour, sur le conseil de ma mère : j’étais mal, me sentais seule,  avec déjà quelques années de chasteté derrière moi. J’avais tendance à me réconforter dans la recherche spirituelle (et le chocolat!)  et ce lieu était donc approprié : il encourageait tout autant le dialogue que la solitude. Les lieux sont très vastes, voire surdimensionnés, les alentours se prêtent à de nombreuses balades en montagne, et de partout, la vue s’évade vers les sommets des Alpes du Sud (la Meije,  l’Obiou) ..

 

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J’ai tellement aimé cet endroit loin du monde mais néanmoins chaleureux, que j’ai réussi à me faire embaucher régulièrement comme bénévole : je suis tour à tour serveuse ou responsable des bars d’été et d’hiver, employée au restaurant, et  aide comptable ! Pendant les petites vacances, les fêtes de fin d’année (souvenirs merveilleux !) ou Pâques, l’Ascension ou Pentecôte. Je laisse les mois d’été aux étudiants,  étrangers pour la plupart et qui restent toute la saison.

 

 C’est la que j’ai vécu le passage du siècle, alors qu’un peu plus bas la tempête faisait rage, la haut nous avions fait un feu d’artifice qui cachait les étoiles, on avait peu dormi, dansé et  bu de la clairette, mais le matin à 8h, j’ai tenu a aller admirer le premier lever de soleil du siècle, qui rosissait les cimes enneigées de l’Obiou .. Moment de grace et d’émotion intense ..

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Pendant toutes ces années, donc, la Salette fut le meilleur remède contre la déprime et la pression du travail. J’y retrouvais des camarades, mais souvent ils n’étaient plus là la fois suivante, remplacés par d’autres.

 

Noël 2007

 

100 1653Puis ce fut le premier Noel  où je connaissais celui qui se faisait appeler Luc, comme l’évangéliste dont la représentation taurine était peinte sur la coupole de la basilique ..  On ne s’était pas encore rencontrés, on venait même de se disputer car j’avais préféré assister au fêtes du 8 décembre dans ma belle ville de Lyon, plutôt que venir le voir ..

Je lui avais proposé de descendre directement depuis la Salette, début janvier, juste avant de reprendre le travail. Il s’était plus ou moins dérobé.

Pour moi c’était affaire classée, surtout une fois arrivée la haut :il n’était pas mon genre, de toutes façons. Trop compliqué. Trop tard pour moi.

Relisant mon carnet de bord de cette fois là,  je n’y trouve aucun allusion à lui ..

 

Mai 2008. C’est en femme retrouvée que je viens passer Pentecote la haut. Déjà, mes photos sont différentes, je me tiens autrement, plus droite, plus souple et   j’ai un sourire un peu coquin .. Et je savoure le délicieux mélange de spiritualité et d ‘érotisme que je ressens en moi, c’est la première fois que je viens ici, vraiment heureuse .. victorieuse ? (pas de photos, je n'avais pas encore pris l'habitude narcissique de m'autoportraitiser à tout propos!)

 

Noel 2008.

100 6137Mes affaires n’allaient pas bien à l’époque. Je n’avais pas revu mon  .. (comment l’appeler ? mon maitre ? mon amant ? mon mec ?) depuis Halloween. Après une période « je t’aime, Michèle », trop brève, il s’était à nouveau éloigné de moi, détourné par un donjon en plein  lancement, pleinement opérationnel (grace à Anna, la soumise du tenancier en chef !) et surtout il n’avait pas rompu avec  Emily, il avait seulement fait semblant,  .. on aurait du se voir le 20 décembre, mais cette fois, il ne le sentait pas, se disant épuisé, soucieux .. il s’était conduit plus intelligemment que la dernière fois (voir Mortelle randonnée).

 

J’ai été vexée, humiliée, mais il m’envoyait des petits messages la haut, rien n’était perdu, en fait, et puis à la Salette, j’oublie tout, je me surpasse .. tout est différent et plus facile.

 

 

 

Pâques 2009

 

Encore une période difficile (finalement, j’ai eu si peu de bonheur serein, avec toi ! juste avant la fin en fait ..). Cette fois c’est moi qui avait rompu, agacée par tes silences, tes obsessions libertines bien oubliées aujourd'hui, qui revenaient toujours sur le tapis, ta goujaterie et tes obcènités ! et tu m’avais prise au mot, si bien que je me suis retrouvée la haut totalement larguée, amaigrie, affaiblie,  pour heureusement, juste trois jours de travail intensif au restaurant. Et rien de toi cette fois.

Depuis Halloween, on ne s’était  vus qu’une fois (voir Les Mimosas), ce qui faisait deux écarts de .. trois mois et demi !! Pourtant ces mimosas furent très prometteurs, pleins d’une grâce élégiaque, de confidences touchantes, et d’une séance sans faute au donjon, dans la cage, sur le lit, par terre ..  Je ne comprenais pas, alors pourquoi tu restais si brouillon, si peu concentré sur nous, plus tard bien sur, j’ai eu la réponse : trop occupé à dépuceler la pauvre Emilie !..

 

Pentecote 2009

 

La rupture s’était officialisée en mai : tu m’avais signifié, tout comme en septembre dernier, n’avoir plus aucune pulsion, aucun désir, que le donjon ne te causais « plus aucune joie », que tu voulais faire un break jusqu’en septembre .. En fait le même discours que maintenant, sauf que maintenant .. il dure! ..

 

Mais ce qui nous sauvait, te maintenait à flot, c’était les deux forums que nous fréquentions à l’ époque. On s’y croisait parfois, tu flirtais avec moi pour aussitôt disparaître, et revenir .. c’était encourageant, pour moi qui visiblement, était devenue bel et bien amoureuse et même dépendante ..

Juste avant le voyage à Barcelone, (ou tu devais, aller, toi, le mois suivant) je me suis décidée à frapper un grand coup.

M’inviter chez toi au retour de la  Salette, par cette route lumineuse que je rêvais de faire vers toi depuis longtemps. Ce projet fou m’aida à profiter de Barcelone dans un état « proche de l’Ohio », exalté et plein d’espoir ..

 

Trois jours  avant de monter à la Salette, j’envoie le mail, et à ma grande surprise, tu acceptes ! « heu, il n'est pas exclu  que je te fasse l’amour » ajoutes tu audacieusement  ..On verra. L’important est de se voir, se parler.

 

Je suis donc montée à la  Salette avec dans le coffre de ma voiture, la petite valise rouge de mes voyages vers toi, à coté du reste. Elle est restée trois jours enfermée, avec ma jolie robe d’été, mon huile parfumée, mes bas (que je n’ai finalement pas mis je crois) et mes talons et autres babioles .. J’étais bien la haut, on m’avait donné une grande chambre en mezzanine, toute en bois et donnant sur la  montagne, j’ai monté le col de l’Eterpat et celui des Heurtières, parmi les anémones des Alpes, d’un blanc duveteux, et les premières marmottes .. et les violettes!

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La suite, à lire au chapitre « La Reconquête ». J’ai bien cru à l’échec, mais non, la Salette, là encore, m’a porté chance.

 

Juin 2010

Je garde le meilleur pour la fin : mon séjour à la Salette, du 31 mai au 12 juin 2010 : jamais je n’étais restée si longtemps. Et en plus, sur le chemin, j’ai fait une halte dans le Vercors, pour profiter d’un séjour gagné à un concours, dans un luxueux Chalet  Traditions !

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Là je suis lovée dans le peignoir éponge et les mules mis à la disposition des hôtes! je t'ai envoyé ces photos matinales et sans maquillage, tellement ma confiance en moi était grande!

 

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Mais cette fois, j’avais mon petit Netbook pour garder le contact avec toi, et puis, la semaine d’avant avait eu lieu la mémorable soirée du 21 mai (voir Une soirée libertine),  et tu étais, à l’ époque, éperdu de reconnaissance et d’amour, tu m’avais dit que l’usine à rêves était, grâce à moi, « repartie pour deux ans » !!

 

Ici rire jaune, car elle s’est mise en grève, l’usine,  au bout de  .. deux mois.

 

100 4123Mais, en ce radieux début juin, j’étais encore en grâce, et sur le chemin d’éprouver enfin une totale confiance en nous, enfin je pouvais oublier mes angoisses d’abandon, je t’avais donné toutes les preuves de mon amour,- j’étais comme la Beth de « Breaking the Wawes », à peine moins naive, -  et je commençais à y croire, vraiment, et à ne plus imaginer la fin .. alors même que le compte à rebours était déjà lancé ..

Le savais tu déjà quand, alors que je batifolais sur les montagnes, tu étais en train de choisir la bague que tu m ‘offrirais à la fin du mois ?

 

Je ne le saurai jamais, jamais ..

 

Quelques extraits du carnet de bord que je tiens pendant chacun de mes déplacements :

 

Travaillé le matin, et en début d ‘après midi, trouvé des mails passionnés de Thierry, ainsi que le début de son récit. Très curieux de lire son point de vue à lui, le fait qu’il se cite chantonnant « It ‘s too late to apologize » en baisant Naty sur la table des supplices m’excite assez, me touche aussi .. Quel fou .. je lui laisse un texto brulant : « je t’aime aussi pour ton intelligence, ton absence de préjugés, tu es un libertin au sens noble du terme « 

 

Et c’est vrai qu’il m’impressionne,  son calme, son esprit bien fait et bien rangé, en conflit avec sa sensibilité anxieuse, volatile, débridée !Tout cela fait son charme, qui me met à sa merci !

 

Il m’écrit qu’on ne se quittera pas en mars  2011 "la deadline » il n’en veut pas ! (j’adore aussi sa manie des anglicismes, ce qui m’agace au contraire dans les médias,les titres de films non traduits !) mais dans un an, deux ans, trois ans ! à la « mort du désir »

Seulement le désir, quand on s’est connus si longtemps, ça ne meurt ni tout d’un coup, ni en même temps ! Ce ne sera pas le brusque dégout mutuel, ce qui serait bien étonnant ! Alors, comment on va faire ? Comment cela va t il se passer ? Dans ma vie, je n’ai pas d’exemple !

Car avec G. cela s’est fait sur plusieurs mois, plusieurs années même ..à l'usure ..  

Ce sera à moi de dire « stop » sinon je souffrirai trop, j'espère qu'un quelconque souci de santé m'y aidera, oui, j'en viens à le souhaiter.

 

Balade de trois heures au col des Heurtières, vu deux grosses marmottes souples et joueuses, toutes fourrées et pourvues de belles queues en panache et toutes ces fleurs nouvelles que je photographie en macro (surtout pour impressionner Thierry le botaniste !) : gentianes, violettes, myosotis, anémones des Alpes blanches et duveteuses, coucous ..  Et bien sur, je me  mitraille abondamment,  .. Il me semble que j’embellis chaque année, au lieu de vieillir, depuis « toi » ..

 

Il y eut aussi ce genre de dialogue spontané qui fait chaud au coeur, et qui me manque tellement ..

 

01/06/2010

 

17:21:52

 

thierry

 

Michèle

 

j'ai "sauté" sur toi quand j'ai vu que tu étais connectée...

01/06/2010

 

17:22:08

 

Michèle

 

thierry

 

j'y pensais just'ment!! je me suis dit que ce n'était pas dans tes habitudes

01/06/2010

 

17:22:18

 

thierry

 

Michèle

 

je veux que tu saches qu'à 200 km de là, quelqu'un pense à toi très fort..

01/06/2010

 

17:22:34

 

Michèle

 

thierry

 

tu me jures ? et pourtant, loin des yeux, ...

01/06/2010

 

17:22:42

 

thierry

 

Michèle

 

je te jure

01/06/2010

 

17:22:52

 

Michèle

 

thierry

 

alors on se voit bientot ?

01/06/2010

 

17:22:57

 

thierry

 

Michèle

 

oui!!!

 

Quand j’y pense, ce séjour à la Salette a été le plus beau de tous ! Je débordais d’énergie, de joie sereine, et ça se voit sur les photos ! J’ai beaucoup travaillé, parlé avec des gens sympas, je ne me sentais pas marquée au fer rouge par ce soir de débauche, pourtant c’était du lourd ! quand j’ose y repenser maintenant, j’en rougis de honte, bien sur,  mais à cette époque la (à peine six mois en fait !) je n’éprouvais aucune culpabilité, aucune gêne .

 

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Non, j’avais la grâce, et à peine conscience du sacrilège de la situation, quand je me rendais à l’office, à la chapelle, pour y remercier la puissance divine de m’accorder tant de bonheur ..

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Après le travail, je partais marcher, les jours étaient longs, sans jamais de fatigue, une fois je suis descendue à Gap retrouver la civilisation, je pensais à toi, à nos retrouvailles prochaines, et le soir, ou en fin d’après midi, je descendais à la cafète avec mon mini portable, maintenant il y a la wifi à la Salette ! et je m’installais près d’une grande baie ouvrant sur les montagnes, avec une bière ou un chocolat,  et je bavardais avec toi, délicieusement, en dépit du clavier trop petit.

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Oui, il fallait que tout ce bonheur se paye un jour, on en revient toujours là .. Mais jamais je n’oublierai ces jours heureux et productifs, ces jours que je comptais pourtant dans l’attente de te revoir.

 

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Cet hiver, point de Salette ! hélas, pour des raisons économiques, le Sanctuaire est fermé aux pélerins de novembre à début avril .. C’est pourtant là, et uniquement là, que j’ai envie de me réfugier pourtant .. et qu’en sera t il de moi au printemps prochain ? Que serai je, sans toi ?

 

Impression de devoir faire deuil sur deuils, indéfiniment ..

 

Que Notre Dame me pardonne, mais la religion catholique est indulgente pour les pécheurs et les pécheresses !

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Lundi 22 novembre 1 22 /11 /Nov 19:59

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Je viens de remporter, il y a trois jours, une demi victoire, obtenue trop laborieusement pour me faire vraiment plaisir, mais du moins, j’avais séché mes larmes, retrouvé le sourire et l’envie d’exister, j’y reviendrai.

 

Jusqu'au  surlendemain, je savourais plus ou moins l’avenir, bien qu’il soit encore bien  vague et  affaibli en regard d’autres épisodes de « retour de flamme » ..  et tout ce temps, tout ce temps qui me file entre les doigts .. 

 

Et en surfant sur internet, je ne sais comment, je me suis retrouvée sur le petit forum SM que nous fréquentions à l’époque.

Oui, je ne sais comment, car depuis plusieurs mois j’avais supprimé le raccourci et n’y retournais jamais, nous étions désormais devenus « vanille » n’est ce pas ? Tellement mieux que ces "obsédés" qui selon toi en disaient plus qu'ils n'en faisaient!

 

Et la, je me suis trouvée stupide "en invisible"  devant ce forum si familier, dont la plupart des acteurs étaient toujours là, toujours ensemble, toujours avides des  mêmes fantasmes, et travaillant à les approfondir ;  motivés, joyeux, ils continuaient  leur chemin sans nous !

 

Alors je me suis sentie soudain très mal, très seule et dépossédée. Où était  le temps où lui et moi étions ici  l’un des rares couples durables et véritablement amoureux ? Nos récits, nos photos, défrayaient bien souvent la chronique, faisant des envieux (parfois un peu aigris !) ou suscitant une franche admiration.

La plupart des récits publiés sur ce blog ont été d’abord testés sur ce forum, qui était une sorte de lieu de rencontre pour nous aussi, par messages privés, ou par passage éclair où l’un voyait que l’autre était là et alors le cœur ratait un battement.

 

A l’ouverture de ce forum (le 4 mai 2009) transfuge de Doctissimo, je n’avais pas eu envie d’y aller : avec lui, nous étions déjà « en break », mais un break  pas grave et porteur d’avenir, j’en étais persuadée -  souvent rompu par lui, d’ailleurs,  à l’occasion d’une de ses capricieuses bouffées de désir, et moi, comme une idiote, je prenais ça très au sérieux ! et je retrouvais l’espoir (pas si injustifié en somme ..).

 

Donc il m’y avait invitée, et j’y suis allée .. Un mois plus tard (voir la Reconquête ), tout repartait pour une belle année, et nous sommes restés sur ce forum jusqu'au printemps, donnant à lire nos plus merveilleux exploits ayant pour  cadre le  Donjon, moqué par certains (le donjon « Ikea ») et envié secrètement par tous les autres : c’est assez rare en effet pour les pratiquants, de disposer d’un tel endroit !

 

 Je me suis mise à pleurer à nouveau, en me trouvant confrontée à ces sujets du forum, en lisant les autres qui continuaient leur vie et leurs envies, sans nous .. Je me suis sentie soudain terriblement frustrée .. je lui ai en voulu de tenir si peu la distance, d'être cet enfant gâté qui soudain boudait ses jouets! ("il te chauffe le cul, l'enfant gâté!" - Les Lauriers Rose)

 

Et j’ai repensé à « notre » Donjon, désormais délaissé (mais pas pour tout le monde !).  Mon prétendu Dom  était passé à son égard d’un investissement maximum à une totale indifférence !

 

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* Investissement financier (paiement du « loyer », achat d’accessoires divers : bracelets de cuir, chaines, rouleaux de corde, fers médiévaux, carcans et barres de contraintes ..

 

* Construction d’une cage métallique de ses propres mains, à partir de tubes destinés à monter une .. bibliothèque !  Tubes achetés peu à peu chez Leroy Merlin, prétendument juste pour moi ..  Il fallait en vouloir, quand même !Cage construite en décembre 2008, pourtant en période "basse", il s'accrochait.

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* Séances qu’il me cachait au début, avec Anna et son maitre  F., un vrai,  le tenancier, et la pensée qu’ils sont toujours ensemble eux, et toujours autant attirés par ces jeux me remplit de rage impuissante et de jalousie .. Pourquoi eux et pas nous ? j’étais si fière de notre relation que je la croyais indestructible, du moins avant longtemps   ..

Comme il était fier  aussi de ce donjon ! et comme il avait hâte de me le faire découvrir, même à l’état de chantier (voir Les Lauriers Rose) alors même que je n’y croyais qu’à moitié !

Je ne l’ai cru que ce jour de juillet   où il m’a fait franchir la porte basse, et s’est avancé devant moi avec cet énorme collier de bronze d’où pendait une chaine de force .. Le froid de la climatisation autant que la peur m’avaient saisie, jamais je n’oublierai cet instant inaugural, renouvelé douze fois seulement depuis ce jour là ..

Et c’est curieux, chaque fois j’avais peur de ne plus y revenir, sauf, ironie du sort !  .. la dernière fois, le 23 juin 2010, parce que j’avais enfin confiance (à cause de la bague et du reste) et il a trahi ma confiance. Ça je ne peux pas le pardonner ..

 

Ce  monde  m’est désormais interdit. Il n’a même pas voulu m’y  emmener prendre un verre le dernier jour, tellement ce lieu sans doute le dégoûte maintenant ( ?) ..

 

 Pendant toutes ces semaines, il y avait plus urgent,  j’ai voulu oublier  le donjon et ses émotions fortes, le jour où j’y ai oublié ma jupe en vinyle, celui où j’y avais perdu ma culotte, ce moment de tendresse avant ou après la séance, partagé dans le grand salon jaune et lumineux, c’est là qu’on se livrait au « debriefing », qu’on se prenait en photos, qu’on ouvrait une nouvelle bouteille de Beaumes de Venise ou de vin d’orange, mais sans abuser, on n’avait pas besoin de ça .. Et puis l’entrée dans ce temple rouge et noir qui ce soir me fascine parce que je peux enfin  y repenser et que j’y pense trop !

Je me revois trottinant près de lui sur mes talons, à toutes les saisons,  gagner la porte dérobée derrière le garage dans le chant des cigales, l’été, entre désir et appréhension, et lui,  une fois dedans, il n’était plus tout à fait le même, très concentré, parfois tendu aussi, ou au contraire insouciant et laissant libre cours à ses pulsions !

 

Je revois toutes ces séances, toutes différentes et envoûtantes, sauf les deux dernières peut être, qui m’ont laissée l’impression fugace qu’il se forçait un peu ?  mais je mettais cela sur le compte du nouveau tour qu’avait pris notre relation, plus accomplie, plus « sérieuse » .. Quel aveuglement, quelle folie !

 

Consentement, don de soi, sublimation de la femme (par les vêtements, les gestes, le décor, la musique ambiante) rapportée par les images, les impressions, non je n’ai pas rêvé ..Dieu que c’était beau, et fort ..  Etre attachée et fouettée réellement, et en ce lieu,  à la hauteur de ma souffrance  morale  - comme cela me ferait du bien ..

 

De tout cela je serai désormais privée, rien ne sert de le regretter, j’apprends la résignation, le « plus jamais », et je déteste cela !

 

Oui, c’est cette conversation de l’autre soir qui a ouvert la brèche aux souvenirs, aux regrets, cette conversation précautionneuse, pleine de lapsus et de maladresses, qui entrouvrait la porte tout en ne me laissant pas le passage, distillant juste un peu d’espoir pour sécher mes pleurs, mais au fil des autres jours, j’ai commencé à retrouver ma lucidité.

 

« Je me rends » m’a til dit, « j’honorerai ma promesse », oui certes, mais avant Noël, ça te semble « un peu court « ? !

On est bien loin de l’empressement passionné d’autres moments un peu semblables : « quand viens tu me voir ?  .. J’ai besoin de toi, de tes yeux, de ton corps, de ton sourire ...Je tiens à toi ! ..  Oui, mille fois oui !  » ..

 

Tu m’as sortie de tes urgences : ce lundi tu étais là, je le sais car mon message a été lu, mais tu as fait le mort, toujours un jour de gagné hein ?

 

Certes, au moment de la « reconquête » il était également froid et distant,  avant, et après, même ( pas de msn pendant trois semaines, pas de rendez vous avant presque deux mois ..) mais .. une petite voix me disait que le meilleur était à venir .. et m’a donnée le courage d’agir.

 

Je m’accommode mal de sa lenteur, et encore ce serait le meilleur des cas .. Je le soupçonne d’avoir tout simplement  peur de mon chantage, il s’imagine que j’en serais capable, puisque j’ai été capable d’envoyer ces photos innocentes à titre de missile expérimental ..

 

Au début, le fait qu’il soit à demi consentant m’a laissé  une impression limite entre l’excitant et l’humiliant .. Excitée par le fait de l’avoir à ma merci, et de nous revoir,  humiliée qu’il ne me « reprenne » que par trouille, ou de guerre lasse. Je balançais entre ces deux ressentis.

 

 

Il y a trop longtemps que le rapport de force s’est inversé, et que j’ai plus besoin de lui que lui de moi, où est il le pouvoir que j’avais sur toi ? Et qui m’a remplacée  dans tes désirs ?  

Moi aussi je vais jouer la lenteur, en gardant cette marge du possible mais qui sûrement ne se réalisera pas selon mes vœux. En attendant je brule des cierges à St Antoine, le patron de Lisbonne et découvreur de choses perdues,  en simple  remerciement de ne plus être au fond du trou, j'ai meme lavé le plaid empreint de nos sueurs, certaine que nous y referons l'amour un jour ..

 

Ce soir, pourtant,  envie de tout laisser tomber : plus de donjon, plus de Violette, tu m’as fermé ton monde,  ce monde fascinant, alors je dois m’en aller, au pire moment de l’année, dans tout ce noir, ce froid ..

 

Encore un jour, encore une semaine, tenir, mais pas au dela de la Fête des Lumières, ce moment magique de l'année qui fut en 2009 un inoubliable moment de grace, toute une semaine presque ..  (les Cuissardes, le Mont Faron 2 )  - dans cette ville où les décorations de Noël prenaient un air surréaliste.

 

Je  ne veux pas qu'il nous manque une seule saison en 2010!

 

 

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Par Violette-et-Lui - Communauté : les blogs persos
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Mardi 30 novembre 2 30 /11 /Nov 10:34

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On va se revoir ! Bien sur, ce n’est plus dans le même esprit qu’avant tous ces non évènements. Il n’y a plus cette dimension presque .. mystique, en tout cas mystérieuse et pleine de surprises à venir, ce coté incertain mais pourtant de plus en plus solide qui me ravissait à chaque fois : à peine on se quittait que je pouvais rêver sans crainte à nos prochaines retrouvailles.

 

Non, là, j’ai obtenu la victoire à l’arrachée, aux forceps même ! Honte à moi d’avoir du le manipuler, lui laisser croire à quelque odieux chantage, le coté sombre et déterminé de la chose, et en même temps lui laisser deviner ma détresse, mais sans excès, tout en discrétion.

Un zeste d’humour et de « parler d’autre chose » (en l’occurrence son beau voyage) ont fait le reste.

« Je me rends .. je suis vaincu, tu es trop forte .. tu viens quand tu veux, et sans limite imposée, je me donnerai à toi » ..

Je sens que cette idée l’excite, être contraint sous la menace, il me l’avoue volontiers d’ailleurs !

Je devrais en être humiliée, surtout quand je découvre que je pourrai venir souvent, certes, mais « peu à la fois ». Monsieur a un petit appétit ..

C’est pourtant le même homme qui, l’année dernière, se réjouissait que je puisse désormais passer si je le voulais bien plusieurs semaines l’hiver au soleil du midi, près de lui « cela ouvrirait tant de perspectives ! on ferait des balades écrivait-il, des siestes améliorées  .. »

Pourquoi ne l’ai je pas écouté tout de suite tant qu’il était temps ? Comme je le regrette maintenant, j’aurais du le prendre au mot, surtout que les quatre jours consécutifs de décembre 2009 avaient été une totale réussite sur tous les plans ..

Mais il y eu beaucoup de petits voyages, d’obligations diverses de part et d’autre, et le temps a passé si vite .. En avril – j’étais venue pour cinq jours -  ce n’était  déjà plus ça, et la crise a été évitée de justesse, pour la seule et unique raison que je n’avais pas encore rempli mon « contrat » : une nouvelle soirée libertine qui lui aura  davantage réussi que la première  .. Je le tenais encore ainsi, dois je m’en convaincre ?

 

Oui, je le pense maintenant, après avoir lu malencontreusement certains de ses brouillons ou messages supprimés (laissés là exprès ?)

La peur de mes réactions, et  l’usure du temps, et non la culpabilité comme il a pu me le laisser croire (pour m’épargner ?) ont été les  principaux motifs de son attitude de septembre.

 

Mais bon, je ne suis pas censée le savoir, ni même le concevoir : moi quand j’aime, c’est pour longtemps, enfin plus de temps qu’il ne m’en a laissé .. Et lui, n’honore t il pas toujours son épouse au bout de 25 ans de mariage, deux fois par semaine ? l’usure du temps, mon cul !

 

Donc restent la peur et la culpabilité, disons 20 % chacune, et 10 % pour l’usure du temps, soyons généreuse !

Les 50 % restants,  je te l’ai dit la semaine dernière, tu es consentant ..donc « à demi consentant ». et voilà ce que tu m’écris : » quant à moi, j'oscille selon les moments: un coup je te maudis, un coup je me résigne, un coup j'éprouve une réelle excitation....mon consentement varie ainsi entre 50 et 80% selon les moments...je voudrais être une mouche chez toi..Je suis sûr que le sourire éclaire de nouveau ton visage et à certains moments, ça me fait plaisir. bon, bébé, je te souhaite bon WE.
je t'embrasse partout partout partout. »

Ou encore : « je devrais t’en vouloir, mais je crois que je ne t’en veux pas tant que ça .. » ..

 

Les 20 % qui de toutes façons subsistent, ils ont toujours été là, même au plus fort ..

 

Mais loin de ces comptes d’apothicaire, ce qui domine, c’est le bonheur ..

001_8012.JPGUn bonheur d’enfant qui ne voit pas plus loin que le bout de son nez, juste ne pas manquer l’automne (je n’ai jamais manqué une seule saison avec toi) juste finir en beauté cette année là,  juste passer un bon Noël parmi les miens, en pensant à toi, encore  « en surbrillance » , juste voir les décorations de ta ville, (les fameux rennes de la place de la Liberté ! Le sapin géant de la place de l’Opéra !) où il fera moins froid,  y faire des emplettes symboliques dont je me souviendrai toujours, avant de venir admirer la  très fameuse Fête des Lumière dans ma ville, le lendemain de mon retour..

 

Je mets de coté ma dignité (perdue de toutes façons dans les bouges où tu m’as entraînée), tant pis si tu ne m’aimes plus comme avant, je sais que ça peut aussi bien revenir, comme deux fois déjà .. ce qui compte, là maintenant, c’est sécher mes larmes, retrouver mon sourire, ces papillons dans l’estomac quand je pense à toi, je me convaincs que le miracle à nouveau se produira, qu’une fois ou l’autre (puisque je peux en principe  venir tous les mois si je veux) tu auras envie à nouveau de me revoir le jour d’après, puis après le jour d’après, un soir peut être, m’emmener prendre un verre dans un pub de la vieille ville ? ..

Je ne me souviens pas d’une seule soirée que nous aurions passée rien que toi et moi, en dehors de .. la toute première fois et ah oui, aussi cette fameuse soirée du 27 mars sur ton lieu de travail désert, si intense,  qui a du se transformer en objet de chantage, à mon corps défendant ..

 

Aveuglement volontaire, pour y croire encore, que fait d’autre ta femme qui ferme les yeux sur tes absences et tait ses doutes ? Pourquoi n’aurais je pas le droit de faire pareil, et encore à un niveau bien moindre ? Moi j’assume clairement mon stupide entêtement d’une qui a envie de vivre, et  je fais toujours mienne la fameuse devise de Vilnius :

« Ne conquiers pas, ne te protège pas, n’abandonne jamais »

 

ma devise (les 3 derniers)

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Communauté : les blogs persos
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Dimanche 12 décembre 7 12 /12 /Déc 21:52

Voyage  pluvieux, voyage heureux !

 

J’ai fait contre mauvaise fortune bon cœur, et après tout c’était la première fois que je découvrais ta ville sous la pluie, une pluie toute gentille d’ailleurs, éparse comme on dit, et intermittente, dans une atmosphère douce et sans vent.

L’humidité de la mer toute proche faisait que le pavé restait mouillé, luisant, et reflétait à la nuit tombée les lumières de Noël, la lueur des réverbères enguirlandés ;  le marché de Noël était installé sur la grande place, mais ce n’était pas les mêmes animaux que l’année dernière, cerfs et ours bruns dans la fausse neige  se découpant alors sur un improbable ciel bleu !

Cette fois, des babas russes géantes, un gros bonhomme de neige et des oursons qui dévalent une piste de ski, et toujours la même marchande de gâteaux au nougat, et la petite locomotive fantaisie où l’on fait des marrons chauds.

 

 Je suis venue la veille de nos retrouvailles, effrayée par un possible retard de train, ces retards étant devenus très fréquents depuis un an, alors qu’avant jamais. Viendrait il  encore, maintenant,  me chercher à la gare pour gagner du temps comme il a du le faire deux ou trois fois si galamment ?

Cela me donnait aussi  le temps de revisiter ma seconde ville, et même l’après midi, de me rendre en bus sur les plages du Mourillon, rien que pour voir la mer en hiver (bien qu’on soit encore en automne)

 

 

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Un charme hors saison sur cette promenade déserte : à peine quelques joggeurs, des amoureux de tous ages, que  j’enviais, car ils semblaient heureux et sans problèmes, des vieilles dames avec ou sans chien.

Tous les restaurants de plage étaient fermés, alors que j’espérais y prendre un café : le mobilier en bois exotique encore en place, le présentoir des menus vide, les parasols pliés sous les auvents. Ambiance « un homme et une femme » ..

 

 

Je me suis promenée longtemps, savourant l’air marin, charmée par le silence juste rompu par le rire des mouettes, et la puissance des vagues qui déferlaient sur la plage jusque sur la promenade.

A la nuit tombante, j’ai repris le bus, des jeunes filles chantaient très fort sur le banc du fond, insouciantes et folles ! On est passés devant le bar où  avait eu lieu notre rencontre infructueuse avec Paul et Anna, du temps où l’on avait un semblant de vie sociale toi et moi, j’ai même repéré la petite rue à l’angle de laquelle tu m’avais rejointe avant d’entrer dans le café, essayant de me faire peur.

 

100 8310Puis devant la voûte où l’on se séparait parfois avant que je reprenne la route, si tendrement, mais avec la certitude de se revoir. Du coup j’ai commencé à être triste, alors qu’en venant je ne l’étais pas.

 

 

Je suis descendue au centre ville, découvrant ainsi pour la première fois les décorations de Noël illuminées (l’année dernière j’ »habitais » en banlieue et n’avais pas eu envie de sortir le soir ), ces lumières me donnèrent du courage, j’ai toujours aimé ça les lumières de la ville depuis que je suis toute petite .. il y avait encore du monde, les boutiques n’étaient pas encore fermées, je suis entrée un moment dans la cathédrale car pour une fois il n’y avait pas de mendiant devant la porte.

J’ai fait une prière à Sainte Rita, patronne des causes désespérées, ainsi qu’à St Antoine, qui est le patron de Lisbonne et retrouve ce qu’on a perdu.

 

 

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 Puis je me suis perdue, moi,  dans les ruelles faiblement éclairées de la vieille ville, il y avait dans cette errance nocturne  quelque chose de « modianesque », qui évoquait en particulier son roman « Rue des boutiques obscures », la nostalgie, le mystère, la peur ..  je me suis secouée, ce n’était pas le moment de me laisser abattre, demain, il faudrait assurer ! En somme retenter le coup du Trois Juin, mais j’étais incapable de savoir si cette fois mes chances étaient plus faibles, meilleures ou égales à celles de ce jour là ..  j’ai eu tendance à pencher pour « plus faibles » ..Stooop !

Mes pas m’ont portée vers ton lieu de travail, tout proche de la grande place, je me suis soudain souvenue du code, facile à retenir, alors  je me suis dit que je le taperai, et que j’entrerai pour voir l’escalier  où j ‘étais montée subrepticement et dans le noir  ce soir là. Je ne risquais pas de te rencontrer, tu ne travailles pas le lundi.

Mais la porte cochère était pour une fois grande ouverte, j’ai pris une photo de la plaque professionnelle, et de la volée d’escalier qui m’emmena au septième ciel amoureux ..et toi aussi tu y étais avec moi  ce jeudi là  ..

Bon, ne pas se laisser abattre, je récitais un  mantra d’espoir tout en regagnant le cours Lafayette brillamment illuminé comme de gloire ! et j’ai eu faim.

 Les brasseries du port ne m’inspirèrent pas, elles étaient presque désertes en cette saison et ma présence de femme seule aurait dérangé, moi la première ! Je me suis donc rabattue sur le Mac Donalds voisin de mon hôtel, et j’ai retrouvé la chambre 233.

 

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Oui, j’avais eu la chance d’obtenir une de celles qui sont rénovées audacieusement par ce grand hôtel de congrès, -notre préféré - dans une harmonie de couleurs taupe, gris, relevées de dessins rose fuschia de style seventies, avec une moquette noire à pois blancs et une belle douche à l’italienne. Le lit est un délice, tout est neuf, fonctionnel, en  janvier, j’avais eu la même, celle d’à coté,  c’est la que tu m’avais apporté du Beaumes de  Venise, des mimosas du fleuriste et plein d’argent ! tout se passerait donc bien, les hommes font peu attention à cela, mais leur cerveau reptilien, oui !

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Fait étrange, le matin tu t’es connecté de bonne heure et m’a répondu deux fois ! c’était déjà de très bonne augure, car depuis des mois, tu attendais trop souvent la fin de matinée ou même de journée pour me contacter ..  Tu m’as dit venir vers 14 h, je t’ai donné le numéro de la chambre, tout en te laissant la possibilité d’un plan B .. le ton était assez joyeux et encourageant, ça le ferait sûrement .. Son mantra à lui c’est de m’écrire à la fin de chaque mail, « je t’embrasse partout, partout, partout » cela depuis notre « rupture ».

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Puis je suis partie me balader, car il faisait soleil ce matin là et j’avais encore à prendre les mêmes photos que d’habitude mais  dans un état d’ esprit,  une saison,  et un angle différents.

Je crois détenir le record du monde  pour le nombre des photographies de la ville de T.  et si mon appareil était plus sophistiqué, j’essaierais de les vendre !

 

En même temps, je guette mon portable. J’ai passé tout le voyage a archiver les derniers sms qui me restaient visibles, car la carte était pleine. Il s’agissait surtout de mes propres messages, j’étais émue en les relisant, tout cela a disparu aussi, peu à peu (allons secoue toi c’est pas le moment !) le dernier sien, c’était « je suis en bas, prends tes chaussures de marche » - on était loin des talons hauts qu’il affectionne ! autres temps, autres moeurs -  et je n’avais lu que les quatre premiers mots : (voir mortelle randonnée).

 

Le dernier sms  « bien » et je dirais « normal »,  c’était  ... le 24 juin : « Merci pour ces journées, bébé, j’aimerais que tu sois plus sereine, je t’aime »..

Oui, il a abandonné son portable, il ne doit même plus avoir de carte car il ne me répond jamais. A quoi lui servirait ce portable maintenant qu’il n’a plus de vie secrète ?

 

Je finis par rentrer, je finis par me demander s’il ne me posera pas un lapin ..

Je commence à me préparer, je me maquille, me parfume, change de soutien gorge et met un petit haut tout simple mais sexy. Il aime faire l’amour avec une femme en bas, en chaussures, et surtout pas les seins à l’air, il est un peu fétichiste .. J’ai pourtant des seins pas mal du tout !

On frappe doucement à la porte .. cela doit être la femme de ménage encore car elle a oublié de renouveler les serviettes.

J’ouvre ..et  c’est lui !  pour la première fois sans les sms réglementaires : « j’arrive dans 15 minutes » .. « je suis en bas » … « je peux monter ? » telles en étaient les variantes qui me faisaient rire, attendrie ..

 

Là c’est lui direct, décidément fâché avec ce foutu portable, mais  craquant avec ses cheveux un peu longs  et qui bouclent sur le front, j’en suis contente, en septembre il avait les cheveux trop courts et ça lui donnait un air encore plus dur avec ce qu’il avait à me dire, en plus !

 

Malgré la douceur du jour, il porte un gros pull irlandais beige foncé sous sa veste en cuir épais, moi j’ai les jambes et les pieds nus et ma jupe léopard « de ville » (on avait prévu la jupette en vinyl !) Je suis confuse, ça commence bien ! mais finalement on rit et on s’embrasse, ça fait simple .. Oui, il me serre contre lui et je sens tout de suite son désir, comme chaque fois ça me bouleverse, me donne confiance, m’excite, j’adore ça, et la femme désespérée et crispée depuis trois mois soudain devient chatte et câline comme par enchantement .. en présence de son prince..

Il veut m’aider à m’habiller, alors qu’il a commencé à se déshabiller, lui,  il s’accroupit à mes pieds alors que j’essaie de passer mes bas noirs Dim Up, me caresse les chevilles, les regarde, ça me trouble, j’embrasse et caresse ses cheveux bouclés,  je met le second bas à l’envers, puis non il était à l’endroit, donc je le repasse et le monte sur ma cuisse pour voir avec horreur qu’il est filé ! j’avais cru avoir vérifié pourtant ! je sais qu’il déteste ça (voir les Lauriers Rose) mais je m ‘empresse de lui sortir mon arme secrète, une autre paire de bas, en résille rouge ceux la ! Je me lève, farfouille sans succès dans la valise, il s’inquiète on dirait, mais non les voilà, et on recommence, je quitte les chaussures qu’il avait lui même attachées, passe les bas, il les aime bien ceux la, et me remets les chaussures, les rouges vernies que je ne porte qu’avec lui car incapable de marcher avec normalement ! Et la jupette qu’il m’a offerte l’année dernière.

Confuse encore, je lui avoue ne pas avoir eu le temps, du coup, de faire pipi ..   je sais qu’il n’a pas contrairement à moi de pudeur sur ces choses la. Ça me fait une petite humiliation bien gentille ..

En revenant enfin prête, je trouve mon « homme objet » comme il se plait à se décrire maintenant, étendu sur le dos, nu comme Adam, et bandant comme un cerf, magnifique, mince et musclé, totalement abandonné à ma convoitise !

Il se donne à moi  comme il l’avait promis, finalement il fait toujours ce qu’il promet : ne plus m’aimer, se donner à moi etc … toutes sortes de choses ..

 

Il se laisse photographier avec une certaine complaisance : étonnant pour un homme qui a peur du chantage, non ? Je ne pouvais pas laisser passer cette occasion, en plus cela le « chosifie » davantage et je trouve cela excitant, comme lui je pense ..

Cette formalité accomplie, je m’empare de mon « objet » avec audace : avant même de le sucer, je crois, je monte sur le lit, le chevauche, et guide son membre dressé dans ma chatte déjà humide pour m’empaler doucement dessus, ma jupe légèrement relevée .. il me regarde un peu sonné : « déjà ? » Eh oui, déjà, je prends possession de toi, tout de suite ! je prends mon dû !

Je réalise soudain qu’il avait souvent avec moi ce même comportement, particulièrement au donjon, dès qu’il m’avait attachée à l’anneau du sol, ou mise en cage, il me prenait un moment sans plus de préliminaires  .. Les rôles sont maintenant inversés et il me semble que ça lui plait aussi.

 

Il est difficile de raconter les heures qui s’ensuivirent .. l’acte d’amour est à la fois tellement banal, et tellement singulier selon  le contexte où il a lieu.

Il y a des moments où l’on a l’impression d’être des demi dieux , de créer des sensations, des volutes, des saveurs, il y a de la violence, de la possession, du défi, mais aussi des gestes de tendresse subreptice, deux mains qui se pressent, un baiser dans quelque endroit incongru, genou, sommet de l’épaule, des regards dans la pénombre, des paroles aussi, et même du raisonnement, avant la reprise des « hostilités »..

Je suis toujours éblouie par sa science amoureuse, pour quelqu’un  qui se plaint d’une libido défaillante, cela me donnerait presque envie de rire, mais il le prendrait mal ! Et même j’irais plus loin :  je veux bien qu’il ne m’aime plus s’il est capable de se conduire comme ça avec moi ..

Il n’a pas oublié le vin de citron, ce petit prétexte que j’avais trouvé pour se revoir, car en septembre il n’était pas encore « fait », et il m’avait promis de me le faire goûter, malgré tout. Moi j’ai amené les verres en plastique et entre deux étreintes, nous le dégustons, c’est frais, piquant, délicieux, stimulant, mais ce ne serait pas bon que je le trouverais bon quand même ..

 

Il avait été convenu qu’on ne parlerait pas de nous, de choses qui fâchent, mais bien sur, on le fait, un tout petit peu ..

Le constat est sans appel. Lui, c’est le petit garçon qui se lasse vite de ses jouets, moi, la petite fille qui ne veut pas descendre du manège, de la balançoire, qui veut encore aller à Holiday on Ice, au cirque, inlassable sur ce qui lui fait plaisir et faisant un caprice si on m’arrêtait en route!

Oui, on a des tempéraments tout à fait opposés sur des affects définis dès l’enfance : réaction à la frustration, besoin de posséder ou relatif détachement .. le comportement amoureux ultérieur dépendra de ces premiers ressentis, et inversement la pratique amoureuse nous y  ramène indéfiniment. C’est bien de le savoir et de se le dire. Mais c’est difficile d’échapper à ces tous premiers conditionnements.

 

Puis, finie la psychologie, mon infatigable amant me reprend sans ambages, variant les plaisirs si bien que ma jouissance surgit par surprise, déclenchée aussi bien  par de simples caresses au bon endroit, ou un pilonnage impitoyable, là tout au fond, qui me fait décoller, Seigneur, rien n’est aussi bon et bienfaisant que « ça », et dire que tant de femmes peuvent en profiter tous les jours, même toutes les semaines .. oui ce serait bien !

Car c’est à mon avis, le meilleur produit de beauté, fontaine de jouvence et compagnie .. Comment ai je pu m’en priver tout ce temps ?

Mais ce n’est pas seulement ça .. Pour le rassurer un peu je lui dis que je cherche, comme il voudrait que je le fasse pour se débarrasser de moi ( !) , un homme « plus proche de chez moi, et libre »,  je cherche oui, mais je dois bien lui avouer que lui seul me plait, m’inspire, on finit par se traiter de garce et de salaud, je ne sais plus à quel propos et ça décuple, bien sur, notre plaisir ..

 

A un moment, il va fouiller dans son cartable, et revient avec une petite boite bleue en carton. Cela ne ressemble pas à un écrin à bijou, faut pas pousser, mais .. il en extirpe une paire de menottes toutes neuves, qu’il entreprend aussitôt de me passer aux poignets ..

Il n’a pas eu le courage de retourner au donjon quérir une de ses nombreuses menottes, mais son envie a été tout de même suffisante pour qu’il aille les acheter « à l’armurerie rue d’Algérie, en montant sur la droite, tu vois ? »

 Bien sur que je vois .. je lui demande s’il n’est pas gêné d’entrer et de demander une paire de menottes qui ne peut évidemment ne servir que pour ce genre de jeu .. ! Il paraît que non, pas spécialement, et pourtant il est » timide » au point de ne pas oser retourner au donjon, au risque d’affronter F. qui travaille en bas et doit s’inquiéter de son absence prolongée, s’il est vrai qu’il n’y retourne plus !  Ce début d'envie de jeux DS  me touche et me ravit ..

Me voilà entravée, devant me débrouiller pour me retourner, me relever, et bien sur que ça l’amuse, et moi aussi .. Préfiguration du donjon du mois prochain, oui, du mois prochain ça il me l’a promis plusieurs fois et je sais qu’il tient toujours ses promesses, les bonnes comme les mauvaises … (les mauvaises étant surtout celle que plus rien ne sera comme avant, bien sur).

Je pense déjà à ce jour de janvier, je fantasme entre mimosas, bottines, sodomie (ça il me l’a promis aussi, car je doutais qu’il veuille encore de cette intimité si intime étant donnée la nouvelle donne), se revoir bientôt, priant pour que les eaux restent hautes ou remontent entre temps .. et qu’il ne coupe pas ses boucles brunes !..

   

Je crois que mes alarmes ont été vaines. Cette fois, il restera un grand moment avec moi, après l’amour, sans même se rhabiller, et nous parlerons encore en sirotant le vin de citron, avant qu’il n’aille prendre sa douche dans la belle salle de bain rose à l’italienne .. Je crois pouvoir compter au moins sur ça : je ne le rebute pas.

  

Voici tout de même le moment de se quitter, un peu beaucoup plus tard que d’habitude, et j’en suis bien fière et satisfaite .. J’ai du mal à le laisser partir, j’en oublie de lui rappeler l’essentiel maintenant : le sms ou le mail du lendemain, cela me semble tellement évident ..

 

Imprudente que j’étais ! Jamais je ne referai la même erreur, car, si je n’attendais rien dans la soirée bien sur, le lendemain matin, j’ai attendu en vain le bourdonnement de mon portable, et sur mon mini PC, l’arrivée d’un message en réponse au mien, tendre mais sans trop quand même, que je lui avais fait le soir même ..

 

Heureusement, une nouvelle balade sur le marché, le port etc .. le fait de refaire ma valise (toujours plus difficile que de la faire !) et de déguster l’excellent petit déjeuner du All Seasons, m’a permis d’amortir le choc. Je suis même allée faire un tour à la fameuse armurerie, c’était une vendeuse, en plus, il y avait toutes sortes d’armes, à feu comme blanches, une petite boutique à l’ancienne, adorable ..

Je n’étais pas encore triste, bien au contraire,  en rentrant par le TER, puis le TGV, tous deux encore une fois miraculeusement à l’heure, ce soir, le mail salvateur même très court et très banal, m’attendait à coup sur.

 

Mon amant est un homme courtois et qui sait vivre. Normalement. Mais tout aussi normalement selon la fameuse "nouvelle donne" que j'ai du mal à intégrer,  c'est deux jours durant que je me heurterai au silence avant de craquer, et qu'enfin il me répondra, sur un ton de plus en plus, comment dire .. encourageant ? Si bien que c'est encore le coeur léger que je sors de cette nouvelle aventure.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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Lundi 20 décembre 1 20 /12 /Déc 22:47

...J'accepte d'autant mieux ma défaite qu'elle m'a fait passer un moment délicieux..
Faire l'amour avec toi mardi, ça me ch... de te le dire, mais c'était...vraiment bien.   
Je peux compter sur le fait que tu es enfin rassurée, enfin apaisée, et que tu vas passer de bonnes fêtes de fin d'année? 
on va se revoir et faire l'amour, c'est sûr, je reviendrai bientot entre tes cuisses, c'est l'évidence. J'aimerais que tu aies aussi cette certitude, que ça t'apaise, que ça ne t'angoisse plus. Ne serait-ce que parce qu'à la fin, c'est toujours toi qui gagnes, je ne te résisterai plus. Et aussi parce que la dernière fois, c'était vraiment bien.

 

Petit extrait d'un mail, une semaine après les retrouvailles, point d'orgue de quinze jours de hauts et de bas, assez pénibles pour moi si bien que ..

 

Le jeudi, je ne voulais plus te parler.  Mais quand tu t’es connecté, sachant que tu te mettrais vite en hors ligne, la folle en moi t’a « sauté dessus », comme le faisait la pauvre Emily ..  (mais qui sait, c’est peut être elle qui est la cause de tout cela, peut être y es tu revenu et plus que jamais ?)

On a eu une conversation. Mais toujours aussi contrainte, rien a voir avec les autres .. Exit l’échange informel, les coq à l’âne, les petits mots doux, les plaisanteries et les aveux graves.

Celles qui commencent par « bonjour mon amour » ou « tu es là bébé ? » comme c’était bon !

  

Du coup, j’ai exhumé les archives de décembre 2009. Au jour près. Je me suis laissée envahir par ces charmants échanges, j’avais l’impression de les vivre en direct tellement c’était encore présent, normal, évident ! A travers les mois écoulés c’est TOI qui me parlais encore, me posais des questions, et nous qui bâtissions notre histoire future ou intemporelle, comme tu veux.

 

Bien sur parfois l’angoisse de la fin inévitable se profilait, on l’évoquait sans crainte immédiate, « sauf que je n’ai aucune intention de te quitter » ..  ou encore « on va ajouter des chapitres à l’histoire » etc ..  mais c'est encore avant que la date butoir du 1er mars 2011 a été décrétée par moi, bien follement.

 

Mais la plupart des  sujets étaient futiles, voire puérils et tout de même très axés sur le libertinage et le sexe (de sa part). Le principal en cette fin d’année était ce blog que j’avais eu l’idée de publier depuis le mois d’avant, un énorme boulot, fait de nos récits, photos, et aussi la mise en ligne des vidéos, très nombreuses qu’il avait prises lors de notre séance du 8 décembre au donjon – "Les cuissardes "une des plus réussies – Beaucoup de technique, au long de ces pages informelles, sur le fusionnage, les sites hébergeurs,  et ses réminiscences assez .. brûlantes !

Sur le forum aussi, la réaction des autres, oui, alors notre vie sociale était en pleine expansion, tout comme notre amour en fait ! cela suivait la même courbe ascendante et c’était merveilleux !

Il est  question aussi de plantes gelées, de vin d’orange (et non de citron comme cette année, c’était moins amer !)  et de  ses vacances à Lisbonne, entre les deux fêtes.

 

Lisbonne, une ville que je convoitais depuis « les Nuits Fauves » où l’on voit Cyril Collard contempler le  Tage depuis quelque  « miradouro » .. cette fois, contrairement à  Barcelone, tu l’as découverte quelques semaines avant moi et tu avais pris soin de m'indiquer les bons plans, ignorant que j'en suis la championne des bons plans!

Quelle folie que m’imaginer alors, faire des voyages « en amoureux » sans ledit amoureux  à mes côtés ! L’imagination d’une femme éprise n’a pas de bornes et son espérance non plus .. Et pourtant je l’ai fait, oui : à Barcelone, comme  à Venise et Lisbonne, tu étais avec moi sans être là, et comme je te l’ai dit souvent, je marchais sur les eaux et souriais aux anges, et cela te touchait. Je me prenais en photo sur site, comme si c’était toi qui m’avais prise, sous ton regard imaginaire, une folie douce oui ..

 

Pour arrêter la digression, je t’ai donc envoyé notre conversation du 16, le 16, et celle du 17 le 17. Bien sur tu n’as pas commenté ..

 

Puis ce fut un nouveau week end, tu ne m’as pas dit au revoir cette fois, comme cela t’arrivait parfois en 2009, et cela me mettait dans tous mes états. C’était encore de bonne guerre, le deal. J’ai accepté sans réagir. Demain tu serais peut être de garde ? mais même, maintenant tu ne me le dis plus, fini le temps où tu m’envoyais ton planning des semaines à l’avance pour me rassurer !

 

Peu à peu je suis dépouillée de tous mes avantages, ne le vois je donc pas ? – Le portable, le planning, les soirées, les deux, trois  jours de suite, le forum .. des mots d'amour, ne reste que "bébé" de temps en temps.

  

Si tu « reviens entre mes cuisses », selon ton expression délicieusement triviale, je ne reviens toujours pas dans ton cœur !..   

 

Une nuit, celle de samedi à dimanche, je me suis réveillée comme souvent à 4 heures. Cette fois j’ai pleuré, de gros sanglots dans le noir .. Je dois faire une dépression sans le savoir .. toute l’horreur de ma vie m’apparaît alors, et pas seulement toi, tout : les amitiés possibles que je n’ai pas cultivées comme il aurait fallu, la famille morte, plus de travail,  et pour couronner le tout, toi qui t’éloignes.

 

 Je me lève, renonce à sauter du 13e étage,  et vais regarder un documentaire sur Ramsès II qui passe sur la Cinq. Je sèche mes larmes en trouvant beaux ces archéologues passionnés. J’adore l’histoire et ses mystères, et sa présence rémanente. Je me recouche et je me donne le plaisir que tu me comptes si parcimonieusement .. Comme toujours, cela me permet de me rendormir ..

 

Après avoir mis au point les choses clairement, avec moi même.

 

Je n’ai que deux choix :

 

Te prendre de vitesse et te quitter maintenant pour toujours. Refuser le deal, le sursis de l’hiver qui vient, même les mimosas si mimosas il y a, et le donjon, et ton refus de communiquer vraiment. Avec une chance sur mille que ça te redonne un grosse envie de me revoir, que tu en reviennes à me demander, à me convaincre de  revenir.

Avec 999 chances que tu bénisses ma sagesse et ne donne plus signe de vie, trop content et oubliant toute menace imaginaire de chantage  ..

C’est ce que me conseillerait toute amie sensée si j’en avais une, en amour, la seule victoire c’est la fuite .. Peut être d’ici quelques jours tu sauras me décourager, avec tes sous entendus venimeux,  insidieux, implacables.

 

L’autre choix, c’est « Carpe Diem ».  Déjà t’interdire de prononcer les mots mortels « je ne t’aime plus », ces mots que tu ne dis à personne d’autre, tout comme tes « je t’aime ».

Puis : profiter. Profiter de ces deux ou trois  fois où je vais te revoir, même si je pleurerai la dernière, mais ce n’est pas sur, car chez moi l’espoir est dur à tuer.

Baiser. Faire l’amour, comme si c’était  la dernière fois et cette fois ce sera vrai.

Ne te montrer qu'insouciance et amour .. comme mardi dernier ;  la moindre parcelle de bonheur est bonne à prendre, c’est aussi une forme de torture que de t’obliger à me revoir,  et puis nous devons bien un bel adieu au Donjon, ce merveilleux Donjon et son bail de trois ans dont on avait essuyé les plâtres, tous les deux.

 

Donc deux choix, l’un digne, l’autre indigne.

 

Le premier m’assure une victoire durable et une issue impériale, et des mois de souffrances, le second   deux jours de bonheur et d’espoir .. et des torrents de larmes ensuite si rien ne change .. Autant dire  la peste et le choléra!!

 

Le dimanche est calamiteux, je suis seule avec ce choix cornélien, il n’y a pas le feu au lac mais le dilemme est là.. Et il y a ces foutues fêtes au milieu, et ces foutues conversations de l’année dernière que je relis sans cesse, incrédule.

 

Je m’interroge. En 2009 ; de l’ascenseur à l’ingénieur, il s’étaient passé sept semaines et demi, assez froides au début. Tu avais attendu 15 jours exactement pour m’accorder une première conversation msn ..tu étais grippé je me souviens.

 

Et au milieu de cette période de gestation on va dire, il y avait eu la grotesque et ultime séance avec Emily, Anna, Francis ..  Puis celle avec Jackie ..  Puis tu avais osé préparer sans mon accord cette « surprise » avec l’ingénieur .. Ce n’était pas tellement la joie non plus,  tu es un amant décidément difficile à prendre ..  J’y ai cru quand même ..

Même trois jours avant ma venue (qui en avait parlé le premier ? je ne sais plus) il y avait eu une dispute, tu étais « au bord des larmes » devant mon incompréhension de ton emploi du temps surchargé .. tu ne voulais plus que je vienne! et quand je t'ai écrit simplement "à mercredi", bien sur tu as craqué.

  

Et puis, la séance avortée avec l’ingénieur, mon évanouissement décisif, et le lendemain, cette séance magique des « bas rouges », ton abdication, ton aveu, quelques jours encore après mon retour ..  (28 juillet).

Alors là, maintenant, cela ne fait que 14 jours depuis nos retrouvailles.

 

J’étais mal à Auchan parmi la foule familiale, le grand cirque de Noël, j’avais les yeux rouges, la mine contrite, j’aurais tout donné pour être à la Salette, faire la compta ou préparer la salle de restaurant, marcher dans la neige, plaisanter avec les collègues au comptoir du bar d’hiver, me laisser offrir une  Chartreuse, entrer à la chapelle, t'écrire un mot d'amour dans le livre des intentions, allumer une veilleuse,   me retrouver et te retrouver toi, au fond de mon cœur ..

J’avais du mal à retenir mes larmes,  c'était ridicule, j’ai failli partir sans rien acheter.

 ++++++++++++++++++++++++++++++

 

Et puis .. je suis tombée en arrêt devant une édition limitée de bas jarretières vraiment ..  improbables !! Je ne les décrirai pas ici car au cas où tu me lises, au cas où je viendrais, il n’y aurait plus de surprise !

  

Je me suis approchée, fascinée par l'envie folle de les porter un jour ..  5.99  euros, si peu pour tant de sobre et chic originalité. Jamais tu n’en  verras de pareils ! .. La tentation fut trop forte,  je les ai acheté et mon sourire est revenu.

 

Mon choix était fait.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Par Violette-et-Lui - Publié dans : Récit - Communauté : les blogs persos
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